Les révélations du médecin roumain Mencinicopschi sur les micro-organismes génétiquement modifiés (OGM)
Nous vous présentons ci-dessous une interview du Dr. Mencinicopschi qui explique ce que sont en fait les OGM : ce ne sont pas des légumes, ce sont des êtres transgéniques.
Journaliste : Les modifications génétiques qui ont lieu en Roumanie provoquent des soucis dans l’opinion publique. En tant que spécialiste de ce problème, croyez-vous qu’il y ait quelque chose à craindre ?
Dr. Mencinicopschi : Pour comprendre l’essence du problème, il faut tout d’abord établir qu’est-ce qu’un « organisme » génétiquement modifié. Il peut s’agir d’une plante, d’accord. Mais il peut aussi bien s’agir d’un microorganisme ou d’un animal. D’habitude, cet aspect est omis. Toute l’insuline qui existe dans le monde est obtenue d’un microorganisme génétiquement modifié.
Comme dimensions économiques et financières, je crois que le marché d’insuline dépasse celui des produits agricoles génétiquement modifiés. Et parce qu’on parle d’eux, il faut préciser : il ne s’agit pas des légumes sans goût ou sans odeur que l’on peut acheter dans les supermarchés.
Les plantes connues jusqu’à présent comme étant génétiquement modifiées sont le maïs, la pomme de terre et le soja. C’est d’elles qu’on parle couramment lorsqu’on dit OGM. Par modification génétique, les plantes sont devenues résistantes à certains pesticides et certains parasites : le soja à glyphosate et glyphosinate, le maïs au ver de la pyrale et la pomme de terre au cafard du Colorado. Ce sont en principal des OGM. Ce sont des plantes qui une fois modifiées offrent certains avantages à l’agriculteur, mais non pas au consommateur : résistance au froid, à la sécheresse, aux maladies. Un OGM est une nouvelle entité vivante, créée par l’homme. Un être qui n’a pas existé dans le contexte naturel des êtres vivants de la biosphère de la terre. Il est inventé par l’homme.
J: A première vue, lorsqu’on regarde l’épi de maïs ou une pomme de terre génétiquement modifié, on ne voit cependant aucune différence…
Dr. Mencinicopschi : Une pomme de terre génétiquement modifiée apparaît comme une pomme de terre, mais elle ne l’est pas, elle est une chimère. Elle est un être transgénique. Même si on ne voit pas cela à l’œil libre, au niveau génétique, les choses se présentent ainsi. Je vais vous expliquer pourquoi. Pour obtenir un OGM, on a prélevé du matériel génétique non pas d’une plante, mais d’une bactérie, donc d’un être dont la structure est très éloignée de celle la pomme de terre.
Ce matériel génétique qui codifie une toxine du bacillus thuringiensis a été inséré dans l’information génétique de la pomme de terre. Ainsi, la pomme de terre commence à produire une toxine qui tue le cafard du Colorado. Mais l’une des plus fortes lois du vivant est que les espères naturelles ne peuvent pas se mêler entre elles. Elles peuvent évoluer, par exemple faire d’un cheval un autre être, mais en des millions d’années. Vous n’allez pas voir de façon naturelle sur la rue un homme-carotte, un lapin-serpent ou autre horreur, justement parce que la nature nous a séparé entre les règnes et les espèces. Imaginez ce qui résulterait en mêlant n’importe quoi avec quoi que ce soit ! Un continuum vivant. Or, le monde vivant n’est pas de la sorte ! Le monde vivant est fait d’espèces naturelles qui ne sont pas créées par l’homme et ne se mêlent pas entre elles. Il y a ce qu’on appelle barrière sexuelle. Or, l’homme, en obtenant des OGM, a franchit cette barrière du vivant, la plus forte loi du biologique : il a entremêlé des espèces qui naturellement sont séparées par la barrière de reproduction, par la barrière sexuelle. Une telle chose ne serait pas apparue naturellement !
J : Ces choses ont été obtenues par ingénierie génétique. N’est-ce pas normal de profiter des dernières découvertes de la science ?
Dr. Mencinicopschi : Prenons l’exemple du maïs. Jusqu’à présent, l’homme a combiné plusieurs variétés, même pas des espèces. Il a combiné plusieurs variétés de maïs et a sélectionné selon son intérêt les graines qui donnaient la meilleure production ou qui avaient certaines caractéristiques : couleur, contenu, résistance à la sécheresse etc. Mais cela a été fait par essai et sélection, par triage au cours du temps. Lorsqu’on parle d’OGM, cela se fait différemment. On parle d’un plan d’ingénieur : on met sur papier ce qu’on veut obtenir et on fait tout pour y arriver. Autrement dit, je veux obtenir ce qu’on a maintenant sur le marché : un maïs résistant à la larve de la pyrale ? Je projette la plante comme toute autre machine. Je projette et je réalise. Je crée de nouveaux êtres. Et on fait cela, sans savoir ce qu’est la vie. C’est le plus grave ! On invente la vie sans savoir ce qu’elle est en fait. Cela semble paradoxal mais c’est vrai. Croyez-vous que la science moderne sache ce qu’est la vie ? Savons-nous ce qu’est la vie ? Non, nous ne le savons pas. Je vous donne tout ce que vous voulez, tous les composants non vivants de la vie et je veux savoir si vous êtes à même de faire au moins une cellule vivante. Existe-il quelqu’un sur terre sur puisse faire cela ? Non, parce que nous ne savons pas ce qu’est la vie. Et si nous ne savons pas ce qu’est la vie, qui nous donne le droit d’annuler les lois puissantes de la vie, comme celle de ne pas mêler les espèces naturelles ?
La science a évolué, je suis d’accord, mais ses découvertes sont des armes à double tranchant. Je crois que l’homme a commis une erreur ici : avant de connaître quelque chose, il s’est permit de le modifier.
J : Quels pourraient être les effets de l’utilisation hâtive des OGM ?
Dr. Mencinicopschi : Heureusement, il ne s’est pas produit de catastrophes jusqu’à maintenant. Mais personne ne peut nous assurer que demain ou dans mille ans, ce genre d’effets n’apparaîtra pas. Nous ne le savons pas. Ces organismes devaient être surveillés, testés. Mais qui pourrait monitoriser une telle chose ? Qui peut monitoriser la nature. Il a été dit qu’il y a un système pour suivre les trajets des OGM. Pourtant des cultures illégales ont été trouvées. Voilà donc que nous ne maîtrisons pas ce que nous libérons dans la nature. Et ceci n’est qu’un exemple. En ce moment, nous n’avons même pas un seul laboratoire en Roumanie qui puisse dire avec certitude, d’après des analyses, si un organisme, une plante ou un aliment contient des OGM. Cependant nous cultivons des OGM depuis 1998 !
J : Des scientifiques de France, d’Italie et d’Angleterre ont démontré que les OGM ont des effets nocifs sur l’homme. Cependant, les autorités des Etats-Unis et de l’Europe, parmi lesquelles la Roumanie, les acceptent. Comment peut-on expliquer cette contradiction ?
Dr. Mencinicopschi : Ce n’est pas une surprise. Il faut tenir compte du fait que nous vivons dans un contexte historique, social, économique et ainsi de suite. Personnalités, décisions, déclarations des Etats sont toujours modifiées d’après des intérêts politiques et économiques. On peut voir l’exemple des aditifs alimentaires, les célèbres E. Il y a un an, on disait que le E127 est sûr. Maintenant il ne figure plus sur la liste des E, parce qu’on a découvert qu’il est cancérigène et il a été interdit.
Les gens ont raison de se demander : comment cela est-il possible de le consommer pendant 10-20 ans, en pensant qu’il est sûr et maintenant il n’est plus sûr ? Cela peut être de même avec les OGM. Il faudrait trouver les responsables, mais non seulement les scientifiques, mais aussi les auteurs moraux, les politiciens et les autres qui ont soutenu une telle chose. Mais cela est très difficile. La science crée quelque chose et puis cela entre sous la tutelle de l’économique, du politique… c’est la vérité.
J : Les OGM peuvent-ils provoquer des maladies ?
Dr. Mencinicopschi : Nous n’en sommes pas sûrs. Il y a des signes d’alarme des chercheurs, mais les OGM n’ont pas encore passé l’épreuve du temps. Comme dans le cas des E, les OGM n’ont pas de toxicité aiguë. En d’autres termes, si on en mange maintenant, on ne tombera pas tout de suite malade. Mais au fil du temps, ils peuvent causer des maladies graves. Les effets peuvent être observés à moyen et long terme. Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve quant aux OGM. Les chercheurs du monde entier tirent les signaux d’alarme. Certains sont pris au sérieux, d’autres pas. La France, l’Autriche et la Hongrie ont interdit les OGM. D’autres pays n’en prennent pas compte et continuent à les planter. Ces choses doivent être analysées et discutées. Il faudrait faire une analyse des risques. Le politique peut dire : la population ne veut pas des OGM, alors on les refuse. Ou, inversement, il peut dire : même si les gens n’en veulent pas, mes intérêts politiques et économiques m’obligent à faire cela, parce que les avantages sont plus importants que les risques. Ces décisions se présentent comme suit : le niveau de risque est acceptable pour moi, en tant qu’administration, d’homme politique, de parti ou de gouvernement, parce que ceci fait monter le PIB ou le niveau de vie, etc. Et j’assume, même si j’en ignore les conséquences. C’est là que le dérapage peut survenir. Les médias devraient faire pression à ce moment-là.
J: L’UE a comme principe le « développement durable ». Quelles conséquences les OGM pourraient-ils avoir sur l’environnement et comment leur présence se concilie avec la philosophie européenne ?
Dr. Mencinicopschi : Non seulement nous ne savons pas tout sur les espèces, mais nous ne savons pas non plus comment elles interagissent au sein des écosystèmes. Chaque être sur cette terre existe pour une raison et il a une raison d’exister.
Si une humble bactérie du tube digestif disparaît, nous tombons malades. Si un papillon disparaît, il apparaît dans la biosphère un déséquilibre qui en provoque un autre et nous ignorons l’effet final. Or, nous inventons des êtres qui n’ont jamais existé et cela aura probablement des effets difficiles à imaginer sur l’environnement. Ce sont des actions incontrôlables et nous jouons comme des enfants irresponsables, comme vous l’avez dit, le rôle de Dieu.
Quant à la nouvelle philosophie adoptée par l’UE, à mon avis, le développement durable signifie notre devoir de laisser la nature telle qu’elle est à ceux qui viendront après nous, de leur laisser ce que nous avons hérité de nos parents. En aucun cas nous devons détruire quelque chose en partant de l’idée que ce qui vient après nous ne nous intéresse pas. Nous devons laisser à ceux à venir une chance de vivre comme nous. Je ne crois pas qu’un développement durable peut se faire avec des OGM. Le respect envers la nature et ses lois, l’humanité l’a appris de ses fautes, de l’industrialisation polluante, de l’agriculture intensive. Nous devons nous demander comment vivront nos enfants et nos petits-enfants. Si toute une génération disparaît après moi ou si je gâche son mode de vie seulement parce que je veux avoir tout ce que je veux ? La bioéthique devrait avoir un mot à dire sur la question des OGM. On traite brutalement la vie, son essence même.
yogaesoteric
2015
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