Les drogues du monde moderne: les achats, le travail, les ordinateurs, les sucreries, le tabac, le café…
Tous ceux-ci entraînent la dépendance et peuvent avoir des effets tragiques
Certaines des drogues du monde moderne sont de véritables vices et reconnus comme tels – par exemple le tabac. D’autres semblent „inoffensives” mais constituent des dangers létaux, comme par exemple les sucreries. Nous les appelons „drogues” parce qu’elles entrainent la dépendance. Au début, on parlait seulement de dépendance dans un cadre médical, en référence stricte à l’alcool ou aux drogues. Dernièrement, de nouvelles dépendances sont apparues, quelques unes d’entre elles bizarres mêmes, comme la dépendance aux achats ou au travail.
En tant qu’individus humains, nous dépendons de certaines conditions pour nous maintenir en vie. Nous avons besoin de respirer de l’air propre, boire de l’eau pure et manger de la nourriture saine. Tout écartement de l’accomplissement de ces besoins fondamentaux mène à la maladie ou même à la mort. Mais jusqu’où vont nos besoins et où commence la dépendance? La société de consommation agit de telle sorte que sur fond de certains états de frustration et de mécontentement, de faux besoins apparaissent, menant le plus souvent à des dépendances des plus sottes aux plus étranges.
Initialement, la dépendance a été définie comme „un état d’intoxication chronique, caractérisée par la nécessité impérieuse d’utiliser certaines substances ou médicaments”. Jusqu’il y a peu de temps, on ne connaissait que la dépendance à l’alcool ou aux drogues. Aujourd’hui on parle aussi de dépendances émotionnelles ou mentales. Les psychologues considèrent que la dépendance est une maladie qui apparaît pour suppléer les désirs inaccomplis, les frustrations et les mécontentements. La consommation de la „drogue” crée un faux état de bien-être, ponctuel, suivi par une croissance de la dose nécessaire pour obtenir l’effet désiré. Cette drogue devient ainsi de façon erronée la source de la satisfaction tellement souhaitée.
Tant qu’il est pris dans le piège de la dépendance, celui en question niera avec véhémence sa dépendance. Plus la dépendance est accentuée et encouragée par la société, comme c’est le cas de la dépendance vis-à-vis du café ou des sucreries, plus elle est difficile à conscientiser, étant considérée par celui en question comme quelque chose de „normal” parce que „tout le monde le fait ”. Mais lorsque le dépendant voudra renoncer à la drogue, il se rendra alors compte de la situation tragique dans laquelle il se trouve. Il aura l’impression qu’il lui est impossible de renoncer à la drogue sans mettre en danger son intégrité physique ou psycho-émotionnelle. Dans les cas avancés de dépendances à certaines substances nocives, les choses sont ainsi. Par exemple, la suppression brusque de l’alcool ou des stupéfiants pourrait déclencher des crises puissantes ou même la mort.
Les producteurs de cigarettes utilisent toute sorte de trucs pour augmenter la dépendance
Qu’est-ce qui peut déterminer les gens à fumer ? Une question qui préoccupe intensément les médecins et les psychologues conscients des effets désastreux de la cigarette. Presque toujours de l’autre côté de la barricade, les producteurs de tabac et les experts en marketing cherchent eux aussi la réponse à cette question pour s’assurer un maximum de consommateurs.
On a dit que la cigarette représentait une manière de briser la glace dans l’interaction avec les autres ou que c’était un phénomène social, qui a pris naissance dans le besoin d’être accepté par le groupe. Ensuite on a dit que les fumeurs cherchaient en fait à revivre l’état de bien être de la période quand ils suçaient le sein de leur mère. On a parlé du sentiment de sécurité que les fumeurs vivaient en s’affichant avec la cigarette à la main. Mais dernièrement, de plus en plus de scientifiques attirent l’attention sur la manipulation des consommateurs par les grandes compagnies productrices de cigarettes.
Les scientifiques de l’Université de Harvard ont récemment réalisé une étude publiée dans la revue New Scientist qui montre le fait que les producteurs ont constamment augmenté la concentration de nicotine dans les cigarettes. Ainsi, à présent, on trouve dans les cigarettes 11% plus de nicotine qu’en 1998, ce qui rend la renonciation au tabac beaucoup plus difficile. Cette révélation explique aussi le nombre de plus en plus grand de maladies et de morts prématurées enregistrées parmi les fumeurs. Comme les statistiques réalisées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le montrent, 90% des cas de cancer sont provoqués par le tabac. Toujours l’OMS a récemment accusé les compagnies productrices de tabac d’avoir choisi comme cible les jeunes des pays sous développés pour compenser la diminution des ventes dans les pays industrialisés.
En parallèle avec ces méthodes directes pour assurer un grand profit, la manipulation est réalisée à travers la publicité où la cigarette est associée à la liberté ou à la sexualité – aspects tellement enviés par la plupart des êtres humains. En fumant, ils vivent avec l’illusion d’être plus libres, plus sexy, plus à la mode, plus sûrs d’eux, alors qu’ils deviennent de plus en plus dépendants et plus malades. C’est ainsi qu’on explique pourquoi la plupart des fumeurs ignorent si facilement le message “Le tabac nuit gravement à la santé”, se trouvant au bas de tous les paquets de cigarettes et dans les publicités.
Même la façon dont ces paquets de cigarettes sont construits représente une forme de manipulation. L’écrivain Michael Tsarion, célèbre au plan international pour ses études concernant l’utilisation subversive des symboles, nous partage ses conclusions: “Les paquets de cigarettes sont conçus aux dimensions qui respectent le nombre d’or. C’est pourquoi les gens en sont tellement attirés. Pourquoi ne produit-on pas les lits des enfants selon ces dimensions du nombre d’or?”, s’interroge-t-il.
Les statistiques sont troublantes : une étude réalisée en 2006 par l’Agence Nationale Antidrogue de notre pays montre que 65,8% des personnes ayant des études moyennes et 76% de celles ayant des études supérieures fument. Un tiers des fumeurs fument chaque jour. 64% des adolescents de 16 ans et 32% des adolescents qui ont moins de 14 ans ont déjà expérimenté la consommation de tabac. Et 90% des parents fumeurs fument en présence des enfants.
Le café ne fait pas du tout de bien
“Le café doit être noir comme l’enfer et fort comme la mort,” dit un ancien proverbe turc. Cette association avec l’enfer et la mort est significative, au regard de ses effets nocifs pour la santé.
“Le café du matin est devenu pour moi un rituel”, “je ne peux même pas penser avant de boire mon café” ou “Qu’est-ce que vous désirez que je vous serve – un café?” ; ce sont phrases souvent rencontrées. Conformément à certaines statistiques réalisées par Nestlé, dans le monde entier, on boit 4.000 tasses de café par seconde. En Europe, la consommation de café est estimée à un tiers de la consommation d’eau. Mais, en ce qui concerne la Roumanie, il paraît que les compagnies distributrices de café ont des plans trop grands. Les Roumains consomment 5 fois moins de café qu’il le “faudrait ” selon les calculs économiques rapportés à la moyenne européenne.
En conséquence, les efforts pour convaincre les roumains à boire plus de café ont augmenté. Il n’existe pas de série de publicités télévisées où il n’apparaisse pas au moins un spot pour une marque de café. Dans certains d’eux, on voit un personnage endormi qui flotte dans la maison à l’envers, jusqu’au moment où une gorgée de café le fait revenir sur terre. Les producteurs de publicité savent très bien ce qu’ils font en réalisant de pareilles associations. Voilà par exemple, comment la compagne Elite, leader du marché en Roumanie sur ce segment, assure la dépendance de ses consommateurs. Nous citons des extraits de la présentation faite par cette compagnie dans le nouveau spot publicitaire du café Selected – Selected lovers: “Le monde Selected est plein d’optimisme et de plaisir, tout moment reçoit une autre dimension et une autre signification. Selected transforme les moments communs en des moments inoubliables, pleins de magie et de romantisme”. Est-il vrai que nous avons besoin d’un café pour être optimistes et pour nous réjouir de la vie?
Un autre mensonge est la présentation du café comme un produit naturel, préparé à base de plantes, et donc ne pouvant nuire. En laissant de côté les nombreux arômes, les E-s (émulgateurs), les additifs que le café d’aujourd’hui contient, nous parlons en effet des fruits d’un arbre, plus précisément de ses graines. Mais de là à dire qu’il s’agit de la consommation d’une plante, c’est comme si nous buvions du thé préparé à partir des fleurs de camomille, brûlées et transformées en cendre.
On y ajoute les efforts de présenter de manière prépondérante les soi disants effets positifs du café et d’occulter les avertissements concernant ses effets négatifs. En feuilletant la presse écrite nous trouvons plein de titres du genre “Le café n’a pas d’action nocive sur le cœur”, “Le café prévient le diabète”, “Le café maintient la jeunesse des hommes”. Leur contenu présente le plus souvent des études qui ne sont pas adéquates, car réalisées sur un nombre réduit de cas ou leurs informations n’ont aucune liaison avec le titre. Par exemple, le titre “Le café maintient la jeunesse des hommes” attire l’attention par le fait qu’il suggère une liaison entre la consommation de café et la virilité, sinon il ne serait pas nécessaire de spécifier qu’il s’agit des hommes. Cependant, dans l’article on précise seulement : “trois tasses de café par jour ralentissent le déclin des capacités cognitives chez les hommes”. On n’entre pas dans les détails pour préciser quelles sont ces capacités et on ne donne pas des chiffres concrets. Mais les hommes qui ont parcouru en vitesse ce journal en ne lisant que le titre, peuvent rester avec l’impression que s’ils boivent du café, ils maintiendront les capacités de leur jeunesse.
Les soi disants effets positifs du café, si intensément spéculés, sont des effets de moment. Par son contenu de caféine, le café a des effets stimulateurs, augmente la vigilance, combat la somnolence et augmente la tension. Pour cette raison, beaucoup de gens ont été convaincus de l’utiliser le matin pour se réveiller plus facilement. Tous ceux-ci constituent un acte de violence contre les fonctions de l’organisme, réalisé par une intense excitation du système via la sécrétion d’adrénaline. L’organisme est ainsi forcé de rapidement consommer les ressources énergétiques, fait suivi naturellement par la somnolence, apathie et fatigue et le plus souvent, la nécessité de consommer encore une tasse de café.
Les effets négatifs du café sont beaucoup plus nombreux que ses soi disants bénéfices. La caféine provoque l’accélération du pouls et des palpitations. C’est toujours elle qui détermine la nervosité, l’agitation, l’irritabilité et la diminution de la capacité de concentration. Les études montrent que les personnes qui ne consomment pas de café ont des meilleurs résultats aux examens, bien que 60% des étudiants boivent du café durant les sessions d’examens. Beaucoup de personnes souffrant de constipation soutiennent que boire un café le matin sans rien manger avant, les aide à éliminer. Rien de plus faux ! Le coféole, une autre substance contenue dans le café, est nocive pour le système digestif et provoque des brûlures gastriques ainsi que des crampes abdominales. En plus, la caféine trouble l’équilibre de l’eau dans l’organisme, menant à la déshydratation.
La renonciation brusque au café a des effets secondaires qui durent, en général, plusieurs semaines et incluent des maux de tête, des sensations de fatigue, de la somnolence et de l’épuisement continu. C’est la plus claire preuve de l’existence d’une dépendance. Pour remplacer le café on peut consumer avec succès des thés – par exemple, le thé vert ou le thé maté ont non seulement des effets dynamisants remarquables, mais plusieurs effets bénéfiques collatéraux.
Le sucre, “la mort blanche”
Les Allemands l’appelaient, à raison , „la mort blanche”, parce que le sucre blanc est un produit chimique obtenu industriellement, et donc non naturel et inadéquat à la consommation humaine. Pourtant, les gens le consomment en quantités de plus en plus grandes. Si en 1880, la consommation de sucre par personne était de 8 kg par an, à présent, elle est arrivée à 80 kg par an ; et les chiffres augmentent encore. En augmentation, se trouve aussi la quantité de sucres cachés, que nous ingérons dans des produits considérés habituellement comme salés, tels le ketchup (23% sucre), les flocons de maïs (8% sucre), le pain et la plupart des produits conservés.
La plupart des gens ne considèrent pas la dépendance au sucre aussi grave que celle aux cigarettes ou à l’alcool. Finalement, à quel point peut être dangereux un chocolat ou un verre de jus, disent-ils… Mais ils ont toutes les raisons de se faire du soucis parce que le sucre agit de la même façon que les stupéfiants. Il déclenche dans le cerveau la libération de certaines substances nommées opioïdes qui créent une sensation de plaisir. Les zones du cerveau qui sont activées lorsque nous désirons quelque chose de sucré sont les mêmes qui sont activées dans le cas des dépendants lorsqu’ils ont besoin de la drogue. Pour démontrer que le sucre est une drogue similaire à l’opium, la morphine ou l’héroïne, les scientifiques ont administrés aux personnes qui aiment le sucre un médicament qui bloque la libération des opioïdes. Peu de temps après elles ne montraient plus aucun intérêt envers les sucreries.
Le sucre blanc est extrêmement dangereux pour la santé. Par raffinage, la chaîne complexe des carbohydrates est rompue et ils arriverent soudain dans le sang où ils produisent une décharge rapide d’énergie. Celle-ci est suivie par une chute, due aux efforts de l’organisme pour rééquilibrer le niveau des glucides. D’ici découle les problèmes de santé: troubles du métabolisme, affection du système immunitaire, troubles digestifs, croissance du niveau de la graisse dans le sang, diabète, obésité, problèmes avec les dents, problèmes cardio-vasculaires, déficit de vitamine B. La vitamine B est consommée en grande quantité pour l’assimilation des glucides. L’organisme est ainsi obligé de fait appel à ses réserves de vitamine B pour métaboliser le sucre consommé en quantité de plus en plus grande ; c’est ainsi qu’on arrive à la fatigue, la dépression, aux difficultés de concentration, de mémoire et de perception et même à des névroses. De plus, le sucre confère une sensation de satiété temporaire, mais il n’apporte pas à l’organisme les nutriments dont il a besoin.
De même que dans le cas du café ou des autres substances nocives, des efforts importants sont faits pour convaincre le public des avantages de la consommation de sucre et minimaliser ses effets négatifs. Les arguments invoqués sont le plus souvent hilares. Par exemple, dans un tel article de propagande publié par le journal « L’Événement de la journée » de novembre 2006, on peut lire: “Le sucre est-il si nocif ? Les principaux désavantages sont bien connus. Il paraît que nous oublions ses qualités : il améliore le goût de certains aliments, il fournit de l’énergie presque instantanément. À part le rôle qu’il joue dans l’apparition des caries dentaires, le sucre n’est pas nocif, en quantité modérée.” Nous avons montré plus haut que depuis longtemps qu’il n’est plus question de quantité modérée en ce qui concerne la consommation moyenne de sucre.
Parallèlement à de telles actions de propagande, se déroulent de véritables campagnes de discréditation des produits sucrés naturels et sains, comme le miel. Voilà ce que nous pouvons lire dans un article manipulateur du « Journal » de septembre 2006 intitulé “Le miel qui tue” : “Le syndrome du « miel fou » est une maladie peu connue, mais en pleine expansion. Du fait de symptômes semblables à ceux d’autres affections, la maladie est difficile à identifier. Les spécialistes américains qui ont réalisé l’étude ont estimé qu’à l’origine de la multiplication des cas du syndrome du « miel fou » se trouve la tendance de plus en plus accentuée des gens de consommer de plus en plus de produits naturels, parmi lesquels on compte le miel. La maladie est en fait une intoxication grave avec du miel d’abeilles du pollen récolté de fleurs toxiques pour l’homme. Si elle n’est pas découverte et traitée à temps, la maladie peut être létale, ont souligné les spécialistes américains. Ils ont précisé que le miel le plus dangereux est celui récolté dans la région de la Mer Noire.”
Voyons comment à la base de l’invention de cette maladie se trouve en fait un grand problème économique : les gens choisissent de plus en plus de consommer du miel à la place du sucre. Le fait que la maladie est inventée est confirmé dans le même article. Ceux qui ont de la chance et qui ne se laissent pas manipulés par le titre et ont la patience de lire le final de l’article apprennent de la part d’un spécialiste en biochimie de l’Institut de Recherches Apicoles que les plantes qui pourraient produire du miel toxique vivent à des altitudes très grandes où les abeilles n’ont jamais accès et que les abeilles ne confondent jamais les plantes toxiques avec celles nourrissantes…
En conclusion, utilisez avec confiance du miel à la place du sucre ! Mais si vous consommez couramment du chocolat, des boissons rafraîchissantes ou des gâteaux, observez vos réactions. Plus vous mangez du sucre, plus vous en voudrez, car il génére une faim de sucre qu’il n’est pas possible de calmer. En consommant du miel vous observerez comment, au contraire, après une seule cuillérée vous vous sentez nourri et content. Vous pouvez manger des fruits frais ou secs à chaque fois que vous ressentez le besoin de quelque chose de sucré.
De plus en plus d’enfants et de jeunes sont « dépendants » de l’ordinateur et des jeux de hasard
Bon nombre des enfants d’aujourd’hui jouent pendant des heures devant un ordinateur, pris dans le piège d’un monde virtuel peuplé de monstres et de violence. Le jeu a été depuis toujours une modalité d’apprendre et de connaître le monde. Tant pour les enfants que pour les adultes il existe beaucoup de jeux qui développent l’intelligence, l’habileté, la résistance physique et aident les gens à se rapprocher, à s’autodépasser ou à se détendre.
Dans le cas des jeux sur ordinateur, les choses sont inverses. Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université d’Indiana, SUA, sur des adolescents entre 13 et 17 ans, montre que le fait de passer 4-5 heures devant l’ordinateur sur des jeux vidéo violents stimule excessivement les régions du cerveau responsables de la production d’émotions, réduisant la capacité d’autocontrôle, de concentration et de raisonnement et déterminant la croissance de l’agressivité. A cela, s’ajoute les problèmes de mémoire, d’apprentissage, de communication et d’interraction. Nous parlons d’une vraie dépendance, parce que lorsqu’on leur demande de renoncer à ces jeux, les adolescents deviennent nerveux, agités ou même violents, leur étant difficile de se séparer de cette “drogue”.
Un élève de 14 ans racontait dans un article récemment publié dans le journal « La Pensée » : « Des fois, si je joue longtemps, la nuit, je rêve de ces créatures. Cette activité crée en moi un état de dépendance, je veux finir le jeu et je deviens très agité. J’aime beaucoup Counter Strike, GTA, Unreal Alien vs. Predator, ce dernier et même « scarry ». Il a des effets qui te font pisser la nuit de peur. GTA n’est pas si épouvantable, c’est une grande ville où l’on se promène, on vole des voitures, on bat des gens et on les pille, c’est cool.”
Le pourcentage de jeunes et d’enfants qui souffrent de cette dépendance est si grand, qu’en Hollande on a récemment ouvert une clinique dédiée exclusivement aux dépendants de jeux sur ordinateur. Habitués, à travers le monde virtuel, à la violence, les pillages et les meurtres, les adolescents et les jeunes ont toutes les chances de mettre plus facilement en application de tels actes dans la vie réelle, montrent les psychologues. C’est une explication de la croissance du nombre d’actes anti-sociaux.
Si les adolescents peuvent facilement tomber dans le piège des jeux sur ordinateur, les adultes ont encore plus de variantes à disposition. Les casinos et les compagnies de paris qui envahissent les villes, surtout dans les zones où le niveau culturel et de vie des habitants est sous la moyenne, offre de nombreuses occasions de développer des dépendances à la roulette, aux jeux de cartes, aux paris ou même à la loterie. “Malheureusement, le plaisir généré par le jeu ne remplit pas le vide affectif et ne résout pas un problème de vie. Au contraire, il peut créer des problèmes affectifs et de vie avec des répercussions incalculables. Beaucoup de joueurs trouvent un refuge dans le jeu. Ils se rompent pour un moment de la réalité, et l’espoir da gain peut être une récompense qui escamote les échecs des autres plans. La désillusion qui en suit, lorsque la mise augmente et les sommes perdues de même, ne font que charger la tension psychique, jusqu’à la dépression et l’abandon. Suit l’ambition de récupérer l’argent perdu, ce qui les rend prisonniers d’un cercle vicieux”, explique le psychiatre Irina Dan dans un interview accordé au journal « La Roumanie libre ».
Les achats ne sont pas si inoffensifs qu’ils le semblent à première vue
La société de consommation a donné naissance à une nouvelle dépendance, difficile à comprendre pour ceux qui n’ont pas d’argent pour couvrir les dépenses de base – la dépendance aux achats. Celle-ci est entretenue par la publicité intense qui stimule le désir du nouveau. Les femmes sont le plus souvent la proie de cette dépendance, ayant l’illusion que la “thérapie par shopping” peut couvrir les frustrations et les manques émotionnels. Après l’acquisition du bien tellement souhaité, elles découvrent le fait que le vide affectif n’a pas été couvert et recommencent les achats avec la conviction que cette fois elles trouveront ce qu’il leur faut. Le profit des producteurs et des chaînes de magasins est assuré.
L’idée en elle-même des supermarchés, des grandes surfaces où les acheteurs viennent en contact direct avec une quantité de marchandise beaucoup plus grande qu’ils ont besoin, encourage les tentations et stimule l’excès dans le sens d’acheter des choses qui ne sont pas nécessaires. L’assaut contre l’acheteur par la présentation d’un volume immense de produits à la fois est l’un des facteurs qui encourage cette dépendance. C’est la même chose qui se passe dans le fait de payer avec la carte de crédit à la place du cash.
Une étude réalisée par les chercheurs de l’Université de Standford montre que pendant qu’une personne voit un produit, dans le cerveau sont activées tant les zones associées avec la joie de posséder cet objet, que les zones associées avec l’embêtement de se séparer de la somme d’argent nécessaire pour payer l’objet. Le payement à l’aide de la carte de crédit est une tromperie qui résout de façon plus commode ce conflit. Il en est de même avec le payement par crédit. C’est la raison pour laquelle ces méthodes sont tellement soutenues par les grandes compagnies.
Toujours les psychologues britanniques de l’Université de Standford ont démontré que le fait d’aller faire des courses fait en sorte que les gens se sentent plus sûrs dans leur vie et plus contents. Ils expliquent cela par la sécrétion de dopamine qui confère un état de contentement et de plaisir semblable à celui ressenti pendant l’acte amoureux.
Pour répondre à la tendance de plus en plus grande de consommer, un groupe des États-Unis a décidé de traiter la dépendance aux achats. Les 12 amis ont décidé de ne plus acheter pendant un an que les objets de première nécessité : nourriture, lingerie, savon, dentifrice, etc. Si quelque chose se cassait, ils essayaient de le réparer, et pour remplacer certains objets, ils faisaient appel à l’emprunt ou aux magasins où on vend des produits recyclés. Leur décision est venue suite aux messages transmis par l’administration américaine après le déclenchement de la guerre d’Irak, lorsqu’on avait répété aux Américains que “c’est un devoir patriotique de consommer”. Petit à petit ce groupe est devenu de plus en plus nombreux. Du fait de de leur blog sur le net, des milliers de gens du monde entier ont partagé leurs idées. Les effets n’ont pas tardé à apparaître. Le groupe a été accusé par les grandes compagnies d’attitude anti-patriotique et ni plus, ni moins de… terrorisme économique.
Mariées avec le travail ou enivrées par leur carrière?
Par le passé, le travail était quelque chose de nécessaire afin de pouvoir s’entretenir. Aujourd’hui il est pour plusieurs personnes, un deuxième ou même le seul “mariage”. Nous parlons de plus en plus des femmes mariées avec leur travail, et dans les grandes compagnies, la compétition et le succès professionnel créent pour certaines personnes des satisfactions comparables, avec celles… sexuelles.
Il existe des personnes qui vivent seulement pour leur carrière, qui passent chaque jour 12-15 heures au travail, y-compris le week-end, qui n’ont pas de famille, ni d’amis. Mais elles ont beaucoup de relations – clients, collègues, subordonnés ou partenaires. Les chefs les apprécient et les promeuvent, en admirant leur loyauté et leur implication, mais les psychologues les appellent des workaholiques, parce que la dépendance au travail est similaire avec celle de l’alcool.
L’ivresse du succès est celle qui les rend contentes. Et pour obtenir ce succès elles font tout. L’accomplissement des tâches à leur terme, les cocher dans l’agenda, les appréciations du chef ou l’achèvement d’un contrat, deviennent des préoccupations plus importantes que passer du temps avec les enfants, le mari ou les amis, sortir dans la nature ou la lecture. Ce n’est pas rare qu’on arrive au divorce pour la raison que l’autre n’est pas aussi dédié au travail.
Il existe beaucoup de victimes de cette dépendance. Katherine Ward était un des avocats ayant le plus de succès, avec une rémunération de l’ordre de millions de dollars. Elle s’est suicidée en se jettant du balcon d’un hôtel. Dans la lettre d’adieu, elle regrettait le fait d’avoir fait trop de sacrifices pour sa carrière. Ce geste est survenu après que le président de la compagnie où elle travaillait lui ait interdit de venir au bureau le dimanche. Après avoir passé des années au travail, où elle restait constamment jusqu’à 10h – 11h du soir, elle s’est rendue compte que toute sa vie était réduite au travail.
Une autre femme “de succès”, victime de la dépendance au travail – directeur de communication, raconte pour « Sunday Times » : « J’ai toujours voulu travailler, et lorsque j’ai obtenu le travail que je voulais à une grande banque, j’ai voulu prouver ce que je peux faire. On devient dépendant du travail justement parce qu’on aime ça. J’ai toujours été promue, ma vie est devenue un fil de termes-limite, rendez-vous et délégations. Je menais la vie luxueuse à laquelle j’ai toujours rêvé. Le travail m’apportait des satisfactions que ne n’avais pas vécues auparavant, je me sentais sexy et puissante. Je travaillais avec des femmes plus jeunes que moi que j’obligeais à avoir le même programme que moi. Je ne comprenais pas lorsqu’elles me disaient qu’elles ont besoin de rester davantage avec la famille. Pendant les huit ans que j’ai travaillé, je n’ai pas eu le temps pour des rencontres avec les amis et je me sentais supérieure, au point qu’un homme ne me semblait adéquat. Durant les week-ends, les vêtements ordinaires me semblaient négligents, donc je portais toujours une tenue de travail.”
L’excès de travail, comme soupape pour le manque de réalisations personnelles, ou le travail hors programme réalisé constamment peut avoir beaucoup d’effets négatifs. Une étude récemment réalisée dans un club de fitness de la Grande Bretagne sur un échantillon de 2.000 personnes, montre que les employés à temps partiel sont beaucoup plus sains et plus heureux que les personnes à temps plein. Et cela parce que ces derniers sont plus stressés, consomment plus d’alcool, de café et de tabac, ont une diète déséquilibrée et des problèmes de sommeil.
Dans tous les cas, la supra sollicitation et le fait de négliger les nécessités personnelles provoquent des problèmes de santé: dépression à cause du surmenage, ulcère, problèmes intestinaux et cardiaques, de la colonne vertébrale, des troubles de sommeil. Et les frustrations accumulées ne font que de renforcer les autres dépendances.
***
Voilà comment la société où nous vivons nous „aide” à nous créer et entretenir de nouvelles et encore de nouvelles dépendances. C’est un cercle vicieux dont on ne peut sortir qu’en devenant conscients du fait que nous sommes dépendants de certaines choses qui nous font du mal. C’est seulement au moment où nous voulons sortir de ce cercle que nous observons à quel point il s’était installé en nous. Jusqu’alors il nous semblait normal d’avoir des habitudes malsaines. Il est possible que tout un système remonte contre nous, en essayant de nous convaincre de reprendre. En plus des réactions du corps et de notre mental, les chantages émotionnels et même le rejet de la part de ceux avec lesquels on partageait autrefois la „drogue” feront partie de cette lutte pour la libération. La conséquence et les résultats obtenus détermineront ceux qui nous entourent à suivre notre exemple. Ce système ne peut exister que tant que nous l’entretenons, en consommant ses produits.
Bibliographie sélective:
www.newscientist.com
http://sfcompact.blogspot.com/
Le rapport National concernant la situation des drogues en Roumanie – 2006, publié par l’Association Nationale Antidrogue
Lisez aussi:
L’urinothérapie ou la cigarette?
yogaesoteric
mai 2005