La dette américaine court de record en record

La politique de Donald Trump a alourdi la dette du pays, pour la porter à 22.000
milliards de dollars. Un fardeau qui n’est pas la priorité du président et des républicains.

L’armée est prioritaire sur les questions fiscales selon D. Trump.

Plus massive que l’économie des États-Unis elle-même, la dette
nationale américaine a atteint 22.000 milliards de dollars, un record historique qui, sous Donald Trump,
n’émeut plus guère les républicains.

Somme des déficits chroniques et des intérêts de la dette, ce montant
abyssal s’élevait déjà à l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche à
19.950 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB américain pour la première fois depuis la
Seconde Guerre mondiale. Par comparaison, la dette de la France, qui elle aussi est en passe d’égaler le
montant de son PIB, s’élevait à un peu plus de 2.300 milliards d’euros fin septembre (2.600
milliards de francs environ).

Les allègements fiscaux du gouvernement Trump, notamment pour les entreprises,
et le gonflement des dépenses, surtout dans l’armement, ont alourdi ce fardeau. « Je devais
d’abord remettre l’armée en ordre avant de me préoccuper des 22.000 milliards de dette
», a lancé le président.

Son administration continue d’assurer que ses réductions
d’impôts, qui doivent creuser le déficit de 1.500 milliards de dollars sur dix ans, vont se financer
d’elles-mêmes en dopant la croissance, donc les recettes.

Personne ne bronche

Or le déficit budgétaire a grimpé de 17% à 779 milliards de
dollars l’année 2018, signant son plus mauvais solde depuis 2012. Et selon le Bureau du budget du
Congrès (CBO), il devrait encore se creuser cette année, à 900 milliards de dollars.

Après quatre ans d’excédent budgétaire sous Bill Clinton, la
guerre en Irak sous George W. Bush a refait plonger les finances fédérales dans le rouge.

Sous Barack Obama, la crise financière de 2008 a exigé un fort soutien de
l’État. Les comptes se sont durement détériorés, provoquant la naissance du Tea Party, un
courant politique qui a aidé à porter Donald Trump au pouvoir.

Avec la reprise économique et le bras de fer au Congrès sur la
réduction des dépenses publiques, les dernières années du président Obama ont vu une baisse du
déficit. Puis quand celui-ci est reparti à la hausse avec Donald Trump, personne n’a bronché, pas
même les républicains, naguère si à cheval sur l’usage des deniers publics.

Trajectoire intenable

Mais ce sont avant tout le vieillissement de la population et le gonflement des
dépenses de santé et de retraite qui, structurellement, plongent le budget fédéral dans un
déficit chronique.

Sans vouloir s’immiscer dans la politique budgétaire, le président de
la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, signale de temps en temps qu’il « est bien connu
que le budget du gouvernement américain est sur une trajectoire intenable et qu’il faudra s’atteler
à y remédier ».

Donner des leçons est délicat, quand le service de la dette lui-même a
fortement gonflé à cause des hausses de taux d’intérêt de la Fed. Donald Trump n’a pas
manqué de le lui faire savoir, traitant la Fed de « folle » et de « problème pour
l’économie » quand elle augmentait les taux.

À titre d’exemple, la hausse du seul service de la dette a coûté
13 milliards de dollars de plus au gouvernement américain pour le mois de décembre 2018.

Secteurs fragiles

À côté de la dette souveraine qui reste, grâce au dollar, un
investissement sûr aux yeux du monde comme des ménages américains, certains pans de la dette des
entreprises et des consommateurs sont davantage une source d’inquiétude.

Les emprunts des entreprises américaines ont presque doublé en un peu plus
de dix ans, nourris par la politique d’argent bon marché menée par la Fed après la crise de 2008.
Leur dette atteint 9.000 milliards de dollars et constitue, selon le patron de la banque centrale lui-même, «
un risque macro-économique ».

Du côté des ménages, qui sont endettés à hauteur de 13.500
milliards de dollars, dont les trois quarts avec des prêts immobiliers, ce sont des secteurs plus circonscrits mais
plus fragiles qui suscitent l’inquiétude.

Les prêts étudiants, qui pénalisent la consommation des jeunes, ont
ainsi atteint un record historique à près de 1.500 milliards de dollars. Les prêts automobiles, qui
approchent le même montant (1.300 milliards), commencent à connaître des taux de retards de paiements et
de défaillances qui ont récemment alerté la Fed.

Cette situation est, bien sûr, inquiétante et il y a beaucoup de gens qui
croient que les Etats Unis se dirigent tout droit vers l’effondrement. Et beaucoup d’autres – les
soi-disant survivalistes – ont déjà pris des mesures, étant préparés pour survivre dans
le cas de l’effondrement du système – des provisions d’aliments, de modalités alternatives
comme sources d’énergie etc.

yogaesoteric

7 janvier 2020

 

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