Une revue scientifique fait une nouvelle annonce sur son droit de censurer
« Contenu qui porte atteinte… aux droits et aux dignités d’un individu ou d’un groupe humain sur la base de groupements humains socialement construits ou socialement pertinents. »
Nature Human Behaviour – une revue scientifique mensuelle en ligne publiée par la société germano-britannique Springer Nature – a annoncé ce qu’elle appelle ses nouvelles orientations éthiques, qui visent à lutter contre les « préjudices potentiels ».
Un éditorial précise que la notion de « préjudices », toujours aussi floue, concerne ici les « groupes de population humaine » qui ne participent pas à la recherche scientifique, mais qui peuvent en subir les conséquences.
Lorsque les personnes à l’origine de la nouvelle directive cherchent à clarifier davantage ce que la revue considère désormais comme des cibles de censure, elles ne font que brouiller davantage les pistes en termes de définitions réelles ; il s’agit de contenus qui portent atteinte – « ou pourraient raisonnablement être perçus comme portant atteinte » – aux droits et à la dignité d’individus ou de groupes.
En outre, selon les propres termes de Nature Human Behaviour, ces droits et dignités découlent de « groupements humains socialement construits ou socialement pertinents ».
Ce qui semble se passer ici, c’est qu’une revue scientifique reconnaît qu’il existe déjà des mécanismes éthiques pour protéger les personnes participant à la recherche – mais l’objectif est maintenant de restreindre ce qui peut et ne peut pas être publié par la plateforme en considérant les avantages « potentiels » et les préjudices « indirects » pour – « tous les humains ».
Il sera intéressant de voir comment et si cela affectera les chercheurs qui espèrent publier sur Nature Human Behaviour. En attendant, ses rédacteurs leur donnent une idée de ce dont ils parlent en mentionnant l’exemple de recherches qui nuisent à (« tous ») les humains indirectement, et même par inadvertance en « stigmatisant » des personnes en fonction de leur race, de leur sexe, de leur genre, etc.
En substance, cet effort de Springer Nature pour élaborer de nouvelles directives vise à déterminer ce que les scientifiques peuvent étudier en fonction du résultat de cette étude – et l’a « défini » de manière très vague comme « implications potentielles », sans mentionner que « tous les humains » doivent être pris en considération.
La science est déjà difficile, mais si la revue commence à appliquer ses nouvelles règles de manière stricte (et celles-ci sont si larges qu’elles pourraient « potentiellement » être appliquées de manière très arbitraire) – la recherche scientifique deviendra une tâche proprement décourageante, en particulier pour ceux qui souhaitent publier – et faire examiner leurs travaux par des pairs – dans Nature Human Behaviour.
« Faire progresser la connaissance et la compréhension est un bien public fondamental », reconnaît la revue, mais elle nuance ensuite : « Les orientations aident à déterminer s’il est éthiquement approprié de remettre en question le droit à la liberté ou les droits culturels d’un groupe social, au-delà de toute considération de mérite scientifique. »
Les conseils sont fondés sur la Déclaration universelle des droits de l’homme et sur plusieurs documents de l’Assemblée générale des Nations unies cités dans l’éditorial.
En d’autres termes – sur la politique, pas sur la science.
yogaesoteric
14 novembre 2022