Antibiotiques : Les rivières du monde entier contiennent trop de résidus de médicaments, et c’est un problème

Les rivières du monde contiennent trop d’antibiotiques. Selon une étude présentée le 27 mai à un congrès à Helsinki (Finlande), les concentrations de médicaments relevées dans les cours d’eau du monde entier dépassent largement les niveaux acceptables.

 

Des chercheurs britanniques ont analysé des prélèvements effectués sur 711 sites dans 72 pays différents. Sur les 14 antibiotiques recherchés, chaque échantillon en contenait au moins un et à un niveau supérieur aux taux acceptables, établis par le groupement pharmaceutique AMR Industry Alliance.

Des seuils explosés en Asie et en Afrique

Résultat : le métronidazole, utilisé contre les infections de la peau et de la bouche, est l’antibiotique qui dépasse le plus son niveau acceptable. Sur un site du Bangladesh, ses concentrations vont jusqu’à 300 fois le seuil établi. La ciprofloxacine est la substance qui dépasse le plus souvent le seuil de sûreté (sur 51 sites) et le triméthoprime, utilisé pour traiter les infections urinaires, est le plus fréquemment retrouvé.

Jusqu’ici, les études sur les antibiotiques étaient majoritairement faites en Europe, Amérique du Nord et Chine. La nouvelle étude montre que les seuils acceptables sont souvent dépassés en Asie et en Afrique. Le communiqué des chercheurs parle d’un « problème mondial », les sites les plus problématiques se trouvant au Bangladesh, au Kenya, au Ghana, au Pakistan et au Nigeria.

La contamination des eaux en cause ?

Découverts dans les années 1920, les antibiotiques ont sauvé des dizaines de millions de vies. Mais les bactéries ont commencé à se modifier pour résister à ces médicaments. L’OMS a averti que le monde allait manquer d’antibiotiques efficaces. Outre l’antibiorésistance liée à la surconsommation et mauvaise consommation des traitements, les chercheurs britanniques pointent ici aussi un lien avec l’environnement.

« Nos données montrent que la contamination des rivières pourrait y contribuer de façon importante », insiste l’un des coauteurs de l’étude, évoquant des résultats « i nquiétants » et un « défi monumental ». « Résoudre le problème […] va nécessiter des investissements dans les infrastructures de gestion des déchets et des eaux usées, des règles plus strictes et un nettoyage des sites déjà contaminés. »
 
 



yogaesoteric


21 octobre 2019

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