La découverte d’un récupérateur d’eau de pluie en céramique vieux de 4.000 ans
Les humains ont déjà inventé des technologies innovantes plusieurs siècles avant notre ère. En Chine, une équipe d’archéologues a notamment déterré un ancien réseau de tuyaux d’irrigation en céramique, qui alimentait un fossé creusé autour de l’ancienne colonie de Pingliangtai.
En Chine, les pièces de poterie les plus anciennes remontent à environ 20.000 ans. Cet art y occupe une place importante depuis le Néolithique. Il est ainsi logique de penser que des potiers qualifiés étaient à l’origine de ces collecteurs d’eaux pluviales sophistiqués et durables. Ce système de drainage en céramique, vieux de 4.200 ans, pourrait être le plus ancien au monde. Il permettait de mieux contrôler les inondations alluviales dans la plaine de Huanghuaihai et d’alimenter en eau l’ancienne ville de Pingliangtai. Cette technologie hydraulique fut érigée dans un environnement extrêmement humide.
Comment a été trouvé ce système de gestion d’eau ?
En collaboration avec l’Université de Pékin, l’institut provincial du patrimoine culturel et d’archéologie du Henan a mené des fouilles sur le site de Pingliangtai, dans le district de Haiuyang, dans la plaine de Huanghuaihai, en Chine centrale. Les travaux ont été réalisés de 2014 à 2019. Selon Yijie Zhuang, un des co-auteurs de cette étude, ce site a déjà été fouillé au siècle dernier. Ce qui a permis à des archéologues d’y trouver des tuyaux de drainage en céramique près de la porte sud. Mais en 2016, la nouvelle équipe de recherche s’est rendue compte que de nombreux fossés parallèles aux maisons ont été aperçus. Cela l’a incitée à penser qu’il pourrait y avoir tout un système de drainage bien planifié. Des fouilles plus profondes ont été réalisées sur cette ancienne ville, confirmant ainsi la supposition de ces scientifiques.
Comment a été construite cette technologie hydraulique ?
Selon les auteurs de cette recherche, Pingliangtai était une communauté de taille moyenne. Cette ancienne colonie comptait environ 460 à 600 habitants. Cette estimation est basée sur le nombre et la capacité des rangées d’habitations observées. Ce type de travaux résultait d’un important engagement communautaire. Dans la partie sud-est de la ville, des fossés de drainage ont été trouvés à l’avant et à l’arrière des rangées de maisons en briques crues, perpendiculaires à la route. Ils sont connectés par endroits par des segments de tuyaux en céramique. De nombreux autres fossés ont été repérés le long de l’axe nord-sud du site. D’après les archéologues, les segments de tuyau mesurent 30 à 40 cm de long et 20 à 30 cm de diamètre. Une grande partie des tuyaux bordait la route conduisant jusqu’à la porte sud de la cité fortifiée. L’ensemble du système de drainage en céramique alimentait un fossé qui entoure la ville. Ce grand canal servait à approvisionner en eau et/ou à défendre la cité.
Quels étaient ses rôles principaux ?
À la période de la mousson, la vaste plaine de Huanghuaihai, d’une superficie de 387.000 km², subissait fréquemment des inondations. La saison des pluies y apportait environ 500 mm de précipitations par mois. Malgré cet inconvénient, cette région humide avait attiré plusieurs familles. Ses terres fertiles étaient idéales pour la culture du riz et du mil. Quelques grandes villes étaient bâties à hauteur des collines. À Pingliangtai, la mise en place d’un système de drainage en céramique aurait permis à la communauté de gérer l’eau, tout en protégeant ses maisons en terre de l’érosion.
yogaesoteric
12 octobre 2023
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