L’identification avec un aspect divin éternel
Après la consécration des fruits de l’acte amoureux, si la réponse reçue est affirmative (et perçue de façon indubitable), on cherche à arriver, grâce à la transfiguration, à l’état final, à un archétype qui est toujours l’identification avec un aspect divin éternel. Dans la plupart des rituels amoureux avec transfiguration de type tantrique, il existe au début de cette transfiguration une phase nommée NYASA, la consécration des centres. Qu’est-ce que l’on réalise alors ? L’homme touche tour à tour, avec les trois doigts réunis de la main droite – le pouce, l’index et le majeur – les centres de force (CHAKRAS) de sa bien-aimée, en utilisant en même temps des formules rituelles ou des MANTRAS, spécifiques à chaque centre, soit d’autres éléments, qui, par certaines associations ou liaisons, permettent l’éveil et l’activation du centre en question. Par exemple, il est connu que les aliments véhiculent des énergies subtiles de la nature et alors, de façon rituelle ou mystique, on goûte un peu de l’aliment qui éveille dans notre être, par résonance, le centre en question. Mais quelle que soit la méthode utilisée, NYASA implique que l’homme touche les centres de force de la femme et se concentre mentalement très intensément, en les assimilant et en les identifiant aux centres macrocosmiques. A ce moment-là, il cherche, par un effort intense d’imagination créatrice (qui avec le temps se transformera en spontanéité de la pensée créatrice), à sentir de façon vivante comment cette transfiguration apparaît. Ainsi, en touchant par exemple ANAHATA CHAKRA – le centre affectif, situé dans la zone du cœur – en prononçant le MANTRA secret (son subtil correspondant à un type d’énergies cosmiques) spécifique à l’activation du centre de force, ou en prenant un morceau de l’aliment qui active ANAHATA CHAKRA ou en utilisant certains huiles volatiles, il pensera intensément “ce n’est plus le corps de la femme ce qui se trouve devant moi ; ce n’est plus ni son âme, ni son centre affectif, mais c’est une étincelle de la manifestation cosmique. Je participe à un mystère cosmique, ce qui se révèle maintenant c’est une partie de l’éternel féminin, ce n’est plus une individualité séparée du tout.” La bien-aimée, à son tour, doit garder cet état de transfiguration pendant l’acte amoureux. C’est à partir d’ici seulement que commence le vrai Tantra.
Si, par exemple, il perd pour un peu de temps cette transfiguration en la regardant à nouveau comme une femme commune et non comme l’étincelle d’une réalité cosmique, alors pour une période de temps, lorsque son attention n’est plus focalisée, l’acte sexuel n’est plus qu’un acte banal, avec toutes ses conséquences : le vieillissement, la maladie, la mort. Cet état de transfiguration doit être gardé de façon continue et même amplifiée. Alors, au moment où les deux amoureux font l’amour, ce n’est plus une rencontre entre deux corps physiques ou entre deux âmes, mais une rencontre entre deux Principes Cosmiques Fondamentaux Suprêmes : Masculin et Féminin. Qu’est-ce qui suit ? Cela dépend du rituel utilisé et de la fantaisie des deux amoureux, mais cet aspect est essentiel : que la consécration soit suivie de la transfiguration réciproque ! Parfois, la technique tantrique et la spontanéité pure s’unissent et tout ce qui suit ne peut être que spirituel, parce qu’ils ne sont plus deux êtres communs, mais une manifestation du Divin. (Sont exclues les perversions sexuelles telles que le sadisme, le masochisme, le fétichisme grotesque etc.)
Une femme transfigurée, après un acte tantrique, peut maintenir cet état grâce à un effort de la conscience, mais sans la concentration elle risque de le perdre. Donc, la transfiguration est autant un processus de transformation qu’un maintien continu de cet état. S’il est maintenu suffisamment longtemps, cet état peut devenir en temps sa propre nature.
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