Les enseignements plein de sagesse d’un moine touché par la grâce
Dans ce monde complexe dans lequel nous vivons, j’ai rencontré il y a quelques jours un moine orthodoxe de 85 ans, qui est considéré, selon la terminologie utilisée par ses confrères, comme étant touché par la grâce.
Je lui ai demandé comment se produit la guérison et ce qui se passe quand quelqu’un vient à lui.
« Moi, l’homme, je ne pense pas que j’ai quelque chose à faire. J’ouvre mon être et je permets au Saint-Esprit de couler à travers moi. Je ne demande jamais à quelqu’un pourquoi il est venu à moi ni quel est son problème, je sens tout simplement son âme, combien c’est difficile pour lui, et puis je prie. C’est tout ce que je fais – je prie avec lui. Et je lui dis que c’est une joie quand deux sont réunis au nom de Dieu, qu’Il est alors avec nous. Pour moi, c’est une bénédiction quand quelqu’un ouvre la porte de ma pièce. Je ne regarde pas l’homme venir chez moi, mais Dieu dans l’homme, entrant dans ma pièce.
A la fin je sens comment homme est plus soulagé, plus serein. Je ne suis pas obligé de savoir quel poids il porte en lui, Dieu le sait. Je garde mon cœur ouvert et je prie de tout mon cœur. Donc, notre prière à Dieu est tout ; parfois je prends ses mains dans les miennes, et parfois je pose mes mains sur sa tête. Parfois, je sens qu’il a besoin de revenir, d’autres fois je sens que le travail a été accompli. Et le miracle, ce n’est pas la guérison, mais l’éveil de l’homme en Dieu. »
Je lui ai demandé pourquoi il m’est difficile de prier dans une foule agitée, tendue et nerveuse, et il a répondu :
« Tant que vous regardez Dieu comme étant en dehors de vous-même, vous allez trouver toute sorte de raisons à l’extérieur. La cause n’est pas les autres, mais la façon dont vous regardez Dieu. Si vous avez une foi inébranlable que Dieu est en vous, vous vous rendez compte que personne ne peut s’interposer entre vous et Lui. Lorsque vous voulez prier, descendez en vous-mêmes, fermez vos yeux et dans votre coeur se trouve la paix. Dieu attend là. Le mental est le premier qui, soit il s’ouvre et par vos pensées laisse Dieu se manifester en vous, soit ce même mental est celui qui peut vous en empêcher. Le mental tisse des labyrinthes et parfois se perd dans son propre tissu. Si vous laissez l’amour dans votre coeur baigner votre mental, vous verrez comment vos pensées trouveront leur propre voie vers le Ciel. »
Je lui ai demandé pourquoi les gens s’agitent et crient pour réussir à prendre de la Lumière:
« Vous vous battez pour vous rapprocher de Dieu, quand vous avez une peur, une angoisse, un doute au sujet de votre relation avec Dieu. Alors vous trouvez que vous avez toujours quelque chose à faire, que vous n’avez pas tout fait, qu’ il y a toujours le quelque chose qui vous amènera la proximité et vous recherchez, et vous cherchez sans cesse. Mais si vous arrêtez le combat, le tourment, la recherche, vous vous permettez ainsi à découvrir Dieu en vous. Vous pouvez vivre une vie entière préoccupés à le chercher à l’extérieur de vous-même, mais vous ne le cherchez pas au bon endroit. La lutte extérieure est un signe de la lutte de l’âme des gens, leur aspiration, leur désir, leur recherche et c’est la façon dont ils le reflètent. »
Je lui ai demandé comment il se fait qu’après des heures passées debout dans une position où il était même impossible de se retourner, il n’a donné aucun signe de fatigue, même les gens autour de lui étaient très calmes et tranquilles. Il a répandu autour de lui une vibration de paix qui a calmé la foule.
« La fatigue vient du combat de l’être avec la vie. Lorsque vous vous opposez à la vie en critiquant ou en vous mettant en colère, vous perdez la vie de vous et vous vous fatiguez, et c’est normal car vous allez à contre-courant. L’amour est le flux de la vie. La paix et le silence s’obtiennent lorsque vous laissez la vie de couler à travers vous et vous n’opposez plus de résistance à quoi que ce soit ».
Et il m’a demandé:
« Avez-vous déjà été fatigué quand vous vous réjouissez, quand vous aimez, quand vous priez ? A ces moments, vous vous êtes laissé porter par le flot de la vie, sans opposer de résistance. Là, vous ouvrez votre être à travers le cœur. On fatigue quand on cherche avec le mental, le cœur ne fatigue jamais. Et le mental cherche sans cesse, il trouve toujours quelque chose d’autre à quoi s’accrocher. Mais au fond, le mental cherche la paix.
Ainsi, le combat n’est pas entre nous et d’autres personnes ou des événements de la vie, mais entre nous et nous-même. La lutte intérieure est celle qui épuise. »
Je lui ai demandé comment sortir de cette lutte.
« Il ne faut pas s’agiter pour sortir d’un marécage, sinon on immerge encore plus. Et il arrive un moment où on comprend qu’il ne faut pas s’agiter, que tout arrive de lui-même. On comprend que la vie coule sans heurts, qu’elle n’est pas une lutte. Le combat a lieu jusqu’à ce qu’ arrive cette entente, cette paix. Ne courez pas après Dieu, restez en place et laissez-le s’exprimer à travers vous. »
Je lui ai demandé comment il est arrivé à cet état de paix, à mon avis d’illumination. Et il me dit qu’il a prié Dieu de l’éclairer afin qu’il puisse donner aux autres. Il a prié dans un état de ferme conviction que sa demande soit entendue et accomplie. Ensuite, il s’est laissé porté par les vagues de la vie, il s’est ouvert et des prières sont venues vers lui, des prières qu’il sentait avec l’âme. Il n’a jamais douté et sa prière envers Dieu a été de lui donner cette grâce d’offrir tant qu’il vit sur cette terre. Il considère cela comme étant la plus grande bénédiction, la richesse du cœur.
Je lui ai dit qu’ à mon avis, l’église s’est éloignée des fidèles, a perdu le contact et a coupé d’une certaine façon la connexion entre le Ciel et la Terre, étant donné qu’elle avait le pouvoir de la consolider.
« L’église aussi est une institution composée de gens. Et l’homme s’est éloigné de son proche, cela à cause de la peur. La peur de ne pas perdre les enseignements pour les garder inchangés. En redoutant cela ils ont concentré leur attention uniquement sur l’enseignement et ils ont oublié ce qui est le plus important – ceux à qui Jésus s’est adressé à travers ses enseignements. Jésus n’a pas parlé en secret seulement aux Apôtres, il est sorti dans le monde. Mais dans l’église, il y a des gens et des gens.
Ce que vous pouvez faire en tant qu’êtres humains, c’est d’étudier le Mot du Fondateur, Le sentir, de lire et de choisir les prières que vous ressentez dans votre coeur. Si vous les récitez sans les sentir dans le cœur, elles sont juste des sons vides. Par la prière, l’homme s’élève à travers la Parole, qui est un acte accompli dans la pensée et l’émotion. Ces trois doivent aller ensemble pour vous élever. Ce n’est pas notre devoir de juger notre proche, comme il écrit dans les livres. Nous utilisons la pierre angulaire, l’enseignement, et nous trouvons seuls notre façon de parler à Dieu. »
Il m’a dit qu’il est très important d’écouter le silence.
« Cherche le silence sans suivre le fil de tes mots, écoute Dieu dans mon silence. »
Et chaque fois qu’il a cessé de parler, j’ai gardé les yeux fermés et j’ai entendu, j’ai senti le son d’un battement d’ailes et perçu une énorme boule de lumière au-dessus de sa tête.
Cet être s’adresse avec un grand respect envers tous les autres, avec vénération même. Je lui ai demandé qu’est-ce qu’il sent quand il parle à un homme.
« Quand je parle à un homme, je regarde le Saint-Esprit qui existe en lui. Traiter un homme de manière irrespectueuse, c’est comme être irrespectueux envers le trône de Dieu. Il ne suffit pas de voir Dieu dans un ange ou dans Son Fils, regarde autour de toi et trouve-Le ici.
Dites chaque mot avec respect, rarement, prenez votre temps pour parler. Les mots sont composés du Saint-Esprit et lorsqu’on parle à un homme, parlez-lui lentement et respectueusement, sachant qu’à ce moment le Saint-Esprit se manifeste à travers vous dans le monde. Que chaque mot vienne de votre âme, sentez-le avant de le prononcer. Ce n’est qu’ainsi qu’il arrive à toucher l’âme de celui à qui vous vous adressez. Si ce que vous dites est dépourvu de la lumière de votre âme, cela passera dans un recoin du mental et le mental l’oubliera, mais si tout ce que vous dites vient de l’âme, l’homme à qui vous parlez gardera dans son âme non pas ce que nous avons dit, mais la mémoire de la joie de son âme. »
Au départ, je voulais de tout cœur lui offrir quelque chose, je ne savais pas quoi, je me suis inquiété à ce propos et il a répondu à ma question muette en me disant de faire le signe de la croix sur lui et de le bénir. J’ai pensé comment puis-je, homme, faire ce geste sur lui qui semble dans ce monde mais sans lui appartenir. Et il a expliqué :
« Quand vous faites quelque chose de tout votre cœur, vous permettez à la puissance céleste du Saint-Esprit de descendre à travers vous. L’homme ne béni pas avec la puissance de l’homme, mais avec celle du Saint-Esprit, et nous sommes tous égaux à ses yeux. »
Des êtres éveillés se promènent parmi nous, inconnus, simples, on sent seulement la brise des mondes célestes lors de leur passage à travers notre vie.
Rêve comme si tu vivras toujours, mais vis comme si tu allais mourir aujourd’hui, parce que peu importe les années de ta vie, mais la vie de tes années.
yogaesoteric
2013
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