Pourquoi les disputes des parents sont-elles dangereuses pour les enfants ?
On n’a pas idée, mais quand un couple se dispute, il peut faire bien plus de mal qu’il le pense à son enfant. Les chicanes entre amants peuvent s’avérer très néfastes pour les nourrissons. L’engueulade est-elle une forme de maltraitance ? Eléments de réponse.
« File dans ta chambre, Papa et Maman doivent parler ». Cette sommation courante finalement dans les familles du monde entier précède souvent une discussion musclée entre les parents. Sport national pour certains ou occasionnelle pour d’autres, la dispute ne fait pas de mal qu’aux couples. Les enfants sont aussi très sensibles à ces joutes verbales, et plus particulièrement les nourrissons.
Les enfants entendent tout
Car ne croyez pas que bébé, même bien installé au chaud dans son berceau, n’entend pas les disputes qui se trament de l’autre côté du salon. Les bisbilles entre parents peuvent avoir des effets très néfastes sur la santé des jeunes enfants avec des effets irreversibles. C’est en tout cas ce que relaie une étude menée par des chercheurs de l’Université de l’Oregon.
Ainsi, les bébés habitués à entendre des conflits seraient soumis à bien plus de stress que la normale quand ils entendent des conversations au ton plus ou moins colérique. Du coup, « il est plus probable qu’une fois adultes, ces enfants deviennent plus anxieux et soient moins capables de gérer leur émotion », relaie The Telegraph.
Le cerveau de bébé n’est pas prêt pour les engueulades
Pourquoi les bambins sont-ils plus vulnérables que les enfants plus âgés ? C’est tout simplement une question de physique. Les cerveaux des nourrissons sont encore très malléables et sont donc particulièrement sensibles à l’environnement qui les entoure. Les enfants exposés à des disputes à la maison montrent une plus grande réactivité aux voix qui simulent la colère et cela affecte les parties du cerveau qui régulent le stress et les émotions.
Sur les 20 bébés âgés de 6 à 12 mois qui ont passé des IRM pendant que les chercheurs diffusaient des sons de disputes (plus ou moins fortes), les chercheurs ont pu identifier les parties du cerveau qui étaient sollicitées. Ainsi, le cortex angulaire antérieur (la zone arrière du cerveau) qui gère la pression artérielle, le rythme cardiaque et notamment l’empathie est réactive. De même que le thalamus et l’hypothalamus qui gèrent les fonctions sensorielles et sensitives et notamment ce qui concerne le sommeil. « Même pendant le sommeil, les enfants montrent une différence d’activité cérébrale selon le ton de voix qu’il entend », explique Alice Graham, à la tête de cette étude.
Se disputer, est-ce maltraiter son enfant ?
L’enquête conclut que les nourrissons ne sont pas du tout insensibles aux conflits des parents, même en très bas âge. De surcroit, ces dits-conflits pourraient avoir une influence très nefaste sur le comportement futur et adulte de l’enfant. L’anxiété très tôt chez l’enfant peut avoir un impact sur le système nerveux et rendre ainsi une personne plus vulnérable dans des moments de stress.
Les chercheurs vont même plus loin en s’inspirant d’études réalisées auparavant qui lient les maltraitances faites aux enfants. Selon eux, le stress généré très tôt peut être aussi grave que les traumatismes liés à ces blessures prématurées. « La violence non-physique qu’est le conflit parental est une source de plus d’épreuve pour l’enfant qui peut expliquer certains problèmes de comportement futurs », conclut l’étude.
yogaesoteric
22 mai 2020
Also available in: Română