Les bienfaits de l’oignon : utilisation médicinale

Oignons blancs, jaunes, rouges

L’oignon est un aliment avant toute chose bien sûr, aliment incontournable.
L’oignon est le bulbe de la plante Allium cepa (plante bisannuelle), donc l’endroit où la plante stocke ses réserves. On va y trouver des substances très nutritives, ainsi que des substances qui ont un effet thérapeutique.
Vous savez probablement que l’on trouve plusieurs types d’oignons sur le marché : les blancs, les jaunes et les rouges.
L’oignon jaune, c’est celui qu’on utilise le plus souvent en cuisine. Il a un goût et une odeur assez forte, en général on le mange plutôt cuit. Le blanc est très fort aussi mais il est plus gorgé d’eau, plus croquant, donc on l’utilise souvent cru. Le rouge a un goût un petit peu plus doux, on l’utilise volontiers pour les salades.
C’était une plante médicinale très appréciée dans le passé, et ça, on l’a complètement oublié aujourd’hui. On ne sait plus comment l’utiliser à des fins thérapeutiques.
Constituants de l’oignon : flavonoïdes
On va commencer par regarder les constituants de l’oignon d’un peu plus près. Cela va nous aider à comprendre en quoi il peut nous être utile.
Nous avons tout d’abord des flavonoïdes. Dès que vous voyez des couleurs dans les fruits et légumes, c’est bon signe. Cela dénote la présence de flavonoïdes qui sont des substances très fortement protectrices pour nos cellules. Ce sont de puissants antioxydants.
Au plus la couleur est prononcée, au plus les antioxydants sont présents en quantité. Il y a donc une différence notable de ce point de vue là entre les oignons blancs et les rouges. Il faut savoir que les rouges en contiennent quasiment 2 fois plus de flavonoïdes que les jaunes, et que les jaunes en contiennent plus que les blancs.
Parmi ces flavonoïdes, la quercétine est présente en quantité significative. Nous avons de nombreuses études sur la quercétine qui démontre des propriétés multiples : réparation des ulcérations gastrique, hypotenseur, hypoglycémiant, antiallergies, antiasthme, anticancer, etc.
Dans une étude qui a mesuré la biodisponibilité de la quercétine en fonction des aliments ingérés, les gens ont été nourris avec des oignons, des pommes (qui sont elles aussi riches en quercétine), et de la quercétine pure, une forme extraite à partir du thé.
On voit que la quercétine de l’oignon est 3 fois plus biodisponible par rapport à celle de la pomme et du thé, qu’elle se retrouve beaucoup plus rapidement en circulation sanguine. De plus, elle est éliminée beaucoup moins vite par les urines. L’oignon est donc une excellente source de quercétine.
Les oignons rouges contiennent des anthocyanes, qui sont aussi des antioxydants mais ils sont un peu plus ciblés pour la santé du retour veineux.

Constituants : composés soufrés et inuline
L’oignon contient de nombreux composés soufrés, c’est ce qui lui donne son odeur caractéristique. Cela explique aussi son effet sur la sphère pulmonaire pour tout encombrement. On retrouve ces mêmes types de constituants dans l’ail et dans le radis noir, des plantes qui sont elles aussi efficaces pour les poumons.
Le foie a aussi besoin de ces constituants soufrés accomplir son processus de détoxification. C’est pour cela que l’oignon et l’ail sont excellents pour soutenir les fonctions du foie.
Les oignons sont riches en inuline, un sucre complexe que l’on ne peut pas digérer directement mais que notre flore intestinale va se faire un plaisir de digérer pour nous. L’oignon est donc un excellent aliment pour favoriser le développement d’une bonne flore intestinale.
Et au passage, vu qu’il est antibactérien et antifongique, il va faire un petit ménage dans les bactéries et levures pathogènes type candida ou autre. Très bonne substance qu’on appelle prébiotique.
Bienfaits de l’oignon : alopécie
Première étude intéressante sur l’alopécie areata, qu’on appelle aussi la pelade et qui semble être de nature auto-immune. On a pris du jus d’oignon et on l’a appliqué sur les zones affectées et on a comparé à une application d’eau du robinet.
Ceci a été testé sur des personnes d’âge différent, de sexe différent. Et on leur a fait appliquer le traitement 2 fois par jour pendant 2 mois. Et on a pu constater la repousse des cheveux ou des poils 2 semaines après le début du traitement avec le jus d’oignon, et au bout de 6 semaines, la repousse a été observé chez 87 % des patients.
Cette méthode semble particulièrement efficace chez l’homme vu que l’on a 94 % de repousse chez l’homme (un peu moins chez la femme). On compare cela avec les résultats avec l’eau du robinet où l’on observe la repousse chez 13 % des personnes testées, donc entre 13 % et 87 %, énorme différence.
Et c’est intéressant car apparemment la repousse des cheveux était une indication pour l’oignon à l’école de médecine de Salerne, fameuse école qui a formé de nombreux médecins au Moyen-Âge. Donc ce n’est pas d’hier.

Bienfaits sur le système cardiovasculaire
Voici une étude qui se concentre sur les effets cardiovasculaires de l’oignon. Étude en double aveugle avec placebo faite sur 10 patients, donc petit échantillon.
On leur donne une macération d’oignon dans de l’huile d’olive correspondant à une dose journalière de 2,5 g d’oignon frais, donc petite quantité. Et on note une diminution de la pression artérielle et une réduction de la viscosité sanguine 5 heures après la prise d’oignon, donc des effets relativement rapide.
La diminution mesurée est de 5 à 8 % pour la pression systolique et 5 à 10 % pour la pression diastolique, ceci 5h après la prise, et si on mesure à nouveau 8 heures après la prise, on voit toujours une petite diminution de la pression artérielle, pas aussi importante, mais l’effet est toujours là.
Oignon antidiabétique
Il existe une étude qui démontre une activité antidiabétique. Dans cette étude on a pris 20 patients diabétiques avec un diabète de type 2, et on leur a fait manger 3 fois 20 g d’oignon frais par jour pendant 2 semaines, donc là on a des doses plus importantes.
Ensuite on a pris d’abord leur glycémie à jeun, puis 2 heures après le petit-déjeuner, puis on fait la moyenne de ces 2 mesures. Et on observe que chez les personnes prenant l’oignon, on passe en moyenne de 1,19 g/L pour la glycémie à 1,08 g/L.
Activité antiallergique
Ensuite, nous avons tout un panel d’études qui ont été réalisées in vivo sur animal, ou in vitro. Donc là, on va prendre un peu plus de recul car on ne sait pas exactement si cela s’applique à l’humain, et comment. Mais cela nous donne tout de même des pistes.
Tout d’abord nous avons une activité anti-allergique et anti-asthmatique. Pas surprenant vu ce que l’on vient de voir au sujet de sa teneur en quercétine.
Dans certaines études on a utilisé une extraction alcoolique, donc en gros une teinture d’oignon tout simplement. Et on constate un effet anti-histaminique.
Antibactérien, antifongique, antiparasitaire
L’oignon est fortement anti-bactérien, anti-fongique, anti-protozoaire et anti-nématodes. Donc anti-parasitaire, et anti-vers intestinaux aussi.
Les bienfaits de l’oignon ont semblent clairs pour laver une plaie par exemple, on voit l’intérêt d’une teinture d’oignon dilué (jamais pure sinon cela va trop piquer) ou d’une macération d’oignon dans de l’eau froide, ou autre type de préparation, le tout pour gérer une infection bactérienne ou fongique.

Un astuce contre les plaies, les coupures, brûlures : vous pouvez utiliser la fine pellicule qui sépare chaque couche de l’oignon comme pansement aseptique, c’est-à-dire stérile et antiseptique aussi, vous l’appliquez sur la lésion, vous recouvrez d’une gaze et vous terminez le pansement.
Riche en vitamine C
Lorsqu’on se penche sur les utilisations traditionnelles, on constate que l’oignon était classé comme antiscorbutique.
Le scorbut est une maladie qui se développe lorsqu’on tombe dans des carences importantes en vitamine C. Aujourd’hui, c’est une maladie rare vu que l’on a accès aux fruits et aux légumes frais tout au long de l’année.
Mais il fut un temps où les carences en vitamine C pouvaient devenir graves. Et on utilisait l’oignon, local et de culture facile et qui contient de la vitamine C.
Son contenu en vitamine C n’est pas énorme, dans les 7 mg pour 100 g d’oignons frais, mais c’est mieux que rien lorsque l’on n’a pas accès aux poivrons, kiwis, oranges, etc.
Diurétique redoutable
L’oignon a longtemps été utilisé comme puissant diurétique lorsqu’on souffrait d’œdème de causes diverses, qui pouvaient aller jusqu’aux œdèmes provoqués par une cirrhose ou une insuffisance cardiaque.
On donnait l’oignon cru, ou alors légèrement cuit chez ceux qui avaient un peu de mal à le supporter d’un point de vue gastro-intestinal.
On l’utilisait pour provoquer un effet diurétique lorsque la personne souffrait de rhumatismes, à une époque où dès qu’il y avait certains types d’inflammation, on pensait à la partie dépuration et élimination.
Une recette contre les rhumatismes : décoction de 3 oignons coupés et non épluchés dans un litre d’eau, faire bouillir 15 minutes, passer et prendre un verre au lever et au coucher.
Certains médecins déclarent que le jus d’oignon aide à éliminer les petits calculs rénaux.
Digestion et transit
On a longtemps utilisé l’oignon cuit en cataplasme comme adoucissant, contre la colique et les douleurs abdominales par exemple. Fournier explique que l’on fait cuire des tranches d’oignon dans du lait bouillant et on applique en cataplasme.
Le prêtre allemand Sebastian Kneipp, l’un des pères de la naturopathie, le conseille sous la forme de teinture (macération alcoolique) à la dose de 10 à 15 gouttes de 2 à 3 fois par jour pour tout ce qui est troubles digestifs et flatulence.
Contre les diarrhées, recette du docteur Valnet : on fait bouillir une poignée de pelures d’oignon pendant 10 minutes et on boit ½ litre par jour.

Poumons
On peut le faire très légèrement cuire l’oignon dans de l’huile d’olive, ensuite on l’enveloppe encore chaud dans un tissu et on l’applique en cataplasme sur le torse pour décongestionner pendant une bronchite, un peu comme le cataplasme à la farine de lin et à la farine de moutarde.
La recette suivante contre la grippe : laisser macérer 2 oignons émincés dans ½ litre d’eau pour 6-7 heures. On boire un verre entre les repas et un au coucher pendant une quinzaine de jours.
Pour les problématiques hivernales : si vous avez le nez bouché et que vous avez du mal à respirer, vous coupez un oignon en deux et vous laissez le demi-oignon sur votre table de nuit, c’est assez efficace pour déboucher les voies nasales pendant votre sommeil.
Et puis surtout, le sirop d’oignons qui est super facile à faire. Vous coupez les oignons en rondelles, puis dans un plat vous intercalez une rangée d’oignon, une rangée du miel liquide. On recommande de 2 à 5 cuillères à soupe par jour en cas de rhume, excellent aussi lorsqu’il y a une toux grasse.
Cazin, fameux médecin de campagne des années 1800, explique qu’il a vu des paysans se débarrasser d’infections hivernales avec un oignon cuit sous la cendre, pilé, réduit en pulpe et mélangé dans une tasse de décoction chaude de réglisse. Pris matin et soir, cette potion calme la toux et facilite l’expectoration.
Applications externes
Outre les exemples que nous avons vu précédemment (alopécie, pansement, cataplasmes), l’oignon cuit était très apprécié pour faire mûrir les abcès et panaris.
On peut faire un excellent onguent contre les engelures et les crevasses. On fait d’abord légèrement chauffer l’oignon frais dans de l’huile d’olive par exemple, on filtre, on rajoute la bonne quantité de cire d’abeille et le tour est joué.
Effets de la cuisson
Les études nous disent que faire bouillir un oignon entraîne la perte de 30% de la quercétine. A priori, faire frire n’affecte pas la teneur en quercétine.
Pour les anthocyanes, c’est l’inverse : la perte est plus importante si l’oignon est frit et faire bouillir entraîne moins de perte.
Conclusion : faire cuire l’oignon va toujours entraîner une perte. Il est donc préférable d’utiliser les oignons crus pour maximiser les nutriments… si vous les tolérez de cette manière bien évidemment.
Précautions
En fonction de la dose, il peut devenir irritant et mal toléré d’un point de vue digestif.
Toujours en fonction de la dose, il peut avoir un effet hypoglycémiant marqué, donc attention si vous êtes sous médicamentation hypoglycémiante.
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