Gravité quantique et proton de Schwarzschild

Cet article a d’abord été publié par Gaetana sur ma-vie-quantique.com. Il est basé sur la théorie du champ unifié (univers connecté) de Nassim Haramein.

Dans cet article, nous n’allons pas simplement parler de gravité, nous allons parler de gravité quantique. Quoi ? Le graal des physiciens ? Eh oui ! Mais quel est le lien entre la gravité quantique et le proton de Schwarzschild me direz-vous ? Et d’abord, quel est le rapport entre un proton et Karl Schwarzschild, le premier physicien à avoir résolu les équations de champ d’Einstein ? Ça fait beaucoup de questions d’un coup… Commençons par le commencement !
Qu’est-ce que la gravité ?
Les équations de champ d’Einstein décrivent la gravité par la courbure de l’espace-temps. Comme si on appliquait la masse d’un objet sur une surface plane statique, à la manière d’une balle très lourde qui courberait la surface d’un trampoline. De ce point de vue, « la gravité ne serait pas une force interne, mais la façon dont cette force, appliquée à un objet, modifie la structure de l’espace-temps » [1]. Cependant, les équations d’Einstein ne disent rien sur la source de la gravité. Et, selon Nassim Haramein, elles ne peuvent pas le faire parce qu’elles ne prennent pas réellement en compte la rotation des objets.
C’est pourquoi, il a modifié les équations d’Einstein. Il a réincorporé les effets gyroscopiques [2] jusqu’alors supprimés artificiellement pour simplifier les calculs. Et ce faisant, il a également inclus le moment de torsion [3] et les effets Coriolis [4]. Puis il a appliqué ces-derniers au système directement à partir de l’espace-temps, formé, au niveau quantique, d’unités d’information appelées sphères de Planck (USP) [5].
Autrement dit, il décrit la source même de la gravité – à l’origine de la courbure de l’espace-temps – comme la rotation coordonnée des sphères de Planck qui le constituent. Dans ce modèle, l’espace-temps possède un tourbillon fondamental (spin), qui se déploie suivant un gradient de densité des plus petites aux plus grandes échelles. C’est cette cascade de tourbillons qui explique la rotation de tous les objets dans l’univers.
Vers la gravité quantique
Dans ce modèle, l’unification des quatre interactions identifiées en physique devient également possible. Au niveau macroscopique il s’agit des interactions gravitationnelles et électromagnétiques. Et au niveau microscopique, il s’agit de :
•  l’interaction forte, responsable de la cohésion des protons dans le noyau.
•  l’interaction faible, responsable de la désintégration radioactive de particules subatomiques, entraînant un dégagement d’énergie sous forme de divers rayonnements.
La principale difficulté pour trouver une théorie unifiant ces quatre interactions vient du fait que, contrairement aux autres interactions, l’interaction gravitationnelle ne peut pas être exprimée en tant qu’ensemble discret. C’est-à-dire : en tant qu’ensemble contenant un nombre fini de valeurs entre deux valeurs quelconques. Au contraire d’un ensemble continu qui lui peut prendre un nombre infini de valeurs entre deux valeurs quelconques. C’est le cas du continuum espace-temps de la relativité générale.
Le trait de génie de Nassim Haramein est d’utiliser les sphères de Planck en tant qu’unités d’information. Cela lui permet d’exprimer la gravité avec des valeurs discrètes, et ainsi de rendre possible l’unification des quatre interactions.
Que la gravité soit avec nous…
En fait, il montre que l’interaction forte est simplement la gravité qui agit au niveau quantique, nous allons le détailler dans la suite de cet article. Si bien qu’au final, il n’unifie que la gravité et l’électromagnétisme.

« (…) Je pouvais même réduire ces deux forces en une seule : la force gravitationnelle. Parce que si rien n’est attiré vers le centre il n’y a pas de radiation. S’il n’y a pas de force qui attire vers le centre, il n’y a pas d’orbite. S’il n’y a pas d’orbite, il n’y a pas de radiation. Donc la force fondamentale est la force qui attire vers le centre, la force qui s’écroule vers l’infini, vers la singularité. Et la conséquence de cette force est le champ électromagnétique qui est juste une partie minuscule de ce qui existe, que nous appelons réalité, parce que nous la voyons irradier et que nous pensons qu’elle existe. » [6]
Exprimée avec des valeurs discrètes, la gravité s’applique alors à toutes les échelles. Et que retrouve-t-on également, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, selon la théorie de l’univers connecté ? Des trous noirs !
Alors maintenant, la question est la suivante :
Valeurs discrètes + trou noir = ?
Non pas UNE sphère [7], mais une multitude de sphères de Planck (USP), qui contiennent de l’information. Les surfaces équatoriales [8] de ces sphères tapissent la surface du trou noir selon le motif de la fleur de vie (d’où l’illustration principale de cet article). Il y a 1060 USP à l’intérieur d’un proton et 1040 sur sa surface, qui correspond à l’horizon des événements d’un proton-trou noir.
Finalement, Nassim Haramein considère la gravité comme étant le ratio entre la quantité d’information contenue dans le volume d’un trou noir et la quantité d’information qui s’exprime à sa surface. A l’aide de ce simple ratio géométrique, il peut calculer le champ gravitationnel de tout objet dans l’univers, du plus petit au plus grand trou noir en passant par le proton.
Et que le vide soit avec le proton !
Appliquée au niveau cosmologique, la solution holographique donne le même résultat que la solution classique (solution de Schwarzschild) pour la masse des trous noirs. Par contre, appliquée au niveau quantique, le résultat est considérablement éloigné de ce qui est mesuré en laboratoire pour la masse du proton. En effet, la masse holographique du proton est de l’ordre de 1014 g tandis que la masse du proton standard est de l’ordre de 10-24 g.
La masse holographique signifie, en fait, que le proton est un trou noir. Cette propriété lui vaut également le nom de proton de Schwarzschild, du nom du physicien allemand qui a décrit le premier trou noir théorique.
Comment s’explique la différence entre les deux valeurs ? Eh bien contrairement à la masse standard, la masse holographique prend en compte l’énergie du vide que contient le proton : 1055 g. Soit l’équivalent de la masse de l’univers. Etant donné que cette masse établit le fait que l’univers est un trou noir, elle établit nécessairement le fait que le proton en est un également.
Par ailleurs, cela veut dire que la masse holographique de tous les protons présents dans l’univers est contenue dans un proton de Schwarzschild. Ainsi, l’information de tous les protons de l’univers est contenue dans chaque proton. Ce qui prouve mathématiquement que l’univers est holographique.
Mais alors, quelle est la vraie masse d’un proton ?
Pour autant, les deux valeurs de la masse du proton sont bel et bien correctes. Comment est-ce possible ? Parce qu’il existe un rapport inverse d’information entre la masse standard et la masse holographique, qui correspond à deux points de vue, deux cadres de référence différents.
Pour le proton standard, le cadre de référence est l’observateur, ce qui revient à considérer le proton comme séparé des autres protons. Tandis que dans le cas du proton de Schwarzschild, le cadre de référence est l’univers, ce qui revient à considérer le proton en relation avec tous les autres protons présents dans l’univers.
Ainsi, dans le premier cas, tout se passe comme si on prenait en considération l’information présente uniquement à la surface du proton. Contrairement au deuxième cas, où l’on prend également en considération l’information présente dans son volume.

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Force forte = gravité quantique
Oui, oui, force forte = gravité quantique !
La différence de valeurs entre de la masse holographique du proton (1014 g) et la masse standard (10-24 g) est d’environ 39 ordres de magnitude. C’est considérablement grand. Aussi grand que la valeur de la force forte, qui est égale à 1039 si la gravité est égale à 1. Qu’est-ce que cela signifie ? Que la force forte n’existe pas en tant que telle : il s’agit simplement de la gravité qui s’exprime au niveau quantique.
« La force de confinement dont les protons font l’expérience dans le noyau d’un atome (la soi-disant force forte, ou interaction forte) est équivalente à l’énergie de la force gravitationnelle dont deux protons feraient l’expérience s’ils étaient des mini trous noirs s’attirant l’un l’autre. » [9]
De l’importance du cadre de référence
Alors, résumons-nous. Que nous enseigne Nassim Haramein finalement ? Qu’on dit parfois la même chose mais différemment parce que nos cadres de référence ne sont pas les mêmes ! Son point de vue rejoint à cet égard celui du philosophe Michel Bitbol. Le physicien illustre en effet comment le fait d’aborder la physique en termes de relations plutôt que de propriétés intrinsèques redonne tout son sens à la physique.
Illustration n°1
Premièrement, Nassim Haramein ne considère pas la masse du proton comme une propriété intrinsèque. Il considère le proton en relation avec un cadre de référence. Celui de l’observateur pour le proton standard et celui de l’univers pour le proton trou noir. Ce qui peut également s’exprimer ainsi : la masse du proton et le cadre de référence apparaissent en dépendance.
Illustration n°2
Deuxièmement, la gravité, liée à cette masse, est elle-même expliquée par une relation. En l’occurrence une relation entre l’information présente dans le volume d’un trou noir et celle exprimée à sa surface. De cette mise en perspective relationnelle dépend notre compréhension de la gravité quantique.
Illustration n°3
Troisièmement, les valeurs de la constante cosmologique (10-29 g/cm3) et de la densité d’énergie du vide quantique (1093 g/cm3) sont correctes toutes les deux, bien qu’elles soient séparées par 120 ordres de magnitude. En effet, Nassim Haramein montre qu’il suffit d’étendre l’énergie du vide présente dans le volume d’un proton trou noir au rayon de l’univers pour que la densité d’énergie du vide de l’univers corresponde exactement à la constante cosmologique. Encore une fois ces valeurs sont différentes uniquement parce que chacune est en relation avec un cadre de référence particulier : l’échelle quantique pour la densité d’énergie du vide et l’échelle cosmologique pour la constante cosmologique.

« Ce n’est plus nécessaire de choisir si la constante cosmologique d’Einstein est correcte ou bien si c’est la densité du vide à l’échelle de Planck qui est valide, car elles sont toutes les deux correctes et représentent l’évolution de l’univers et toute sa création. » [10]
De vrais résultats en rayon !
Grâce à cette nouvelle vision des choses et à l’utilisation des plus petites unités possibles – les sphères de Planck – Nassim Haramein calcule le rayon du proton de manière très précise. Si précise que cette valeur est à ce jour la prédiction théorique la plus proche de ce qui est mesuré en laboratoire.
Ajoutons à cela que sa solution prédit toute la table des éléments chimiques là où le modèle standard ne prédit que l’atome d’hydrogène pour devenir de moins en moins précise ensuite.
Points clés
• La source de la gravité réside dans la rotation coordonnée des sphères de Planck qui constituent l’espace-temps au niveau quantique.
• Utilisées en tant qu’unités d’information, les sphères de Planck permettent d’exprimer la gravité au niveau quantique, avec des valeurs discrètes.
• La gravité est un ratio entre la quantité d’information contenue dans le volume des trous noirs, présents à toutes les échelles de l’univers, et la quantité d’information qui s’exprime à leur surface.
• La valeur de la masse du proton, la gravité quantique ainsi que l’écart de valeur entre la constante cosmologique et la densité d’énergie du vide ne peuvent être appréhendés qu’en relation avec un cadre de référence donné.
Notes et références
[1] HARAMEIN Nassim, L’Univers décodé ou la théorie de l’unification, Québec : Editions Louise Courteau, 2012, p.57
[2] Un gyroscope est un appareil qui exploite le principe de la conservation du moment angulaire en physique (ou effet gyroscopique). Cette loi fondamentale de la mécanique veut qu’en l’absence de couple appliqué à un solide en rotation, celui-ci conserve son axe de rotation invariable. Lorsqu’un couple est appliqué à l’appareil, il provoque une précession (un changement graduel d’orientation de l’axe de rotation).
[3] Le moment d’une force par rapport à un point donné est une grandeur physique vectorielle traduisant l’aptitude de cette force à faire tourner un système mécanique autour de ce point. Le moment cinétique joue dans le cas d’une rotation, un rôle analogue à celui de la quantité de mouvement pour une translation.
[4] La force de Coriolis est une force fictive agissant perpendiculairement à la direction du mouvement d’un corps en déplacement dans un milieu (un référentiel) lui-même en rotation uniforme, tel que vu par un observateur partageant le même référentiel.
[5] La distance de Planck (1,616 x 10–33 cm) est la limite la plus petite qui définit notre relation à l’Univers. Une sphère de Planck est le plus petit « paquet d’énergie », la plus petite vibration électromagnétique significative.
[6] HARAMEIN Nassim, cité par Resonance Science Foundation – Français
[7] En fait un trou noir n’est pas tout à fait une sphère mais un double tore.
[8] Une surface équatoriale est la surface plane obtenue lorsqu’on coupe une sphère parfaitement en deux.
[9] HARAMEIN Nassim, cité par Resonance Science Foundation – Français, op.cit.
[10] HARAMEIN Nassim, cité par Resonance Science Foundation – Français, op.cit.
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