Pourquoi le pôle Sud de la Lune est si attirant
Chandrayaan-3, Luna-25, bientôt Artémis : toutes ces missions spatiales lorgnent vers le pôle Sud de la Lune. Pourquoi tant d’efforts pour explorer une zone si compliquée à atteindre ?
Le pôle sud de la Lune attire irrésistiblement. À quelques jours d’écart, deux nations ont cherché à se poser non loin de cette région lunaire convoitée. La Russie, avec Luna-25, a échoué le 20 août 2023. Puis, l’Inde a réussi, avec Chandrayaan-3, le 23 août, devenant le quatrième pays à se poser sur la Lune. Chandrayaan-3 n’est pas réellement au pôle Sud, mais plutôt dans la région polaire du sud de la Lune. Toutefois, les raisons du choix de son site d’atterrissage ne font aucun doute : c’est pour se rapprocher du pôle Sud.
Mais, pourquoi le pôle Sud de la Lune est-il si prisé ? Quel est son secret ? La principale raison est que le pôle sud de la Lune est extrêmement prometteur pour l’exploration spatiale humaine.
Un « avant-poste humain » sur la Lune : de l’eau et du Soleil
Cette région pourrait même, comme le souligne l’Agence spatiale européenne, servir d’« avant-poste humain ». Ce qui fait la particularité du pôle Sud, c’est son eau. C’est sur cette zone de la Lune qu’on a le plus de chance de trouver de la glace d’eau. Ceci n’est pas un détail.
Malgré le fort ensoleillement de la zone, qui peut entrainer des températures de plus de 54° C, les cratères du pôle sud lunaire favorisent eux une « obscurité perpétuelle », indique la Nasa. Dans les cratères, certaines zones n’ont pas vu le Soleil depuis des milliards d’années. Il peut y faire jusqu’à -203° C. C’est là que se cacherait l’eau glacée, précieusement stockée.
Or, cette eau pourrait servir aux astronautes, pour la vie quotidienne, mais aussi pour fabriquer du carburant pour leurs fusées. Voilà aussi pourquoi la perspective que l’eau s’échappe du pôle sud de la Lune n’est pas forcément très rassurante.
Par ailleurs, le pôle Sud de la Lune a un autre atout : la zone est quasiment en permanence ensoleillée, ce qui n’est pas négligeable pour espérer y mener des activités lunaires. Les astronautes sur place auront besoin de l’énergie solaire pour alimenter leur matériel. Or, sur la Lune, les nuits sont très longues : environ 2 semaines ! Elles sont aussi extrêmement froides, il fait jusqu’à -130° C à l’équateur lunaire. Ces conditions seront compliquées pour la survie des astronautes et le bon fonctionnement des appareils (c’est d’ailleurs pour cela que Chandrayaan-3 ne peut fonctionner que pendant 15 jours) : si l’on peut mener des missions dans des zones très souvent ensoleillées, c’est toujours un bon point.
yogaesoteric
20 décembre 2023
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