De la médecine politique

L’épisode du covid-19 nous a montré à quel point le pouvoir politique a su s’accaparer impunément des domaines dont la sacralité et la neutralité même sont censées garantir le bon fonctionnement de toute société civilisée. Outre celui de la justice, il s’agira ici du domaine de la médecine, dont la prétendue « crise sanitaire » aura eu au moins le mérite de révéler les profondes scissions. Quand certains appelaient au calme et au bon sens pratique, se voyant alors systématiquement traités d’hérésiarques, la plupart invoquaient la croyance en un pseudo-vaccin expérimental, légitimant les mesures totalitaires de confinement par la religion du risque zéro….…

Un autre phénomène sanitaire, médiatiquement visible et pourtant ultra-minoritaire statistiquement, semble confirmer à son tour cette pénétration insidieuse du politique dans le champ d’action médical : le phénomène « trans », que la doxa hygiéniste voudrait réduire à une affaire de liberté individuelle autour d’un « choix » du sexe ou d’une appartenance à un genre, alors qu’il est fondamentalement question ici – d’un point de vue rationnel – de droit au soin bafoué.

Partant du constat clinique qu’une personne trans est une personne en souffrance à accompagner psychologiquement – en une thérapie d’échange avec un professionnel qualifié entre autres –, nous pourrions, au vu de cette inquiétante permissivité médicale autour du « changement de sexe » chez de jeunes adolescents, énoncer le schisme actuel de la sorte : dans un pays sous occupation des lobbies se situent d’un côté les praticiens « résistants », se vouant à la médecine curative, humaniste et désintéressée, et de l’autre les « collabos », se livrant plus ou moins aveuglément à une médecine idéologique, mercantile et mortifère.

En juin dernier paraissaient au Danemark – pays pionnier en matière de libertés individuelles et de droits LGBT – les résultats d’une recherche inédite mettant en avant le taux de suicide au sein de la population transgenre. L’étude, réalisée entre 1980 et 2021 sur 6,6 millions de Danois de plus de 15 ans, montre que « le risque de mourir par suicide est trois fois et demie plus élevé pour les personnes transgenres », et que « le risque de faire une tentative de suicide est près de huit fois plus important » que pour le reste de la population. En 2014, le Williams Institute et la fondation américaine pour la prévention des suicides publiait une étude selon laquelle « 46% des trans hommes et 42% des trans femmes aux États-Unis ont déjà fait une tentative de suicide », soit « 10 fois plus que la moyenne nationale (4,6%) ». La question est la suivante : qu’attend-on pour leur apporter de véritables soins ?

Pour la gestion du covid-19 comme pour la question transsexuelle ou transidentitaire, ce sont bien deux visions de la santé et des rapports humains qui, au-delà des manipulations politiques spectaculaires, s’opposent dans le secret des cabinets et des salles d’opération – et sans doute bientôt dans les tribunaux. D’un côté, l’on entend pratiquer une médecine raisonnablement préventive, basée sur l’écoute, l’analyse et l’expérience, de l’autre on s’adonne à un exercice plus ou moins lucratif, plus ou moins en vogue, de médicamentomanie et d’hyper-interventionnisme, faisant dangereusement fi du recul, de la confiance et de la responsabilité morale qu’exige la fonction.

Évidemment, on pourrait imputer ici sans mal à l’industrie pharmaceutique le rôle de grand corrupteur – soumettant la profession à la logique mesquine du conflit d’intérêts –, mais ce serait sous-estimer auprès de leurs patients le pouvoir de nuisance ordinaire des médecins…….

Finalement, cette dissension corporative s’avère tout à fait significative du malaise ambiant qui ronge nos sociétés occidentales, celles qui par les sorciers et terroristes aux affaires, ont fait le choix d’un libéralisme dévoyé et d’un progrès déraisonné jusqu’à la déshumanisation acceptable. C’est là le culte de l’immédiateté et de la virtualité, produit d’un capitalisme consumériste en fin de course, auquel s’oppose la culture de l’effort et de l’engagement, qu’il devient urgent, au nom de la raison et de la normalité, de reconquérir.

 

yogaesoteric
26 novembre 2023

 

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