L’ail, une arme repoussante contre les bactéries

Tim Holm Jakobsen, chercheur à la faculté de médecine de Copenhague a découvert qu’une substance présente dans l’ail, l’ajoène, serait capable de détruire les bactéries virulentes. Dans son expérience la bactérie analysée a été la Pseudomonas aeruginosa, une bactérie pathogène responsable de 11 % des infections nosocomiales.

« Nous savions que l’ail renfermait un composé susceptible de neutraliser des bactéries résistantes en paralysant leur système de communication », explique Tim Holm Jakobsen, cité par le site RedOrbit. « Dans mon mémoire, je démontre que l’ajoène empêche les bactéries en question de sécréter la toxine qui détruit les globules blancs ».

« Les globules blancs sont indispensables parce qu’ils jouent un rôle crucial dans le système immunitaire, pas seulement pour éloigner les infections mais aussi pour éliminer les bactéries », ajoute l’auteur. L’ajoène soutient et améliore les traitements conventionnels sous antibiotiques, selon le chercheur qui a pu le constater sur des souris et des biofilms (rassemblement de micro-organismes sur une même surface).

Pour être véritablement efficace, l’ajoène doit être combiné aux antibiotiques. Il permettrait alors d’éradiquer plus de 90 % de bactéries.

Une combinaison ajoène et antibiotique

L’ajoène pourrait donc susciter l’intérêt des chercheurs au moment où l’on s’alarme de la résistance accrue des bactéries aux antibiotiques.

Un grand nombre de substances naturelles se sont révélées très efficaces en tant que médicaments ; par exemple, le taxol de l’if est utilisé pour traiter le cancer du sein, tandis que l’artémisinine de l’absinthe douce est efficace contre la malaria. Cependant, pour améliorer les substances originales de la nature – et pour assurer une production pharmaceutique durable – les chercheurs s’efforcent d’améliorer les matériaux naturels par synthèse chimique.

« L’ail contient si peu d’ajoen qu’il faudrait en manger une cinquantaine par jour pour obtenir l’effet désiré. Cela signifie que nous devons prendre la balle à Mère Nature et courir avec elle », déclare Tim Holm Jacobsen, qui pense que l’industrie pharmaceutique se tournera rapidement vers la production de la substance naturelle dont le groupe de recherche détient actuellement le brevet.

« Il y a beaucoup d’argent dans les produits pharmaceutiques pour traiter les maladies chroniques comme le diabète, mais si nous voulons gagner la course contre les bactéries, nous devons mettre de nouveaux antibiotiques en jeu. La nature est un excellent point de départ pour le développement de médicaments – deux tiers de tous les nouveaux produits pharmaceutiques sont basés sur des substances naturelles », conclut Tim Holm Jakobsen.

 

yogaesoteric
11 juin 2022

 

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