Les expériences au seuil de la mort (28)
Par Alain Moreau
Lisez la 27ème partie de cet article
Alors, le cas Eben Alexander : un simple délire ou une NDE particulière ? Quand le premier livre d’Eben Alexander a fait l’objet d’une intense publicité dans des revues, je ne me le suis pas procuré car j’ai pensé qu’il n’apportait rien de très nouveau sur le sujet – j’avais pris connaissance, dans des revues, de l’essentiel du témoignage -, d’autant que j’avais aussi remarqué que le contenu du témoignage du neurochirurgien ne ressemblait pas aux NDE « normales »… Donc, j’ai « zappé » son livre (comme le deuxième livre paru en 2015). Je me suis par contre procuré le livre d’entretiens entre Eben Alexander et Raymond Moody, avant la prise de connaissance (en 2015) de la critique de Jean-Pierre Jourdan et de l’expérienceuse. (Il est probable que je ne me serais pas procuré ce livre si j’avais eu connaissance auparavant de la critique ci-dessus…)
Avec le recul, j’ai tendance, à propos du cas Alexander, à abonder dans le sens des critiques de Jean-Pierre Jourdan et de l’expérienceuse. Grâce à la mise au point du magazine Esquire, il apparaît clair que ce qu’a vécu Eben Alexander relève beaucoup plus du délire que d’une authentique EMI, étant entendu que, pour moi, une authentique EMI suggère la survie de la conscience après la mort. Je pense donc que Raymond Moody et bien d’autres (Jean-Jacques Charbonier, etc.) se sont faits « avoir » sur ce coup-là (même si, à mon sens, Eben Alexander croit ou s’imagine que ce qu’il a vécu relève d’une vraie EMI)… En outre, j’ai appris, sur la page Facebook d’Eben Alexander, que Raymond Moody a reçu des mains d’Eben Alexander, en juin 2015, « The Afterlife Awareness Award for Excellence in Consciousness Studies »… Voici la photo correspondante :
Moody et Alexander (J’ai « liké » la page Facebook du neurochirurgien, pour être au courant des activités de ce dernier, ce qui ne signifie cependant pas que je pense que son histoire relève d’une vraie EMI…)
Si on peut saluer les efforts d’Eben Alexander pour faire reconnaître l’indépendance de la conscience par rapport au cerveau, il est par contre fort gênant et consternant de constater que cette activité-là est générée, dans son cas, par une mauvaise interprétation de sa pseudo EMI…
J’ajoute enfin que, si j’adhère à la critique de Jean-Pierre Jourdan à propos du cas Eben Alexander, je ne cautionne cependant pas les propos du premier lorsqu’il écrit que « les livres farfelus ou délirants sur les EMI ne manquent pas ». Personnellement, de tous les livres sur le sujet que j’ai, je n’en connais pas un qui puisse objectivement justifier des adjectifs « farfelu » et « délirant ». Nous n’avons manifestement pas la même perception de ce qui, en la matière, est ou n’est pas farfelu ou délirant. Peut-être Jean-Pierre Jourdan s’en prend-il notamment, par ce commentaire sentencieux, aux livres de son confrère médecin Jean-Jacques Charbonier qui, lui, milite ouvertement en faveur de l’après-vie… Et pourtant, il en faut des gens comme Jean-Jacques Charbonier, car, dans le cas contraire, la voie serait libre pour les négateurs de toute approche spirituelle des NDE, le paysage médiatique étant suffisamment encombré par les Olaf Blanke, Steven Laureys et bien d’autres réducteurs matérialistes du phénomène. Si Jean-Pierre Jourdan fait partie de ceux qui sont « assis entre deux chaises », il est heureux que certaines personnes s’engagent publiquement en faveur de la survie de la conscience après la mort.
12. EMI et décharges électriques chez les rats :
Voici ce que j’ai lu sur le site www.futura-sciences.com (texte du 15 août 2013) :
« L’expérience de mort imminente due à une décharge d’ondes cérébrales ?
Voir une lumière au bout du tunnel ou la vie défiler devant ses yeux, avoir le sentiment de flotter au-dessus de son corps, etc. Nombreux sont les témoignages concordants d’expérience de mort imminente. Mais peu nombreux sont les éléments scientifiques qui peuvent l’expliquer. Une nouvelle recherche laisse entendre qu’au moment où le cœur lâche, le cerveau, lui, devient hyperactif…
Alors que la mort est proche, le cerveau devient hyperactif grâce à une décharge d’ondes cérébrales. Cela pourrait nous faire perdre le sens de la réalité, ce qui peut conduire aux fameux témoignages des personnes ayant vécu et relaté une expérience de mort imminente.
Ils sont des centaines de milliers à travers le monde. Peu importe le pays, le sexe ou la culture d’origine, de nombreux témoignages de personnes ayant vécu une expérience de mort imminente concordent. Victimes d’un arrêt cardiaque ou d’un profond coma qui aurait dû les entraîner vers la mort, certains survivants racontent avoir vu des flashs lumineux, leur vie défiler devant leurs yeux ou ressentir un sentiment de paix et de tranquillité.
‘Beaucoup de personnes pensent avoir vu le paradis’, précise Jimo Borjigin, neurobiologiste à l’université du Michigan. ‘La science ne leur a pas apporté de réponse plus convaincante.’ Mais grâce à son travail et celui de ses collaborateurs, les choses pourraient un peu évoluer. Car la scientifique vient de mener une expérience sur le rat qui suggère une explication au phénomène : après l’arrêt du cœur, le cerveau pourrait rentrer dans une phase d’hyperexcitabilité qui se caractérise par une activité anormalement élevée, dans les zones chargées de la conscience.
Le cœur s’arrête, le cerveau s’active :
Tout a commencé en 2007. La biologiste travaille sur les sécrétions de neurotransmetteurs dans le cerveau de rats. Une nuit, deux des rongeurs meurent. En reprenant les données, elle aperçoit aux alentours de l’heure du décès des pics d’activité étranges. Que se passe-t-il dans le cerveau au moment de la mort ?
Lorsque le cœur arrête de battre, le cerveau souffre de ne plus être irrigué en sang et donc en oxygène et nutriments. À priori, privé d’énergie, l’organe devrait progressivement perdre son activité et s’éteindre dans la minute, le tout étant représenté par un électroencéphalogramme plat. Dans les faits, c’est tout l’inverse qui se produit.
Comme expliqué dans les Pnas, des électrodes ont été directement placées sur le cerveau de neuf rats. Ceux-ci ont reçu une injection de chlorure de potassium, ce qui stoppe les battements cardiaques. Les auteurs ont noté 30 secondes plus tard une augmentation de l’intensité des ondes cérébrales de hautes fréquences, dites oscillations gamma. Leur intensité a même été la plus forte au moment de la dernière pulsation cardiaque, alors que les rats étaient encore bien vivants.
L’expérience de mort imminente, aussi pour les rats ?
Or, selon la théorie en vigueur, ces ondes gamma seraient l’une des caractéristiques neuronales sous-jacentes à la conscience, et spécifiquement lorsqu’il s’agit d’établir un lien entre des informations émanant de plusieurs régions du cerveau. Ainsi, les chercheurs suggèrent que ce même processus se déroule également dans notre crâne dans les instants précédant notre fin, ce qui pourrait expliquer ces sensations particulières ressenties. Seuls ceux qui arrivent à s’en remettre peuvent alors témoigner de ce qu’ils ont connu.
Voici au moins un début d’explication au phénomène, qu’il faudrait désormais creuser. Les personnes ayant vécu une telle expérience de mort imminente racontent avoir vu des flashs lumineux. Il faut donc aller vérifier si le cortex visuel est concerné par cette décharge d’ondes gamma. Et cela semble être le cas. ‘Nous avons noté une augmentation du couplage entre les ondes de basses fréquences et les ondes gamma, une des caractéristiques de la conscience et de la sensation visuelles’, reprend Jimo Borjigin.
Mais les auteurs ne sont malgré tout pas affirmatifs. Il est en effet un peu tôt pour tirer des conclusions définitives de ces expériences menées sur le rat. Il faudrait obtenir des informations sur l’Homme. L’expérience a déjà été tentée, mais les électroencéphalogrammes des personnes en train de mourir n’ont jamais rien décelé. Peut-être parce que les électrodes n’ont pas capté le faible signal depuis le cuir chevelu des patients, alors qu’elles deviennent assez sensibles directement placées sur le cerveau. L’affaire ne fait donc que commencer… » (Janlou Chaput)
Voilà une énième « explication » pseudo-scientifique des NDE, le genre d’hypothèse (car il ne s’agit que de cela) dont sont friands les spécialistes du réductionnisme matérialiste inaptes à concevoir l’existence d’une conscience survivant à la mort physique. Il faut être particulièrement ignare en matière de comptes rendus de récits d’« expérienceurs » pour suggérer qu’une décharge neuronique d’une trentaine de secondes chez des rats peut rendre compte du vécu des rescapés de la mort, ceux-ci faisant parfois mention de scènes se déroulant en dehors de leur champ perceptif… De nombreux éléments s’opposent à ce genre de réductionnisme explicatif, il suffit de connaître la littérature spécialisée. Par exemple, dans le cas de Pamela Reynolds, aucune activité cérébrale n’était possible… Je suggère aussi à ces scientistes d’aller interroger les rats (mince, c’est pas possible, ils sont morts les pauvres) pour savoir s’ils ont vu « la lumière » (entre autres). Tout cela est consternant et ne fait que refléter la bêtise de chercheurs inféodés aux dogmes matérialistes. Voici, à ce propos, la réaction de Jean-Jacques Charbonier (sur sa page Facebook) :
« DES CHERCHEURS DE L’UNIVERSITÉ DU MICHIGAN ONT MONTRÉ QUE LE CERVEAU DE 9 RATS NE SE COMPORTAIT PAS DE LA MÊME FAÇON QUE CELUI DES HUMAINS EN PÉRIODE D’ARRÊT CARDIAQUE.
Nous savons que dans les 15 secondes qui suivent un arrêt cardiaque, un cerveau humain a une activité électrique qui chute de façon brutale et que celle-ci devient totalement indétectable dans les 30 secondes. Ces chercheurs du Michigan ont provoqué un arrêt cardiaque sur 9 rats anesthésiés et ont constaté une augmentation généralisée et transitoire de leur activité cérébrale associée à une forte excitation cérébrale dans les 30 secondes qui suivent. Cette expérience montre donc que le cerveau des 9 petites bestioles s’est comporté différemment de celui des humains.
L’expérience de mort provisoire aussi appelée EMI ou NDE qui se produit chez l’humain quand il n’y a aucune activité électrique décelable dans le cerveau (EEG plat) est spécifique et certainement… exclusivement humaine. Puisque cet état d’“ hyperconscience ” se produit quand l’EEG est plat, on peut donc dire que le phénomène NDE est TOTALEMENT INDÉPENDANT de l’activité cérébrale. Penser que des rongeurs vont faire une expérience type NDE au moment de leur arrêt cardiaque parce que leur activité cérébrale électrique est majorée dans les 30 secondes qui suivent montre donc une totale méconnaissance des résultats déjà publiés sur ce sujet. Ceci dit, on imagine mal les 9 petits rats racontant aux chercheurs du Michigan leur expérience de mort provisoire.
Ont-ils vu leurs bourreaux ? Sont-ils passés dans un trou d’égout pour se retrouver dans une lumière d’amour inconditionnel où trônait un fromage géant ? Ont-ils retrouvé leurs ancêtres ? Hum… On peut raisonnablement en douter. Trêve de plaisanterie ; cette minuscule expérience faite sur 9 rats montre que les médias savent donner un écho démesuré à tout ce qui tendrait à prouver que l’expérience de mort provisoire est totalement “ fabriquée ” par le cerveau. Ce manque d’objectivité est pitoyable ! »
Faut-il s’étonner que le journal télévisé de France 2 ait évoqué cette minable « expérience » ? Il est vrai que le journal télévisé de cette chaîne de France Télévisions nivelle systématiquement « par le bas » dès qu’il s’agit d’aborder « l’extraordinaire », en privilégiant ou en mettant en exergue des éléments d’information réductionnistes, nihilistes ou prétendument (à tort) rationnels. C’est, nous dit-on, « le service public » (garant de la « bonne façon de penser ».) (Encore heureux que Jean-Pierre Postel ait été invité, dans le petit reportage associé, à donner son sentiment…) Les matérialistes athées ne lâchent pas l’affaire et ils ne sont pas prêts de le faire, malheureusement. Voici une autre intervention de Jean-Jacques Charbonier sur sa page Facebook :
« Le mois dernier, le résultat d’une expérimentation animale menée sur 9 rats fait le tour de la planète ; les médias s’emparent du scoop : on aurait trouvé un début d’explication au phénomène NDE ! Une hallucination produite par des ondes gamma au moment de la mort cérébrale expliquerait le vécu des expérienceurs. Ouf, le monde matérialiste est rassuré ; l’au-delà ne serait qu’une illusion et ces histoires de vie après la vie que des balivernes. Il faut relayer au plus vite cette information capitale par tous les moyens disponibles pour dire haut et fort que la pensée réductionniste matérialiste vient de gagner la partie qui l’oppose depuis quelque temps à certains scientifiques marginaux qui croient au monde des esprits et au paradis. Ils sont de plus en plus nombreux et de plus en plus pressants ceux-là ; ils avaient besoin d’une bonne leçon ! Ah, ah, ah ! Malheureusement pour eux, cette bombe qu’ils jugeaient atomique n’est qu’un pétard mouillé qui ne fait que ridiculiser les bourreaux des neuf malheureuses bestioles sacrifiées sur l’autel de la bêtise humaine. Qu’on en juge plutôt.
Le Dr Jimo Borjigin, neurobiologiste à l’université du Michigan, est à l’origine de ce projet. Son équipe décide d’endormir 9 rats, de leur implanter des électrodes dans leur cerveau et de leur administrer une dose de chlorure de potassium pour provoquer un arrêt cardiaque. Trente secondes après le dernier battement cardiaque, les auteurs constatent une augmentation de l’intensité des ondes cérébrales à hautes fréquences, dites oscillations gamma. Leur intensité a même été plus forte au moment de la dernière pulsation cardiaque, alors que les bestioles étaient encore bien vivantes. Le Dr Borjigin avoue qu’elle n’a pas pu interroger les petits rongeurs pour savoir s’ils avaient vécu une NDE puisqu’elle les avait tous tués, mais elle en a conclu que les neufs avaient dû vivre cette expérience puisque leur activité électrique cérébrale était importante trente secondes après l’arrêt cardiaque.
Si cette neurobiologiste connaissait les résultats scientifiques actuels sur le phénomène NDE, elle saurait que les expériences ne se déroulent pas au moment où le cerveau est en hyperactivité mais au contraire au moment où aucune activité électrique ne peut être décelable. Le cas de Pamela Reynolds est l’exemple le plus probant. Nous savons depuis des années que le cerveau humain a une activité électrique qui disparait très vite après l’arrêt cardiaque et que, dans les 15 à 30 secondes qui suivent, le tracé électroencéphalographique est aussi plat que le raisonnement du Dr Borjigin qui n’explique ni la vision à distance, ni la richesse des récits des expérienceurs.
Alors, pourquoi cet emballement médiatique autour d’une expérimentation aussi cruelle que ridicule ? Pourquoi ces fausses conclusions montées en épingle et diffusées partout dans le monde ? Pourquoi cette omerta sur l’inexplicable ? Oui, pourquoi ? Tout simplement parce que nous assistons à l’effondrement des valeurs matérialistes de notre monde et que ce monde-là qui s’écroule sous nos yeux dans des postures pitoyables produit d’ultimes ruades avant d’abandonner une partie qui, on le sait, est perdue d’avance. Finalement, cette expérience du Michigan est plutôt une bonne nouvelle ; elle démontre de manière éclatante que nos détracteurs ont des arguments très faibles à opposer à ces millions de témoignages de vie après la mort. »
Lisez la 29ème partie de cet article
yogaesoteric
21 janvier 2020