L’archimandrite Justin Pârvu fait un appel au referendum: le peuple doit décider si nous voulons ou pas des cartes d’identité avec puce

de Mihai Vasilescu

Le père Justin Pârvu a lancé un nouvel appel aux croyants orthodoxes roumains, en leur demandant de solliciter un referendum. Justin Pârvu a pris position à maintes reprises contre les lois qui introduisent dès le début de cette année l’obligation de détenir des passeports biométriques. En ignorant les protestations contre les cartes biométriques, le Parlement de la Roumanie a adopté la loi 69/2009, par laquelle les cartes d’identité électroniques seront imposées à partir de 2011.

Nous vous offrons ci-dessous l’appel intégralement transcrit du père Justin Pârvu:

„Chers orthodoxes,

J’ai assisté dernièrement avec beaucoup de douleur, aux dernières souffrances de la Chrétienté. Cette puce qui veut substituer au visage de Dieu l’homme, est une guerre à l’adresse de la Chrétienté et de la personne humaine, en général. La guerre a commencé et elle nous a trouvé, semble-t-il, si peu préparés que nous sommes déjà fatigués et épuisés à cause de tant de confusion et polémique à ce sujet. Mais n’oublions pas un aspect, mes chers. Est-ce que le Sauveur, en priant dans le jardin de Gethsémani pour que le verre des souffrances soit éloigné de lui, même s’il n’a pas été écouté, a-t-il perdu ? Quelle est en fait notre victoire? N’est-ce pas la croix qui ouvre nos portes de la résurrection ? Avons-nous déjà lutté jusqu’à ce que notre sang coule, avons-nous déjà senti les clous pour ne plus pouvoir crier envers le Père céleste et pour renoncer à la lutte ? Ce n’est pas du tout facile, de même que ce n’était pas facile pour le Sauveur Jésus Christ. Mais qu’a fait Jésus le temps de son supplice sur la croix ? Il a levé le regard vers le Père céleste et a tout supporté avec amour. D’où provenait le pouvoir du Sauveur de résister sur la croix ? Du cœur pardonnant de tous ceux qui L’ont chassé. Faute de ces deux armes, nous ne pouvons pas résister sur ce front, mes chers : l’espérance, en gardant les yeux fixés sur notre Dieu et l’amour envers tous, même envers ceux qui nous chassent.

L’ennemi a cherché par tout moyen de diversion et par désinformation, à pousser au découragement tant nos forces, que la vie politique et religieuse. Bien sûr que notre confiance ne vient pas de la part des partis politiques, mais seulement de la part du Père des lumières, source de toute sagesse.

Les représentants de notre pays, qui ont reçu le vote de ce peuple en mendiant et souvent en mentant, ont trahi aujourd’hui leurs frères, les confiant à la puce ennemie, l’arme du diable par laquelle on envisage l’esclavage tant du corps que de l’âme au profit d’un pouvoir étranger, opposé à notre Dieu.

Les gouvernants de notre pays nous « aiment » tellement qu’ils ne se sont même pas donnés le mal d’informer ce peuple quant à l’introduction des puces dans nos pièces d’identité. Frères roumains, mais il s’agit de notre identité ! À qui la vendons-nous ? Quelle confiance avoir dans nos gouvernants si, pendant que nous luttons contre les passeports à puce, ils ont « tacitement » voté les cartes d’identité à puce ?! Voyons maintenant aussi les arguments qu’ils vont nous offrir ! Si le passeport était un droit et non pas une obligation, la carte d’identité serait de même ?! Voyez-vous combien les gouvernants aiment l’opinion du peuple? Quels sont les droits qu’ils défendent en notre nom ? Et, en fait, quels sont les droits qui nous restent encore ?

Si ce qu’ils font est juste et honnête, pourquoi ces aspects ne sont-ils pas médiatisés, pourquoi ne sont-ils pas rendus connus du peuple ? Mais ces problèmes capitaux, d’une importance extraordinaire, sont débattus dans l’obscurité. Qu’ont-ils à cacher? Quelle dictature nous préparent-ils cette fois-ci ? Je porte dans mon corps et dans mon âme les traces d’une dictature communiste, qui s’est avérée être une bête maudite qui ne supporte d’entendre la parole de Dieu. Si nous étions emprisonné à cause de l’insoumission envers le parti, qu’en était-il de notre croyance ? Car, sachez-le: dans les prisons, rien ne les dérangeait plus que notre Dieu et le principal motif de torture était celui-ci : « Crois-tu encore en Dieu, vaurien ? ». Mais si la lutte contre notre Dieu et notre liberté était ouverte, ils appliquent maintenant la rudesse, ils portent la croix et l’icône dans la main et le diable dans l’âme, parce qu’ils se sont vendus aux pouvoirs étrangers, à l’argent et à la soif de pouvoir. Après avoir vendu notre pays, veulent-ils vendre aussi notre identité ? Et pourquoi la leur donner volontairement ? Quels droits s’arrogent-ils ? Quelle âme ont eu les parlementaires qui ont vendu l’identité de ce peuple, pour lequel nos ancêtres ont versé leur sang ? Pourquoi la leur vendre pour rien, comme Juda avait vendu Jésus pour 30 pièces ? N’ont-ils pas honte devant les tombeaux sacrés d’Étienne le Grand, Mathieu Basarab, Michel le Brave, Constantin Brâncoveanu et tous les autres braves et courageux princes?

Donc, parmi les alternatives légales, je conseille le peuple : Sollicitons un referendum! C’est la terre de notre patrie, de nos ancêtres, qui se sont sacrifiés pleins de don de soi pour que nous héritions du testament d’un pays chrétien, libre. Nous avons le droit de décider du sort de cette terre où nous sommes nés et de cette âme que Dieu et non pas l’homme, nous a offerte. Ici, dans notre monastère, nous avons réuni environ 400.000 signatures contre les actes biométriques. Les gens viennent désespérés pour chercher conseil. Demandons cette fois-ci un referendum! Donc nous allons réaliser à nouveau des pétitions avec des signatures, pour signifier par referendum notre opposition aux actes électroniques ! Signons avec une conviction sincère, en essayant de sauver quelque chose de la chute dans laquelle nous sommes entraînés. Cette année auront lieu les élections, et la campagne électorale a déjà commencé. Toutes les préparations pour les élections, toute cette manipulation qui consomme des sommes énormes de la poche d’un peuple pauvre et trompé, ce n’est qu’un autre scénario préparé après tant d’années de collaboration sale avec des intérêts étrangers à notre peuple.

Bien que nous soyons dans une situation difficile, personne n’explique au peuple – ni la presse, ni la télévision, ni les prêches devant le saint autel – la vérité qui se trouve derrières ces actions. Tous sont arrivés à un silence qui ressemble à une trahison évidente, ce n’est pas en vain qu’on dit dans les Psaumes: „Tous sont venus me combler, ils se sont unis pour devenir tous des misérables, je ne trouve personne qui fasse de bien, même pas un.” (Psaumes 13:3) Pousser ce peuple vers une attitude païenne, vers l’absence de croyance, et en même temps vers la perte de son identité et vers l’aliénation de ses coutumes et ses traditions, ainsi que de le rendre esclave des conceptions étrangères, qui n’ont jamais appartenues aux roumains et non plus aux orthodoxes, va tout de suite appeler le jugement dur de Dieu envers nous. Et plus nous serons lâches, plus la punition sera dure.

En conclusion, chaque chrétien baptisé au nom de Jésus Christ doit défendre sa croyance au prix de sa vie, sans attendre de dispositions officielles. Mais, en ayant plus peur du jugement de Dieu que de celui des hommes, chacun doit faire ce qu’il peut selon son pouvoir, il doit lutter contre l’instauration de ce nouveau système dictatural!

Je l’ai dit et je le répète : lorsque plus personne ne défendra la croyance prêchée par le Saint Apôtre André, cette croyance sera déjà morte, et mort sera aussi le sort de ce peuple. Nous avons essayé, avec nos humbles possibilités, de garder inaltéré le prêche du Saint Apôtre André, qui a sanctifié avec ses pieds la terre de ce pays, en prêchant l’Évangile de la paix. Nous n’allons pas recevoir un autre prêche à part celui-ci. Même si un ange du ciel viendra nous dire que Saint André s’est trompé en nous apprenant le christianisme, nous n’allons même pas le recevoir, mais nous allons le considérer comme maudit, et nous allons l’ignorer. Nous ne condamnons personne qui vit paisiblement dans sa croyance, même s’il est opposé à l’Évangile du Christ, mais seulement ceux qui essayent sans honte de changer notre croyance scellée avec le Sang de notre Sauveur Jésus Christ. Si certains se sont lavés les mains de Son Sang Sacré, nous préférons nous laver dans Son sang et nous habiller de Sa chemise, avec laquelle nous avons été baptisés.

Frères roumains, n’arrachez pas la chemise du Christ ! Ne vous lavez pas du Sang avec lequel Il nous a sauvé et nous a rendus héritiers de Son Royaume.

Prions plutôt que par Ses blessures, nos blessures soient guéries ; que Son sang guérisse notre sang ; que vers Sa tête penchée sur la croix, nos têtes s’élèvent, même chassés par les ennemis; que par Ses mains clouées par ceux sans loi, Il nous tire de l’abîme de la perte, tel qu’Il l’avait promis.

Donc, notre espérance se trouve non pas dans nos forces faibles, mais dans le pouvoir de notre Dieu, auquel nous rendons hommage dans l’éternité. Amen!
“

Archimandrite Justin Pârvu, Monastère de Petru Vodă
1.04.2009, à la fête de la Sainte Marie l’Égyptienne”

yogaesoteric
avril 2009

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