Xi Jinping et Vladimir Poutine prônent un monde « multipolaire » au Sommet de l’OCS

Les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping ont plaidé le 4 juillet en Asie centrale pour un ordre mondial « multipolaire », contrant l’unilatéralisme américain qu’ils dénoncent, lors du Sommet de l’OCS, réunissant plusieurs pays ayant des relations tendues avec l’Occident.

« Tous les participants de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS ndlr) s’engagent en faveur de la formation d’un ordre mondial multipolaire équitable », a indiqué Vladimir Poutine lors de la séance plénière de cette alliance en plein essor.

« Il est d’une importance vitale que l’OCS se place du bon côté de l’Histoire, du côté de l’équité et de la justice », a souligné le président chinois, Xi Jinping, appelant également à « résister aux ingérences extérieures », une référence claire aux Occidentaux.

Unité face à l’Occident

Cette déclaration d’Astana, signée dans la capitale du Kazakhstan, souligne également les « changements tectoniques en cours dans la politique mondiale » et la nécessité de « renforcer le rôle de l’OCS », qui regroupe 10 pays.

Xi Jinping et Vladimir Poutine, qui affichent leur bonne entente et accélèrent leur rapprochement en particulier depuis l’invasion russe de l’Ukraine, dénoncent sans cesse « l’hégémonie » supposée des États-Unis dans les relations internationales.

Après l’adhésion en 2023 de l’Iran, sous sanctions occidentales, la Biélorussie, également ostracisé par l’Occident pour son soutien à l’offensive russe en Ukraine, est devenu le 4 juillet le 10ème membre de l’OCS. Son président Alexandre Loukachenko a assuré que le groupe avait « le pouvoir de détruire les murs d’un monde unipolaire ».

L’Organisation de coopération de Shanghai, (Biélorussie, Chine, Inde, Iran, Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Pakistan, Tadjikistan) fondée en 2001, a pris un nouvel élan ces dernières années sous l’impulsion de Pékin et Moscou. L’OCS est une plateforme de coopération concurrente des organisations occidentales, avec un accent sécuritaire et économique.

Groupe hétérogène aux rivalités frontalières

À la clôture de ce sommet d’Astana, 25 documents dans divers domaines ont été signés. Dans le même temps, cet évènement s’inscrit dans un ballet diplomatique en cours en Asie centrale, dont les dirigeants rencontrent régulièrement Xi Jinping et Vladimir Poutine. L’OCS, outre ses membres, compte quatorze « partenaires de dialogue », tel que la Turquie, membre de l’OTAN, ou de nombreux pays arabes, comme l’Arabie saoudite ou le Qatar.

L’OCS revendique de regrouper 40% de la population et environ 30% du PIB mondiaux. Il s’agit d’un groupe hétérogène, avec de nombreuses dissensions entre ses membres. D’ailleurs, certains sont ancrés dans des rivalités territoriales.

La Russie et la Chine affichent leur union face à l’Occident, mais restent concurrents en Asie centrale, région riche en hydrocarbures et cruciale pour le transport de marchandises entre l’Europe et l’Asie. Moscou y dispose d’une influence historique en raison de son passé soviétique, mais Pékin y a une présence croissante. De leurs côtés, les Occidentaux y ont aussi des intérêts non négligeables.

L’intérêt des grandes puissances pour cette région s’est intensifié depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Moscou veut maintenir son influence traditionnelle sur les pays centrasiatiques, désormais fermement tournés vers la Chine via des projets économiques d’envergure, les « nouvelles routes de la soie », tout en étant ardemment courtisés par l’Occident.

 

yogaesoteric
20 juillet 2024

 

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