La Chine et les États-Unis. Planification rationnelle d’un côté, « Lumpen » capitalisme de l’autre (2)

 

Lisez la première partie de cet article


Les États-Unis : chaos, recul et réaction

En revanche, le président et le Congrès des États-Unis n’ont pas élaboré de vision stratégique pour le pays, encore moins une vision liée à des propositions concrètes et à des priorités socioéconomiques qui pourraient profiter aux citoyens. Les États-Unis ont 240.000 militaires, actifs et de réserve, stationnés dans 172 pays. La Chine en compte moins de 5.000 dans un seul pays – Djibouti. Les États-Unis ont placé 40.000 soldats au Japon, 23.000 en Corée du Sud, 36.000 en Allemagne, 8.000 au Royaume-Uni et plus de 1.000 en Turquie. La Chine dispose d’un nombre équivalent de personnel civil hautement qualifié engagé dans des activités productives dans le monde entier. Les missions outre-mer chinoises et leurs experts ont travaillé pour favoriser la croissance économique mondiale et chinoise.

Les nombreux conflits militaires sans fin que les États-Unis alimentent en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Libye, au Yémen, au Niger, en Somalie, en Jordanie et ailleurs ont absorbé et détourné des centaines de milliards de dollars qui auraient pu aller à des investissements productifs pour l’économie nationale. Dans quelques rares cas seulement, les dépenses militaires ont permis de construire des routes et des infrastructures utiles, ce qui pourrait être considéré comme à « double usage », mais, la plupart du temps, les activités militaires américaines à l’étranger ont été totalement destructrices, comme en témoigne le démembrement délibéré de la Yougoslavie, de l’Irak et de la Libye.

Les États-Unis manquent de la cohérence et de la planification politiques dont fait preuve le leadership stratégique de la Chine. Bien que le chaos ait été inhérent au système économique de « libre marché » américain, il est particulièrement répandu et dangereux sous le régime de Trump. Les Démocrates et les Républicains du Congrès, unis et divisés, affrontent activement le président Trump sur toutes les questions, qu’elles soient importantes ou insignifiantes. Trump improvise et modifie ses politiques au jour le jour. Les États-Unis possèdent un système où un seul parti dirige officiellement l’administration, avec ses deux grandes ailes, militaristes et affairistes.

Les États-Unis ont dépensé plus de 700 milliards de dollars par an pour mener sept guerres et fomenter des « changements de régime » ou des coups d’État sur quatre continents et huit régions au cours des deux dernières décennies. Cela n’a fait qu’entraîner un désinvestissement dans l’économie nationale, avec la détérioration des infrastructures essentielles, la perte de marchés, un déclin socioéconomique généralisé et une réduction des dépenses de recherche et de développement pour les biens et services.

Les 500 premières entreprises américaines investissent à l’étranger, principalement pour tirer parti des régions à faible fiscalité et des sources de main-d’œuvre bon marché, tout en snobant les travailleurs américains et en évitant les impôts américains. En même temps, ces sociétés partagent la technologie et les marchés américains avec les Chinois.

A présent, le capitalisme américain est largement dirigé par et pour les institutions financières, qui absorbent et détournent le capital des investissements productifs, générant ainsi une économie déséquilibrée et sujette aux crises. En revanche, la Chine détermine le moment et la localisation des investissements ainsi que les taux d’intérêt bancaires, en ciblant les investissements prioritaires, en particulier dans le secteur des technologies de pointe.

Washington a dépensé des milliards de dollars pour des infrastructures militaires coûteuses et improductives (bases militaires, ports navals, stations aériennes, etc.) afin de soutenir des régimes alliés stagnants et corrompus. En conséquence, les États-Unis n’ont rien de comparable au projet d’infrastructure chinois « One Belt-One Road », d’une valeur de cent milliards de dollars, qui relie les continents et les grands marchés régionaux et crée des millions d’emplois productifs.

Les États-Unis ont rompu leurs liens avec les centres de croissance dynamiques mondiaux. Washington recourt à une rhétorique auto destructrice idiote et chauviniste pour imposer sa politique commerciale, tandis que la Chine encourage les réseaux mondiaux par le biais d’associations commerciales. La Chine crée des chemins internationaux d’approvisionnement en reliant la haute technologie occidentale et la main d’œuvre bon marché orientale. Les profits et l’augmentation de la valeur des actions des grands groupes industriels américains de la construction et de l’aérospatiale sont le résultat de leurs liens étroits avec la Chine. Caterpillar, United Technologies 3M et les constructeurs automobiles américains ont enregistré une croissance à deux chiffres de leurs ventes en Chine.

En même temps, le régime de Trump a alloué (et dépensé) des milliards de dollars en dépenses militaires pour menacer de guerres les voisins immédiats de la Chine et interférer avec son commerce maritime.

Déclin étasunien et frénésie médiatique

Le recul et le déclin du pouvoir économique des États-Unis ont entraîné les médias dans une frénésie d’attaques ad hominem idiotes contre Xi Jinping. Les scribes du Financial Times remportent le prix pour ce vitriol décervelé. Les mercenaires et les saints hommes du Tibet y sont décrits comme des modèles de démocratie et des « victimes » d’un État chinois moderne et florissant qui ne vénère pas les « valeurs occidentales » (sic) des bellicistes anglo-américains en perte de puissance !

Pour dénigrer le système chinois de planification nationale et ses efforts conséquents pour lier son économie de haute technologie à l’amélioration du niveau de vie de la population, les journalistes du Financial Times critiquent le président Xi Jinping sur les points suivants :
– Il n’est pas un communiste aussi dévoué que Mao Zedong ou Deng Xiaopeng.
– Il est trop « autoritaire » (ou réussit trop bien) dans sa campagne pour extirper les fonctionnaires corrompus.
– Il établit des objectifs à long terme réalistes tout en affrontant et en surmontant les problèmes économiques en s’attaquant au niveau « dangereux » de la dette.

Alors que la Chine a élargi son horizon culturel, l’élite anglo-saxonne mondiale accroit les possibilités de guerre nucléaire. Le Financial Times traite le rayonnement culturel et économique de la Chine dans le monde entier de « soft power subversif ». Les esprits et les médias occidentaux considèrent l’expansion de la Chine comme un complot ou une conspiration. Tout auteur, penseur ou décideur sérieux qui a étudié et loué le succès de la Chine est écarté en tant que dupe ou agent du rusé président Xi Jinping. Sans substance ni réflexion, le Financial Times (27/10/17) met en garde ses lecteurs en leur demandant de rester vigilants et d’éviter d’être séduits par les succès chinois !

Le leadership croissant de la Chine dans la production automobile est évident dans sa progression vers la domination du marché des véhicules électriques. Toutes les grandes entreprises automobiles américaines et européennes ont ignoré les avertissements des idéologues médiatiques occidentaux et se sont précipitées pour créer des joint-ventures avec la Chine.

La Chine a une politique industrielle. Les États-Unis ont une politique guerrière. La Chine prévoit de dépasser les États-Unis et l’Allemagne dans les domaines de l’intelligence artificielle, la robotique, les semi-conducteurs et les véhicules électriques d’ici 2025. Et elle y arrivera car telles sont ses priorités scientifiques et économiques précisément définies.

Sans vergogne et stupidement, la presse américaine poursuit avec ses articles à propos des violeurs de Hollywood, comme le puissant magnat du cinéma, Harvey Weinstein, et ses centaines de victimes, tout en ignorant les informations concernant les rapides progrès économiques chinois.

Les élites économiques américaines sont occupées à pousser leur président et le Congrès américain à réduire les impôts qu’ils doivent, alors que 100 millions de citoyens américains restent sans soins de santé et subissent une diminution de leur espérance de vie. Washington semble s’être engagé dans la planification étatique de sa régression. Pendant que les bombes américaines pleuvent sur le Yémen et que les contribuables américains financent le gigantesque camp de concentration israélien autrefois connu sous le nom de « Palestine », la Chine construit des réseaux routiers et ferroviaires reliant l’Himalaya et l’Asie centrale à l’Europe. Comme Sherlock Holmes exerçait son art de l’observation et de la déduction, les médias et les politiciens américains perfectionnent leur art de la manipulation et de la tromperie.

En Chine, les scientifiques et les innovateurs jouent un rôle central dans la production et l’augmentation de biens et de services pour la classe moyenne et ouvrière en plein essor. Aux États-Unis, l’élite économique joue un rôle central dans l’aggravation des inégalités, l’augmentation des profits par la réduction des impôts et la transformation du travailleur américain en un travailleur intérimaire mal rémunéré, destiné à mourir prématurément de causes pourtant évitables.

Tandis que le président chinois Xi Jinping travaille de concert avec les meilleurs technocrates du pays pour subordonner l’armée à des objectifs civils, le président Trump et son administration subordonnent leurs décisions économiques à un complexe militaro-industriel-financier-israélien. Pékin investit dans des réseaux mondiaux de scientifiques, de chercheurs et d’universitaires. Les démocrates de l’opposition et les républicains mécontents collaborent avec les grands médias affairistes (y compris le respectable Financial Times) pour financer et fabriquer des complots et des intrigues sous le lit présidentiel de Trump.

Conclusion

La Chine vire et poursuit des fonctionnaires corrompus tout en soutenant les innovateurs. Son économie croît grâce à des investissements, des coentreprises et une grande capacité d’apprendre de l’expérience et de recueillir des données puissantes. Les États-Unis dilapident leurs ressources intérieures dans la poursuite de guerres multiples, la spéculation financière et la corruption endémique de Wall Street.

La Chine enquête et punit ses entreprises et ses agents publics corrompus, alors que la corruption semble être le principal critère d’élection ou de nomination à des postes élevés aux États-Unis. Les médias américains vénèrent les milliardaires qui fuient les impôts et pensent qu’ils peuvent envoûter le public par une démonstration éblouissante de fanfaronnade, d’incompétence et d’arrogance. La Chine oriente son économie planifiée vers les priorités nationales. Elle utilise ses ressources financières pour poursuivre des programmes d’infrastructure mondiaux historiques, ce qui renforcera les partenariats mondiaux dans le cadre de projets mutuellement avantageux.

Il n’est pas étonnant que la Chine soit perçue comme évoluant vers l’avenir avec de grands progrès alors que les États-Unis sont perçus comme une menace chaotique et effrayante pour la paix dans le monde. La Chine n’est pas exempte de lacunes dans les domaines de l’expression politique et des droits civils. L’incapacité à corriger les inégalités sociales et à stopper la fuite de milliards de dollars de richesses illicites, ainsi que les problèmes non résolus de corruption du régime continueront à générer des conflits de classes. Mais ce qu’il est important de noter est la direction que la Chine a choisi de prendre, ainsi que sa capacité et son engagement à identifier et à corriger les principaux problèmes auxquels elle est confrontée.

Les États-Unis ont abdiqué face à leurs responsabilités. Ils ne sont pas disposés ou incapables d’exploiter leurs banques pour investir dans la production nationale afin d’élargir le marché intérieur. Ils ne veulent absolument pas identifier et purger les personnes manifestement incompétentes et incarcérer les fonctionnaires et les politiciens extrêmement corrompus des deux partis et des élites. A présent, une majorité écrasante de citoyens américains méprisent, se méfient et rejettent leur élite politique. Plus de 70% pensent que les divisions politiques entre factions sont à leur plus haut niveau depuis plus de 50 ans et paralysent le gouvernement. 80% reconnaissent que le Congrès est dysfonctionnel et 86% estiment que Washington est malhonnête. Jamais un empire d’une telle puissance illimitée ne s’est effondré et n’a décliné après si peu de réalisations.

La Chine est un empire économique en plein essor, et elle progresse grâce à son engagement actif sur le marché des idées et non pas par des guerres futiles contre des concurrents et des adversaires prospères. À mesure que les États-Unis déclinent, ses publicistes dégénèrent aussi. Le dénigrement incessant des médias à l’égard des défis de la Chine et de ses réalisations est un piètre substitut à l’analyse. Les structures politiques déficientes des États-Unis et ses dirigeants politiques pros marchés libre incompétents, dépourvus de toute vision stratégique, s’effondrent en comparaison aux progrès de la Chine.

 

yogaesoteric
16 février 2018

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