Le téléphone cellulaire associé au cancer et aux tumeurs
Des rats mâles exposés aux radiations de téléphones cellulaires peuvent développer des tumeurs cérébrales et cardiaques. Ce sont les conclusions de l’année 2016 d’une grande étude mené par des agences américaines. Les données montrent un lien entre les radiations des téléphones cellulaires et des tumeurs cérébrales et cardiaques.
L’étude est très complète puisqu’elle a exposé de nombreux animaux aux radiations de téléphones cellulaires. Mais les chercheurs restent prudents en estimant qu’il faudra d’autres recherches. De plus, les conclusions posent de nouvelles questions. On ignore pourquoi le risque du cancer est plus élevé chez les mâles que chez les femelles. Et l’étude a aussi montré que les rats exposés aux radiations cellulaires vivent plus longtemps que ceux qui n’ont pas été exposés. Enfin, les études sur les souris ne doivent pas être extrapolées directement aux humains.
Les conclusions ont été postées sur bioRxiv par le National Toxicology Program (NTP). C’est une recherche menée par plusieurs agences. A ce moment-là l’étude était loin d’être confirmée, mais il y avait déjà des personnes au niveau politique qui appelait à plus de recherches et à proposer des avertissements sur l’utilisation du téléphone cellulaire.
C’est une grande étape. Le téléphone cellulaire est présent dans les vies quotidiennes des gens et on doit évaluer les résultats avec la plus grande rigueur selon Christopher Portier, un biostaticien qui a supervisé le développement de l’étude. Dans une déclaration, la FDA a déclaré que son propre panel d’experts va évaluer les données, mais on sait que l’agence est favorable sur les avertissements des téléphones portables.
Les résultats sur les rats ont d’abord été publiés sur Microwave News, une lettre de diffusion spécialisée le 25 mai 2016. Les responsables du NTP ont décidé de publier les données avant de compléter leur analyse et d’écrire l’étude. L’étude proprement dite a été terminée en 2017 et les chercheurs voulaient prendre toutes les précautions nécessaires, car cela a bouleversé totalement l’utilisation des téléphones portables.
Des chambres réverbérantes
Ces résultats proviennent d’une étude demandée par le programme toxicologique de la FDA. Dans l’état de l’Illinois, les scientifiques ont construit 21 chambres réverbérantes pour distribuer équitablement les radiations produites par les téléphones cellulaires à des rats en cage sur une période de 2 ans. Des groupes de 90 animaux, séparés par leur sexe, étaient exposés à 2 genres de signaux provenant de téléphone cellulaire à raison de 9 heures par jour. Certains rats ont reçu des radiations de 1,5 watt par kilogramme de leur masse corporelle, soit moins que la dose de 1,6 watt recommandée par le FCC pour les téléphones cellulaires. Les autres ont reçu des doses doubles ou quadruples. Et d’autres rats n’ont pas été exposés.
Les pathologistes ont trouvé 2 types de cancers rares dans le corps des rats. Un gliome malin qui a été détecté dans 2 % à 3 % des groupes de rats irradiés. Les coeurs de 2 à 6 % des rats mâles avaient aussi développé une forme de tumeur cardiaque dans ce qu’on appelle les cellules de Schwann. Dans les rats femelles, il y avait peu de différences dans les groupes.
Les résultats sont notables puisqu’ils font écho à plusieurs études sur les humains qui ont pointé un lien potentiel entre l’utilisation du téléphone cellulaire et le Neurinome de l’acoustique, un cancer qui affecte le même type de cellule que celle qu’on a trouvée dans la tumeur cardiaque des rats. Les données des tumeurs cardiaques sont les plus claires. Les taux de cancer étaient plus élevés chez les rats mâles qui avaient reçu les doses les plus élevées. Et les doses étaient plus élevées que le groupe de contrôle dans d’autres études. En revanche, les tumeurs cérébrales n’ont pas augmenté avec plus de radiation. Et le taux de cancer était équivalent au groupe de contrôle des autres études.
Selon Bucher, l’un des responsables de l’étude, ces résultats combinés sont persuasifs, mais loin d’être définitifs. Dans les discussions internes de l’agence, 70 à 80 % des personnes, qui ont analysé l’étude, pensent qu’il y a une association forte entre la radiation du téléphone cellulaire et les tumeurs. Donc, on n’a pas de conclusion universelle. Parmi les sceptiques, on trouve Michael Lauer, responsable de l’Office of Extramural Research du NIH. Dans ses commentaires, il a déclaré que cela pourrait être des faux positifs à cause de la faible quantité d’animaux utilisés dans l’étude. Mais d’autres chercheurs estiment que la quantité d’animaux est supérieure à celle qu’on trouve dans d’autres expériences.
Cancer et téléphone portable, un mécanisme incertain
Les utilisateurs de téléphone cellulaire sont confrontés à l’incertitude du champ scientifique. En 2011, l’OMS a déclaré que la radiation émise par les téléphones portables (PDF) était potentiellement carcinogène. Et l’OMS a tiré sa conclusion de plusieurs études épidémiologiques qui avaient aussi trouvé des liens avec des gliomes et des neurinomes acoustiques. Ce qui est intéressant et potentiellement inquiétant est que les études citées par l’OMS pointent vers les mêmes types de cancers rares que ceux qui ont été trouvés dans l’étude du NTP.
Mais les scientifiques se demandent comment la radiation non ionisante, qui est produite par les téléphones cellulaires, pourrait provoquer le cancer. Ce type de radiation n’a pas l’énergie nécessaire pour décaper les électrons des atomes et donc provoquer des dommages cellulaires. La FDA, dans sa déclaration, avait noté que les précédentes études sur les humains avaient des preuves limitées et que la majorité des études scientifiques n’avait pas trouvé de lien entre les téléphones cellulaires et un problème de santé.
Les groupes de téléphonie ont rejeté immédiatement l’étude. Ainsi, le CTIA, l’un des principaux groupes américains de téléphones cellulaires a déclaré qu’on n’a trouvé aucun lien entre le téléphone cellulaire et un problème médical. Mais les chercheurs du programme toxicologique ont peut-être trouvé le mécanisme. Dans une autre petite expérience, ils ont analysé l’ADN des tissus de 80 souris et rats, qui avaient passé 90 jours dans les chambres réverbérantes, afin de trouver des ruptures dans les chaines ADN. Et il y avait plus de dommages d’ADN dans certains rongeurs qui avaient reçu les doses les plus élevées de radiation et ce type de dommage peut être lié au cancer. Il est possible que la radiation provoque des dommages ou réduit la capacité de guérison pour des dommages ADN classiques. Ces résultats n’étaient pas publiés dans le rapport, mais dans un papier qui a été publié ultérieurement.
Est-ce qu’on peut l’extrapoler pour les humains ?
À première vue, les données fournissent beaucoup de preuves concordantes entre le téléphone cellulaire et les cancers. Mais est-ce qu’on peut extrapoler l’étude sur les humains ? C’est la principale discussion dans les agences impliquées dans l’étude. Et on tente de créer des ponts entre les rats et les humains. Dans 5 pays européens, les scientifiques traquent les utilisations du téléphone cellulaire de 300.000 personnes depuis plus de 5 ans tout en les analysant pour le cancer, mais également les maladies cardiaques et neurologiques. Un autre projet, mené par le Centre for Research in Environmental Epidemiology en Espagne, compare les utilisations du téléphone cellulaire de 903 personnes âgées de 10 à 24 ans qui ont des tumeurs cérébrales avec 1.800 personnes qui n’ont aucun cancer.
Quoi qu’il en soit, ces résultats du NTP ajoutent des données importantes à un champ d’investigation où on manque cruellement d’études sur les animaux selon Jonathan Samet, un épidémiologiste de l’université de Southern California. Il estime que cette étude va lancer plus de recherches et c’est une bonne chose. Les radiations des téléphones cellulaires sont un facteur environnemental qui est présent dans le monde entier. Et même s’il y a un risque minime, on doit le connaitre et le confirmer, car on y est exposé depuis sa naissance.
Que signifie cellule de Schwann ?
Définition simple : Les cellules de Schwann sont un type de cellule du système nerveux périphérique, faisant des parties de la glie. Leur fonction principale est de recouvrir les axones des neurones d’une couche de myéline, ce qui confère aux nerfs et aux traits un aspect blanc brillant. Une cellule de Schwann est maintenant appelée un neurolemmocyte.
Définition cellule de Schwann :
Une cellule de Schwann, préférentiellement appelée un neurolemmocyte, distingue une cellule du système nerveux périphérique qui s’enroule de nombreuses fois autour d’un seul axone dont elle forme la gaine de myéline (cas des fibres myélinisées) ; ou qui abrite plusieurs axones dans des renfoncements tubulaires d’une membrane, de sa membrane plasmique, sans s’enrouler.
Les cellules de Schwann fonctionnent comme un isolant électrique, à travers la myéline. Cet isolant, qui entoure l’axone, fait passer le signal électrique sans perte d’intensité, ce qui facilite l’apparition de la conduction saltatoire. Grâce à ses propriétés d’isolation électrique, la myéline augmente la capacité de conduction des axones eux-mêmes. En effet, si les axones d’amyéline ont une vitesse de conduction de 0,5 à 10 m/s, les axones de myéline les plus rapides peuvent atteindre 150 m/s (axones de catégorie A, sous-groupe α).
Les cellules de Schwann (ou neurolemmocytes) forment la gaine de myéline en s’enroulant autour des axones à de nombreuses reprises ; les couches les plus internes sont principalement composées de myéline, qui forme la membrane cellulaire de ces cellules, tandis que le cytoplasme et le noyau se trouvent dans les couches externes et forment le neurilemme.
Les cellules de Schwann aident également à guider la croissance des axones et la régénération des lésions (neurapraxie et axonotmésis, mais pas de neurotmésis) des axones périphériques.
Puisque la taille d’une cellule de Schwann (jusqu’à 1 mm) est très inférieure à celle d’un axone (la plus longue peut dépasser un mètre), de nombreuses cellules de Schwann, disposées le long de l’axone, sont nécessaires pour extraire complètement un seul axone.
Les petites parties démyélinisées, des nœuds, qui se trouvent entre deux cellules de Schwann sont appelées nœuds de Ranvier et jouent un rôle important : étant les seules zones d’échange ionique de l’axone, le potentiel d’action se propage (et se reproduit) uniquement en correspondance de ces nœuds, donnant lieu au phénomène de la conduction de conduction, où la vitesse de propagation du signal est supérieure à celle des fibres amyélinisées.
Le système nerveux des organismes vertébrés dépend de la gaine de myéline insulatoire comme une méthode pour diminuer la capacité dans l’axone permettant une impulsion nerveuse plus accélérée sans avoir à augmenter son diamètre. La perte ou la démyélinisation du neurone produit des maladies qui affectent le système nerveux central, telles que la sclérose en plaques. C’est l’une des cellules préférées de Mycobacterium leprae, la bactérie responsable de la lèpre.
Les cellules de Schwann portent le nom du physiologiste allemand Theodor Schwann (1810-1882).
yogaesoteric
14 décembre 2018
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