Le stress et les émotions sont contagieux et modifient le cerveau au niveau cellulaire

 

Le stress soumet l’organisme à un ensemble de pressions et de contraintes, que ce soit dans un environnement professionnel ou familial. Chacun de vous connaît cet état de stress plus ou moins long et difficile à gérer.

Cependant, que se passe-t-il lorsque vous n’êtes pas en état de stress mais que vous subissez le stress de votre entourage ?

Des scientifiques ont découvert que le stress transmis par d’autres peut changer le cerveau de la même manière qu’un stress réel. Et le stress n’est pas seulement contagieux, il modifie le cerveau au niveau cellulaire.

Stress et interaction sociale

Dans une étude publiée en janvier 2018 dans la revue Nature Neuroscience, une équipe du Hotchkiss Brain Institute (HBI) de la Cumming School of Medicine de l’Université de Calgary (Canada) a découvert que le stress transmis par d’autres peut changer le cerveau de la même manière que le fait un vrai stress.

L’étude montre également que les effets du stress sur le cerveau sont inversés chez les sujets femelles à la suite d’une interaction sociale.

Les changements cérébraux associés au stress sous-tendent de nombreuses maladies mentales, y compris le trouble de stress post-traumatique (TSPT), les troubles anxieux et la dépression. Des études indiquent que le stress et les émotions peuvent être « contagieux », et que l’on ignore si cela a des conséquences durables pour le cerveau.

Le stress et les interactions sociales sont intimement liés

L’équipe de recherche a étudié les effets du stress chez des paires de souris mâles ou femelles. Ils ont enlevé une souris de chaque paire et l’ont exposée à un léger stress avant de la renvoyer à son partenaire. Ils ont ensuite examiné les réponses d’une population spécifique de cellules, spécifiquement les neurones CRH, des neurohormones qui contrôlent la réponse du cerveau au stress, révélant que les réseaux dans le cerveau stressé et du partenaire non stressé étaient modifiés de la même manière. Ce qui était remarquable, c’est que les neurones CRH des partenaires, qui n’étaient pas eux-mêmes exposés à un stress réel, présentaient des changements identiques à ceux mesurés chez les souris stressées.

Ensuite, l’équipe a utilisé des approches optogénétiques (domaine de recherche et d’application associant l’optique à la génétique) pour concevoir ces neurones afin qu’ils puissent les « allumer » ou les « éteindre » avec la lumière. Lorsque l’équipe a muté ces neurones pendant l’état de stress, ils ont empêché les changements dans le cerveau qui auraient normalement lieu après le stress.

Quand ils ont passé sous silence les neurones chez le partenaire lors de son interaction avec un individu stressé, le stress n’a pas été transféré au partenaire. Remarquablement, quand ils ont activé ces neurones en utilisant la lumière chez une souris, même en l’absence de stress, le cerveau de la souris recevant la lumière et celui du partenaire ont été changés comme ils le seraient après un stress réel.

L’équipe a découvert que l’activation de ces neurones CRH (nommé aussi « corticolibérine ») provoque la libération d’un signal chimique, une « phéromone d’alarme », de la souris qui alerte le partenaire. Le partenaire qui détecte le signal peut à son tour alerter d’autres membres du groupe. Cette propagation des signaux de stress révèle un mécanisme clé pour la transmission de l’information qui peut être critique dans la formation de réseaux sociaux dans diverses espèces.

Un autre avantage des réseaux sociaux est leur capacité à amortir les effets des événements indésirables. L’équipe de recherche a également trouvé des preuves de l’effet tampon du stress, mais c’était sélectif. Ils ont remarqué que chez les femelles, les effets résiduels du stress sur les neurones CRH étaient presque réduits de moitié avec le temps chez les partenaires non stressés. La même chose n’était pas vraie pour les hommes.

Enfin, les chercheurs suggèrent que ces résultats peuvent également être présents chez les humains. Les gens communiquent facilement leur stress aux autres, parfois sans même le savoir.

De plus, il est même prouvé que certains symptômes de stress peuvent persister dans la famille et les proches des personnes souffrant du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Le stress est un élément-clé de la création et de la construction de liens sociaux.

Pour conclure, cette recherche indique que le stress et les interactions sociales sont intimement liés. Les conséquences de ces interactions peuvent durer longtemps et influencer les comportements à un moment ultérieur.

 

yogaesoteric
9 mars 2019

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