Qu’as-tu fait de ta vie?

Quelques jours avant la spirale de hiatus de cette année, j’étais très content d’apprendre que dans la région où je me trouvais, il y avait quelques yogis qui voulaient réaliser ensemble une petite spirale. En raison de notre impossibilité à participer au Symposium de Yoga de Costineşti 2007. Donc nous nous sommes rencontrés et nous avons commencé avec plein d’enthousiasme, la spirale yang qui se réalise à l’occasion du hiatus annuel.

Dès le début de la spirale, j’ai instantanément perçu le champ de soutien généré par notre guide spirituel et la profondeur de son amour. Après environ 15 minutes j’ai perçu l’éveil puissant de l’énergie Kundalini et son ascension. J’ai perçu cette ascension lente, mais très puissante, comme un vortex rotatif en sens yang, que je sentais me dévorer. Lorsque ce vortex énergétique très puissant qui provoquait en moi des vertiges, est arrivé dans la zone du plexus solaire, j’ai eu une grande douleur. J’ai défait ma main des celles de mes camarades et je me suis assis (chose étonnante pour moi car cela n’a jamais été le cas auparavant). La sensation était très choquante, et le fait de m’être assis n’a pas du tout diminué l’état. Je suis sorti de la chambre, puis de la maison pour respirer de l’air frais pendant quelques minutes. L’état de choc que je vivais ne diminuait presque pas. Je suis revenu dans la chambre où nous réalisions la spirale puis je me suis assis au sol, contre un mur, pour méditer.

Après avoir fermé les yeux, je sentais que je m’immergeais dans un état que je ne peux pas décrire avec des mots. J’ai eu des visions qui m’ont semblé aussi réelles que possible. J’ai très clairement vu devant mes yeux un corps inanimé, mais je ne distinguais pas à qui il appartenait puisqu’il était dans un stade avancé de décomposition et rongé par les vers. En regardant ce corps j’ai entendu une voix intérieure me disant: “C’est ton corps!”. À ce moment-là, j’ai été épouvanté et très bouleversé. J’ai réalisé que c’était bien moi en reconnaissant quelques traits de mon visage. J’ai eu le sentiment d’être mort depuis un certain temps et que ce n’est que maintenant que je m’en rendais compte. Je précise que tout se passait aussi réellement que possible. Au moment où j’ai compris cela et que l’épouvante s’est estompée, j’ai commencé à voir au-dessus de moi quelques franges de lumière, comme l’aurore boréale, qui bougeaient comme dans une danse. Elles ont complètement capté mon attention ; plus je les regardais, plus leur lumière devenait intense jusqu’à ce qu’elles s’unissent et forment quelque chose qui ressemblait à une porte brillante. J’ai eu l’intuition que c’était la porte vers le monde spirituel et, à ce moment, j’étais impatient d’y entrer de tout mon être. Il n’y avait rien d’autre qui me préoccupait, je désirais tellement entrer dans le monde spirituel.

En regardant la porte vers le plan spirituel avec cet état d’aspiration, j’ai clairement perçu un être qui descendait d’en haut en vrillant. Il s’était arrêté en me regardant et m’a demandé d’une voix claire, profonde, souveraine, ressemblant à un doux tonnerre : “Qu’as-tu fait dans ce sens?” À ce moment là, j’ai regardé le fil de ma vie, non pas à travers mes yeux, mais à travers les yeux de cet être grandiose de lumière. J’ai eu la surprise de constater que de cette perspective, ma vie n’était rien d’autre qu’un fil fin qui, de temps en temps devenait plus épais, comme les pulsations du pouls. Ces pulsations étaient les moments où je faisais quelque chose d’un peu plus significatif. J’ai réalisé que tout ce que j’ai fait pour moi équivalait à rien et que tout ce qui comptait était ce que j’ai fait pour les autres. En regardant ma vie de cette perspective, pénétré par une nouvelle réalité, j’ai osé (c’était un acte de grande audace) dire que “j’ai aimé”.

À cet instant, ma vision a commencé à s’estomper, et pendant les premières secondes, je ne me rendais pas compte de ce qui se passait. À peine pouvais-je entendre la musique de la spirale. C’est ainsi que je me suis rendu compte que j’étais ici, que je n’avais pas quitté le plan physique et que ce n’était qu’une vision d’une nature terrifiante. Ensuite, en continuant la méditation, je me suis très sérieusement demandé si je n’avais pas manqué la méditation de hiatus, parce que je me sentais très mal. Je me suis demandé si je n’avais pas perdu une chance spirituelle exceptionnelle, peut être même la chance d’atteindre la libération spirituelle. Si j’aurais dû être plus pur afin que le vortex (d’énergie) monte? J’avais de gros soucis à cause de cela. À la fin de la méditation je me suis retiré et pendant quelques jours je suis tombé malade. J’ai eu besoin de l’aide d’une amie qui a soigné mon âme, afin que je retrouve ma tranquillité. Chaque fois que je me souviens de la voix souveraine, des larmes jaillissent. Je me souviens que le lendemain, lors du programme du camp yogi de vacances, était programmée l’exemplification avec l’état de disciple modèle. Pendant la consécration de la méditation, purement et simplement je n’ai pas pu m’empêcher de dire intérieurement, avec une larme à l’oeil: « Dieu, je T’implore de m’aider de vivre l’état de disciple modèle dans le cas où je serais interrogé ultérieurement sur « qu’est-ce que tu as fait pour mériter cela? », je puisse répondre « j’ai vécu l’état de disciple modèle » ».

En méditant chaque jour sur cette expérience terrible, j’ai graduellement pris conscience que mon expérience était une réponse à une aspiration profonde de me maintenir dans certains états spirituels très beaux et ne plus en revenir. Après avoir réalisé que les états spirituels avaient diminué, j’avais un sentiment de frustration intérieure. À la suite de cette expérience, j’ai réalisé que si je veux vraiment constamment maintenir des états élevés et être à la hauteur, je devrais en premier lieu transcender mon ego.

Ciprian

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2008

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