Johnson & Johnson condamné à verser 18,8 millions de dollars à un patient atteint d’un cancer

Le patient californien accuse le groupe pharmaceutique d’avoir commercialisé des poudres à base de talc qui ont favorisé l’apparition de son cancer en l’exposant à l’amiante.

C’est peut-être un retournement de situation majeur dans le litige opposant Johnson & Johnson. Mardi, 18 juillet, un plaignant californien a obtenu devant la justice américaine le versement de 18,8 millions de dollars de la part du géant pharmaceutique, estimant que ces poudres lui ont donné le cancer. Il s’agissait là du premier procès de l’entreprise face aux accusations de dissimulation des risques pour la santé qui pèsent sur sa poudre pour bébé.

Les jurés du tribunal d’Oakland se sont rangés du côté de l’accusation, estimant que la poudre pour bébé de J&J avait contribué à provoquer le mésothéliome d’Anthony Hernandez Valadez, un type particulier de cancer lié à l’exposition à l’amiante. Alors que l’entreprise avait fait valoir le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites pour se dégager de sa responsabilité et obtenir la suspension de tout litige, l’affaire a été exceptionnellement autorisée à être jugée en raison de l’état de santé du plaignant.

Des poudres retirées du marché mondial d’ici la fin de l’année

Ce verdict pourrait remettre en cause le réglement de près de 9 milliards de dollars proposés aux victimes du talc dans le cadre de la procédure de faillite qui doit permettre aux dirigeants d’éviter des milliards de dollars de frais de justice et de dépenses et une nouvelle vague de procès. Ce montant correspondrait à la couverture de toutes les actions en justice, actuelles et futures, qui accusent l’entreprise d’avoir vendu sa gamme de poudres pour bébé à base de talc en ayant conscience que certains flacons contenaient de l’amiante. « Ce verdict incitera les gens à ne pas accepter le règlement de 8,9 milliards de dollars s’ils peuvent obtenir 18 millions de dollars au procès », a estimé Carl Tobias, professeur de droit à l’université de Richmond, qui enseigne les délits de masse auprès du Los Angeles Times.

« Ce n’est pas une bonne chose pour J&J, c’est certain. Cela risque de perturber les négociations de règlement ».

Depuis 2020, ces poudres ont été retirés des marchés américain et canadiens par Johnson & Johnson qui évoquait une baisse des ventes: elles devraient être retirées du marché mondial avant 2024. Le groupe pharmaceutique a par ailleurs remplacé le talc par de l’amidon de maïs dans une version plus récente de la poudre. Si l’entreprise n’a pas réagi au verdict des jurés du tribunal d’Oakland, elle avait toujours assuré que sa poudre pour bébé ne contenait pas d’amiante, qu’elle était sans danger et qu’elle ne provoquait pas de cancer.

 

yogaesoteric
24 septembre 2023

 

 

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