L’information agit comme une drogue

À chaque instant, on est aujourd’hui bombardés d’informations en tout genre. Et il semble plus que jamais crucial de savoir faire le tri. De ne s’intéresser qu’aux informations qui peuvent vous être utiles. Pourtant, on se laisse souvent emporter par la curiosité. Qu’elle soit considérée ou non comme un vilain défaut, les mécanismes qui la sous-tendent intriguent les chercheurs. Une équipe de l’ université de Berkeley (États-Unis) tente aujourd’hui de répondre à deux questions. Pourquoi les gens ont-ils tellement envie d’ obtenir des informations ? Et comment se traduit cette curiosité au cœur du cerveau ?

 

Pour trouver des réponses, ils ont examiné les cerveaux de personnes alors qu’elles étaient en train de jouer à un jeu de hasard. Celles-ci avaient la possibilité d’acheter des informations pour réduire l’incertitude sur les résultats de la loterie à laquelle elles participaient. Des informations parfois effectivement utiles, parfois totalement superflues. Et dans la plupart des cas, les participants ont fait des choix rationnels. Mais ils ont eu tendance à surestimer la valeur des informations qu’ils pouvaient obtenir. Surtout lorsque les enjeux économiques étaient importants.

On a tendance à surestimer la valeur des informations

Selon les chercheurs, les participants ont basé leurs choix non seulement sur les avantages réels que pouvait leur procurer l’obtention d’une information, mais aussi sur l’anticipation de ces avantages, réels ou non. Un peu comme lorsque l’on essaie un pantalon, juste pour savoir s’il vous va, alors que l’on sait qu’on ne l’achètera pas.

 

Pour le cerveau, obtenir une information constituerait une récompense en soi. Que l’information en question soit utile ou non.

L’activation du circuit de la récompense

Et c’est l’ imagerie par résonance magnétique fonctionnelle ( IRMf) qui a permis aux chercheurs de préciser comment le cerveau réagit vraiment à l’information, qu’elle soit utile ou non. Ils ont découvert que l’information active des zones du cerveau spécifiquement impliquées dans l’attribution de valeur. Ainsi, le striatum et le cortex préfrontal ventromédian : des zones qui produisent de la dopamine et qui sont également activées par la nourriture, l’ argent … et pas mal de drogues.

Les chercheurs ont également établi que le cerveau traite la curiosité avec exactement le même code neuronal qu’il utilise pour évaluer une récompense qui tomberait en monnaie sonnante et trébuchante.

« Nos travaux ne portent pas directement sur la surconsommation d’information numérique, précise Ming Hsu, neuroéconomiste à l’université de Berkeley. Cependant, le fait que notre cerveau engage le système de la récompenseest connu pour être une condition nécessaire au cycle de la dépendance. C’est peut-être bien la raison pour laquelle nous devenons si facilement accros aux notifications envoyées par notre smartphone. »

yogaesoteric

22 septembre 2019

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