Cosmétiques : les ingrédients chimiques à éviter pour la santé et l’environnement (2)

 

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Parabène

E214 à E219 ; butylparaben ; methylparaben ; ethylparaben ; propylparaben ; pentylparaben ; isopropylparaben ; isobutylparaben ; benzylparaben ; phénylparaben ; N-propyl p-hydroxybenzoate (E216) ; P-hydroxybenzoate ; N-butyl p-hydroxybenzoate ; Ethyl p-hydroxybenzoate ; Méthyl p-hydroxybenzoate (E218) ; parahydroxybenzoate (ou p-hydroxybenzoate) de propyle ; parahydroxybenzoate de méthyle ; sodium butylparaben ; potassium butylparaben ; potassium propylparaben

Le parabène est employé dans de très nombreux cosmétiques, produits alimentaires et médicaments pour ses propriétés antibactérienne et antifongique. En effet, il s’agit d’un conservateur à large spectre chargés de détruire de nombreux germes (champignons, moisissures) qui peuvent se développer lors de l’association eau-huile.
A l’origine, les parabènes sont apparus pour remplacer d’autres conservateurs comme les formaldéhydes, jugés dangereux.

Les parabènes peuvent provoquer des allergies (urticaire, dermatite), un vieillissement accéléré de la peau avec le soleil. Mais ce qui est plus inquiétant c’est leur capacité à être assimilés par l’organisme. Ainsi, plusieurs études ont montré que les parabènes interféraient avec les récepteurs hormonaux et perturbaient l’équilibre endocrinien. Les données épidémiologiques chez l’Homme restent très limitées. Une association a émergé récemment entre les taux sériques de parabènes et la densité mammographique des seins chez des femmes ménopausées, mais, pour l’instant, il n’existe aucune preuve que l’exposition puisse augmenter le risque de cancer du sein.

A ce titre, certains fabricants de cosmétiques comme Lush se veulent rassurants sur la prétendue toxicité de certains parabènes répandus comme le parahydroxybenzoate de propyle et le parahydroxybenzoate de méthyle (utilisés dans certains de leurs produits).

Une proposition de loi visant à interdire deux substances de la famille des parabènes : butylparabène et du propylparabène a été adoptée le 3 mai 2011 à l’Assemblée Nationale.

Depuis le 30 octobre 2014, la Commission Européenne a interdit à la vente des produits cosmétiques contenant les parabens suivants : isopropylparaben, isobutylparaben, phénylparaben, benzylparaben et pentylparaben.

Ingrédient interdit dans les produits certifiés Cosmébio.

Perfluorés (PFOA, PFOS)

Il s’agit d’une famille de polymères halogénés utilisés comme revêtement anti-adhérent dans les ustensiles de cuisson (poêle traitée au téflon), les textiles et les produits traités anti-tâches, les emballages et les cosmétiques. Une étude danoise publiée en 2009 les rend responsables de la baisse du nombre de spermatozoïdes chez l’homme.

Phtalates

Parfum ; fragrance ; Diisodecylphtalate (DIDP)

Il s’agit d’un dérivé du naphtalène, hydrocarbure aromatique utilisé dans les matières plastiques et produit à partir du goudron de houille ou du pétrole. Les phtalates sont utilisés comme parfum en cosmétique et leur présence est dissimulée par le terme générique de « parfum » ou « fragrance » : un cocktail de dizaines produits chimiques non identifiés. Ils n’apparaissent donc pas clairement dans la liste des ingrédients.

Les phtalates ne semblent pas s’accumuler dans l’organisme. Toutefois, ils exercent, via leurs métabolites, un pouvoir de perturbation endocrine provoquant des atteintes à la reproduction, des malformations des organes, l’obésité, des pubertés précoces ou des cancers du sein et des testicules.

Certains phatalates sont déjà interdits dans les cosmétiques : phtalate de butyle benzyle, phtalate de l’ester dipentylique, phtalate de l’acide 1,2-benzène-dicarboxylique, phtalate de di-n-pentyle et d’isopentyle, phtalate de di-n-pentyle, phtalate de diisopentyle, phtalate de bis, phtalate de dibutyle.

Concernant le diéthylphtalate (DEP), différentes évaluations menées au niveau européen ont toutes conclu à son innocuité pour un usage cosmétique.

Attention ! Des produits estampillés Cosmébio peuvent contenir des phtalates (ex : gel douche bio Ushuaïa). Ainsi que des grandes marques comme Nivéa ou Mixa.

PolyEthylene Glycol (PEG)

PEG-6 ; PEG-8 ; PEG-40 ; PEG-100 ; PEG-150 …

Le nombre qui suit la forme abrégée indique le poids moléculaire. Un nombre inférieur à 500 signale une consistance liquide, un chiffre supérieur à 500 une graisse ou une cire.

Cette famille de composés chimiques de synthèse se retrouvent dans de nombreux cosmétiques (y compris dans les dentifrices comme Sensodyn) en tant qu’agents tensioactifs, détergents, émulsifiants, revitalisants ou humectants pour la peau.

Outre le fait qu’ils sont extrêmement polluants à produire et contaminent durablement l’environnement, ils contiennent de nombreuses impuretés toxiques (oxyde d’éthylène, 1,4-dioxane, composés aromatiques polycycliques, métaux lourds…). A ce titre, ils sont déconseillés pour des personnes ayant une peau abimée. Enfin, ces impuretés sont reconnues cancérigènes dans de nombreux cancers dont, une nouvelle fois, celui du sein.

Ingrédient interdit dans les produits certifiés Cosmébio.

P-Phenylenediamine

Para-phenylenediamine ; PPD

Largement présent dans les teintures capillaires permanentes, cet ingrédient permet de faire pénétrer et tenir le colorant dans la fibre capillaire. Nommé « Allergen of The Year » en 2006 par l’American Contact Dermatitis Society, cette substance chimique franchit facilement la barrière cutanée.

Il fait l’objet d’un avis très négatif du Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (SCCS) : « Il a été démontré que la p-Phenylenediamine est un allergène de contact très puissant chez l’animal, c’est aussi un allergène fréquent chez l’homme qui peut engendrer des réactions graves. C’est un sensibilisant extrêmement fort, qui fait partie des tests de routine [pour déterminer la cause d’une réaction allergique]. Son utilisation dans les teintures capillaires demeure une préoccupation considérable en termes de sécurité des consommateurs.»

Enfin, il pourrait favoriser le cancer de la vessie.

Sodium Lauryl Sulfate

Sodium Laureth Sulfate ; Sodium Lauryl Sulfate ; Laurylsulfate de Sodium ; SLS ; Empicol ESB 70 ; Ifrapon LOS ; Steol-130, 230, 270, 330, 370 ou 460 ; Stepanol ; Ammonium lauryl sulfate

Le Sodium Laureth Sulfate et le Sodium Lauryl Sulfate sont massivement employés dans de nombreux produits de toilette et d’entretien : savons, shampoings, détergents, dentifrices… Ce sont des agents moussants chimiquement connus en tant que tensioactifs (principe actif qui disperse les corps gras dans l’eau).

Or, le Sodium Laureth Sulfate est un composé puissant, qui a longtemps été utilisé dans les produits de nettoyage industriel et qui l’est encore chez les mécaniciens pour nettoyer les moteurs de voiture. En effet, c’est un détergent efficace et très peu coûteux pour nettoyer les taches les plus difficiles à traiter. Ainsi, il a pris la place du savon alors que même dans les laboratoires la manipulation de cet élément est très délicate et nécessite une grande protection de la peau. Un composant qui envahit pourtant les produits cosmétiques, ainsi que les shampoings.

Son utilisation fréquente élimine la protection de la peau et l’expose aux maladies. Utilisé dans les shampoings, il fragilise le cuir chevelu, favorise la formation des pellicules, provoque des irritations, des démangeaisons, emmêle les cheveux, les rend fourchus et peut même entrainer une perte de cheveux (le comble !).
Malheureusement, le sodium laureth sulfate est également absorbé par l’organisme et agit alors comme un perturbateur hormonal dont les conséquences peuvent être lourdes : syndrome prémenstruel et symptômes de la ménopause, baisse de la fertilité masculine, cancers féminins, dont le cancer du sein.

L’utilisation de laureth sulfate de sodium est particulièrement déconseillé chez les enfants. En effet, son application cutanée peut affecter le développement des yeux avec des dommages irréversibles.

Attention ! Des produits dits naturels et même des produits certifiés Cosmébio contiennent du Sodium Laureth Sulfate…

A noter : le Sodium Lauroyl est un tensioactif issu des acides aminés d’Avoine, donc d’origine végétale et ne présente pas de risques. On le trouve notamment dans les shampoings de la marque Weleda.

Triclosan

Cloxifenolum, Irgasan, Lexol 300, Aquasept, Gamophen, TCL, DP300, éther de diphényle d’hydroxyle 2.4.4 ; Trichlorine-2

Le triclosan est un produit de synthèse utilisé depuis plus de 30 ans comme anti-bactérien, antifongique, antiviral, anti-tartre et agent de conservation. Il est présent dans de nombreux produits notamment désignés comme « antibactériens » ou « anti-microbiens » : produits contre l’acné, produits de premiers soins, savon, dentifrice, rince-bouche, lotion hydratante, crème à raser, déodorant, éponges et serviettes de nettoyage démaquillantes…

Outre le fait qu’il contamine l’environnement et qu’il contribue à l’augmentation de la résistance des bactéries aux antibiotiques, le triclosan peut perturber le fonctionnement de la thyroïde chez l’humain. De plus, il se dégrade en composés toxiques, cancérigènes, bioaccumulables et persistants. Il altérerait également la fonction musculaire, et en particulier celle du muscle cardiaque. Chez l’Homme, on retrouve du triclosan dans le sang, l’urine et même le lait maternel.

Enfin, le triclosan perturbe le fonctionnement des mitochondries (organites qui assument la fonction énergétique dans les cellules) ce qui engendre la destruction en masse des cellules du foie, et ce jusqu’à provoquer une sorte de cirrhose, indique une étude faite par des scientifiques russes publiée dans la revue BBA Biomembranes.

Le triclosan est interdit dans les savons liquides et solides en Europe et aux Etats-Unis, mais il est encore incorporé dans le dentifrice comme le célèbre Colgate Total (destiné à combattre les gingivites).

Billes de plastique

Certains cosmétiques exfoliants ou gommants contiennent des microbilles de plastique, les mêmes qui contribuent à former les tristement fameux « continents “» de déchets. En effet, la taille minuscule (parfois moins d’un millimètre) de ces microbilles empêche tout traitement par les stations d’épuration, si bien qu’on les retrouve dans les fleuves, dans les océans et dans les estomacs des poissons !”, accuse 60 millions de consommateurs.

Notes

– « Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants » (OMS). Ainsi, les perturbateurs endocriniens ont la capacité d’interférer, seul ou en cocktail, avec le fonctionnement normal des hormones des êtres vivants. Cette interférence a des conséquences variées sur la santé et le développement du sujet exposé qui peuvent n’apparaître que longtemps après l’exposition ou chez sa descendance. La période d’exposition joue un rôle prépondérant : elle est plus critique au stade embryonnaire. Les impacts potentiels que les chercheurs recensent en premier lieu chez l’animal sont multiples : mauvais fonctionnement de la thyroïde, baisse de fertilité, diminution des éclosions, malformations grossières à la naissance, anomalies du métabolisme, féminisation des mâles, masculinisation des femelles, anomalies de comportement, déficits immunitaires (Réseau Santé Environnement).

Signaler les effets indésirables d’un cosmétique

Depuis fin août 2006, la Commission Européenne exige des industriels qu’ils répondent à toute demande de renseignements (téléphonique, écrite ou via Internet) provenant d’un consommateur sur les effets indésirables de leurs produits, comme les réactions allergiques. N’hésitez pas à faire valoir votre droit.

De plus, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) met à votre disposition un formulaire afin que vous puissiez déclarer un effet indésirable constaté suite à l’application d’un cosmétique.

Là aussi, n’hésitez pas à améliorer la sécurité des produits de santé que vous utilisez.

 

yogaesoteric
12 février 2019

 

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