Un employé du service secret d’informations révèle les pressions qui sont faites pour obtenir abusivement la condamnation de Gregorian Bivolaru
Cher éditeur,
Je vous écris aujourd’hui parce que je suis outré par ce qui se passe juste sous notre nez dans la société roumaine tout entière. Malheureusement, des gens comme vous souffrent le plus parce qu’ils osent exprimer leurs points de vue et lutter contre un monstre qui étend ses tentacules dans toutes les institutions du pouvoir. Je vous écris dans l’esprit de solidarité humaine et pour vous assurer (et par cette voie à M. Bivolaru personnellement aussi) de ma sympathie et de mon soutien et de celui de ce ceux qui ont déjà le courage d’affirmer ouvertement leur opinion, au moins entre nous. Je veux aussi vous faire savoir que je n’ai pas pris part aux actions misérables commises par les gens du pouvoir contre des gens innocents et que je ne suis pas devenu, en silence, leur complice.
Voilà que nous sommes témoins aujourd’hui d’une vraie exécution soigneusement planifiée par des gens qui devraient protéger nos intérêts. Je parle ici du dossier dans lequel M. Bivolaru Gregorian est jugé et dans lequel il a deux fois été déclaré innocent par des tribunaux à qui on a laissés faire leur travail. Eh bien, vous devez savoir que tout est un sale jeu et, qu’à mon avis (selon les informations que je détiens) il vous a été permis de gagner pour que dans la phase finale vous receviez un coup inattendu et décisif, quand vous ne serez plus en mesure de faire quoi que ce soit. Mes collègues qui traitent de près ce cas (et qui sont de plus en plus harassés des mensonges qu’ils ont à avaler lors des réunions de (dés) information… ou de « formatage », comme nous les appelons pour blaguer), m’ont rapporté que les choses ont délibérément été laissées couler selon la logique naturelle dans les tribunaux antérieurs pour fermer les yeux de tous ceux qui criaient que le système judiciaire est corrompu et que dans le cas de M. Bivolaru ont été commis des abus. C’est pourquoi les tribunaux antérieurs ont jugé comme il était naturel et comme cela devrait se produire dans une société vraiment libre.
Mais jusqu’ici, ceux qui sont chargés de « résoudre » cette affaire ont veillé dans l’ombre et ont fait ce qu’il fallait pour faire taire les médias et pour qu’ils ignorent complètement toute décision de la justice. Tout ceci pour qu’à la fin, en fabriquant une décision finale qui renverse tout ce qui a été fait jusqu’à présent, ils jettent la presse contre M. Bivolaru et le présentent comme un contrevenant notoire, en agitant devant le peuple le drapeau de la justice. Mais ce drapeau est enduit de misère, de corruption et de manipulations et il n’est plus depuis longtemps le drapeau de la justice, mais il est devenu la bannière de la puissance occulte qui s’est emparée de l’Etat presque entièrement et qui fait ses jeux sans aucune honte, devant nos yeux.
Et pour que tout soit arrangé pour ressembler à ce que le public veut maintenant (trouver des coupables pour ce qui se passe dans notre pays), la condamnation a été demandée, dans le même procès, pour le douanier Ferenc Zsolt Farkas qui, dit-on, aurait aidé M. Bivolaru à franchir la frontière de la Roumanie. Par cette manœuvre, vous devez savoir qu’ils tentent une diversion ! Comme vous pouvez le voir, c’est à la mode de condamner les hommes en uniforme, partout dans le monde. Maintenant, il peut être dit dans la presse que ce n’est pas une affaire contre M. Bivolaru, mais qu’il s’agit d’un cas où la justice est rendue, quelque soit celui qui est impliqué.
Si vous vous demandez pourquoi ces mesures sont prises alors que jusqu’à présent tous se sont moqués de masquer les actions effectuées dans le cas de M. Bivolaru, vous devez comprendre deux choses que peu de gens savent (ou savent jusqu’à présent).
Le premier élément se réfère à la façon de penser de ceux qui avaient le pouvoir durant la période pré-révolution. A l’époque, le premier souci était de trouver une classification pénale de droit commun pour tout ce qui était en réalité un procès politique, car alors il était interdit d’avoir des procès de type politique. Mais cette mentalité prévaut encore aujourd’hui dans certains milieux des services d’informations roumains et il en découle cette réaction (je dis presque involontaire) de ceux qui s’occupent dans l’ombre de cette affaire.
Le deuxième élément que mes collègues honnêtes m’ont récemment signalé (et qui a causé cette réaction de défense), c’est que les gens honnêtes des plus hautes instances européennes, sensibilisés par les présentations répétées de vos collègues sur les cas d’abus et de désinformation auxquels M. Bivolaru et MISA ont été soumis en Roumanie, ont commencé à exprimer leur préoccupation croissante et même leur désapprobation. Comme nous le savons, nos « Braves » politiciens ont une mentalité de chiots : quand il s’agit de quelqu’un plus fort qu’eux, ils commencent à remuer la queue et cherchent à dissimuler leurs actions avec des mensonges encore plus grands. J’ai de multiples informations qui indiquent qu’aux plus hauts niveaux européens se sont fait entendre des voix qui sont en désaccord avec tous les abus et les ingérences dans la justice qui n’est malheureusement pas faite à M. Bivolaru. Et pour montrer que ce n’est pas M. Bivolaru la cible de cette affaire, voilà sorti de naphtaline le dossier de ce douanier qui doit faire tout apparaître comme un banal cas de droit commun.
La décision de demain [n.r. il s’agit ici du 8 Mars 2012, lorsque le tribunal devrait prononcer dans ce procès la décision de la Haute Cour de Cassation et de Justice, à Bucarest, Roumanie] a déjà été prise et seul un miracle pourrait conduire à un changement. Si les choses étaient laissées en l’état et que la justice déclare M. Bivolaru innocent, ils vont tous apparaître comme des imbéciles et je ne sais pas s’ils pourront continuer à garder les choses sous contrôle, parce que de plus en plus de gens commencent à s’éveiller, même parmi ceux qui leurs ont été fidèles jusqu’à présent. En 2004 ont été annoncées les plus grandes opérations contre le crime organisé et maintenant, après tant d’années, ils n’ont rien trouvé… ce qui est très grave pour l’ensemble du système qui est maintenant au pouvoir. Donc, cette bataille a lieu avec un résultat déjà établi, tout l’effort est de donner l’apparence d’une justice qui fonctionne.
Peut-être que, de même que les gens sont sortis dans la rue pour le médecin Arafat (qui n’est même pas roumain, mais qui a fait quelque chose pour les gens de Roumanie) d’autres vont soutenir les meetings fait pour M. Bivolaru qui est roumain et qui a fait beaucoup pour ce pays.
Je vous félicite pour l’attitude digne que vous avez maintenue et que vous avez encore maintenant, quand la société roumaine commence à glisser visiblement vers une dictature de l’arbitraire et des relations douteuses. Faire des meetings de protestation lorsqu’on vous prépare des mises en scène et des convictions est un exemple à suivre par tous les Roumains qui restent dans leur maison ces jours-ci en regardant à la télévision, comment une poignée de protestataires les représentent. L’exemple offert par les yogis et vous [le site yogaesoteric] en tant que journalistes devrait être présenté par tous ceux qui veulent faire quelque chose pour ce pays.
J’espère que mes mots trouveront leur chemin vers ceux qui jusque-là se sont tus et qui ont permis que ces choses se produisent trop souvent.
Je vous souhaite plein de succès et vous assure de ma sympathie
Respectueusement
RT
7 mars 2012
yogaesoteric
2012