CFR, l’organisation qui contrôle la politique mondiale
de Mihai Vasilescu
“CFR est sur le point de devenir un organe de ce que C.Wright Mills nommait “L’Élite du pouvoir” – un groupe d’hommes, ayant des intérêts et des conceptions similaires, qui dirigent le cours des événements se trouvant sur des positions intangibles, situées derrière la scène.” – Charles Kraft, membre du CFR et de la Commission Trilatérale
La plus part des officiels élus par vote, dans tous les pays démocratiques du monde, viennent et partent. Mais les membres de certains groupements comme la Table Ronde, le groupe Bilderberg, la Commission Trilatérale, le Conseil pour des Relations Externes (CFR – Council for Foreign Relations) n’ont pas besoin d’être élus. Ils demeurent au pouvoir quelle que soit la couleur politique de ceux qui gagnent les élections officielles. Ils n’ont pas besoin d’être élus parce qu’ils se cooptent entre eux, selon le système fermé des sociétés secrètes. Se trouvant derrière la scène, ils manoeuvrent les choses dans des buts totalement différents par rapport aux besoins de la masse des gens sur le dos desquels ils vivent. Ils décident de la guerre et de la paix, ils établissent qui sera le président d’un pays, ils font des lois qui permettent que les multinationales qui les financent obtiennent des profits gigantesques. Ce n’est qu’une petite partie, celle que l’on peut voir, du Gouvernement mondial. Ils se rencontrent quelques fois par an et leurs discussions sont secrètes. La presse officielle qui leur est asservie, parle très peu ou pas du tout de leurs rencontres. Formés des banquiers, d’avocats, d’hommes d’affaires devenus ensuite des politiciens avec de l’influence, ces groupements justifient leur existence, prenant le nom de “think tank” – clubs ou groupements de débats.
Les membres du CFR conduisent les USA
L’influence du CFR dans la politique américaine est si grande, que Servando Gonzalez, l’auteur du livre “The Nuclear Deception: Nikita Khrushchev and the Cuban Missile Crisis” écrivait à propos des élections de 2004: ” lequel des membres du CFR les américains vont élire et qui contrôlera le gouvernement des USA pendant les quatre ans à venir : ceux qui agissent sous le masque du parti républicain ou ceux du parti démocrate ?”
Les buts officiels de cette organisation ne sont que des prétextes pour conduire de l’ombre: “promouvoir et faciliter la compréhension de la politique extérieure et du rôle des USA dans le monde” et “découvrir et former une nouvelle génération de leaders dans la politique extérieure”. En ce qui concerne le deuxième but, il est atteint par le “Programme d’Études David Rockefeller”. Une fois choisis et formés dans l’esprit du CFR, les jeunes sont propulsés, toujours avec le support de l’organisation, dans des positions clef dans la politique et les affaires. De même que Skull&Bones, qui recrute ses membres des meilleurs étudiants de l’Université de Yale, le CFR a d’étroites relations avec l’Université de Princeton.
Le Conseil pour des Relations Externes (CFR) a officiellement pris naissance en 1921 à New York, presque simultanément avec son frère jumeau de l’autre côté de l’océan. On dit frère jumeau parce que l’Institut Royal pour des Affaires Internationales – RIIA – est en Grande Bretagne l’autre bras à travers lequel l’organisation de la Table Ronde agit dans le domaine de la politique extérieure.
Le CFR a pris naissance à partir d’un groupe de travail particulier et “discret” (selon sa propre description) constitué en juin 1918 sous la direction d’Elihu Root – l’avocat du milliardaire J.P.Morgan et du colonel Edward House – bon ami et principal conseiller du président des USA, Woodrow Wilson. Ce groupe, nommé “The inquiry” (L’Investigation) s’est constitué autour de l’Université de Princeton où Woodrow Wilson avait longtemps été président. Leur mission était de synthétiser les options que le monde avait – spécialement les USA, après la victoire des Alliés dans la première guerre mondiale. Suite à leur travail ils en est résulté plus de 2500 documents qui analysaient les facteurs économiques, politiques et sociaux qui décrivaient le tableau mondial de l’après-guerre. Ainsi, la stratégie officielle des USA présentée par le président à la conférence de paix en France en 1919 a été en réalité le point de vue de ce groupe. Le document, intitulé “Les 14 points” contient en lui les germes de la globalisation, proposant d’”éloigner les barrières économiques et commerciales entre toutes les nations” et “la constitution d’une association générale des nations”.
Une autre organisation occulte : la Table Ronde
Ce qu’on connaît moins est le fait qu’Edward House s’est servi de cette opportunité pour rencontrer à Paris des membres d’une autre organisation extrêmement influente : la Table Ronde (The Round table). Carrol Quigley dans l’ouvrage “Tragedy and Hope” déclare : “À la fin de la guerre il était clair que l’organisation du système devait être élargie. La tâche a été confiée à Lionel Curtis qui a fondé en Angleterre et dans chaque pays du Common Wealth une organisation rideau pour chaque Groupe local de la Table Ronde. En Angleterre, cette organisation paravent était le “Royal Institute of International Affairs”, fondé à Londres sur le noyau de la Table Ronde. À New York il était connu comme Council on Foreign Relations, et était un paravent pour J.P. Morgan and Company. En fait, les plans originaux du Royal Institute of International Affairs et du Council on Foreign Relations sont nés à Paris.”
À la fin du XIX-ème siècle et au début du XX-ème siècle sont nées de nombreuses sociétés et associations, fondations de charité ou groupes de débat – ayant toutes derrières elles des sociétés sécrètes. La Table Ronde et ses organisations paravent ont pris naissance dans les rêves du maçon et milliardaires Cecil Rhodes. Fondateur et membre du groupement secret “Society of the Elect”, il avait accumulé une fortune considérable en Afrique dans les mines de diamants et il était puissamment impliqué dans la politique. En Afrique il était un personnage si connu et influent que la Rhodésie – à présent connu comme Zimbabwe –, avait été nommée d’après son nom. En 1877, Rhodes écrivait dans ses mémoires: “Pourquoi ne pas former une société secrète qui ait un seul objectif : perpétuer l’Empire britannique en soumettant tout le monde non civilisé au gouvernement britannique et par la récupération des États Unis pour faire un grand empire de la race anglo-saxonne”. “La Table Ronde” est apparue en 1909 ayant pour but “la création d’un gouvernement mondial fédéral”. Dans son testament, Cecil Rhodes avait sollicité qu’une partie de sa fortune immense soit destinée à financer ce desideratum. Parmi les modalités utilisées se trouve aussi la création des bourses, et ici il faut dire que Bill Clinton, l’ex-président des USA a “bénéficié” d’une bourse Rhodes.
La plus grande influence dans la constitution du CFR a eu lieu à l’époque de J. P. Morgan qui a financé tout le processus. J.P. Morgan est connu comme un important financier, banquier, collectionneur d’art et philanthrope, mais surtout pour la constitution en 1892 du méga groupe mondial General Electric. Dans le CFR étaient impliquées de nombreuses personnes de l’entourage de J.P.Morgan : avocats, banquiers et ses partenaires d’affaires, ainsi que des personnes clef de ses compagnies. Elihu Root, celui qui a été nommé président du CFR était son avocat.
La famille Rockefeller et le CFR
À côté des intérêts de Morgan, un rôle important est tenu dans le CFR par la famille Rockefeller. Rockefeller actif dans le domaine du pétrole (Standard Oil Company, aujourd’hui Exxon Mobil a longtemps eu le monopole sur ce marché), le domaine bancaire, mais a aussi de nombreuses fondations, détenant aussi des bâtiments gigantesques à New York et même une université. John D. Rockeffeler a donné d’importantes sommes d’argent pour la constitution du CFR et le fait encore à présent. Son successeur, David Rockeffeler est devenu en 1949 le plus jeune directeur que le CFR ait jamais eu, arrivant peu de temps après son président, maintenant il est son président honoraire. Difficile de croire que des gens d’affaires et des corporations tellement orientées vers le gain dépensent des sommes gigantesques seulement pour faciliter de simples débats.
À côté de ces deux méga corporations, d’autres multinationales font aujourd’hui partie du CFR mais aussi de la section des sociétés situées au top des plus riches et des plus influentes du monde : Chevron, IBM, Merck, Boeing, Citigroup, Shell Oil, Time Warner, Avon Products, Bechtel, Coca Cola, Pepsi Cola, Ford Motor, Hewlett-Packard, Johnson & Johnson, Levi Strauss & Co., Procter & Gamble, Xerox, Yahoo.
Un groupement formé des présidents et de secrétaires d’État, mais “non impliqué dans la création de la politique des USA”
Dans le CFR se trouvent à présent inscrits 3700 membres élus à vie. Le rituel pour que quelqu’un devienne membre ressemble à celui de la maçonnerie. Le “candidat” doit être proposé par un des membres perpétuel, la demande de celui-ci étant obligatoirement accompagnée par des lettres de recommandation de la part de trois autres membres. Nous avons donc à faire avec un groupement fermé et élitiste. Parmi les membres se trouvent des noms connus : des conseillers, des secrétaires d’état, des militaires, des directeurs et des officiers de la CIA, des banquiers, des professeurs, des gens de la presse et même des acteurs. Bon nombre d’entre eux sont devenus des personnes influentes justement grâce à leur appartenance au CFR.
Presque tous les présidents des USA après la deuxième guerre mondiale ont été des membres du CFR : Herbert Hoover, Dwight Eisenhower, Richard Nixon, Gerald Ford, Jimmy Carter, George Bush Senior et Bill Clinton. Il en est de même avec les plus influentes personnes du Département d’État des USA. Elihu Root a même été secrétaire d’état pendant le gouvernement de Théodore Roosevelt.
Une étude réalisée par Laurence Shoup et William Minter a montré que des 502 officiels que le gouvernement des USA a eu entre 1945 et 1972, plus de la moitié ont été des membres du CFR.
À présent, sur la liste des membres du CFR nous retrouvons:
– Madeleine Albright – Secrétaire d’état sous Clinton (et la première femme dans cette fonction),
– Colin Powell – Secrétaire d’État l’administration de Bush jusqu’en 2005 (et le premier afro-américain dans cette fonction). Chef de l’État Major et chef de l’armée américaine pendant la Guerre du Golfe.
– Henry Kissinger – conseiller pour des problèmes de sécurité nationale et secrétaire d’État sous l’administration de Nixon, secrétaire d’État sous l’administration de Ford, impliqué dans la guerre du Vietnam. Il a reçu le prix Nobel de la paix grâce à sa contribution aux négociations concernant le cessez-le-feu au Vietnam, pourtant celles-ci ont été un échec, la guerre continuant encore quelques années. C’est toujours lui qui a joué un rôle clef dans la campagne de bombardement du Cambodge organisée en secret par les USA, qui a conduit à une sanglante guerre civile.
– Dick Chenney – vice-président des USA, accusé à présent d’avoir “trompé” les citoyens américains pour justifier la guerre en Irak et d’avoir menacé l’Iran avec une offensive, franchissant ainsi les intérêts de la sécurité nationale des États Unis.
– Condolezza Rice – l’actuel secrétaire d’État américain.
– Donald Rumsfeld – conseiller du président Nixon, secrétaire à la défense pendant l’administration de Gérald Ford et pendant l’administration de Bush, ambassadeur des USA à l’OTAN. Il est intéressant de remarquer Donald Rumsfeld a sollicité que son nom soit effacé de la liste actuelle des membres du CFR.
– Paul Wolfowitz – ex secrétaire à la défense des USA et jusqu’en mai 2005 président de la Banque Mondiale. La stratégie de sécurité nationale construite par Paul Wolfowitz en 2000 a promu les idées d’un autre think tank formé des membres du CFR, celles du : “Projet pour le Nouveau Siècle Américain”. À côté de Dick Chenney et Donald Rumsfeld, Wolfowitz a établi : la dimension du budget militaire américain à 100 milliards de dollars, le refus de l’utilisation de l’espace cosmique par d’autres nations et l’adoption d’une politique militaire agressive qui permet l’attaque préventive des autres pays sur tout le globe. Il est spécifié dans ces documents: “le processus de la transformation sera probablement long en l’absence d’événements catastrophiques et catalyseurs, comme un nouveau Peal Harbor”. La guerre perpétuelle à laquelle ont été conduits les américains et à côté d’eux le monde entier, est le résultat des plans construits dans les laboratoires du CFR bien avant le 11 septembre 2001. Les soi-disantes attaques du WTC ont ensuite offert le prétexte nécessaire pour expliquer l’implémentation de certains plans déjà existants.
Compte tenu de ce qu’on a énuméré plus haut, le CFR continue à soutenir qu’il “n’est pas une organisation engagée dans la création de la politique extérieure des USA”.
Le but déclaré, la manipulation de l’opinion publique
Une autre direction clef de ce groupement dévoilée par celui qui a longtemps été son chef – Elihu Root, est “le guidage de l’opinion publique américaine”. Du fait que le terme utilisé initialement était trop explicite, il a été remplacé en 1970 par “l’information de l’opinion publique américaine”. Quel que soit son nom, la manipulation de l’opinion publique par le CFR est évidente. Parmi ses membres nous trouvons des personnages placés dans des positions clés dans le cadre de nombreuses publications : Washington Post, Association of American Publishers, Business Week, Forbes, USA Today, Wall Street Journal, Los Angeles Times, New York Times, National Geographic, Newsweek ou les canaux de télévision comme ABC, CBS, CNN, Fox News, NBC, RCA et Walt Disney Company. Depuis peut de temps l’actrice Angelina Jolie a été accepté comme membre du CFR.
Arthur Schelsinger écrivait dans un livre sur le président Kennedy: “Cette communauté (CFR, n.n.) est le cœur même de l’administration américaine. Ses divinités préférées sont Henry Stimson et Elihu Root. Ses organisations sont les fondations Rockefeller, Ford et Carnegie. Ses publications sont le New York Times et le Foreign Affairs”.
Ce qu’on a énuméré ci-dessus serait suffisant pour susciter plusieurs points d’interrogation sur cette organisation. Ses membres disent qu’ils se rencontrent seulement pour débattre des problèmes majeurs liés aux affaires extérieures des USA. À première vue rien de plus naturel. Tout le monde a le droit de débattre du sujet qu’il souhaite. Mais nous parlons ici de personnes qui détiennent des positions au sommet de la politique mondiale. Leurs décisions influencent la vie de millions de gens. Sous l’égide du CFR ces personnes se rencontrent en secret, reçoivent des finances de la part des grandes sociétés et comme nous l’avons vu elles ne se limitent à de simples débats. Le résultat de leurs rencontres est concrétisé dans des stratégies nationales ou internationales d’action, qui le plus souvent établissent où et quand sera la paix ou la guerre.
Nous vous recommandons aussi:
Le Comité des 300 : révélations sur la hiérarchie des conspirateurs
Bibliographie:
1. James Perloff : The Shadows of Power – The Council on Foreign Relations and the American Decline, Appleton, 1988.
2. Robert Gaylon, Sr. Ross: Who’s Who of the Elite : Members of the Bilderbergs, Council on Foreign Relations, Trilateral Commission, Paperback, 2000
3. Robert Schulzinger: Wise Men of Foreign Affairs, Columbia University Press, 1984
4. Servando Gonzalez: The Nuclear Deception: Nikita Khrushchev and the Cuban Missile eCrisis. The Secret Fidel Castro: Deconstructing the Symbol, Spooks Books, 2001
5. Inderjeet Parmar: Think Tanks and Power in Foreign Policy. A Comparative Study of the Role and Influence of the Council on Foreign Relations and the Royal Institute of International Affairs, 1939-1945, Hardcover, 2005
6. Carrol Quigley: Tragedy and Hope, Macmillan Publishing Company, 2000
7. H. Laurence Shoup, William Minter: Imperial Brain Trust: The Council on Foreign Relations and United States Foreign Policy, Authors Choice Press, 2004.
8. Conspiracy encyclopedia, the encyclopdia of conspiracy theories, Chamberlain Books, 2005
yogaesoteric
2007
Also available in: Română