Les lois contre la liberté d’expression atteignent de nouveaux sommets en Italie : Une journaliste condamnée à une amende pour avoir dénigré le corps de la première ministre Meloni

par Jonathan Turley

Je critique depuis longtemps l’érosion de la liberté d’expression en Italie et dans d’autres pays d’Europe occidentale, notamment le recours aux lois pénales sur la diffamation contre les personnes qui critiquent la police ou le gouvernement. À la mi-juillet, un tribunal de Milan a ordonné à une journaliste de verser à la Première ministre italienne Giorgia Meloni des dommages et intérêts d’un montant de 5.000 euros (5.465 dollars) pour s’être moquée d’elle dans un message publié sur les plates-formes de communication virtuelles. Giulia Cortese a également été condamnée à une amende de 1.200 euros avec sursis pour une blague sur X. Il s’agit du dernier exemple absurde de la répression croissante de la liberté d’expression.

Dans mon nouveau livre, « The Indispensable Right : Free Speech in an Age of Rage », j’explique comment cette vague anti-liberté venue d’Europe a finalement atteint nos côtes. La perte rapide de la liberté d’expression dans des pays comme l’Italie, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne devrait inciter tous les Américains à protéger ce « droit indispensable ».

Nombreux sont ceux qui, aux États-Unis, y compris Hillary Clinton, veulent reproduire les lois anti-liberté d’expression aux États-Unis.

Il s’agit d’un exemple typique de l’utilisation de lois vagues pour réprimer tout le monde, des journalistes aux politiciens, en passant par les humoristes.

En octobre 2021, Cortese a publié sur Twitter un commentaire sur la taille de Meloni.

Elle s’est opposée à l’attaque du gouvernement contre « la liberté d’expression et la dissidence journalistique ».

Cortese a publié une photo fictive de Meloni avec, en arrière-plan, une image du défunt leader fasciste Benito Mussolini. Alors qu’elle s’opposait au Premier ministre, elle a ajouté plus tard :
« Vous ne me faites pas peur, Giorgia Meloni. Après tout, vous ne mesurez que 1,2 mètre. Je ne peux même pas vous voir ».

Il est à noter que Giorgia Meloni a soutenu l’action en justice bien qu’elle fasse partie d’un parti longtemps minoritaire et menacé par de telles lois. Elle a également poursuivi avec succès l’auteur à succès Roberto Saviano, qui l’avait insultée à la télévision en 2021 en raison de sa position sur l’immigration clandestine.

C’est la pente glissante sur laquelle notre propre pays pourrait bientôt se retrouver si de nombreux politiciens et experts parviennent à leurs fins.

Tout récemment, le New York Times a publié une autre diatribe contre la liberté d’expression intitulée « Le premier amendement est hors de contrôle ».

Il n’est évidemment pas facile de convaincre un peuple libre de renoncer à une part essentielle de son identité et de sa liberté. Il faut lui faire peur. Très peur.

Les livres contre la liberté d’expression ont été salués par les médias. Barbara McQuade, professeur de droit à l’université du Michigan et analyste juridique à la chaîne MSNBC, a écrit à quel point la liberté d’expression est dangereuse pour la nation. Son livre, « Attack from Within », décrit comment la liberté d’expression est ce qu’elle appelle le « talon d’Achille » de l’Amérique.

Il existe même un mouvement visant à réécrire le premier amendement par le biais d’un amendement. Mary Anne Franks, professeur à la faculté de droit de l’université George Washington, estime que le premier amendement est « agressivement individualiste » et qu’il doit être réécrit pour « refaire » le travail des rédacteurs. Elle souhaite que la formulation soit modifiée afin d’équilibrer votre droit à la parole et les intérêts de « l’équité ».

L’utilisation de ces lois par Meloni pour faire taire les critiques est honteuse. Dans le même temps, les médias ont largement soutenu ces lois en ciblant d’autres personnes ayant des opinions politiques et religieuses divergentes. L’affaire Cortese montre que de nombreux journalistes et universitaires restent silencieux sur les droits d’autrui jusqu’à ce qu’ils soient eux-mêmes menacés par l’intolérance croissante à l’égard des opinions divergentes.

Alors que le mouvement contre la liberté d’expression atteint littéralement de nouveaux sommets dans des pays comme l’Italie, les Américains devraient en prendre note. Il s’agit d’une lutte existentielle pour un droit qui nous définit tous. C’est là l’essentiel.

yogaesoteric
30 juillet 2024