Les Clinton employaient des esclaves noirs dans l’Arkansas

 

Aux USA l’esclavage existe bel et bien toujours. Le Treizième amendement de la Constitution, censé l’interdire, n’était en fait qu’un trompe-l’œil qui permettait de le perpétuer sous une autre forme. Article premier : « Il n’existera dans les États-Unis, et dans toute localité soumise à leur juridiction, ni esclavage, ni servitude involontaire, si ce n’est à titre de peine d’un crime dont l’individu aurait été dûment déclaré coupable. »

 

Traduction : en cas de peine de prison, l’esclavage reste autorisé. De sorte qu’après la fameuse « abolition » du 31 janvier 1865, ce flou juridique a ouvert la voie aux lois ségrégationnistes dites « Jim Crow » (1877-1965), qui étendaient la liste des crimes et délits passibles d’emprisonnement pour les populations noires et ainsi, facilitaient le renvoi d’esclaves libérés sur les champs de coton.

Des décennies après l’abolition des lois Jim Crow, le système s’est si bien perpétué que les USA comptent l’un des taux d’incarcération les plus élevés au monde, qu’ils emprisonnent, dans certains Etats, entre 20 et 50 fois plus de noirs que de blancs et qu’en conséquence, ils comptent encore plus d’esclaves qu’avant l’abolition. Dans le texte ci-dessous, il convient donc de lire les mots « travailleurs incarcérés » comme « esclaves » et « travail de prison » (prison labor) comme « esclavage » (un changement d’appellation ne modifie en rien la nature de la réalité décrite, seulement sa perception).

Et même les Clinton, champions de la cause « progressiste » censément antiraciste, en ont profité – apparemment sans même réaliser ce qu’ils faisaient, du moins dans le cas d’Hillary. Le racisme, aux USA, est une institution nationale. La bonne santé du business du travail gratuit des prisonniers, autrement dit de l’esclavage, est à ce prix.

Paru sur Atlanta Black Star sous le titre Hillary Clinton Supporters Reeling After Bombshell Revelation That She Used Black Prison Labor As First Lady of Arkansas :

Les réseaux sociaux se sont enflammés à propos d’extraits du livre « It Takes a Village » d’Hillary Clinton publié en 1996, qui révèlent son emploi de prisonniers noirs alors qu’elle était première dame du gouverneur de l’Arkansas.

Dans les passages twittés par l’activiste afro-américaine pro-Sanders Jeanette Jing, Hillary Clinton se souvenait des prisonniers afro-américains qui travaillaient dans la résidence du gouverneur qu’elle partageait avec son mari, l’ex-président Bill Clinton, alors qu’il dirigeait l’État de l’Arkansas, de 1979 à 1981 et de 1983 à 1992. Pour Hillary Clinton, faire connaissance avec les prisonniers qui travaillaient dans la résidence et ses dépendances avait été un peu « inhabituel » au début.

« Quand nous avons emménagé, on m’a dit qu’employer des travailleurs prisonniers dans la résidence du gouverneur était une tradition de longue date, qui abaissait les coûts », écrit H. Clinton. « J’avais défendu plusieurs clients dans des affaires criminelles, mais aller les voir en prison ou s’asseoir à côté d’eux au tribunal n’était pas la même chose que rencontrer un condamné pour meurtre dans la cuisine tous les matins. »

L’ex-première dame s’en est toutefois tenue à la tradition, et a même fini par trouver des charmes à l’emploi de travailleurs forcés dans sa maison. En fait, H. Clinton a écrit qu’elle et sa famille s’étaient liés d’amitié avec « quelques-uns d’entre eux, des hommes afro-américains trentenaires qui avaient déjà passé 12 à 18 ans derrière des barreaux ».

« J’ai vu et beaucoup appris alors que j’apprenais à les connaître », continuait-t-elle.

Malgré ces amitiés alléguées, H. Clinton a souligné que « nous appliquions strictement les règles et ceux qui enfreignaient la moindre règle étaient renvoyés en prison ».

Il n’y a pas d’indication qui permette de savoir si ces prisonniers étaient payés pour leur travail au service des Clinton, mais selon un article de 2015 de The Atlantic, les prisonniers ne sont que maigrement rémunérés, s’ils le sont tout court, dans des États comme la Louisiane et le Mississippi, qui utilisent le travail des prisonniers. Selon un article de 2016 de Mother Jones, les États du Texas, de la Géorgie et de l’Arkansas ne rémunèrent pas du tout leurs équipes de travailleurs incarcérés. Article de synthèse de Newsweek.

« Au cours des décennies, le travail forcé des prisonniers s’est développé en portée et en étendue. Les travailleurs incarcérés employés sur place, dans les ateliers et les fermes des prisons, ou à travers des contrats de locations d’équipes de condamnés à des entreprises privées, ont été affectés à des exploitations minières, à de l’agriculture et à toutes sortes de produits manufacturés, de la fabrication d’armement jusqu’à la couture de sous-vêtements pour Victoria’s Secret », selon The Atlantic. « Les programmes des prisons s’étendent jusqu’au secteur des services ; des travailleurs incarcérés forment les équipes des centres d’appel téléphoniques ».

Le fait que les Clinton se soient rendus volontairement complices de ce triste état de choses et aient participé à un système aussi inhumain n’a pas été bien accueilli par les partisans de l’ex-candidate à la présidence, et nombre d’entre eux ont exprimé leur indignation et leur dégoût sur les réseaux sociaux. Certaines publications s’ingénient quand même à minimiser la faute des Clinton et à leur trouver des excuses. Un exemple : The Daily Beast, « La dernière attaque (racialement fallacieuse) de la gauche contre Hillary Clinton». Notons toutefois qu’aucun des lecteurs clintoniens du livre It Takes a Village de 1996 n’a pipé mot. Plus de dix ans ont été nécessaires pour découvrir le pot-au-roses — qui, comme la lettre volée de Poe, était pourtant exposé aux yeux de tous.

« Wow, à la façon dont elle a écrit ce passage, on dirait qu’elle parle à des blancs sur ses amitiés avec des serviteurs, parce que c’est une bonne personne ».

Pour les anglophones, des extraits du livre démontrent l’incroyable déconnexion d’Hillary Clinton.

« Le fait que les progressistes clintoniens défendent l’usage de travail forcé par Hillary nous rappelle que le progressisme de gauche est seulement du suprémacisme blanc affublé d’un *sourire* ».

« 2016 s’est résumé au choix entre une femme blanche profitant du travail forcé de prisonniers noirs et un homme blanc qui a fait campagne sur l’envoi de noirs en prison. »

« Comment instrumentaliser votre posture antiraciste de blanche tout en profitant du travail d’esclaves »

« Hillary avait littéralement des esclaves.
Et dire que pendant tout ce temps, je pensais que Bill était marginalement pire »

Hillary Clinton n’a fait aucun commentaire.

 

yogaesoteric
18 novembre 2018

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