Comment l’industrie du sucre a minimisé son rôle dans les maladies cardiaques

 

Des documents révèlent qu’elle a financé une étude médicale favorable à ses intérêts dans les années 1960. Selon des documents inédits dévoilés par la presse américaine, l’industrie du sucre a, dès les années 1960, tenté de se disculper de son rôle dans les maladies cardio-vasculaires en pointant du doigt le rôle du gras.

L’Associated Press explique que, en 1965, la Sugar Association a lancé ce qu’elle appelait le « Projet 226 », qui consistait à financer, pour une somme évaluée à quasiment 50.000 dollars d’aujourd’hui, une étude publiée deux ans plus tard dans le New England Journal of Medicine qui allait minimiser le rôle du sucre dans ces pathologies tout en mettant l’accent sur celui du gras.

« Laissez-moi vous assurer que c’est plutôt ce que nous avions en tête et que nous attendons avec impatience sa parution dans la revue », a alors écrit un employé de la Sugar Association à un des chercheurs.

Dans un communiqué publié en septembre 2016, celle-ci a reconnu qu’elle aurait alors dû exercer une « plus grande transparence » dans son financement d’activités de recherche, tout en déplorant que de tels travaux scientifiques soient automatiquement teintés de suspicion.

Le New York Times explique que ces documents internes à l’industrie du sucre ont été « découverts par un chercheur de l’université de Californie à San Francisco » et ont fait l’objet d’une publication dans la revue JAMA Internal Medicine. Selon Stanton Glantz, l’un des coauteurs de la publication en question, l’industrie du sucre a ainsi « pu faire dérailler la discussion à propos du sucre pendant des décennies ».

Dans un éditorial publié par la revue, la chercheuse Marion Nestle, spécialiste des relations troubles entre l’industrie agroalimentaire et la recherche scientifique, souligne que l’intérêt de cette découverte est d’éclairer notre présent, car de telles pratiques continuent –citons notamment la façon dont Coca-Cola finance de nombreuses fondations et organisations. Et ce même si des exceptions existent, telle cette étude de 2015 financée par l’industrie du beurre danoise, qui avait conclu… que même une faible consommation de beurre entraîne une hausse du cholestérol, bien plus qu’avec des alternatives comme l’huile d’olive.

 

yogaesoteric
20 juillet 2018

Also available in: Română

Leave A Reply

Your email address will not be published.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More