Changer de sexe : une affaire rarissime devenue dominante

Comment est-on passé d’un problème rare qui touchait un garçon sur dix mille et une fille sur vingt mille à un phénomène de société soi-disant majeur ? Sophie Audugé, porte-parole et déléguée générale de SOS Éducation, s’inquiète de l’imposition de la théorie du genre à l’école, qui perturbe les jeunes à un stade sensible de leur développement.

« Explosion actuelle de transitions sexuelles, lourdes de conséquences psychiques, sanitaires et sociales, touche avant tout des adolescentes en souffrance », a-t-elle affirmé dans une interview de CNEWS.

En France, le principe d’auto-détermination du genre exercé par chaque personne, quel que soit son âge, est un acquis de droit. Toute personne qui irait questionner la position d’un jeune à ce sujet court le risque d’une plainte pour transphobie.

La version d’avant

Bien que ce phénomène ait toujours existé, il était très rare dans le passé que quelqu’un ne s’identifie pas à son sexe biologique. Considérée comme un trouble qu’on appelait « l’incongruence entre le sexe psychique et le sexe biologique », cette problématique intervenait très tôt dans l’enfance, entre deux à cinq ans, explique Sophie Audugé.

L’enfant concerné était ensuite accompagné pendant toute son adolescence. Et c’est seulement s’il n’arrivait pas à se réconcilier avec son sexe qu’il pouvait engager une transition médicamenteuse ou chirurgicale impliquant des traitements une vie entière. Dans 75 à 90% des cas cependant, après la puberté, les jeunes se réalignaient avec leur sexe biologique.

La transition contemporaine

Aujourd’hui, 80% d’adolescentes se posent des questions par rapport à leur identité sexuelle et une éventuelle transition, poursuit Sophie Audugé. Le phénomène est surtout présent en Amérique du Nord, mais commence à se faire une place en France, où une proportion significative d’élèves commencent à s’identifier à l’autre « genre ».

La majorité des jeunes concernés n’ont eu aucun signe dans l’enfance, aucun antécédent. Ce sont souvent des jeunes filles qui souffrant d’anxiété et de dépression qui entrent dans un état appelé « dysphorie pubertaire ».

« Ces adolescentes vont avoir un tel rejet de leur être et de leur genre qu’elles vont se laisser emporter par un discours qui consiste à dire « si tu es mal dans ton corps, c’est que tu es un garçon. » Sophie Audugé.

Des études examinent des pays pionniers de la transition qui font aujourd’hui marche arrière : Suède, Finlande, Royaume-Uni, Norvège. Elles montrent que de nombreuses transitionneuses sont en fait des lesbiennes qui ont fait ce choix par peur de s’assumer, pensant qu’elles seraient mieux acceptées par la société en s’affichant « trans ».

Ces études montrent également qu’il y a parmi les candidats à la transition une surreprésentation de jeunes filles qui ont des troubles psychologiques, une surreprésentation d’autistes, de victimes de sévices sexuels, et d’ados sujets aux dépressions.

Le rôle des réseaux sociaux

Première étape du processus, la transition sociale est devenue courante. En France, il est possible pour les enfants, moyennant l’accord de leurs parents, de changer de prénom pour toutes les activités concernant l’école sans un changement à l’état civil.

Dans un monde dominé par les bulles communautaires des réseaux sociaux et le regard des autres, la glorification d’une telle démarche est très valorisante pour les adolescentes. Du coup, cela incite un grand nombre à faire le pas, pour de mauvaises raisons, selon Sophie Audugé.

Signes sectaires

Elle parle de signes quasi-sectaires et affirme que les études existantes prouvent que la transition sociale est une modification psychologique de l’enfant qui va l’emmener vers des médicaments et des traitements lourds de conséquences (voir plus loin).

La spécialiste dénonce un « cyberespace trans euphorique » qui va se substituer à la famille : de nombreuses associations actives sur les réseaux sociaux fournissent des listes de médecins « amis », qui prescrivent rapidement des traitements. On trouve même des cagnottes de financement participatif pour lever des fonds, par exemple pour des mammectomies :

« Hello! Je m’appelle Will, j’ai 21 ans et je suis un homme transgenre. Je souhaite réaliser une mammectomie (opération qui consiste à enlever ma poitrine) mais malheureusement, je suis seul dans ce parcours et ayant besoin d’aide financièrement, j’ouvre donc cette cagnotte. Cette opération est très importante pour mon bonheur et mon épanouissement. Merci » Will Charpentier.

Le parcours standard d’une personne en transition

Sophie Audugé explique qu’à partir de douze ans, les enfants transgenres se voient administrer des bloqueurs de puberté. Ces médicaments vont arrêter le développement normal biologique de l’enfant à tous les niveaux : sa constitution osseuse, son développement cognitif, son développement sexuel et son développement émotionnel.

Ensuite, on va leur faire prendre autour de quatorze ans des hormones inversées. L’association de bloqueurs de puberté avec des hormones croisées va avoir, à quasi 100%, pour conséquence de rendre ces enfants infertiles.

Et à partir de seize ans, ils commencent les chirurgies (mammectomies).

Une fois adultes, des chirurgies de réassignation seront nécessaires. Ces interventions créent des complications chez à peu près 67% des patients.

Bilan dramatique dix ans après et rétropédalage

Dix ans après la transition, des études montrent que ces adultes transgenres auront trois fois plus de risques de mortalité, de cancer ou de maladies cardiovasculaires, trois fois plus de risques de passage en hôpital psychiatrique, 19 fois plus de pensées suicidaires que la moyenne pour les garçons qui veulent devenir des femmes et 40 fois plus pour les jeunes filles qui ont voulu devenir des hommes.

Ces données remettent en question la pertinence de banaliser de tels parcours auprès des enfants. Tous les pays qui font marche arrière se basent sur des preuves démontrant la « très faible qualité » des effets bénéfiques. Les risques de ces interventions sont importants mais il n’y a pas de preuve que cela améliore la situation des enfants, explique la spécialiste.

Sophie Audugé regrette que ces données-là ne soient jamais diffusées et que le seul message passé aux enfants dès la maternelle est qu’ils peuvent tout à fait être fille à l’extérieur et garçon à l’intérieur, banalisant un parcours périlleux. Difficile dans ces conditions pour les mineurs et leurs tuteurs d’avoir un jugement éclairé concernant ces traitements.

Scandale en Angleterre : la clinique Tavistock

En 2022, les autorités sanitaires anglaises ont pris la décision de fermer la clinique Tavistock, « unique clinique d’identité sexuelle pour les enfants en Angleterre et au Pays de Galles » ouverte au début des années 90. Cette décision fait suite à une série de scandales échelonnés dans le temps que raconte un livre qui vient d’être publié (en anglais).

Des psychiatres, infirmières et anciens patients ont lancé l’alerte des années durant sur des traitements expérimentaux administrés à de jeunes enfants. Un rapport intermédiaire avait estimé que le modèle de la clinique n’était « ni sûr ni viable ». Les audits ont révélé que 97,5 % des enfants qui étaient suivis dans cette clinique avaient autre chose qu’un problème de dysphorie de genre.

La prise en charge des patients a été répartie dans plusieurs centres, plus orientés sur le suivi psychologique et une approche holistique que sur les traitements médicaux invasifs dont la clinique Tavistock s’était faite le chantre.

Du côté des militants transgenres, certains comme Susie Green, coordinatrice de Mermaids, un groupe de campagne pour les jeunes qui s’interrogent sur leur genre, s’inquiètent du fait que la priorité serait donnée à la santé mentale plutôt qu’aux soins médicaux : « Nous ne voudrions pas que de nouveaux obstacles soient mis en place en termes d’accès à l’intervention médicale ». Cette posture semble indiquer que beaucoup de militants n’ont pas conscience de tous les risques liés à ces interventions.

En conclusion

Sophie Audugé attend des autorités qu’elles stoppent le mouvement, qu’elles mettent en place des garde-fous pour encadrer ce phénomène, pour éviter de prendre en charge les enfants trop tôt et faire des transitions trop rapides. Elle est partisane d’une approche plus psychopathologique: « Il faut avant tout soigner la souffrance de ces enfants avant de les engager dans un processus qui va être irréversible et qui va les rendre malades. Dans tous les cas, preneurs de médicaments toute leur vie », conclut-elle.

Enquête de la Radio Télévision Suisse

En mars 2023, un reportage de l’émission Temps Présent intitulé « Détransition, ils ont changé de sexe et ils regrettent » brise le tabou entourant les dérives de l’accès aux thérapies de transition, montrant également le refus des milieux trans de parler des dérives.

L’exemple révélateur de la Suède y est par exemple évoqué :
« En mars 2021, la Suède qui est un pays pionnier dans la reconnaissance des droits des personnes trans, décide de rétropédaler. L’hôpital Karolinska, référence dans la prise en charge des mineurs trans, renonce à administrer des hormones. Trop de risques d’effets secondaires et trop de risques que la transidentité ne masque en fait d’autres troubles. Et puis la courbe des consultations est si exponentielle qu’une partie de l’équipe médicale s’en inquiète. » Emission Temps Présent, RTS

Parole est donnée à des détransitionneurs, un enseignant, un anthropologue ou encore à des parents confrontés à des situations difficiles.

« Le piège doré de l’explication transgenre, c’est qu’on offre aux jeunes la possibilité d’être une victime sacrée. » Samuel Veissière, anthropologue, professeur de psychologie transculturelle à l’université Mg Gill à Montréal

Le lien vers l’émission se trouve ci-dessous :
Temps présent – Détransition, ils ont changé de sexe et ils regrettent, RTS, 02.03.2023, 49 min

 

yogaesoteric
21 juillet 2023

 

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