L’attachement, une forme de souffrance
A cause de l’attachement, vous avez la croyance fausse qu’une personne, une situation, un objet, a la capacité de vous rendre parfaitement heureux et vous souhaitez à tout prix vous en rapprocher et le posséder. Le bonheur, au sens ordinaire, inclus l’attachement. Cela signifie que quand son objet disparaît, vous éprouvez aussitôt de l’insatisfaction. Le bonheur est un état d’esprit et croire à tort qu’il vient de l’extérieur conduit invariablement à connaître insatisfaction et souffrance.
La véritable source de paix et de bonheur existe au-delà des attachements et des désirs. La seule personne qui peut le découvrir est soi-même.
Naissance de l’attachement ?
L’attachement apparaît à la petite enfance car au début de la vie il est vital pour la survie du nourrisson. A la naissance, en tant qu’enfant dépendant, il est le lien qui s’établit avec la mère dans le but d’être nourri dans les besoins fondamentaux et de trouver en ce lien une « base de sécurité et de paix ». Il y a attachement parce qu’il y a un intérêt personnel.
Si l’attachement est indispensable au début de la vie, il devient un problème une fois l’âge adulte atteint. Dans la vision d’un adulte qui se veut autonome, il est synonyme de convoitise et ramène exclusivement à soi. Il représente une saisie sur des objets et des êtres qui le sécurisent ou qui peuvent représenter une source de bonheur. En conséquence, il ne veut surtout pas les perdre et s’attend à ce qu’ils durent éternellement.
Lorsque cet attachement se fixe sur des personnes, c’est parce que ces êtres vous sécurisent, vous reconnaissent, et vous consolident, tels vos parents, vos amis, votre conjoint, vos enfants.
Dans les relations amoureuses, l’attachement vient très souvent contaminer l’amour pour les raisons ci-dessus décrites et peut mener à la possessivité et à la jalousie.
Les méfaits de l’attachement
L’attachement a pour conséquence directe la perdre de sa liberté. Plus vous saisissez et plus vous entravez le libre court naturel des évènements. Plus vous bloquez ou contrôlez les choses et les relations, et plus elles vont vous échapper.
Etre attaché, c’est vivre avec des œillères, rivé sur son besoin et fermé à l’accueil de tous les possibles. De par l’anxiété de perdre ou de ne pas obtenir, cet attachement va générer un mal-être dont le niveau de souffrance sera fonction de la hauteur du niveau d’attachement.
L’attachement dans les relations humaines
Tout dans cet univers est en perpétuel mouvement et l’attachement nie le caractère impermanent de tout être, toute relation ou toute chose. Par exemple, « j’aime un être et je suis attaché à cet amour, sans me rendre compte que celui-ci évolue et se transforme. Un jour, je prends conscience que cet amour d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui des premiers jours et mon attachement va parasiter la relation avec cet être. Ignorant de l’impermanence, je ne comprends pas pourquoi cet amour a changé. Pour ma sécurité et mon bonheur, je vais aller jusqu’à exiger qu’il reste ou redevienne comme avant. Ce qui est somme toute impossible ! »
L’attachement va toujours faire écho chez l’autre. Vous êtes heureux (se) avec votre partenaire. Un soir en rentrant vous lui annoncer que vous partez en week-end sans lui, seul(e) pour vous ressourcer avec des amis(es). Si ce partenaire a une relation de dépendance et d’attachement avec vous, dès cet instant son comportement va changer. Il ne comprend pas votre choix et devient insupportable, fait son cirque en alternant reproches, jalousie, exigences voire chantage.
En résumé, dans sa vie d’adulte, l’être se comporte comme s’il était encore un petit enfant. Il s’attache à quelque chose de toujours extérieur à lui car il l’assimile au bonheur. Il est attaché à son bonheur ne voyant absolument pas que le bonheur repose uniquement sur lui-même, et aucunement sur les objets ou les personnes extérieures qui l’entourent.
L’attachement vu par le bouddhisme
« De la possessivité naît le manque, du non-attachement la satisfaction. »
La philosophie bouddhiste parle de quatre types d’attachement : l’attachement aux plaisirs des sens, aux opinions ou aux idées, aux croyances et aux rituels, à la personnalité.
Le désir et son opposé l’aversion sont considérés, dans la littérature bouddhique, comme un poison, une « maladie ».
Selon le bouddhisme, l’origine du malaise est le désir : l’envie d’avoir ou d’être toujours plus. L’être veut obtenir ceci, s’emparer de cela, essayant ainsi de satisfaire son insatisfaction. Le problème est que, quand il essaie de s’emparer de quelque chose avec cette avidité, il crée un état d’attachement vis-à-vis de l’objet ou de la personne recherché. Quand il obtient ce qu’il aime, il en veut encore plus et s’y attache ; et quand il rencontre des choses qu’il n’aime pas, il essaie de s’en débarrasser et s’attache ainsi au rejet de ces choses.
La racine du désir est profondément ancrée en l’homme. Il désire sans cesse. Il désire ce qu’il n’a pas, il désire que les choses soient différentes, qu’elles se déroulent selon ses souhaits. Cela génère une grande agitation mentale. Ou bien il ne veut pas, il résiste, il rejette, il évite, il se plaint.
Il est habité par deux très grandes forces : l’énergie de vouloir et celle de ne pas vouloir. Et il passe sa vie entière à essayer d’obtenir ce qu’il désire et à essayer d’éviter ce qu’il ne souhaite pas.
L’antidote à l’attachement
L’antidote à l’attachement est le non-attachement qui confère la notion de « lâcher-prise ».
Dans le non-attachement il y a non attente. Il ne s’agit pas d’être détaché ou indifférent à tout, ni soumis ou résigné, mais de quitter toute forme d’attachements afin de redevenir libre. Quand on est libre, on n’attende pas de la vie et des autres des choses irréalistes, et on n’est pas dépendant d’eux de peur d’être malheureux quand ils ne sont pas ou plus là.
Cela signifie entretenir avec les amis, la famille et les objets, une relation différente, tout en gardant à l’esprit qu’un jour ils pourraient ne plus faire partie de sa vie. Le non-attachement est une attitude réaliste, ouverte, qui accepte la réalité. C’est être libre des extrêmes, dans la voie du juste milieu. C’est ne pas attendre de la vie que des bonnes choses, c’est aussi savoir accepter ses côtés déplaisants.
La méditation, une aide au détachement
La méditation est un outil qui aide au détachement. Par sa pratique, on s’aperçoit que toute expérience agréable ou désagréable est transitoire, constamment changeante. Quand on a vraiment pris conscience que tout va et vient et que rien ne dure, alors l’attachement diminue.
Au cours de la pratique est développée la façon d’être en relation avec chaque chose agréable ou désagréable. Quelles que soient les expériences auxquelles on est confronté, on y fait face avec équanimité ou sérénité, et on est en paix. Vivre en tenant compte de l’impermanence des êtres et des choses apporte un grand soulagement.
Le détachement
L’essentiel du message de Jésus est basé sur le détachement. Par ses histoires, il nous montre comment nous détacher de nos liens afin de reprendre le contrôle sur notre vie. Le détachement est la délivrance des chaînes qui nous lient à ce monde. C’est en finir avec l’esprit d’erreur et les illusions pour retrouver notre vraie nature qui est d’être fils et fille de DIEU. Étant déliés, nous contrôlons nos mauvaises idées et nos pensées qui ne sont plus de ce monde, mais de DIEU (Luc 4, 2-13).
Voici une histoire en Luc 18, 18-25 qui décrit un aspect du détachement. Un chef demanda à Jésus ce qu’il fallait faire pour avoir la vie éternelle. Il était un homme bon et pratiquant, mais quelque chose le liait et Jésus l’avait vu. Il lui conseilla de vendre ce qu’il avait pour le donner aux pauvres afin de le suivre comme apôtre. Cet homme s’est rendu compte qu’il ne pouvait pas le faire, car il était attaché à son argent et ses biens. Cet argent le contrôlait et il n’était plus maître de sa vie. Voyant qu’il était devenu tout triste, Jésus dit : « Qu’il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de DIEU ! Car il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de DIEU ».
Cette histoire montre que l’argent perd les bons croyants comme les mauvais de la même manière (c’est une semence tombée dans les épines), car ils sont attachés à Mammon (la richesse personnifiée, voir Matthieu 6, 24 et 13, 22). On ne peut servir deux maîtres à la fois, DIEU et Mammon. Le détachement est la condition essentielle pour hériter de la vie éternelle et DIEU n’accepte aucun compromis. Tous les objets qui trouvent à nos yeux une valeur que cela soit sentimental ou matériel sont une illusion et vous devez vous délier de toutes ces choses : « Et le monde passe, ainsi que sa convoitise ; mais celui qui fait la volonté de DIEU demeure à jamais. » (1 Jean 2, 15-17)
Nous avons des besoins essentiels (manger, boire, se vêtir et dormir sous un toit) et DIEU nous a promis de nous aider si nous recherchons son royaume avant tout (Matthieu 6, 31-34). Le surplus est illusoire et vient de notre société de consommation.
« Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. » (Matthieu 6, 19-20)
« Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » (Matthieu 6, 26)
Notre monde actuel est construit sur de fausses bases (la richesse, la notoriété, l’apparence, etc.) et sert à faire rouler une économie qui tôt ou tard fera notre perte. Oui, il faut de l’argent pour survivre dans cette société afin d’acheter et de vendre (Apocalypse 13, 16-17), mais il ne faut pas se lier à cela au point de perdre notre Salut. Il faut donc rechercher le royaume avant toute chose et prendre un recul sur ce que le monde nous propose.
Une autre histoire, celle de Marthe, nous révèle que d’autres soucis peuvent nous entraîner dans le monde du « dehors » (loin de DIEU et de notre vraie nature) : « Marthe, Marthe, tu te SOUCIES et t’agites pour beaucoup de choses ; pourtant il en faut peu, une seule même » (Luc 10, 41-42). Jésus nous dit encore là que seule la Parole est importante en ce monde.
Il faut se détacher de ce que font « les autres » et éviter de juger nos semblables, car nous avons assez de notre propre poutre à enlever (Matthieu 7, 1-5). Cette poutre représente tous nos liens et nos idées fausses qui souillent notre esprit. Jésus a évité de juger la femme adultère (Jean 8, 2-12), car il sait que la morale et le jugement viennent de l’Arbre du Bien et du Mal. Que faire le Bien est justement d’éviter de juger chaque part de DIEU. Il faut cesser de manger « la fameuse pomme » d’Adam et Ève.
Comprendre ces histoires dans les évangiles nous évite de vivre des montagnes russes émotionnelles, de nous faire piéger par les idées fausses de la société qui font pression sur nous.
Vous avez un problème qui vous attache au monde ? Réglez-le ! Quand les choses nous rendent heureux, passionnés ou nous mettent en colère, si nous aimons ou nous détestons, nous nous trouvons à réagir à ce que nous voyons, nous sommes pris par l’illusion d’un monde que nous pensons extérieur à DIEU. Comme ces choses « ne sont pas » (passagères), nous perdons le contact avec la Réalité (voir le double esprit).
Jésus voulait réveiller les gens qui s’étaient endormis au contact des mensonges de ce monde. Satan, le père du mensonge, est l’image personnifiée du piège de l’attachement (c’est une image forte qui doit être prise au deuxième degré). Il est un grand magicien qui prend dans ses filets ceux qui y tombent. Nous pouvons passer notre vie à perdre notre temps, mais il n’y a qu’une seule Réalité et une seule Vérité « Vous connaîtrez la Vérité, et la Vérité vous libérera » (Jean 8, 32). Qu’est-ce que la Vérité ? C’est que DIEU est Esprit et qu’il est Seul. Chaque personne est une demeure pour DIEU, mais l’esprit est le même pour tous.
DIEU fera en sorte que nous nous détachions si nous lui demandons sincèrement. Ces épreuves sont pour nous une manière de voir si nous passons l’examen, si notre maison s’écroule ou si elle reste bien droite dans la tempête (Matthieu 7, 24-26). En Matthieu 24, 11-13, on nous dit qu’il faut tenir bon. Il faut donc « gagner son ciel » par la détermination et l’étude de la Parole. Maintenant que vous savez, soyez donc heureux, car « Yahvé, votre DIEU, vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez Yahvé, votre DIEU, de tout votre cœur et de toute votre âme » (Deutéronome 13, 3). C’est un changement intérieur et de vision que DIEU nous demande (Matthieu 9, 16-17), car on ne peut pas changer en gardant l’esprit d’erreur qui est en nous.
Cette pression constante sur les gens appelés par DIEU est un avertissement : « Qui aime sa vie la perdra, et qui haït sa vie en ce monde la conservera pour la vie éternelle ». Pour ceux qui ne souhaitent pas changer et qui aiment le monde et sa vision des choses, DIEU envoie une « puissance active d’égarement » parce qu’ils ont refusé d’aimer la Vérité (2 Thessaloniciens 2, 10-12). On ne peut pas suivre les voies de l’homme et celle de DIEU, car le chemin est grand pour se perdre, mais le chemin de la Vie est étroit et difficile (Matthieu 7, 13-14) et peu de gens vont y arriver.
Tout ce que DIEU (l’Artisan) a fait est beau et bon (voir le livre de la Sagesse), mais il ne faut pas perdre de vue que c’est DIEU qui le crée continuellement ; il ne faut pas perdre la carte et il ne faut surtout pas juger la Création selon qu’elle ait une valeur ou non à nos yeux.
L’esprit impur est donc une mauvaise vision du réel et nous pouvons nous représenter ce problème grâce au modèle du rêve ; la vie n’est pas un rêve, mais elle lui ressemble. Quand nous rêvons la nuit et que nous avons peur, nous nous réveillons et nous nous apercevons que ce n’était pas réel, nous revenons donc à la réalité. C’est un peu comme cela que nous devons voir les choses dans notre vie. Un rêve peut être agréable ou désagréable, mais il ne faut pas se laisser prendre à cela. Au réveil, une personne voit donc la Réalité en face.
Quand on a compris que seul l’Esprit, même invisible, est Réel (éternel), on peut voir la création sans perdre notre sang-froid, et le Salut en même temps. Quand vous aurez atteint cet état, vous pourrez dire comme Jésus : « Je ne suis plus dans le monde ».
L’époque n’est plus la même que celle de Jésus et, pour fonctionner dans la réalité de maintenant, il faut vivre dans le monde tout en le quittant spirituellement. Laissez le levain faire son travail. Les choses et les personnes n’auront plus le pouvoir qu’elles avaient et vous verrez les pièges avant d’y tomber. La raison (Logos) prendra la place et vous retrouverez l’Unité.
Jésus nous donne le médicament à prendre pour nous guérir et revenir vers le Père. Nous avons le choix de le prendre ou de ne pas le prendre. Il faut lui faire confiance même si le médicament n’est pas à notre goût. La guérison viendra si nous suivons à la lettre ses directives, il ne tient qu’à nous de persévérer !
« J’ai vu tout ce qui se fait sous le soleil ; et voici, tout est vanité et poursuite du vent. » (Ecclésiaste 1, 14).
yogaesoteric
22 janvier 2020
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