Qu’est-ce que le miel de miellat ?

 

Pour fabriquer leur délicieux miel les abeilles ont deux solutions qui s’offrent à elles : soit elles utilisent le nectar de fleur soit elles se nourrissent de miellat.

Vous avez d’ailleurs dû voir cela lorsque vous vous apprêtez à acheter vos pots de miel : miel de miellats (du maquis par exemple si vous vous trouvez en Corse). Mais s’il parait assez clair que pour produire du miel de nectar les abeilles vont aller butiner des fleurs, le terme miellat est souvent assez flou.

Qu’est-ce que le miellat ?

La première notion à éclaircir est donc de savoir ce qui se cache derrière le terme miellat… Pour produire ce fameux miellat dont les abeilles vont se nourrir il faut tout d’abord des petites bêtes. Il s’agit d’insectes comme les pucerons, psylles ou encore cochenilles qui vont venir piquer les parties les plus tendres des végétaux et se nourrirent de la sève ainsi extraite. Le truc c’est qu’ils ont un peu du mal à tout digérer les pauvres… du coup ils vont rejeter les matières sucrées et ce « rejet » n’est rien d’autre que le fameux miellat !

C’est un liquide plutôt épais et visqueux qui colle et qui est composé d’environ 90% de sucre (pas étonnant que abeilles adorent ça !). La composition exacte du miellat : « 16 % d’eau, 38 % de fructose, 27 % de glucose, 3 % de saccharose, 9 % de dextrose, 5 % de mélézitose, 7 % d’acides aminés et de minéraux. » En clair c’est pas très bon pour les carres mais les abeilles adorent.

D’ailleurs c’est le miellat qui est responsable de la saleté que vous retrouvez sur votre voiture si vous la laissée sous un arbre où nichent des pucerons. Vous voyez un peu mieux de quoi on veut parler quand on dit que c’est un liquide qui colle ?

Comment est fabriqué le miel de miellat ?

Donc une fois que les gentils pucerons ont rejeté ce miellat, délicieuse substance sucrée dont raffolent les abeilles, ces dernières vont venir le butiner comme elles le feraient avec le nectar des fleurs. Les abeilles ouvrières le ramènent ensuite à la ruche et c’est là que commence la fabrication du miel, exactement comme tout autre miel. Ce n’est donc pas le procédé de fabrication du miel qui change mais la substance dont ce dernier est issu.

Les miellats les plus courants sont le miel de sapin, le miel de chêne ou encore le succulent miel du maquis corse. Cependant la production de ce type de miel est très compliquée à prévoir pour un apiculteur. Et oui, maintenant que vous savez d’où provient le miellat vous vous doutez bien qu’il est compliqué de connaitre à l’avance les conditions parfaites pour que la plante ou l’arbre, le puceron et l’abeille soient réunies.

Par exemple les arbres aiment bien la pluie et on pourrait dire que c’est une des conditions pour que l’arbre soit content et donc que les pucerons aient envie de venir lui piquer sa sève. Cependant les abeilles détestent la pluie et s’il se met à trop pleuvoir sur la période où elles devraient butiner le miellat la production risque d’être faible…

Pour le miel de sapin par exemple les apiculteurs ont l’habitude de dire que sur une période de 10 ans les conditions ne seront réunies que pendant 3 à 6 ans maximum pour produire du miellat de sapin.

Les bienfaits du miellat

Si vous avez déjà vu des pots de miellat vous avez dû remarquer sa couleur très sombre. Cette couleur est tout simplement due au fait que le miel de miellats est très riche en matières minérales et comme la plupart des miels sombres il est aussi plus fort en gout.

D’ailleurs les anglo-saxons qui doivent aimer les miels forts en raffolent et l’appellent honeydew – honey parce que le mot miellat se dit honeydrew en anglais (ce qui signifie rosée de miel… c’est beau).

Comme ces miels sont des concentrés d’oligo-éléments et de minéraux, ils sont souvent conseillés pour les personnes fatiguées ou souffrant d’anémie. Le miel de sapin par exemple est connu pour être très bon pour lutter contre les affections urinaires et respiratoires.

Petit à petit les scientifiques commencent à s’intéresser aux propriétés du miellat et les découvertes sont assez impressionnantes.

Par exemple il a été découvert que ces miels avaient des capacités antioxydantes plus importantes que le miel de nectar. Cette découverte a été faite en comparant les valeurs antioxydantes d’un miel de nectar et d’un miel de miellat issus de la même source : le saule.

Une autre étude a comparé le miellat et le miel de Manuka (la star des miels dont tout le monde parle et qui coute très très cher) sur le potentiel antimicrobien. Et le résultat assez surprenant montre que le miellat a une plus grande action antibactérienne que le miel de Manuka.

Du coup il pourrait bientôt être sérieusement étudié pour lutter contre les bactéries ultrarésistantes notamment en milieu hospitalier.

Les caractéristiques du miellat

Bien entendu il est impossible de dégager des caractéristiques communes à tous les miels de miellat. Le miel de sapin ayant en effet un goût et même un aspect différent du miel du maquis de Corse. Cependant du fait de son origine et de sa composition particulière il est possible de définir des très commun à ces différents miels.

Il ne vous restera plus qu’à tous les gouter pour savoir lequel vous préférez :
– Couleur : très sombre presque noire variant selon l’originaire du miellat
– Goût : intense, malté
– Cristallisation : plutôt lente, généralement supérieur à 6 mois
– Pouvoir sucrant : moins important que le miel de nectar mais son goût typique en fait un allié important dans vos recettes de pâtisserie.

Et si vous voulez voir à quoi ressemble une ruche remplis de miellat on vous met une petite vidéo :

 

yogaesoteric
16 décembre 2018

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