La guerre contre l’Esprit (2)
Lisez la première partie de cet article
Cette guerre fut redoutablement intelligente car elle repose sur deux piliers dont les effets sont dévastateurs à long terme, sur le monde physique comme sur les esprits, mais remarquablement séduisantes à leurs débuts.
Ces deux piliers sont :
– la création d’une nouvelle religion via la propagation de l’idéologie socialo-communiste
– l’avènement de la « béatitude matérielle »
Le communisme est bien plus qu’une idéologie : une religion
La terrible intelligence du communisme fut de masquer sa principale caractéristique : être une nouvelle religion. La plupart des gens y ont vu un système politique (basé sur la démocratie) et économique (basé sur le collectivisme), donc une nouvelle idéologie, rares sont ceux qui ont compris que c’était une religion. La religion de la laïcité d’état et du matérialisme athée. Et pourtant, l’essentiel était là.
Le communisme a deux facettes, qui sont successives :
– La prise du pouvoir par la force (la révolution, donc une guerre civile) afin d’abattre des élites présentées comme corrompues et de donner le pouvoir au peuple en instaurant la démocratie et ses corollaires : république, droits de l’homme, laïcité d’état : c’est le communisme proprement dit.
– Puis son maintien au pouvoir et la propagation de ses idées tantôt par la force, tantôt par la propagande : c’est le socialisme.
Deux facettes d’un même système que le pape Pie XI qualifiera d’intrinsèquement pervers parce qu’il ne se limite pas à prendre le pouvoir : il s’installe durablement, mue sa force brutale en autorité établie, et surtout s’empare des esprits par la diffusion à haute dose de son matérialisme athée, qui est autant une philosophie de vie et de pensée qu’une religion.
Il contient une double notion d’éradication du système précédent, et de remplacement. Mais cette notion de remplacement est totale : politique, économique, moral, culturel, institutionnel et religieux.
Pour résumer, le communisme est la prise du pouvoir par la force, le socialisme la prise du pouvoir par la ruse ; les deux installent dans les pays et dans les esprits, donc les têtes, une même idéologie qui est en réalité une religion.
Dans les deux cas, la synagogue de Satan est aux commandes, c’est pourquoi les mouvements communistes sont les seuls où les juifs ont agi à découvert (et non plus via des intermédiaires), dirigeant eux-mêmes la plupart des mouvements révolutionnaires du début du XXème siècle.
C’est pourquoi aussi la Très Sainte Vierge Marie a pris soin d’apparaître à Fatima entre les deux révolutions russes, d’origine juive toutes les deux (Kerensky comme Lénine étaient juifs), et surtout juste avant la révolution bolchevique, afin qu’il n’y ait pas d’ambiguïté sur le sujet, puisque la « Russie répandra ses erreurs » est un des messages centraux de Fatima.
De plus, afin de pouvoir faire le lien entre Fatima, ces événements politiques et le peuple juif, la révolution bolchevique s’est enclenchée quelques jours après la déclaration Balfour, qui était le feu vert de l’Occident à la création de l’état juif, donc la reconnaissance officielle du sionisme en tant que messianisme politique.
Ces liens sont connus et expliqués par les juifs eux-mêmes ; dans son ouvrage « Le siècle juif » (2009), Yuri Slezkine explique que « le communisme n’était pas exclusivement ou même de façon prédominante une religion juive, mais, entre les religions juives de la première moitié du XXè siècle, il était de loin la plus importante », et précise que « le libéralisme, au contraire du nationalisme et du communisme, n’était pas une religion et ne pouvait offrir une théorie du mal ou une promesse d’immortalité. » D’ailleurs Slezkine poursuit : « Sionisme et bolchevisme avaient en commun une promesse messianique de rédemption collective imminente et de transfiguration collective plus ou moins miraculeuse. »
Rappelons à toutes fins utiles que ces trois événements – Fatima, Balfour, révolution bolchevique – ont tous les trois eu lieu il y a cent ans, dans un mouchoir de poche : 26 jours à peine les séparent.
Andréi Makine, écrivain d’origine russe entré l’année dernière à l’Académie française, perçut aussi cet acharnement religieux du communisme : dans son ouvrage le Testament français, il écrit, parlant de son enfance russe : « J’avais grandi dans la lumière démystificatrice d’un athéisme militant et presque religieux par son inlassable croisade contre Dieu. »
On a choisi volontairement deux auteurs qui ne sont pas chrétiens pour bien montrer que de l’intérieur, cette notion de religion est bien réelle.
Le plus terrible est que personne, ou presque n’en a conscience, y compris chez les catholiques, ce qui veut dire qu’il n’y a quasiment pas de résistance intellectuelle parce que les gens n’ont pas conscience du grand remplacement spirituel que cela implique. C’est à dire qu’au début du siècle et avec l’avènement d’un socialo-communisme vainqueur qui se diffuse petit à petit dans les nations, par la force ou la ruse, une nouvelle spiritualité voit le jour sans que personne ne s’y oppose.
Parce que pour la première fois, nous allons assister à l’avènement d’une ère matérialiste autant dans la pensée que dans ses actes. C’est à dire que Satan s’est donné les moyens de ses ambitions.
Avant de conquérir le monde par le socialo-communisme, il a bien pris soin de s’assurer que les éléments qui lui permettraient d’asseoir concomitamment son pouvoir soient bien présents : l’électricité, l’automobile, l’aviation, l’exploitation des énergies fossiles, la science et la médecine moderne en sont à leurs débuts, mais sont les germes du pouvoir matérialiste. Satan attendait le feu vert (les 100 ans : 1917-2017) pour exploiter tout leur potentiel.
Il y a donc un rapprochement essentiel à effectuer : l’essor du communiste et surtout de sa mentalité matérialiste et athée n’aurait pas pu avoir autant de succès si parallèlement il n’y avait pas eu le progrès technique fulgurant qu’on a connu. Les socialistes se disent d’ailleurs les forces du progrès : c’est tout à fait exact, car sans l’extraordinaire progrès scientifique et technique qui a accompagné la progression de la mentalité socialiste, la religion du matérialisme athée n’aurait pas pu voir le jour.
Car en même temps va être proposé aux hommes par la force (révolution) ou la ruse (démocratie) le système politique, économique et culturel qui va avec, et surtout l’idéologie religieuse qui va avec et surtout l’état d’esprit (le système de pensée) qui va avec.
L’être humain est pris dans un étau dont il ne peut d’autant pas se défaire qu’il n’a pas pris conscience de la simultanéité, du parallélisme et surtout de la nature de l’attaque.
Car finalement, qui est contre le progrès ? Qui refuserait de voir ses conditions de vie s’améliorer, la vie humaine s’allonger, les maladies et leurs cortèges de souffrances mieux soignées, la prospérité s’étendre au plus grand nombre, la pauvreté reculer, les voyages se multiplier, les communications s’amplifier, les conditions de travail progresser… ? La liste est sans fin.
On disait tout à l’heure que Satan saurait séduire les hommes comme il ne l’avait jamais fait auparavant, et que pourtant ces séductions porteraient les germes de leur mort.
En effet, les dénonciateurs du communisme s’opposaient principalement à ses aspects politiques ou économiques, ou à son athéisme, mais pas au progrès scientifique et technique qui pourtant se développait de pair, alors que celui-ci présentait les mêmes caractéristiques idéologiques : le matérialisme athée, la foi en l’homme et dans ses capacités.
Après les droits de l’homme, voici le pouvoir de l’homme.
On aurait pu à l’époque faire le lien entre les deux idéologies et s’apercevoir que les deux sortaient du même laboratoire : celui de Satan tout puissant, entré dans « son » siècle.
Si vous mettez le doigt dans l’engrenage, vous êtes mort à terme, même si vous êtes chrétien – surtout si vous êtes chrétien. Car apparaît alors un dilemme qui n’existait pas auparavant : « soit je choisis le progrès matériel et je suis soumis moi aussi à son système de pensée et à ses règles politiques, économiques et culturelles, soit je le refuse et je perds une occasion unique d’améliorer considérablement ma vie matérielle. »
En un mot, on est revenus à nouveau au péché originel : « dois-je vivre selon la chair ou selon l’esprit ? » On est revenus au temps du déluge, où les idées des hommes et du monde sont tellement séduisantes que je ne puis m’y soustraire.
Seulement accepter le progrès matériel a un coût pharamineux : perdre son esprit et son âme. C’est la guerre contre l’esprit à l’état pur. On a vu tout à l’heure que cette guerre avait deux aspects :
– s’attaquer à ce que l’on a dans la tête, c’est à dire au mode et au système de pensée ; or la pensée matérialiste et le mode de vie matérialiste remplacent dans les cerveaux la pensée et la vie selon l’Esprit. C’est donc beaucoup plus grave qu’en apparence, et surtout plus insidieux puisque les deux semblent ne pas se contredire.
– et puis s’attaquer à la vie spirituelle : l’esprit ne peut pas à la fois être accaparé par la vie matérielle et la vie spirituelle, l’un aura forcément le pas sur l’autre. Un autre « esprit » remplacera alors le Saint-Esprit. L’esprit du monde.
Lisez la troisième partie de cet article
yogaesoteric
27 mars 2018