Les médias traditionnels financés par l’État canadien s’unissent pour lutter contre la « désinformation »
Un grand nombre de radiodiffuseurs publics financés par l’État dans le monde entier ont adhéré à la Déclaration d’Ottawa, qui appelle à lutter contre la « désinformation ».
Parmi les points de la déclaration figure celui qui concerne ce que ses auteurs – CBC/Radio-Canada – appellent la « responsabilité des plates-formes de communication virtuelles ». Le document souhaite que ces plateformes mettent en place « des mesures de protection et des processus permettant de déterminer où la désinformation est diffusée ».
Nous avons obtenu une copie du document ici.
CBC a été rejointe dans cette demande et dans un certain nombre d’autres par la plus grande organisation mondiale de médias publics, l’Alliance des médias publics, et son groupe de travail mondial.
Les membres de ce groupe de travail sont, entre autres, ABC, la BBC, France TV, la ZDF allemande et CBC/Radio-Canada.
La déclaration qu’ils ont soutenue a été adoptée lors de la conférence 2024 de Public Broadcasters International à Ottawa, et présente les « médias de service public » (« MSP ») en affirmant que leurs informations et leur couverture sont de « haute qualité » et du type qui contribue à la « santé des démocraties dans le monde entier ».
Elle cite ensuite la disparition de nombreux médias locaux et affirme que la mésinformation et la désinformation sont en hausse, et que le « contenu professionnel de l’information » a du mal à être découvert sur l’internet.
Dans l’ensemble, la déclaration affirme que cela représente « une menace pour la démocratie ». Le document reprend ce que les hommes politiques de nombreux pays, dont les États-Unis et l’Allemagne, ont dit ces derniers mois lorsqu’ils mettent en garde contre les algorithmes et les acteurs malveillants qui déstabilisent les sociétés au moyen de la diffusion de mésinformation.
Pour ces raisons, les signataires se sont engagés à garantir un large accès à ce qu’ils considèrent comme des informations, en « luttant contre la désinformation » (ce qui inclut l’utilisation de « fact-checkers » controversés, mais aussi la « vérification de la provenance du contenu »).
Ces radiodiffuseurs traditionnels s’engagent également à rétablir un débat démocratique « civil », avant d’évoquer ce que les plateformes de médias sociaux devraient faire.
L’une des exigences est d’assurer la distribution de leur propre contenu « à des conditions équitables ». Une fois de plus, la déclaration revient sur la « désinformation », cette fois dans le contexte des médias sociaux.
Les radiodiffuseurs traditionnels semblent peu enclins à la concurrence, mais ne sont pas prêts à la dénigrer. Le document stipule donc que les plates-formes de communication virtuelles « devraient également disposer de garanties et de procédures pour faire face aux cas où la désinformation est diffusée et où des contenus imposteurs se font passer pour des médias d’information professionnels ».
Aucune bataille dans la « guerre contre la désinformation » n’est complète de nos jours sans la mention de l’IA.
Les médias qui ont soutenu la déclaration affirment qu’ils se conformeront « aux principes d’une utilisation responsable de l’IA », ce qui leur assurera la transparence et « l’utilisation équitable de notre contenu ».
yogaesoteric
2 novembre 2024