Les «masques» que nous construisons nous-mêmes nous empêchent d’être nous-mêmes
de Liliana Popa
Avec masque, sans masque…
„Être proche de Dieu / ne veut pas dire monter ou descendre
Être proche de Dieu/veut dire s’échapper de la prison de l’existence.”- Rumi
Du point de vue spirituel, que nous ayons consciemment commencé ou pas un processus d’évolution spirituelle, que nous soyons encore soumis à la vie, tel qu’elle se déroule pour la plupart des gens, que nous ayons une certaine connaissance initiatique ou pas, pour autant que nous n’ayons pas encore atteint l’état de libération spirituelle, chacun de nous sera confronté dans cette vie, ou dans celles à suivre, aux conséquences de nos actions. Et cela nous arrive dès la naissance – pas forcément sous la forme des maladies congénitales ou des rhumes répétés etc., mais sous la forme des normes que consciemment ou inconsciemment, les parents et les proches nous imposent – à cause des résonances que nous avons accumulées et qui font partie de ce que les orientaux appellent le KARMA.
Après la naissance du nouveau-né, le bébé et ensuite le petit enfant veut se sentir libre, tel qu’il est, mais cela dérange le monde des adultes, et ainsi, par les différentes admonestations plus ou moins sévères qui lui sont administrées, l’enfant arrive à la conclusion qu’être naturel ce n’est pas bien. Et qu’il ne peut pas être aimé tel qu’il est. Et ainsi il arrive à se construire une personnalité, qui en dernière instance n’est qu’un masque destinée tant aux autres qu’à lui-même, pour se défendre contre la souffrance vécue – contre la “blessure” subtile qu’il a, avec laquelle il est venu dans ce monde, qui a attiré par résonance les restrictions imposées par ses parents.
La cause principale d’une telle blessure provient de notre incapacité à pardonner ce que nous nous sommes fait à nous mêmes ou ce que nous avons fait aux autres, et qui existe au niveau subconscient. En semant cette graine de résonance, en l’arrosant et ensuite en la faisant pousser assez longtemps (parfois pendant des vies entières) comme une habitude de penser, de sentir, de parler et d’agir d’une certaine manière, nous avons réussi à construire un caractère qui est en fait un masque pour une souffrance et non pas un support pour la manifestation de l’étincelle divine qui existe en nous.
Le processus évolutif auquel l’homme est soumis, de façon plus lente ou plus accélérée, selon sa volonté, la connaissance accumulée et même par son KARMA, inclut l’élimination de toutes ces „masques” créés à cause de l’ignorance. Comme vous le soupçonnez et comme vous l’avez tous observé, dans notre vie, ces aspects, ces masques ne sont pas autre chose que des réactions à ce qui vient vers nous, des réactions et des masques que nous avons construit dans le but de nous apporter l’amour et l’appréciation que nous souhaitons, parfois sans nous en rendre compte. Une personne qui se focalise en prépondérance au niveau des réactions n’est pas centrée en elle même et ne peut pas être heureuse tant qu’elle met des conditions extérieures et restrictives à son bonheur. C’est pourquoi il est important d’être conscients des moments où nous sommes nous mêmes et des périodes pendant lesquelles nous sommes au niveau de la réaction. Ainsi nous pourrons devenir les souverains de notre vie, sans nous laisser diriger par des craintes.
Les cinq „masques”
„L’amour/ est la source de la vie qui offre l’immortalité. / Il est ce qu’on appelle / L’eau de la vie.
Viens dans cet eau / Marches sur lui / Voir que chaque goutte / Est en fait l’océan entier.” – Rumi
Les masques qui représentent cinq „blessures” importantes que nous avons créé au cours de vies, ont été décrits par Lise Bourbeau dans son livre „Les cinq blessures qui nous empêchent d’être nous-mêmes”. Dans cet ouvrage, l’auteur affirme: „la blessure intérieure peut être comparée à une blessure physique qu’on a sur le bras depuis longtemps, qu’on ignore et qu’on n’a pas soignée comme il le fallait. On a préféré mettre un bandage par-dessus pour ne pas la voir. Ce pansement est l’équivalent du masque. Lorsque quelqu’un te prend la main avec amour tu cries : „Aïe! J’ai mal!”, peut-on s’imaginer combien l’autre est surpris. A-t-il voulu que cela te fasse mal ? Non, parce que si tu souffres lorsque quelqu’un te prends la main c’est parce que tu as décidé de ne pas soigner ta blessure. Mais l’autre n’est pas responsable de ta douleur. À chaque fois que nous nous sentons blessés, notre ego veut nous faire croire que c’est la faute de l’autre. Pratiquement, nous essayons de trouver un coupable. (…) Plus nous nous accusons, nous-mêmes ou les autres, plus la même expérience va se répéter. L’accusation ne sert qu’à produire du malheur chez les gens. Alors que, si nous regardons avec compassion la partie humaine qui souffre, les événements, les situations et les personnes vont commencer à se transformer.”
Nous allons présenter ci-après les caractéristiques des personnalités, les masques correspondants aux blessures, ainsi que les blessures dont nous souffrons, tellles qu’elles sont décrites dans l’ouvrage cité plus haut.
Le Fuyant – la blessure d’être rejeté
Le Dépendant – la blessure d’être abandonné
Le Masochiste – la blessure d’être humilié
Le Dominateur – la blessure d’être trahi
Le Rigide – la blessure de l’injustice
yogaesoteric
2009
Also available in: Română