LES MYSTÈRES DE LA MÉDITATION YOGIE
Professeur de YOGA,
Gregorian Bivolaru
La méditation
Bon nombre se posent la question de savoir ce qu’est en fait la méditation. Pour les ignorants et toujours prêts à se moquer, „méditer” signifie fermer les yeux, „nouer” les jambes et placer les mains dans un MUDRA (geste) symbolique pour penser ensuite à „l’IMMORTALITÉ DE L’ÂME”. Pour ceux qui ont pourtant des idées superficielles, „méditer” signifie poursuivre des idées métaphysiques, en étant nécessaire de se consacrer à des pratiques monastiques ou de se forcer de traverser des expériences intérieures difficile à définir, plus ou moins dépourvues d’un but précis.
Sans doute que ce n’est pas facile de définir la méditation, d’autant plus que la méditation orientale s’éloigne bien de ce qu’un occidental comprend par ce terme. Pour cette raison nous avons considéré qu’il est préférable de décrire le plus clairement possible le processus de la méditation yogie. Un grand yogi hindou avait dit: „La méditation est pour l’être humain profondément équilibré du point de vue mental et plein d’énergie, la chose la plus simple et la plus naturelle qui soit. Pour cette raison il est bien de ne pas la compliquer, parce qu’il n’en est pas besoin”. Cet exposé n’a pas la prétention d’être une introduction à la méditation, mais plutôt une étude psychologique réalisée dans le style occidental : nous allons traiter par la suite de la structure et de l’apparition des modifications bienfaisantes de l’état de conscience pendant le processus de méditation. Nous allons aussi aborder le problème du déroulement et de la qualité de l’intégration de la personnalité humaine au cours de l’état de méditation.
Les objectifs de la méditation doivent toujours être précis et précieux, surtout lorsque nous avons l’intuition qu’ils représentent tout ce que l’être humain peut réaliser de plus élevé au cours de son existence.
Si nous comparons attentivement ses objectifs avec ceux du HATHA-YOGA, nous pourrons affirmer que tout ce que le HATHA-YOGA confère au corps, la méditation l’offre pour la sphère mentale et psychique de l’être humain.
La méditation yogie amène du silence et de la paix profonde à l’être humain conscient qui se trouve sur la voie vers l’homme DIVIN, intérieur; elle rend aussi possible l’amplification et l’intériorisation des fonctions du mental et des processus psychiques. Celui qui médite se retourne facilement et avec détachement vers lui même, vers ses valeurs intérieures; il libère vraiment sa conscience et la rend de plus en plus disponible pour l’action des forces subtiles, bénéfiques, créatrices qui sont attirées par RÉSONANCE dans l’aura de l’être humain. La méditation améliore la technique de concentration mentale et permet le déroulement harmonieux des forces bénéfiques mentales, concomitant avec la libération du psychisme.
Par la méditation yogie on élimine l’étourdissement, la superficialité, le manque de concentration, l’anxiété, la dépression, les faux problèmes posés par les préjugés et les complexes d’infériorité. Le doute, la faiblesse, les troubles d’équilibre psychique, le manque d’activité spirituelle, l’épuisement psychique, tous sont progressivement annihilés par la méditation yogie qui donne naissance à l’activité créatrice de l’homme. Par méditation yogie, il devient possible de réaliser une régénération rapide et profonde de la personnalité. La méditation yogie conséquemment réalisée ouvre la voie de la réalisation plénière du potentiel divin, inné de tout être humain. La méditation yogie est, sans doute, une technique efficace de révélation du Soi ÉTERNEL qui existe en nous (ATMAN), qui rend facilement possible l’intégration harmonieuse de la personnalité. L’intégration harmonieuse de notre personnalité signifie tant l’évolution du conscient, que de l’inconscient.
Cette évolution accélérée de la conscience par les différentes stratifications de nos fonctions psychiques dilate la conscience et repousse extraordinairement les frontières de nos possibilités d’expérience et celles de nos catégories de pensée. L’homme avec la conscience dilatée devient plus universel et alors il se trouve en mesure d’atteindre de nouveaux niveaux, sublimes, divins, d’expérience.
Cette évolution accélérée culmine dans le béatifique état de SAMADHI – comme les yogis l’appellent – qui est un état divin d’harmonie absolue et d’équilibre spirituel, mental et psychique total. C’est en fait le stade idéal, où le psychologue occidental situe l’intégration harmonieuse de la personnalité, lorsque les contradictions du domaine psychique et mental sont totalement éliminées. En même temps, ALORS, la personnalité parfaitement intégrée peut toujours regarder dans la transparence de son être le plus profond. Elle se libère en totalité des fantasmagories, des aberrations et des illusions et développe disponibilité totale envers ses activités psychiques profondes. La conscience devient alors parfaitement lucide, calme et transparente envers les vérités divines les plus élevées. Cet état sublime est celui où l’être humain a finalement compris les vérités les plus profondes de son être. Il est alors focalisé sur lui-même et rien ne peut plus l’ébranler ou le faire sortir du refuge divin (ATMAN) qui existe dans les profondeurs de son être intime. La méditation culmine ainsi avec une identification (FUSION) parfaite de l’être humain, avec un état béatifique de perfection idéale. L’être humain, qui a vraiment atteint ce niveau, vit pleinement et de façon évidente dans un état de paradisiaque perfection idéale. Dorénavant, il transcende facilement tout problème. Pour lui, toute dualité, toute scission est déjà dépassée. „Toute respiration et toute action qu’il réalise devient et se manifeste toujours comme un seul et unique HOMME”, dit un grand Maître tibétain. „Nous méditions 24 h sur 24, tant au cours de nos activités de toute sorte, que pendant le repos; en agissant de la sorte, nous accomplissons plus correctement nos tâches. Lorsque nous aspirons à trouver une augmentation de l’aide divine, nous nous réfugions dans l’Himalaya pour méditer plus profondément” – c’est ainsi qu’un lama tibétain s’exprime. Pour ces gens merveilleux, la méditation est ce qu’elle devrait toujours être pour chacun de nous, un mode naturel de vie dans le monde commun. Considérée de ce point de vue, la méditation, EN TANT QUE MODE DE VIE, est confrontée au travail et à l’action, et devient la norme éthique, la loi sociale envers laquelle les autres gens, la nature, envers Dieu et envers toutes les créatures. À ce stade, la méditation devient notre vraie vie, harmonieusement et profondément vécue et cesse d’apparaître comme un système intellectuel stérile, comme elle est souvent présentée en Occident, à cause de l’ignorance. Celui qui médite toujours de cette façon se trouve vraiment en méditation, parce qu’elle est devenue pour lui la totalité, la divinité, l’essence, la réalité, l’accomplissement, les choses et les faits.
La méditation est une maturation accélérée et harmonieuse, grâce à notre mise en RÉSONANCE avec les énergies sublimes du MENTAL de DIEU. La maturation signifie en même temps la plénitude de tous les pouvoirs, le contrôle et la mise en action équilibrée de toutes les fonctions bienfaisantes de notre être.
Selon les dispositions de chacun, l’une d’elles – la pensée par exemple – devient prépondérante. Elle est qualifiée de „fonction supérieure”. Cette fonction atteint alors le stade le plus différencié, le niveau de conscience le pus élevé et trouve les applications plus diverses dans la vie de l’être humain. De l’autre côté et à l’opposé de cette fonction principale, se trouve une autre fonction qui est devenue inférieure et subalterne, qui atteint à peine le niveau de la conscience, qui reste alors presque inconsciente.
À coté de la fonction principale, l’homme utilise aussi des fonctions accessoires. Le degré de conscience est plus élevé que celui de la fonction subalterne, mais elles sont considérées comme moins importantes que la fonction supérieure.
S’il fallait disposer ces quatre fonctions en forme de croix, pour une meilleure représentation, nous aurions :
INTUITION
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PERCEPTION————|————REFLEXION
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SENSATION
Du point de vue psychologique, la voie de l’intégration psychique signifie que les fonctions accessoires et même la fonction subalterne sont mises en action et rendues conscientes dans le cas d’un certain être humain. La voie psychologique de l’intégration de la personnalité signifie que, par un travail soutenu et systématique sur nous-mêmes, nous apprenons à nous servir intelligemment des fonctions subalternes et, aussi, de la fonction la moins importante. Le résultat évident d’une telle méditation profonde est la possibilité bien augmentée d’élargir en permanence la sphère de la conscience pour entrer ainsi, à l’aide de ces nouveaux instruments dans les sphères infiniment élargies de la pensée et de la perception de Dieu.
Le développement graduel et le contrôle total des fonctions accessoires pour les perfectionner jusqu’au même niveau que la fonction principale, passe par l’étape de la dynamisation harmonieuse des fonctions auxiliaires et non pas par une action directe de la fonction la moins mise en valeur. La voie de l’intégration psychologique, lorsqu’elle est représentée de façon graphique, suit une courbe en forme de S qui, sans le vouloir, reproduit le signe ésotérique chinois du TAO. L’Orient appelle, pas du tout par hasard, ce symbole la „Voie”. Cela veut dire, surtout pour les initiés, la voie de l’intégration harmonieuse de tout ce qui est clair avec tout ce qui est obscur, de tout ce qui est inférieur avec tout ce qui est supérieur, du masculin (+) avec le féminin (-), du Ciel avec la Terre, de YANG (+) avec le YIN (-), c’est-à-dire de tout ce que la sagesse de l’Inde et la science occidentale désignent par les termes d’„intégration” ou de „réalisation”.
En considérant les choses de ce point de vue, il est possible de réaliser une représentation graphique des fonctions psychologiques et des symboles traditionnels qui apparaissent dans le cas des DHYANI-BUDDHAS pour illustrer leurs divines qualités humanisées.
L’intégration spirituelle veut aussi signifier prise de la conscience, qui implique le contrôle total sur son inconscient. Tout ce qui est inconscient, isolé, réprimé, refoulé, oublié est intégralement transmuté, sublimé et devient ainsi disponible dans la totalité d’une personnalité restructurée, étant déterminé à devenir bénéfique, productif et créateur. Lorsqu’un oriental médite intensément sur la signification d’un YANTRA (figure géométrique symbolique qui facilite la mise en résonance avec quelque chose de positif), il cherche en fait les mêmes principes, mais sous d’autres (re)présentations, comme l’occidental qui vise l’intégration de ces forces.
Ce fait apparaît encore plus prégnant si nous prenons en considération certaines témoignages du DALAI-LAMA (l’ ACTUEL), qui a indiqué les mêmes identifications des DHYANI-BUDDHAS que les fonctions que nous avons antérieurement mis en évidence. Le DALAI-LAMA affirme que cela implique qu’au cours de la méditation profonde nous quittons graduellement toutes les limites, pour devenir, pour une certaine période de temps, des BUDDHAS autrement dit, des libérés dans cette vie.
Exprimé pour mieux le comprendre, dans la terminologie occidentale, cela veut dire que, par la méditation profonde, nous devons rendre pleinement disponibles et développer au maximum, les facultés de perception, de sensation, de réflexion et d’intuition.
Donc, il apparaît clairement que ce processus produit une évolution accélérée, un développement extraordinaire de la conscience, qui conduit graduellement celui qui médite systématiquement, à de nouvelles perceptions sublimes, lui permettant ALORS d’intégrer de nouveaux plans divins de conscience et de fusionner avec de nouvelles sphères paradisiaques de force complètement insoupçonnées et auparavant imperceptibles. Ici il ne s’agit pas de spéculations métaphysiques, mais d’expériences extatiques réelles, qui sont la suite logique de l’éveil supérieur et de la sensibilisation et de la dynamisation totale de ses fonctions perceptives.
1. LA PRISE DE LA CONSCIENCE SUR LA TRANSCENDANCE DE LA PERSONNALITÉ
Notre monde commun, de tous les jours, est toujours celui des objets et de l’objectivité. Ce que nous pouvons faire apparaître, assimiler et comprendre représente, pour la plupart de nous, ce qui est réel, objectif et qui, autrement dit, existe. La maison où nous habitons, les pièces où nous vivons et nous déplaçons, la chaise sur laquelle nous sommes assis, la nourriture que nous mangeons, tous ceci et beaucoup d’autres choses sont pour nous des réalités. Les montagnes, les lacs, le paysage qui nous entoure font aussi partie de l’image courante que nous créons sur la réalité commune. Pour beaucoup d’être humains, ce décor représente en même temps la limitation de ce qu’ils considèrent comme étant la réalité objective, la seule qu’ils peuvent percevoir et admettre. Ce qui est pour eux perceptible à travers les sens représente la totalité de la réalité et rien d’autre n’entre dans leur conscience limitée, et qui ne peut, à cause des conditionnements, entrer en RÉSONANCE avec rien d’autre.
Le rôle de la première mutation de la conscience perceptive est justement de nous libérer, au plus vite, de cette limitation élémentaire. Les tibétains représentent, symboliquement, cette première étape par DHYANI BUDDHA AKSOBYA, qui indique la voie de cette expansion extraordinaire de la conscience. Le MUDRA (le geste symbolique qui facilite la RÉSONANCE) que sa main réalise, indique le fait qu’il reste encore attaché à la matérialité, parce que sa main touche la terre. Cela veut dire pour nous, qu’il reste très proche de la réalité quotidienne, autrement dit, „avec les pieds sur terre”.
Cela veut dire que, par naissance, nous sommes des êtres humains, ce qui implique en même temps une tache, une vocation et une possibilité de nous élever au-dessus de cette condition. Même dans cette attitude – „avec les pieds sur terre” – AKSOBYA est profondément méditatif et contemplatif. Sa conscience est parvenue au-delà des apparences. Il est conscient que la „chose” qui apparaît dans le champ de notre conscience n’enferme pas toute la réalité qui est en lui et qu’elle n’est pas la seule „chose” vraie et réelle. Par conséquent, il a transcendé l’objet et est arrivé à la perception de sa cause, en passant par une porte dérobée, par un ineffable processus qui le fait passer instantanément de la perception „grossière” à la perception subtile. L’Orient se sert souvent de la comparaison avec un miroir. Le miroir montre toujours l’image clair d’un objet, pourtant, cette IMAGE n’est pas l’objet lui-même; ce que nous voyons dans le miroir ce n’est que le reflet de celui-ci. Si, en y pensant souvent, nous comprenons vraiment le sens de cette comparaison, nous allons réaliser un important pas vers la mutation de la perception, et de celle de la conscience et cela veut dire que nous commencerons à reconnaître et à avoir l’intuition que derrière les apparences se trouve cachée la vraie réalité qui produit en permanence de façon mystérieuse ces objets. Notre conscience commencera à avoir l’intuition du fait qu’elle ne fait que de refléter l’objet, mais non pas la „chose” en elle même.
Celui qui se limite ainsi seulement à l’univers sensible est sans arrêt la victime d’une illusion (MAYA), parce que ce n’est pas la réalité transcendantale et ultime. Reconnaître pleinement et presque toujours cela est la première étape dans la transmutation et la sublimation de la conscience. Chaque objet ou être est instantanément construit, par RÉSONANCE, dans notre psychisme, à travers notre faculté d’imagination. Seulement ce qui se trouve en permanence derrière les objets et les êtres apparents, ce qui les a vraiment produit – l’Esprit divin MACROCOSMIQUE et sa puissance créatrice (SHAKTI) –a une totale réalité et pour cette raison nous devons SEULEMENT nous accorder à cette puissance, par RÉSONANCE et transfiguration continue. Plus nous sommes prisonniers de la façon de pensée matérialiste, plus il nous sera difficile de nous libérer, plus grandes seront, pour nous, les difficultés.
Bien que, dans de tels cas (d’exacerbation du matérialisme), il nous semble que nous quittions le sol ferme de la réalité et de l’objectivité, pourtant, à un moment donné, nous découvrirons que seulement derrière les apparences se cache la réalité réelle, permanente et intangible. La chaise sur laquelle je suis assis n’existait pas il y a mille ans, ni la maison qui me protège, ni les objets qu’elle contient. Après 10.000 ans il est ABSOLUMENT CERTAIN qu’ils n’existeront plus. Pourtant, pendant des millions d’années dorénavant, l’énergie énigmatique qui a été objectivée à travers ces objets, qui produit la vie, l’existence et les choses, sera toujours présente et existera toujours. Cette énergie mystérieuse (SHAKTI), ce psychisme universel, ce pouvoir subtil MACROCOSMIQUE est celui qui représente la vraie condition CACHÉE de toute existence. Comprendre en totalité cela nous libère pour toujours de l’esclavage des objets et des êtres, même s’ils sont beaux ou tentants. C’est le VRAI DÉTACHEMENT, que le yogi devrait réaliser et c’est la leçon essentielle que tout adepte avancé est vraiment arrivé à apprendre. La possibilité, accessible à tous, de l’expérience plénière et permanente de l’expérience du passage de la perception grossière à la perception subtile énergétique existe surtout en PRANAYAMA, le réglage conscient du souffle subtil.
Le souffle subtil, le PRANA, peut être perçu, bien qu’il ne soit palpable. Le dynamisme qui est en permanence engrené et véhiculé par la respiration existe le plus souvent sans qu’il puisse être objectivé. Le souffle subtil lie toujours l’existence corporelle à tout ce qui se trouve et agit au-delà du corps physique. Dans la respiration consciente, nous lions étroitement la réalité du corps au mental sous-jacent, qui agit insoupçonné à l’intérieur de notre corps. Le souffle subtil extrait en permanence, par RÉSONANCE, des énergies plus ou moins subtiles de l’immense et de l’infini réservoir énergétique du MACROCOSME, pour animer de façon spécifique l’organisme.
Le rythme caractéristique de notre souffle subtil devient le rythme de base de notre existence et nous conduit à une nouvelle expérience, merveilleuse, accessible dans une certaine mesure même au débutant en YOGA. Celui-ci prend ainsi connaissance de la réalité transcendante de la source subtile énergétique et créatrice à laquelle le souffle est lié, parce que, pour tout YOGI, le pouvoir régénérateur et profondément relaxant qui se manifeste, dans le cas de la réalisation des techniques de PRANAYAMA, est une réalité. L’isolement et l’abstraction graduelle des sens de la réalité extérieur est une autre étape en YOGA, destinée à largement ouvrir la voie vers la vie intérieure. Cet isolement et cette abstraction sont les conditions préalables de l’intériorisation et du détachement de la sensation primaire de la perception objective. En sanskrit, cette rétraction totale des sens des objets extérieurs est nommée PRATYAHARA. Celui qui goûte est lié à ce qu’il goûte. Celui qui entend est lié à ce qu’il entend. Celui qui voit est lié à ce qu’il voit. Celui qui flaire est lié à ce qu’il flaire. Pour un yogi véritable, tout attachement envers ce qui est extérieur et sensoriel constitue un obstacle, une chaîne (une entrave) au sens littéral du terme. Te libérer de toutes ces chaînes signifie ouvrir la voie vers la libération, pour monter sur la voie de la purification et de la paix intérieure profonde. Celui qui peut se libérer au plus vite de tout attachement envers les objets sensibles, devient réellement libre et heureux. Il est ALORS extrêmement pauvre en désir, mais il est pour le reste infiniment riche et heureux.
Dans le monde de notre pensée superficielle et commune, dont l’instrument est formé par l’intellect analytique, l’objet, en tant que représentation, est le plus souvent isolé de sa cause et de son „fond” réel. Voilà pourquoi, dans de très nombreuses situations, l’intellect spéculatif peut constituer un obstacle dans le développement de notre personnalité.
La perception synthétique doit seule substituer à l’intellect spéculatif afin de permettre une perception intérieure globale, simultanée et intuitive de la totalité. En nous intériorisant parfaitement nous transcendons instantanément les apparences illusoires et nous revenons au principe causal, qui est en même temps le principe créateur (DIEU).
2. LA PRISE SUPÉRIEURE DE CONSCIENCE SUR L’UNITÉ DE L’EXISTENCE ENTIÈRE
Ce haut idéal est figuré par DHYANI-BUDDHA-RATNASAMBHAVA. Celui-ci est représenté, pas du tout par hasard, dans une posture de méditation ; il oriente plein d’amour les paumes vers celui qui le regarde, en signe d’offrande. Cela veut dire que pendant ce stade de la mutation de la conscience, nous nous trouvons encore au niveau et en contact avec la terre maternelle, qui nous entoure et nous protège. La fonction personnifiée par RATNASAMBHAVA est la sensation. L’objet est la conscientisation du fait que l’égocentrisme doit être substitué par la perception continue d’un amour divin, universel, qui englobe en permanence, ÉGALEMENT, tous les êtres. Et ici il s’agit d’un développement supérieur de la personnalité qui nous guide de la sensation subjective à l’orientation nettement objective envers notre prochain et, en général, vers toute créature. Le geste d’offrande symbolique de RATNASAMBHAVA signifie que cette nouvelle étape implique une offrande permanente et un total don de soi. Aimer de façon océanique, en permanence, et te sentir de manière empathique et sublimement lié à toutes les créatures de l’Univers est le sentiment de base de cette attitude. Le cœur toujours remplit d’amour exprime directement cette sensation par son caractère spontané, instantané et réflexif.
Les jugements d’apparente „valeur” et de „possession” disparaissent, parce qu’ici s’efface toute distinction entre „le mien” et „le tien”. Unité, synthèse, unification et réunification divine à la racine la plus profonde de l’existence, à la source ultime de l’individualité, voilà les motivations unificatrices.
N’étant plus du tout égocentrique, la volonté personnelle s’intègre et devient subordonnée en totalité à la volonté universelle, à l’omnipuissance de DIEU.
Maintenant la volonté de survivre ne persiste plus du tout. Le yogi arrivé à cette phase a COMPLÈTEMENT soumis sa propre volonté à la Volonté de DIEU, par cette expression on comprend la subordination devant les forces DIVINES originaires, matricielles, qui se trouvent derrière toute existence. Celui qui désire en permanence SEULEMENT ce que DIEU désire, celui qui canalise TOUS les efforts dans le sens du plan DIVIN MACROCOSMIQUE, par son don de soi total envers DIEU, voit comment tous les obstacles de sa voie disparaissent, parce que sa volonté, EN TOTALE RÉSONANCE AVEC LA VOLONTÉ DE DIEU, est irrésistiblement liée aux GRANDES PUISSANCES qui existent dans le MACROCOSME. Celui qui reconnaît qu’il ne peut, seulement par sa volonté individuelle, ROMPUE DE LA VOLONTÉ DE DIEU, rien atteindre de valeur et d’éternel, réalise un grand pas vers l’expansion infinie de sa perception. Le vrai accès à notre être IMMORTEL (ATMAN), intérieur, ne peut passer que par l’intuition et l’introspection. La contemplation et la médiation, l’auto-observation complètement libérée de contradictions, voilà les techniques de YOGA fondamentales qui sont mises en jeu à ce niveau.
Le yogi se comporte maintenant envers son inconscient comme envers un bon ami, pendant que pour l’occidental le subconscient est le plus souvent sombre et inaccessible. Celui qui est complètement intégré et harmonieux, converse tranquillement avec son inconscient, il le consulte et y trouve souvent la source des vérités et des forces subtiles bénéfiques, éternelles, intangibles. Ses actions sont alors profondément vraies et justes: elles ne peuvent plus être autrement, parce qu’il suit en permanence le plan de la création de DIEU.
Alors il résonne à tout moment avec les courants de puissance bénéfiques, qui émanent du transcendant, auquel il peut se brancher MAINTENANT instantanément.
Alors, pour LUI et pour CES SEMBLABLES, tout apparaît et se passe tel qu’il doit apparaître et se passer et TEL QU’il est possible d’apparaître et de se passer. Celui qui vit dans un parfait accord (RÉSONANCE) avec les forces DIVINES originaires, vit vraiment: „il est ce qu’il est vraiment ”. Il découvre que, à l’origine, chaque être provient de la source commune de DIEU. Même s’il se différencie par son espèce et par ses caractéristiques personnelles, d’où provient d’ailleurs sa personnalité, sa racine (comme celle de tout autre) il s’immerge pourtant dans les profondeurs causales où toutes les origines s’immergent dans la même et unique source (DIEU).
Une profonde sagesse est cachée derrière la reconnaissance de l’indivisibilité de toute existence et de la reconnaissance du fait que tout et toutes sont liés ensemble. Tout ce qui sépare est maintenant entièrement éloigné, étant remplacé par un amour et un don de soi universel envers DIEU.
L’individualité se dissout maintenant dans l’expérience ultime de la perception du tout qui est DIEU. Dès ce moment, la séparation, l’isolement, l’égoïsme sont pour toujours vaincus et dépassés ; la mutation totale de la conscience a conduit à la reconnaissance de l’égalité et de l’indivisibilité de „toi” et de „moi”. Les résultats psychologiques d’une telle perception et ceux de ce mode de vie sont une réduction, une suppression presque totale de toute exigence égocentrique. À ce niveau la joie et la douleur sont complètement transcendées. Le „Moi” n’est plus maintenant la mesure de toute chose. Cette étape conduit à la grande synthèse spirituelle par le dépassement total de l’attachement égoïste.
3. LA PRISE DE LA CONSCIENCE DANS LA PERCEPTION INTUITIVE LUCIDE
Pour symboliser cette nouvelle étape supérieure, DHYANI-BUDDHA est maintenant représenté en posture classique de méditation YOGA, la posture du lotus (PADMASANA), avec les mains positionnées en mudra avec les mains placées l’une sur l’autre
La vision hautement intuitive, lucide, fait en sorte que celui qui médite ainsi soit TOTALEMENT RÉCEPTIF et transparent aux vérités DIVINES les plus profondes de l’existence et à tous les aspects liés à celle-ci. Le spirituel regagne la primeur sur le corporel. L’intellect n’est plus maintenant l’unique étalon pour mesurer toutes les choses, parce que, à ce niveau, toutes les catégories essentielles et temporelles sont déjà dépassées. Ici nous n’avons plus à faire avec des valeurs ou des mesures, mais avec une vision divine, synthétique. Ce qui devait rester jusqu’à présent caché pour l’intellect est reconnu en totalité par l’intuition, qui devient totalement disponible pour celui qui médite. Le rôle principal, que d’habitude les perceptions sensorielles jouent, passe progressivement au niveau d’une perception profondément spirituelle et lucide. L’homme est devenu essentiellement divin et spirituel. La logique n’est plus l’instrument adéquat pour obtenir les connaissances totales et profondément vraies à cette étape. À ce niveau, le désir et la répulsion, le bonheur et la souffrance, la joie et la douleur ne sont plus des catégories de l’expérience, parce que MAINTENANT ils sont dissous dans la transparence et la lucidité de la vision divine du fond spirituel. L’aspect corporel est alors ressenti comme une expression transfigurée du spirituel et non pas comme une réalité dramatique et pénible, comme l’homme qui n’est pas encore libéré le vit en général. Le „Moi” perd MAINTENANT l’actualité liée à l’aspect corporel, et les limites de la finalité sont complètement dépassées et éliminées pour toujours.
En arrivant vraiment à ce niveau, le yogi est revenu vers lui-même, il EST MAINTENANT VRAIMENT lui même. Les contradictions n’apparaissent plus du tout pour troubler son unification intérieure divine. Le monde extérieur avec tous ses conflits, ses antinomies, ses illusions, arrête de jouer un rôle essentiel dans son existence. À ce niveau, l’être humain a trouvé, en parcourant la voie spirituelle, la pierre précieuse de l’illumination infinie, symbolisée par la pierre précieuse tenue dans les mains par AMITABHA qui médite. Dans la méditation, le mental n’est presque plus du tout extroverti, mais orienté vers l’introspection. Pendant cette étape, le yogi réalise que les forces bienfaisantes infinies dont il dispose ne viennent pas de l’intérieur, mais jaillissent et se manifestent par résonance à partir des sphères gigantesques de force du MACROCOSME dans lequel il est intégré. La sauvegarde n’est plus MAINTENANT cherchée dans l’élimination des vicissitudes du monde matériel, mais elle se révèle par la conscientisation du SOI IMMORTEL (ATMAN) qui se trouve au centre de notre être, à l’intérieur. La vie dans le monde extérieur et le contact avec celui-ci ne provoque plus du tout de problèmes et de souffrances. Libéré pour toujours par le champ d’attraction du domaine sensoriel, celui qui médite transcende tous ces aspects parce qu’il est arrivé à trouver la vraie libération et qu’il a pleinement l’état de libération véritable.
4. LA PERCEPTION DE LA RÉALITÉ ET DE LA PRÉDOMINANCE DU SPIRITUEL
Le yogi est maintenant prêt pour la réalisation de son idéal divin, personnifié par DHYANI-BUDDHA AMOGASIDDHI : la toute puissance de l’esprit de DIEU et la révélation de la sagesse universelle. Sa main soulevée réalise maintenant le geste (MUDRA) de la bénédiction; l’absence de toute peur exprime la certitude inébranlable qu’aucun malheur ne peut plus jamais lui arriver. La vie a perdu pour lui tout aspect effrayant, parce qu’il se sent en totalité libéré de toutes ses limites. Tout ce qui l’attire maintenant est défini par le fondement même de son être: l’essence divine (ATMAN). Cette étape signifie la fin de toutes les limites. Ici se situe en fait le moment décisif de la mutation spirituelle de la conscience, autrement dit, la grande évolution, où l’Esprit devient la réalité et le seul aspect inaliénable, où l’aspect corporel et l’aspect sensoriel sont engrenés dans une transmutation intégrale et une sublimation divine, qui les emmène sous la direction du principe spirituel. Le corps physique devient maintenant un instrument parfait pour l’esprit qui se trouve au-delà de lui. Tout acte corporel (comme l’AMOUR) devient, grâce à la transfiguration parfaite, une réalité avec des échos MACROCOSMIQUES et est perçu comme une réalité spontanée, connectée de façon multiple, authentique et dépourvue de toute falsification. La méditation réalise, à ce niveau, la synthèse parfaite entre intérieur et extérieur. Ainsi, même la mort est vaincue, parce que le corps cesse d’être l’essence de la vie. Si le corps est parfaitement régénéré et dominé, la mort est également transcendée et contrôlée. La mutation profonde de la conscience qui se produit à cette étape, signifie symboliquement la fin de l’aspect corporel et simultanément, indique la réelle naissance de l’Esprit en liberté. La vraie liberté spirituelle ne peut être atteinte qu’à ce niveau. ÊTRE se substitue maintenant à EXISTER. Pendant ces moments commence l’existence en totalité libérée du KARMA, qui dorénavant, ne crée plus de souffrance ou de limite.
Toutes les limites nées du temps et de l’espace sont complètement supprimées pour toujours, et l’existence connaît une nouvelle dimension divine. L’esprit (ATMAN) révèle maintenant le plus élevé de ses pouvoirs, qui nous apparaît pratiquement comme illimité. Ce pouvoir infini divin est représenté de manière suggestive par le double sceptre qu’AMOGASIDDHI tient dans sa main levée. Ce VAJRA (tonnerre) est, dans le tantrisme tibétain, l’indice du plus haut pouvoir spirituel d’un yogi ou d’un lama. Le double sceptre représente en même temps les quatre points cardinaux occupés par les quatre DHYANI-BUDDHA, le monde étant positionné au milieu du sceptre et la Montagne MERU au centre du monde. Ce foyer d’intégration spirituelle ultime, qui se trouve au centre, est représenté lui aussi par VAIROCANA-BUDDHA. L’esprit de DIEU et Son âme ont comme attributs la non-temporalité, la non-spatialité. Elles sont sans début et sans fin. Celui qui a réalisé cette étape et qui arrive vraiment à vivre ces réalités divines, est libre et se trouve sur la voie de la divinisation.
5. LA PRISE PARFAITE DE CONSCIENCE DE LA PROTECTION ET DE LA TOUTE PUISSANCE ÉTERNELLE DE DIEU
Ici se situe l’achèvement conscient de l’intégration divine de toutes les contradictions. Ici se réalise en totalité le processus de divinisation de l’être humain. La clarté fusionne de façon ineffable avec l’obscurité, le haut et le bas se réunissent, le féminin s’unit en harmonie totale avec le masculin, les deux aspects étant ici en totalité transcendés, les dernières contradictions sont pour toujours dissoutes dans une suprême et ultime synthèse. L’individu est définitivement devenu le SOI SUPRÊME (ATMAN) pour l’ÉTERNITÉ et, en atteignant l’état d’IMMORTALITÉ, en revenant au SEIN DU PÈRE CÉLESTE (DIEU), il reste pour l’éternité fusionné avec les forces divines originaires et est éternellement libre. Le mot sanskrit « YOGA » est exactement l’expression de cette union suprême avec le transcendant, le divin, avec le Créateur, avec DIEU et, dans le cas du yogi achevé, il indique cette réalité. L’être humain qui s’est établi pour toujours dans son essence divine (ATMAN) est entièrement devenu un avec son SOI SUPRÊME. Par l’abandon de sa volonté disharmonieuse, il sera connecté avec la volonté divine transcendante. Toute différenciation perturbatrice, tout ce qui nous sépare de DIEU, a disparu dans cette dernière vision de la protection divine universelle. À ce niveau, l’être humain s’unit pour l’éternité avec le potentiel divin, avec l’infini, avec les forces bienfaisantes inépuisables du MACROCOSME et c’est de là qu’il extraira pour toujours sa propre vie sans fin. La conscience, au début égocentrique et limitée, s’est élargie en transcendant l’EGO dans une dernière mutation, par la fusion avec la conscience infinie, MACROCOSMIQUE de DIEU. L’indissolubilité apparente de l’individualité a finalement fusionné avec la réalité divine éternelle. Par la révélation totale de l’Esprit Suprême (ATMAN), l’être humain est devenu un instrument parfait de la toute puissance de DIEU. En totalité uni avec DIEU, l’esprit divin (ATMAN) fusionne pleinement avec la clarté et la paix éternelle immaculée. Cette étape ultime est représentée sous la forme de VAIROCANA-BUDDHA, qui symbolise l’intégration DIVINE ultime de l’Esprit (ATMAN) et la transcendance complète de la personnalité. La spiritualisation totale et l’illumination de cette représentation de BUDDHA est d’un grand pouvoir inspirateur et constitue, de même que les autres DHYANI-BUDDHAS, une représentation auxiliaire très suggestive pour les méditations.
VAIROCANA, dont les mains sont maintenant unies sur la poitrine, symbolise ici l’union ultime accompagnée par une parfaite TRANSCENDANCE du masculin et du féminin, grâce à une transmutation adéquate accompagnée par une sublimation harmonieuse. En même temps, ce geste (MUDRA) indique que toute polarité disparaît en totalité au cours de la dernière étape de la réalisation suprême. La mutation ultime de la conscience a atteint ici l’objectif suprême et son couronnement, celui qui médite étant MAINTENANT prêt pour l’expérience de l’extase divine ultime, connue en YOGA sous le nom de MAHASAMADHI.
BRÈVE RÉCAPITULATION, OU ON RÉVÈLE LE SECRET ULTIME DE LA MÉDITATION
Les effets complexes aussi bien psychiques, que mentaux et spirituels de la méditation yogie profonde peuvent être comparés à ceux du HATHA-YOGA. Le HATHA- YOGA, pendant les premières phases, nous permet de dépasser les limites du corps physique ; au cours des étapes ultérieures, la méditation yogie profonde réalise la même chose dans le domaine psychique, mental et spirituel.
Celui qui médite profondément et systématiquement acquiert, grâce à l’entrée en résonance avec le MENTAL et les Énergies Divines Subtiles du MENTAL de DIEU, le contrôle parfait sur son psychisme et son mental, de même que le hatha-yogi obtient progressivement le contrôle sur son corps. C’EST LE SECRET FONDAMENTAL ULTIME DE LA MÉDITATION. Celui qui est intelligent se rendra vite compte de ce qu’on a dévoilé ICI. Ce qui nous apparaît parfois en HATHA-YOGA, surtout au début, lorsqu’il nous est difficile d’exécuter les asanas, comme une limite corporelle, comme c’est le cas, par exemple, de la posture du lotus (PADMASANA) ou la posture sur la tête (SHIRSHASANA), devient graduellement, par un entraînement systématique et patient, non seulement possible, mais facile et confère de grandes joies psychiques et mentales. De façon similaire, tout ce qui nous semble difficile et inaccessible dans la méditation devient parfaitement possible et confère de grandes extases, par une pratique graduelle et persévérante. Ce que nous considérons au début comme des limites spirituelles, mentales et psychiques insurmontables, est dépassé à un moment donné SEULEMENT par la pratique. N’oublions pas que SEULEMENT LA PRATIQUE DE LA MÉDITATION FAIT LE MAÎTRE EN MÉDITATION. La méditation yogie profonde permet un extraordinaire élargissement du champ de la conscience dans des domaines et des mondes parallèles cachés, permettant en même temps l’accès facile aux catégories transcendantes de l’être. La méditation yogie profonde permet l’intégration harmonieuse de la personnalité ; elle rend possible le dépassement des oppositions et résoud facilement les problèmes psycho-mentaux de toute sorte. Cela veut dire que en méditant avec conséquence, le yogi agit pour l’accélération de son perfectionnement et en même temps il acquiert multipliés par cent les forces bienfaisantes et les pouvoirs qui correspondent à ses talents potentiels. Sans un entraînement assidu et conséquent, cet accomplissement divin accéléré est impossible pour l’être humain.
En conclusion, nous pouvons dire que, dans la méditation yogie profonde, la voie est la suivante :
1. Par une méditation profonde et conséquemment réalisée, nous devons arriver à réaliser pleinement que le monde matériel, comme les sens nous le présentent, n’est jamais tout et en aucune façon il ne peut représenter la globalité.
L’expansion graduelle de notre conscience (grâce à l’entrée en RÉSONANCE avec les Énergies Divines du MENTAL DE DIEU) doit être continuée jusqu’à ce que nous arrivions à percevoir en totalité et à vivre extasiés dans la réalité divine transcendantale qui se cache derrière les apparences du monde illusoire (MAYA) extérieur.
Par la méditation yogie systématique, nous pouvons nous détacher facilement de toutes les choses et de tous les aspects extérieurs sans importance qui nous enchaînent. En agissant de la sorte nous pourrons éviter toute fausse hâte, de même que les problèmes qui prennent naissance à partir d’un attachement excessif envers les êtres et les objets matériels.
2. Tout est l’expression de l’UNITÉ DIVINE. Toute créature, toute vie, tout aspect, toute énergie extrait son existence du même fond MACROCOSMIQUE créateur, qui est en permanence soutenu par DIEU. Laissons de côté toutes les dissensions qui nous séparent en apparence, envisageons de dépasser toutes les limites et ouvrons-nous pleins d’amour et de bienveillance envers tout être humain qui mérite notre attention et notre sympathie. Dépassons au plus vite tout égoïsme et réalisons en totalité en nous la grande synthèse divine et universelle.
Lorsque, étant en permanence inondés par l’amour qui nous parcourt et qui provient de DIEU, nous réalisons que toute séparation a disparu, que toutes les mesquineries s’effacent et, avec elles, tous les problèmes qui en découlent. En agissant de la sorte, nous nous libérons pour toujours de la haine et des animosités qui nous font de la peine, acquerrant en même temps une énergie bénéfique gigantesque qui facilitera notre libération psychique et mentale.
Par la croissance graduelle de la profondeur et de la finesse de l’intuition, nous devenons rapidement des clairvoyants, et notre lucidité augmentée nous permettra de résonner en permanence et d’être à l’unisson avec les vérités divines, éternelles du MACROCOSME. Ainsi nous arrivons à fusionner et à nous fondre avec la source divine originaire de toute existence. Pour arriver au plus vite à ce point, il est bien d’éloigner les raisonnements intellectuels spéculatifs et stériles, qui donnent naissance seulement à des séparations, de l’isolement, des suspicions, des sophismes, des complications et des difficultés de toute sorte. Apprenons à penser de façon globale et harmonieuse dans des catégories synthétiques et à abandonner toute forme d’évaluation superficielle et hâtive. Toute attraction prépondérante inférieure, toute répulsion non fondamentale, toute passion basse qui nous enchaîne et tout jugement dépourvu de sagesse doivent disparaître : c’est ainsi que notre conscience devient limpide et pure. Réalisons en permanence une sélection rigoureuse parmi les milliers d’impressions quotidiennes, qui nous font souvent entrer inconsciemment en résonance avec des énergies subtiles plus ou moins négatives et ne laissons jamais notre conscience se charger, par RÉSONANCE, avec des énergies subtiles négatives pour devenir ensuite „malade”. Dépassons graduellement et vite toute nos limites provoquées par le temps (en tant qu’énergie) et l’espace (en tant qu’énergie) et libérons ainsi notre mental de certains conditionnements.
3. Par la méditation profonde, notre conscience peut réaliser de façon accélérée l’expérience de la libération décisive de toute chaîne et de toute illusion de l’existence en prépondérance matérielle. Nous pouvons vivre alors l’expérience sublime que le mental peut davantage que le corps physique et que nous arrivons vraiment à conduire notre vie selon des inspirations provenues de notre Esprit divin (ATMAN), qui se reflètent même au niveau du psychisme. Notre volonté, mise en permanence à l’unisson avec la VOLONTÉ de DIEU, devient un pouvoir bénéfique profondément créateur et ordonnateur, qui agit en totale harmonie avec l’ordre macrocosmique et ses lois divines. C’est ainsi qu’on peut ajourner et transcender la mort du corps physique, la souffrance, la maladie, le malheur et en général tout mal, parce que, grâce à notre résonance avec les énergies sublimes divines, celles-ci ne pourront plus atteindre que la chair. L’esprit, le mental et l’âme sont alors hors du temps et restent pour des périodes énormes de temps INVULNÉRABLES. À ce niveau, l’être humain réalise la synthèse spirituelle parfaite de l’intérieur et de l’extérieur.
4. Notre conscience a parcouru de façon accélérée, par méditation yogie, la voie indiquée avec anticipation par DIEU pour chaque être humain, elle s’est élargie par expansion, s’est illuminé et est devenue extraordinairement pénétrante par la méditation yogie profonde. Ainsi, la possibilité divine de percevoir directement la transcendance a été suffisamment développée. Cela a entraîné une évolution ample et rapide de la conscience. Nous nous sommes pleinement ouverts envers les forces bienfaisantes, divines, tout puissantes du MACROCOSME et nous sommes offert à devenir les instruments humbles de DIEU dans le jeu divin de la Création. L’action et notre abstention d’action suivent maintenant spontanément le plan divin et accomplissent entièrement la volonté toute puissante de DIEU. DE PLUS, NOUS OFFRONS TOUS LES FRUITS DE NOS ACTIONS À DIEU. C’est ainsi que nous devenons un canal parfait de manifestation, perméable et transparent qui, en laissant (LORSQUE DIEU LE VEUT) couler à travers lui les forces divines qui arriveront à travers nous, et qui et même temps nous chargent et nous transforment nous aussi, faisant en sorte que nous irradions la divine harmonie tant de l’intérieur, que de l’extérieur. Nous SOMMES alors fusionnés avec la réalité.
Cela nous permet en même temps d’avoir la révélation du SOI SUPRÊME (ATMAN), par méditation profonde.
Maintenant il devient facilement possible d’entrer à tout moment dans l’état d’extase divine connue par les yogis sous le nom de SAMADHI. L’étape la plus haute du système de YOGA est ainsi atteinte.
„Assieds-toi en restant immobile, Médite profondément, ensuite Détache-toi de tout pour découvrir DIEU.” C’est ainsi que le grand yogi SWAMI SIVANANDA a exprimé en quelques mots cette expérience. À son tour, le grand yogi SWAMI VIVEKANANDA a dit, concernant la méditation: „Attaches-toi seulement à ce qui est DIVIN et essentiel (ATMAN) et détaches-toi complètement de tout ce qui est accessoire”.
SAMADHI: l’EXTASE DIVINE EN YOGA
Dans le cas où l’être humain est finalement arrivé à la source DIVINE transcendante, il a ainsi un accès permanent aux forces divines toutes puissantes du MACROCOSME et, de plus, il est continuellement parcouru et inondé par un bonheur océanique et par la force infinie de la sagesse et de l’harmonie, qui indique le fait que, dans son cas le processus de divinisation s’approche de l’achèvement.
L’état extatique de supra conscience (SAMADHI) couronne la dernière étape de l’épanouissement spirituel de l’être humain et finalise la transmutation totale de la conscience qui culmine dans les différentes formes de SAMADHI.
Lorsque cette étape, SAMADHI, est pleinement réalisée, tout dans l’être devient transparent, divin, essentiel et sans trace d’illusion.
Ici il ne reste plus que l’expérience divine, extatique directement vécue. Ce fruit béatifique (SAMADHI) cuit seulement par une longue et persévérante pratique de la méditation yogie profonde. Celui qui est arrivé à ce point s’intègre parfaitement DANS LA SPHÈRE ULTIME DE DIEU et devient une partie IMMORTELLE de Celui-ci. Dorénavant, au libéré du point de vue spirituel rien ne peut plus arriver à l’exception de ce qui est divin, béatifique, éternel et essentiel. Il est branché pour toujours, pour l’éternité, aux grandes sources infinies, immortelles et divines, parce que son évolution spirituelle accélérée et d’une haute qualité a résolu pour TOUJOURS tous les problèmes de l’existence. Son extase divine, en permanence renouvelée à chaque instant, est marquée par la conscience de la totalité de Dieu. Il est devenu un ÊTRE DIVIN réel, qui a trouvé la source ultime dans l’unité du TOUT de DIEU.
Celui-ci a été, est et demeura pour toujours le but final des pratiques de YOGA et de la méditation yogie profonde. La conscience divine individuelle (ATMAN) est branchée et finalement fusionne avec la Conscience Spirituelle, Macrocosmique, Infinie (Dieu), qui est la sagesse infinie et toute puissante de l’Univers, d’où tout a pris naissance et où, finalement, tout retournera. Ici s’arrête pour toujours le devenir, la dissolution, l’illusion, l’ignorance, la contrainte, la mort et il n’existe plus que l’être divin absolu en sa forme ORIGINAIRE ULTIME, qui maintenant peut penser, unie avec DIEU pour l’éternité: „JE SUIS CE QUE JE SUIS”.
yogaesoteric
2007
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