Mélenchon demeure franc-maçon
La justice interne du GODF a retoqué la demande de l’exécutif de suspension du frère Jean-Luc Mélenchon.
Le 28 novembre 2018, la Chambre suprême de justice maçonnique (CSJM) du Grand orient de France (GODF) a jugé irrecevable la saisine du conseil de l’ordre. L’exécutif de l’obédience maçonnique avait demandé à sa justice interne la suspension du franc-maçon Jean-Luc Mélenchon en raison d’une part de la scène de violences où le leader de la France insoumise s’en prend notamment à un vice-procureur de Paris lors de la série de perquisitions du 16 octobre 2018 et d’autre part des attaques contre des journalistes, en particulier les insultes visant des investigateurs de France Info.
La motivation de la justice maçonnique n’a pas encore été communiquée. Selon les informations, les membres de la CSJM se seraient en partie appuyés sur le fait que L’Express a révélé dès le 29 octobre 2018 une procédure qui devait demeurer secrète pour juger que Jean-Luc Mélenchon avait subi un préjudice pour préparer sa défense. Il y a eu incontestablement de nombreuses pressions, au sein du GODF, exercées sur la CSJM. Publiques, comme celle de Christian Eyschen… ou plus discrètes comme celle d’anciens grands maîtres, estimant que l’obédience ne peut pas prendre le risque d’une crise interne au sujet d’un leader politique même aussi turbulent.
C’est une incontestable victoire pour le patron de la France insoumise qui obtient exactement la décision qu’il souhaitait, car il demeure attaché à son appartenance maçonnique, ayant été initié en 1985. C’est donc aussi un désaveu pour l’exécutif du GODF qui avait demandé sa suspension à 30 voix contre 3.
Les enquêtes judiciaires en cours sont : l’une pour « escroquerie et tentative d’escroquerie », « abus de confiance et recel d’abus de confiance », « opération illicite de prêt de main d’œuvre exclusif dans un but lucratif et exécution d’un travail dissimulé de salarié commis à l’égard de plusieurs personnes » et « tenue non conforme par un candidat de son compte de campagne », l’autre pour « détournement de fonds publics » et « blanchiment de tous crimes ou délits par dissimulation de l’origine ou du bénéficiaire effectif d’une somme d’argent ».
Jean-Luc Mélenchon n’a pas franchement apprécié d’être convoqué par la justice quelques mois après des perquisitions mouvementées en octobre dernier. Il qualifié samedi, 2 mars, « d’abus de pouvoir » d’un régime « autoritaire qui a décidé de [lui] pourrir la vie » avec cette convocation. Le parquet de Bobigny a annoncé vendredi soir avoir convoqué le chef de file de la France insoumise (LFI) ainsi que plusieurs cadres de son parti, dans le cadre de l’enquête ouverte pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».
yogaesoteric
3 mars 2019