Les Jeux olympiques de Paris, une farce à la française
par Declan Hayes
Les grandes foires tels que les JO et la Coupe du monde sont, par essence, des signes intangibles incitant les pays naïfs du tiers-monde comme la France, le Brésil et l’Afrique du Sud à débourser des fortunes pour accueillir leurs jeux.
Les Jeux olympiques d’été de Paris doivent surmonter des obstacles véritablement olympiques, dont le principal, si l’on en croit nos amis des services de renseignement estoniens, concerne les activités de désinformation de Vladimir Poutine. On ne sait pas pourquoi la Russie voudrait jouer les trouble-fête dans des Jeux qui semblent voués à un échec économique, mais on se demande surtout pourquoi l’Estonie, un pays d’un peu plus d’un million d’habitants, serait en mesure d’obtenir ces informations plutôt que les services de renseignement des États-Unis et de la France, largement supérieurs en nombre.
La seule explication plausible est que les Estoniens mentent comme des arracheurs de dents pour se faire mousser. Cela dit, puissent les 23 concurrents estoniens aux Jeux olympiques d’été de 2024 apporter une gloire éternelle à l’Estonie, services de renseignement compris. Slava Estonii, et tout le tremblement.
Il en va de même pour les 134 athlètes représentant l’Ukraine. Puissent-ils, ainsi que leurs entraîneurs, leurs familles et leurs accompagnateurs, éviter l’enrôlement militaire de force par Zelensky et mener une longue vie prospère en France ou dans tout autre pays qui voudra bien les accueillir. Et s’ils ont toutefois l’intention de retourner dans le Reich de Zelensky, qu’ils se débrouillent pour échapper aux petits contingents de 26 athlètes russes et 16 athlètes bélarusses que la CIA a autorisés à participer aux jeux, Zelensky ayant décrété que toute fraternisation de ce type était impie.
Si Zelensky et ses acolytes n’étaient pas aussi ignares, ils sauraient que non seulement cela va à l’encontre de l’esprit des Jeux olympiques, mais également de l’exemple donné par l’Américain Jesse Owens, qui s’était lié d’amitié avec l’athlète allemande Luz Long lors des Jeux olympiques de 1936. Que Luz Long, l’Obergefreiterin de la Wehrmacht de Hitler, se soit montrée infiniment plus sportive en 1936 que Zelensky ne le permettra à ses propres hommes nous dit tout ce qu’il faut savoir sur l’attitude de cet abruti à l’égard du sport.
Non pas que l’Ukraine ou son leader narcissique soit le sujet principal. Loin s’en faut. Depuis l’extravagance d’Hitler à Berlin en 1936, l’objectif des Jeux olympiques modernes est de montrer que les athlètes américains sont les meilleurs du monde et, par extension, que les produits et valeurs américains (quels qu’ils soient) sont également les meilleurs du monde.
Parce que les Américains ont le plus gros contingent d’athlètes à Paris (591 contre 398 pour la Chine, troisième), Paddy Power [société irlandaise de jeux d’argent en ligne] estime que les Américains sont susceptibles de remporter le plus grand nombre de médailles. Bien que les médailles soient comptabilisées correctement, le véritable défi consiste à promouvoir les produits, et à couvrir les coûts énormes de l’organisation parisienne.
Si ces coûts ont failli mettre Montréal en faillite en 1976 et Athènes en 2004, Tokyo en 1964 est le meilleur exemple de l’approche du Japon, de la Chine et de la Russie à l’égard de semblables dépenses. Tokyo a montré que, technologiquement et financièrement, le Japon pouvait rivaliser avec l’Occident et que la logistique technologique considérable nécessaire à la réussite des Jeux était tout à fait à leur portée. Peu importe qui a remporté les médailles à Tokyo (USA 90, URSS 96), ces Jeux olympiques ont été un succès majeur pour la Japan Inc, aujourd’hui synonyme d’efficacité, de nouvelles technologies et, ce qui est tout aussi important, de Hello Kitty.
À Paris 2024, la France est sur la corde raide. Si les 567 athlètes représentant la France ne manqueront pas de faire honneur à la nation hôte, la question est de savoir à quel prix, et à qui.
Air France, l’un des principaux sponsors des Jeux olympiques, s’apprête à subir une perte de 180 millions de dollars, car les touristes considèrent que des vacances à Paris sont tout simplement trop dangereuses. Mais Air France n’est pas la seule grande entreprise française à s’être ralliée au drapeau tricolore. Bien que le distributeur français d’articles de sport Decathlon ait été un sponsor majeur, Decathlon n’est pas et ne sera probablement jamais synonyme d’or olympique.
Le modus operandi de Decathlon a consisté à fabriquer des produits de son propre cru et à éviter de recourir à des marques de célébrités pour réduire les coûts. Tout cela est bien beau, mais les Jeux olympiques de l’OTAN sont une affaire de célébrités et des vêtements qu’elles portent, ainsi que des énormes incitations financières qu’Adidas, Under Armor, Nike, Puma et les autres offrent à «leurs» vainqueurs. Je ne vois pas du tout comment Decathlon pourrait se mesurer à ces mastodontes dans ce qu’ils font de mieux, et pas Decathlon.
Il en va de même pour la marque de produits de luxe LVMH, qui évolue assurément sur un marché différent de celui des Ronaldo de Nike ou Messi d’Adidas. La France ne représentant que 7% des ventes mondiales de LVMH, on aurait pu penser que ses investissements auraient été mieux utilisés en Asie ou aux États-Unis qui, à eux deux, représentent 60% des ventes mondiales de LVMH.
Tout cela nous ramène à Hello Kitty et à la question des mascottes, où la France semble avoir encore raté son coup. Bien que Hello Kitty soit un phénomène culturel presque unique, on dirait qu’avec son traditionnel bonnet phrygien, la France fait fausse route. Pour patriotique qu’il soit, ce bonnet n’exprime pas le même je ne sais quoi qu’Hello Kitty ou que l’ours Misha à Moscou en 1980.
Sans vouloir jouer les Vladimir Poutine, les ours se vendent bien, et l’OTAN rend cette farce française très difficile à vendre. Non seulement Paris est un champ de bataille, mais l’accent a été mis sur le caractère politiquement correct des Jeux, au lieu de les considérer comme une vitrine de ce que le sport a de mieux à offrir. L’Ukraine, qui n’est rien d’autre qu’un képi (phrygien) entre les griffes de l’OTAN pour attaquer la Russie, s’attribue le mérite d’avoir banni les athlètes russes et bélarusses de la cérémonie d’ouverture.
Or ces cérémonies d’ouverture de style hollywoodien devraient être supprimées parce qu’elles ne sont qu’un immense gâchis d’argent qui ne prouve strictement rien. Les Jeux olympiques devraient d’ailleurs être abolis dans leur forme actuelle, car ils ne sont qu’un moyen pour Adidas et Nike de présenter leurs produits, et ce en grande partie aux dépens du contribuable français.
Les attractions telles que les Jeux olympiques et la Coupe du monde sont, par essence, des labels intangibles qui incitent les pays crédules du tiers-monde comme la France, le Brésil et l’Afrique du Sud à payer des fortunes pour héberger leurs compétitions, tandis que le Comité olympique et la FIFA font main basse sur tous les bénéfices dégagés. Le géant japonais de l’automobile Toyota, qui a récemment investi un milliard de dollars dans les Jeux olympiques, est l’une des nombreuses entreprises internationales à dénoncer cette escroquerie. Bien que les Japonais aiment respecter les règles, Toyota en a assez de jouer avec les dés pipés du Comité olympique. Après Paris, Toyota dira adieu, sayonara et goodbye à ces escrocs, ce dont ses actionnaires se réjouissent déjà.
Même si Los Angeles devra trouver d’autres pigeons pour les Jeux de 2028, la véritable problématique tient à ce que le mercantilisme crasse des Américains et l’opportunisme politique de l’OTAN se conjuguent pour vampiriser ces cirques qui, jadis, avaient leur raison d’être.
Après avoir exclu la Russie et le Belarus, tout en déroulant le tapis rouge aux pop stars coréennes, aux 87 athlètes israéliens et à un groupe de compétiteurs LGBT douteux, Paris, où des retraités sont récemment morts en masse à cause de la chaleur, était censée organiser les Jeux olympiques les plus écologiques de tous les temps. Face au réchauffement climatique, mais surtout au risque de contestation des athlètes en compétition, l’OTAN a dû céder et installer des centaines de climatiseurs, que les compétiteurs, à l’exception sans doute des indigents ukrainiens, doivent payer de leur poche.
Pour ma part, je préfère de loin regarder ce spectacle d’enfants russes démontrer leur maîtrise de la danse irlandaise, bien qu’avec une touche caractéristique des steppes russes, plutôt que de regarder les Français, les Estoniens et les Ukrainiens glisser sur la Seine dans leurs gondoles avec leurs chapeaux Hello Kitty pour se rendre Dieu sait où. La danse irlandaise a ceci de beau que, généralement, tous les concurrents sont récompensés et, bien que ces jeunes filles méritent toutes d’être récompensées, leur plus grand mérite est que, comme à Kazan et à Gibraltar, elles en inciteront d’autres à se détourner des foires contrôlées par l’OTAN pour découvrir de nouveaux héros à suivre dans l’excellence et, pour ma part, je les salue dans tous leurs efforts pour danser encore plus vite, plus haut et plus fort que ceux qui les ont inspirées.
yogaesoteric
16 juillet 2024