Le chardon béni soulage les digestions difficiles
Le chardon béni (cnicus benedictus L.), plante amère favorite des monastères, est connue pour son action hépatique. Elle possède également des vertus antibiotiques et anti inflammatoires.
Les usages médicinaux des principes amers du chardon béni ou Cnicus benedictus sont connus depuis des siècles tant en médecine ayurvédique qu’en herboristerie européenne. On a de tout temps tiré de la plante, baptisée aussi centaurée bénite ou safran sauvage, des boissons et potions amères destinées à stimuler l’appétit et à favoriser la digestion. Elle aurait été introduite en Europe dès le XVIème siècle. À l’époque, on la cultivait surtout dans les monastères. D’ailleurs, le chardon béni entre, aux côtés de nombreuses autres plantes, herbes et aromates, dans la composition de la célèbre liqueur Bénédictine élaborée à Fécamp selon une vieille recette des moines bénédictins.
On disait alors qu’elle pouvait contribuer à combattre la peste. On s’en servait aussi, entre autres, comme diurétique mais aussi pour combattre la fièvre et la malaria ainsi qu’en application topique pour soigner les plaies infectées. Frédéric III de Prusse se vit même offrir cette plante spécialement importée des Indes, pour soigner les violentes migraines auxquelles il était sujet.
Son secret : ses principes amers
Aujourd’hui, le charbon béni est reconnu et prescrit pour ses actions cholérétique (qui stimule la sécrétion de la bile), cholagogue (qui facilite l’évacuation de la bile) et surtout digestive. On sait désormais que ces vertus digestives sont essentiellement dues aux principes amers qu’il renferme, notamment une lactone sesquiterpénique, la cnicine. Ces principes amers stimulent, en effet, les glandes salivaires et déclenchent une sécrétion accrue des sucs gastriques, ce qui favorise l’appétit, soulage la dyspepsie (digestion difficile et douloureuse) et les maux de tête associés à la congestion hépatique. Le chardon béni exerce également une action « antibiotique » contre les bactéries Staphylococcusaureus (responsables d’intoxications alimentaires), Streptococcus feacalis et Escherichiacoli (responsables d’infections urinaires). Doté de vertus diurétiques, le chardon béni va contribuer à éliminer l’acide urique dont un excès peut engendrer de nombreux troubles au niveau des articulations. C’est pour cette raison qu’on le prescrit pour calmer les douleurs rhumatismales et les crises de goutte. La plante arbore enfin à son palmarès des propriétés anti-inflammatoires et accessoirement vulnéraires (guérit les plaies).
Attention au surdosage
Le chardon béni est fortement déconseillé en cas de grossesse. La plante peut en effet être abortive ou déclencher les menstruations. Il est également contre-indiqué en cas d’allergie avérée aux plantes de la famille des composées. Les personnes allergiques au pissenlit, au chrysanthème, à la marguerite, au tournesol, pourraient également l’être au chardon béni.
Recette
Faire macérer : faire macérer de 1,5 à 2 g de sommités fleuries séchées dans 150 ml d’eau durant 5 à 7 heures. Filtrer et boire trois tasses par jour (150 ml), environ 30 minutes avant les repas.
Teinture : (1:5 dans l’éthanol) : prendre de 7,5 à 10 ml dans un peu d’eau tiède, trois fois par jour, environ 30 minutes avant les repas.
Vin : 30 à 60 g de capitules de chardon bénit. 1l de vin rouge. Faire cuire à feu doux et cuire jusqu’à réduction de 1/3. Prendre une tasse à café, matin et soir, pendant quelques jours en cas d’anémie, de faiblesse générale, de convalescence et de paresse d’estomac.
Attention : à haute dose (plus de 5 g de plante séchée par tasse), le chardon béni peut entraîner de l’irritation gastrique et des vomissements.
yogaesoteric
18 juillet 2018
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