Est-il vrai qu’à Utrecht, une statue symbolisant la chute du « mâle blanc » est en construction ?

La ville d’Utrecht (Pays-Bas) est en train de bâtir une statue symbolisant la chute du « mâle blanc ». Sur Twitter, on retrouve également mention d’une telle construction, mentionnée par le compte identitaire @DefendEuropa. Selon @DefendEuropa, les panneaux pris en photo « font la promotion d’une statue d’un homme blanc chutant et accompagné des mots “ Sic transit gloria mundi ” (Ainsi passe la gloire du monde) ».

Une installation artistique éphémère

Sur la photo, dans ce qui semble être un panneau de construction, on peut voir qu’un « monument pour la fin de l’hégémonie occidentale » doit être construit, sans précision de date. Pour tenter de comprendre de quoi il s’agit et surtout si c’est vrai, on a cherché dans la presse néerlandaise, si des articles mentionnaient la construction d’une telle sculpture. Le 14 mai, le site d’information NU.nl notait que « les commerçants autour de la place Neude sont en colère contre l’oeuvre d’art qui y est construite dans le cadre du Festival d’arts performatifs SPRING. De larges panneaux hauts de près de 2 mètres, ont couvert la vue de la place entière durant au moins deux semaines ».

CheckNews a donc contacté le festival Spring d’Utrecht, qui indique qu’une installation de l’artiste néerlandais Dries Verhoeven occupe bien la place Neude, dans le centre-ville. Au téléphone, la chargée de communication Laura Reijnders, a indiqué qu’elle sera enlevée à partir du 27 mai.

Un « monument pour la fin de l’hégémonie occidentale »

Sur son site, l’artiste Dries Verhoeven présente son oeuvre « Sic transit gloria mundi » ainsi :
« Sic transit gloria mundi, Monument pour la fin de l’hégémonie occidentale
À l’heure où la controverse entoure les monuments commémoratifs coloniaux, la domination la plus récente de l’Occident commence à montrer des signes d’effondrement.
La Russie, et les géants économiques asiatiques commencent à nous étrangler. En Afrique, la Chine devient rapidement une nouvelle puissance impérialiste, et les nations islamiques, grâce aux migrants qui vivent ici, exercent une influence grandissante sur la culture occidentale. Cela appelle une nouvelle vision de notre rôle dans le monde.

En collaboration avec le comité national du monument de l’Occident et la ville d’Utrecht, un cénotaphe sera érigé sur la place Neude. Le festival SPRING a marqué le début de sa construction. »

Après vérification, il n’existe pas de tel comité national et comme on l’indiquait le service de communication du festival, il s’agit d’une oeuvre éphémère. Pour savoir à quoi elle ressemble, on peut se référer soit aux belles photos sur le site de l’artiste, soit aux images partagées sur le réseau social Instagram. On peut y voir des ouvriers faire semblant de bâtir un cénotaphe, c’est à dire un « monument élevé à la mémoire d’un mort et qui ne contient pas ses restes » selon la définition du Larousse, dans le centre-ville d’Utrecht. Un centre pour les visiteurs représentant l’installation en miniature ainsi qu’une fausse boutique de souvenirs font partie de l’ensemble. En cherchant bien parmi les documents présentant l’oeuvre, on n’a pas trouvé de mention de la chute du « mâle blanc ».

En résumé : Dans le cadre du SPRING, le festival d’arts performatifs d’Utrecht, une installation de l’artiste néerlandais Dries Verhoeven représentant la construction d’un « Monument pour la fin de l’hégémonie occidentale » occupe la place Neude. L’installation ne fait pas mention de la chute du mâle blanc, mais de manière plus générale du déclin de l’Occident.

yogaesoteric
30 octobre 2018

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