Le bonheur est si proche

Techniques yogies simples pour atteindre l’extase

par le professeur de YOGA Gregorian Bivolaru

Chaque personne veut être heureuse et même extasiée ; les yogis avancés connaissent certaines modalités mystérieuses par lesquelles ce divin état peut être atteint et maintenu le plus longtemps possible. Quant à cette aveugle recherche de l’homme ordinaire, le grand philosophe Voltaire écrivait : „Les êtres humains recherchent le bonheur, sans savoir avec précision où le trouver, souvent ils agissent de comme des ivrognes qui cherchent de façon confuse leur maison, en sachant qu’ils en ont une quelque part. „Devant une telle situation paradoxale, il a eu l’intuition d’une solution géniale pour sortir de l’impasse, nous suggérant, avant tout d’éveiller et d’amplifier en nous une attitude créatrice: Si, pour certains, le malheur est partout, il ne faut pas oublier qu’il en est de même avec le bonheur.”

La plupart des gens ne savent pas ou n’osent pas être heureux dans le moment présent, se réjouissant pleinement de tout ce qu’ils ont et, surtout, de tout ce qu’ils sont. Ils projettent presque toujours le bonheur dans un futur hypothétique, le liant le plus souvent, à certains désirs, aspect qui a déterminé le grand Guide spirituel yogi Shivananda à affirmer avec humour: „Si on battissait la maison du bonheur, pour la plupart des gens la plus grande pièce serait la salle d’attente.”

Cependant, en Orient, il existe une ancienne méthode yogie très simple d’atteinte et de maintien, pour très longtemps, d’un état d’extase. Elle est basée sur la mise constante en pratique de trois principes fondamentaux.


Le premier principe


Soyons toujours nous mêmes.

Les grands sages de cette planète ont affirmé, depuis toujours, que notre effort égotique, avec lequel nous cherchons avec obstination et acharnement à contrôler une situation, en essayant de transformer le monde autour de nous ou d’enchanter une âme, en espérant que nous allons apporter presque toujours du bonheur est illusoire, si nous n’avons pas éveillé et développé, premièrement en nous mêmes, un excellent contrôle de soi, qui doit être accompagné d’une grande spontanéité et d’une attitude naturelle. Pour cette raison, les méthodes yogies qui conduisent à des longs états d’extase divine commencent par une phase OBLIGATOIRE de réconciliation avec notre être, autrement dit, de contentement avec soi, étape qui est soutenue et accomplie par un profond centrage dans notre Soi Divin (ATMAN). C’est un processus similaire à ce qu’on réalise durant certains rituels mystiques ou religieux, générateur d’extase divine, où les différentes prières, invocations, formules et geste sacrés, qui nous synchronisent de façon mystérieuse avec les réalités divines, n’ont pas pour autre but que ce „retour vers Soi, dans le Soi et à travers le Soi”. Par conséquent, le premier pas qu’il faut faire pour atteindre et pour maintenir, le plus longtemps possible, certains états pléniers de bonheur élevé, est celui de nous intérioriser le plus souvent possible, en cherchant dans les profondeurs de notre âme la source et l’essence ultime de l’extase divine, qui n’est rien d’autre qu’une expression de retour sur Soi. Ce principe peut sembler, à première vue, très simple, mais il est essentiel pour notre transformation spirituelle. Toute technique yogie qui est basée sur ce principe ne fait que nous aider à vivre, de plus en plus intensément et pleinement, un état qui, en fait, en tant qu’êtres humains conscients, nous est toujours caractéristique : l’état de bonheur extatique.

Le grand yogi Swami Vivekananda affirmait que bien plus important que ce qu’on fait ou que ce qu’on veut sembler être, est de réaliser, le plus vite possible, qui est-on en vérité: „Car ton Soi immortel est plus vaste que toi (en tant que personnalité individuelle) et ainsi, ta Vérité divine devient, dans un certain sens, ton dénuement (autrement dit, l’annulation de tous tes attachements illusoires). Et le Soi Divin (ATMAN) qui, par révélation, a rompu le cercle étroit du moi, nous apporte ainsi, l’extase, celle-ci étant l’horizon infini où l’on devient vrai, en profondeurs.”

Le deuxième principe

Utilisons, le plus souvent, et avec maximum d’efficacité, toutes les ressources et les énergies bénéfiques latentes personnelles, aussi que toutes les énergies bénéfiques du milieu environnant proche ou très éloigné, à travers la génération et le maintien, dans le microcosme de notre être, du phénomène de résonance.

Les sages yogis considèrent que pouvoir signifie, avant tout, croire intensément et avec force en nos possibilités, qui doivent se trouver en totale harmonie avec le macrocosme tout entier. Et si, vraiment savoir signifie en fait, pouvoir, croire avec force représente encore plus, car ceci exprime l’accès au pouvoir Divin infini et, toujours, d’ici provient le miracle de la guérison de tant de maladies qui doivent être comprises comme des violations des lois divines, maladies qui se manifestent, parfois, comme un déficit de la force de résistance devant un agresseur externe ou interne.

Une telle croyance en nous-mêmes, considérée comme des noyaux divins, représente, en dernière instance, une croyance puissante en Dieu. Aucun événement extérieur et aucune transformation intérieure ne peuvent être influencées sans la croyance ferme en nos capacités, nos dons, nos talents.

Autrement dit, nous devons être optimistes au plus haut degré, car seulement ainsi nous réussirons à optimiser au maximum notre être et notre comportement, à partir de cet état de confiance immense que par le déclenchement du processus de RESONANCE, les forces bénéfiques infinies, qui proviennent de la part de Dieu vont être attirées en nous pour se manifester.

Cependant il faut préciser que croire avec intensité et de façon inconditionnelle en la force divine infinie qui peut venir de la part de Dieu n’est pas du tout synonyme de prouver, de démontrer, d’être évident et ce n’est pas une conséquence de ceux-ci. Du point de vue spirituel, le syntagme „croire en Dieu parce que…” n’a presque pas de sens.

Ne crois pas dans les miracles, comptes sur eux

Au contraire, „croire avec force en Dieu”, signifie, avant tout, en dépit de certaines situations qui, en apparence, nous suggéreraient le contraire; cela signifie croire en dépit des probabilités, de la statistique, de la loi des nombres etc. Croire est ainsi un verbe combatif, un défi, une provocation, réalisée par tout ce qui est divin dans l’être humain qui est adressée aux méchancetés de toute sorte, aux lois absurdes et aux impositions injustes du monde, qui semblent, en apparence inexorables. Nous croyons alors AVEC FORCE en nous-mêmes et en Dieu, bien que dans le monde existent la mort, les maladies, les souffrances, les crimes, la torture, la délation, le sadisme et bien d’autres choses encore. En dépit du spectacle terrifiant que l’humanité affiche à présent, quelque chose de mystérieux de notre âme chante sa croyance ferme et insoupçonnée en Dieu.

Croire vraiment en nous mêmes et en Dieu éloigne tout doute, toute réserve et toute motivation. „L’apparition soudaine d’un immense oiseau rouge tombé du ciel mettrait les gens – écrivit Kierkegaard – devant un événement extraordinaire et sensationnel, qui ne leur permettrait plus de ne pas se rendre compte qu’ils ont à faire avec un signe divin certain, un des signes qui sont solicités avec insistance par les lettrés, les scribes et les érudits. La descente de la croix de Jésus, au Golgotha, aurait pu être un tel oiseau coloré immense, après l’arrivée duquel les archers et tous ceux qui se trouvaient dans ce périmètre n’auraient eu à faire que de se soumettre à l’évidence, de s’agenouiller et de chanter des louanges.”

Mais Dieu n’agit pas de cette manière et ce n’est pas ainsi que Jésus avait compris le syntagme „croire en Dieu” à chaque fois qu’il l’a prononcé, surtout en s’adressant à Thomas, huit jours après la résurrection.

La compréhension de la nécessité d’une croyance puissante et véritable en Dieu est particulièrement importante. „Voyons et ensuite on va croire”, disaient certains – or, en ce sens, une contradiction plus aigüe ne pourrait pas exister, car, s’ils allaient voir, cela n’avait plus aucun sens d’affirmer qu’ils croient de façon inconditionnelle en Dieu. Par conséquent, dans une situation pareille, ils n’auraient plus à croire vraiment du moment qu’ils „voyaient déjà avec leurs yeux” les phénomènes imposés par le sentiment rationnel de l’évidence de la présence Divine, avec son irrésistible pouvoir d’annulation de toute hésitation.

L’apôtre Paul affirme aussi d’une façon aussi limpide que possible: „L’espoir qui est visible n’est plus de l’espoir. Comment pourrait-on espérer en ce qu’on voit déjà ?” (Romans, 8, 24).
(Juifs, 11, 1).

C’est toujours lui qui nous indique la voie vers l’atteinte d’un état authentique de croyance en Dieu: „Sans regarder ce qui est visible, mais (NDLR „en regardant” avec transfiguration) seulement ce qui est invisible.” (2 Corinthens, 4, 18).

Dans les textes chrétiens, la croyance authentique en Dieu est mise en relation avec trois autres éléments très importants : la liberté (qui est l’opposé de l’esclavage), l’esprit (qui est l’opposé de l’écrit) et la joie extatique (qui est l’opposé de la tristesse ou de la contrariété).

C’est pourquoi, la croyance dans notre réalité divine, dans le Soi Suprême Immortel ATMAN et en Dieu le Père ne doit pas s’appuyer sur notre raison ou sur les perceptions de nos sens, qui pourraient créer l’illusion de certaines certitudes inexorables. La croyance puissante est toujours liée à un mystérieux sentiment intérieur, à un état de certitude absolue, qui est seulement obtenu par des preuves intérieures, affectives.

Bien sûr que le verbe „croire”, en tant que fondement de la religion, semble étrange; pourquoi un mot si difficile à comprendre, à définir et à préciser constitue-t-il le centre de toute voie spirituelle authentique ? Est-ce que les grands esprits de cette planète n’auraient pas pu trouver un autre mot moins mystérieux, moins accessible à la compréhension des masses, et finalement – pourquoi pas ? – moins scandaleux et moins déroutant pour les scientifiques, les rationnels et les logiciens, qui ne sont pas, quand même, tous et en totalité de l’autre côté de la barricade, autrement dit, emprisonnés dans des préjugés ?

Le message essentiel de cette situation est qu’il ne faut jamais se laisser tenter par le charme (ou l’obsession) de la recherche des preuves matérielles. Sans doute, elles peuvent servir à certaines personnes, mais cependant, elles n’ont aucune valeur pour ceux qui savent que „Dieu n’a pas voulu fonder son Royaume spirituel sur le sable des illusions (scientifiques, historiques etc.), mais sur le rocher de granit de la croyance authentique.”

Pour les yogis, la croyance puissante signifie, en réalité, l’entrée et le maintien en état de résonance avec l’aspect dans lequel nous croyons.

Si, par une croyance puissante, totale et inconditionnelle dans notre Soi Divin et en Dieu, nous nous approchons, de la façon la plus parfaite, de la réalité mystérieuse et divine de Dieu, si elle représente la meilleure voie vers l’extase de la libération spirituelle, il n’en est pas moins vrai que, faute de certains faits qui la certifient, notre croyance reste morte.

En effet, la croyance puissante n’a besoin d’aucune preuve, mais elle a besoin d’être prouvée. Les actions profondément bénéfiques et spirituelles qui sont réalisées avec un total détachement du but proprement dit de l’action, transforment alors notre croyance en un véritable pouvoir créateur et lui offre, en même temps, la charge énergétique et spirituelle nécessaire à son passage du rang des états merveilleux à celui des réalisations sublimes, du rang des idées à celui des „idées-force” capables de transformer l’Humanité.

Nous constatons que Jésus Christ met à l’épreuve la croyance des aveugles, en leur demandant au préalable: „Croyez-vous que puisse faire cela ?” De ce célèbre épisode biblique il apparaît très clairement que, toujours, la réalisation d’un miracle implique avant tout, une croyance puissante et inconditionnelle, dépourvue de raisonnement logique. L’aide de dieu et la réalisation des miracles apparaissent comme étant toujours liés à la croyance. Ainsi, il nous apparaît comme très clairement que la Grâce Divine a lieu et s’achêve dans un champ de l’effet de résonance. Dans une certaine situation, Jésus a dit: „Votre vie va suivre votre croyance”. Donc l’aide divine est accordée en proportion directe avec la force de notre croyance. Plus notre croyance est grande, plus Son aide sera plus totale envers nous.

Le troisième principe

Il faut prévoir le plus souvent possible et transformer, spécialement, ce qui peut est prévisible et qui peut être transformé

Dans ce sens, il faut avant tout partir de l’idée que, traitées avec indifférence et indolence, toutes les situations auxquelles nous sommes confrontées dans la vie (mêmes celles qui nous semblent favorables) peuvent finir de façon malheureuse. C’est pourquoi il est nécessaire d’anticiper, par une mentalisation presque toujours positive (optimiste) la façon dont les événements de notre vie vont se dérouler. En effet, la confiance la plus totale en Dieu l’abandon inconditionnel devant Sa Volonté toute puissante ne doit pas nous conduire au fatalisme, car ce don total de soi ne signifie pas du tout une complaisance dans l’impuissance ou dans la passivité. Cette confiance totale que nous manifestons doit être accompagnée par la mentalisation la plus précise des actions et des résultats vers lesquels Dieu nous guide.

Dans la pratique, ces trois principes très simples, mais essentiels pour faire de notre existence un état de fête spirituelle, une source presque continue d’extase divine, se traduisent premièrement, par l’utilisation juste et systématique des techniques de contrôme du souffle et des énergies subtiles associées (PRANAYAMA), par l’utilisation constante des formes de pensée positive transfigurée et spiritualisante et par l’application persévérante des exercices de visualisation créatrice. Grâce aux enseignements yogis qui ont été intégrés de façon scientifique, certains d’entre-eux, surtout dans la psychologie transpersonnelle, de plus en plus d’Occidentaux, avides de connaissance, ont commencé à utiliser ce qui autrefois était l’apanage des initiés : le pouvoir et la connaissance. Toute connaissance initiatique, spirituelle n’est en fait, qu’un mystérieux instrument à l’aide duquel on peut entrer, ici et maintenant, dans les profondeurs divines de notre être, ceci nous aidant à agir de façon bénéfique sur les autres individus et sur le monde, en général. En mettant en pratique ces principes théoriques, nous réussirons à atteindre simultanément et rapidement des états de plus en plus profonds de bonheur intérieur, de force et d’efficacité dans l’action, ainsi qu’à instaurer, comme fondement de notre existence, un état d’harmonie intérieure, qui pourra nous conduire à des réalisations et à des performances exceptionnelles. Pour que nous obtenions de tels résultats, il n’est pas nécessaire d’être un ascète ou de pratiquer le yoga depuis très longtemps, mai avant tout, il suffit de très bien connaître et appliquer avec conséquence ces trois principes fondamentaux (sans oublier qu’„un gramme de pratique équivaut à des tonnes de théorie”).
Ceux qui vont appliquer cela presque toujours, vont découvrir, avec un grand enchantement, que la science, autrement dit, cette connaissance, leur offre une constance et un pouvoir bienfaisant infini.

Article extrait de la Revue YOGA MAGAZIN n° 39

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L’art de dire NON lorsqu’il le faut
L’initiation dans les états bénéfiques de transe, une porte ouverte vers les paradis astraux

yogaesoteric
2009

Also available in: Română

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