Une puce qui imite les organes
Deux biologistes de l’Université Harvard ont inventé une puce qui permet d’imiter un organe du corps humain. Cette trouvaille permet de ralentir les tests sur animaux et de réduire les coûts de développement des médicaments.
Il ne dépasse pas la taille d’une clé USB, mais ce petit morceau de silicone pourrait bien révolutionner l’industrie pharmaceutique. Financée à hauteur de 12 millions d’euros par l’entreprise NanoDimension et à 1,4 million d’euros par l’Union Européenne, la « Organs-on-a-Chip » (« organes sur une puce ») a été conçue par Donald Ingber et Dan Dongeun, deux chercheurs à l’Institut Wyss de la prestigieuse Université Harvard. Leur invention est bordée de cellules humaines vivantes qui imitent les tissus et les mouvements d’un organe humain. En outre, le dispositif est doté de « canaux » qui reproduisent les pulsations du cœur. En d’autres termes, elle est une sorte d’organe artificiel miniature.
La puce permet de tester les médicaments
Si la biologiste Geraldine Hamilton la considère comme une « révolution », c’est parce qu’elle peut servir à étudier les effets des médicaments ou des bactéries sur un organe précis tout en évitant les tests sur animaux. « Cela pourrait bouleverser les essais cliniques pour toujours », a-t-elle précisé lors d’une conférence. Il suffit à un laborantin de relier la puce à une machine dédiée pour simuler sa réaction face à l’ajout de cellules bactériennes et de globules blancs, préalablement injectés dans les canaux. En plus de sauver des millions de chats, souris, primates (notamment), la puce peut aussi permettre de diminuer les coûts de développement des médicaments et potentiellement ouvrir la voie de la médecine personnalisée.
Primée pour son design
Pour son ingéniosité et son ergonomie, la technologie « Organs-on-a-Chip » a remporté le prix du Design 2015, décerné par le Musée du Design de Londres. Ce succès marque par ailleurs la première victoire d’un objet du secteur médical. « Il est vraiment génial d’être reconnu non seulement par le travail scientifique, mais également pour la conception », s’est réjoui Tony Bahinski, un des équipiers qui a travaillé sur le projet, dans le Washington Post.
La puce peut imiter quelques organes du corps à l’échelle microscopique : le foie, le rein, les poumons, l’estomac, et le cœur. À terme, les deux hommes comptent bien proposer un corps artificiel complet, en reliant les puces entre elles.
yogaesoteric
17 avril 2019
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