L’interdiction de TikTok par Washington a pris de l’ampleur après la guerre entre Israël et le Hamas, selon un ancien membre du Congrès

Bien que le discours soit axé sur la menace chinoise, les efforts visant à interdire TikTok aux États-Unis ont largement stagné jusqu’à ce que l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël par le Hamas ravive les discussions autour de la législation, selon l’ancien membre du Congrès américain Mike Gallagher.

S’exprimant lors de la conférence de Munich sur la sécurité aux côtés du sénateur Mark Warner, Gallagher a expliqué comment la proposition d’interdiction, initialement introduite pour des raisons de sécurité nationale, a retrouvé toute son urgence après l’attentat.

« Je veux voir si vous allez raconter la vraie histoire », a déclaré Warner à Gallagher pendant la discussion.

Gallagher a répondu : « Nous avions un consensus bipartisan. Nous avions le pouvoir exécutif, mais le projet de loi n’a pas été adopté avant le 7 octobre. Les gens ont commencé à voir un tas de contenus antisémites sur la plateforme et notre projet de loi a repris du poil de la bête. »

En mars 2024, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté une loi exigeant que la société mère de TikTok, ByteDance, cède ses activités américaines à une entité n’ayant aucun lien avec le gouvernement chinois, sous peine d’interdiction nationale. Cependant, après avoir pris ses fonctions le 20 janvier, le président Donald Trump a publié un décret qui retarde de 75 jours l’application de la loi.

Gallagher a également critiqué la réponse de TikTok à la proposition d’interdiction, affirmant que la plateforme avait commis une erreur stratégique. « Il y a eu une énorme erreur de calcul de la part de TikTok lorsqu’il est devenu évident que nous allions le faire passer en commission. Ils ont imposé une sorte de pop-up sur l’application qui permettait aux gens d’appeler leurs membres du Congrès, et les enfants appelaient leurs membres du Congrès pendant les heures de classe en menaçant de se suicider si TikTok disparaissait », a-t-il déclaré.

Il a ajouté : « Et pour ceux d’entre nous qui s’inquiétaient de l’utilisation de cette plateforme à des fins de propagande ou de lavage de cerveau, cela a en quelque sorte prouvé le bien-fondé de la situation sur le moment ».

Le journaliste Ken Klippenstein a obtenu un mémo du département d’État, avec une analyse de la situation :

« Le directeur général adjoint des affaires étrangères, Emmanuel, n’était pas d’accord avec l’affirmation de Russo selon laquelle les États-Unis et Israël étaient confrontés à un problème majeur de crédibilité à la suite de la guerre impopulaire contre Gaza. Les Israéliens semblaient ne pas se rendre compte qu’ils risquaient de subir des dommages importants, voire générationnels, à leur réputation, non seulement dans la région mais aussi dans le reste du monde. Ils ont opposé à cet argument les trois principaux contrepoints suivants :

• Le principal défi d’Israël, selon Nahshon, est la « projection de puissance ».
• « Les jeunes se sont retournés contre Israël en grande partie parce que l’algorithme de Tik-Tok favorise le contenu pro-palestinien. »
• Les sondages d’opinion montrent qu’il existe une « majorité silencieuse » de personnes qui continuent à soutenir Israël, en particulier en Europe et aux États-Unis. La ‘lueur d’espoir’ du 7 octobre est qu’il permet maintenant à Israël de voir qui sont ses vrais amis ».

Le sénateur Mitt Romney, fervent partisan de l’interdiction, a directement lié sa position à l’importance de TikTok dans les discussions sur Israël. « Certains se demandent pourquoi nous avons reçu un soutien aussi massif pour fermer potentiellement TikTok ou d’autres entités de cette nature. Si vous regardez les messages publiés sur TikTok et le nombre de mentions des Palestiniens, par rapport à d’autres sites de médias sociaux, vous constaterez qu’il s’agit d’une majorité écrasante de messages diffusés sur TikTok », a déclaré Romney.

yogaesoteric
2 mars 2025