Le terrorisme comme outil de l’Etat profond – la politique intérieure (9)

Lisez la huitième partie de cet article

Dans Surveiller et punir (1975), Michel Foucault avait décrit la société disciplinaire comme principalement axée sur le contrôle social. La peur doit rester intérieure pour garantir un niveau de tension élevé sans pour autant provoquer de réaction ; les apparences d’une relative normalité doivent être préservées.

 

Pour finir, nous constatons donc que la stratégie de la tension est couplée avec une stratégie du choc (Naomi Klein, 2007) permettant les réformes sécuritaires (modification de constitution) et économiques (ultralibérales), le tout amenant à une stratégie du choc des civilisations. Si le terrorisme spectaculaire rentre dans le cadre de cette stratégie de choc des civilisations, le lecteur ne m’en voudra pas de développer rapidement les fondements de cette thèse pour en saisir la substance. Le terme a été inventé par l’éminent historien néoconservateur britannique Bernard Lewis (1957), qui a aujourd’hui la double nationalité étasunienne et israélienne. Son postulat part du principe que le conflit entre l’islam et la chrétienté est irrémédiable et voué ontologiquement à s’affronter jusqu’à la fin de l’Histoire. Ses travaux seront prolongés en 1996 par son élève Samuel Huntington qui découpe le monde par aires civilisationnelles (en l’assimilant à la culture et au système religieux).

La diversité des cultures est présentée comme une source de divergences provoquant les grands conflits géopolitiques de l’histoire du monde. Implicitement donc, seule une uniformisation des cultures de l’humanité amènerait à la paix mondiale. Cette idéologie se nomme aussi le mondialisme, qui serait la solution pour remédier à ce « problème » inhérent au choc de civilisation. Il faut remarquer que la théorie de Bernard Lewis trouve ses fondements dans un messianisme d’origine biblique (et plus précisément kabbalistique).

Risquons une perspective eschatologique : le coup d’envoi officiel du terrorisme spectaculaire étatique, un certain 11 septembre 2001, a peut être concrétisé, dans un de ces derniers stades, ce choc entre Occident et Orient, entre Edom et Ismaël, pour qu’il s’autodétruise mutuellement (Zohar, parachat Vaéra, p32A). Plus matériellement, le « chaos constructif » (détruire pour reconstruire) plaidé par le néoconservateur Michael Ledeen et repris par l’ancienne Secrétaire d’État des États-Unis, Condoleezza Rice, doit permettre de remodeler les frontières du Grand Moyen-Orient sur des critères ethniques et confessionnels au nom de la dictature de la démocratie libérale (Francis Fukuyama, 1992), ce qui renforcera de facto la suprématie d’un tiers : Israël. C’est une thèse parmi d’autres, en tout cas si l’intention était de créer le chaos au Moyen-Orient et de générer la tension en Occident pour que ces deux mondes s’entrechoquent, le projet est bien avancé.

Conclusion – Pour endiguer le terrorisme

Pendant que le leurre terroriste focalise les attentions, le monde entier voit son niveau de vie général baisser à cause du mondialisme financier ultralibéral, qui transfère la richesse mondiale à un nombre toujours plus restreint d’individus, composant l’État profond mondial. Face à ces faits inédits, il faut décaler l’analyse socio-économique et les colères légitimes qui en découlent, pour plutôt mettre en avant le choc des civilisations créé de toute pièce par des guerres fallacieuses, des politiques de masses migratoires légales et illégales contrôlées et bien évidemment un terrorisme souvent lié à des stratégies, des financements et des cellules de services de renseignements étatiques.

Le Premier ministre Manuel Valls a proposé le 9 mai 2016 son ridicule Plan d’action contre le terrorisme et la radicalisation djihadiste. Pour le peuple et les élites conscients, nous proposons des solutions de fond, qu’il ne pourra jamais aborder.

Sur le plan idéologique :


Promotion d’une identité et d’une culture française et civilisationnelle fortes.

Remise en question du libre-échange tous azimuts et éloge de la frontière : cette dernière serait la défense la plus efficace contre la mondialisation ultralibérale qui amène tous les éléments du terrorisme wahhabo-takfiriste (immigration, capitaux, idéologie).

Diaboliser le wahhabisme et ses soutiens divers, en le comprenant et en expliquant les instrumentalisations du phénomène terroriste par le pouvoir.

Refuser la société de surveillance généralisée et la centralisation de toutes les données individuelles biométrique au niveau national, européen et mondial, fait au nom de « notre sécurité ».

Refuser la guerre civile ethnico-religieuse préfabriquée en réfutant la thèse du choc des civilisations et en refusant l’idéologie mondialiste comme solution à ce problème.

Endiguer l’inculture (enseignée dès l’école du matin jusqu’au film du soir) par le goût de l’apprentissage et par la connaissance de l’histoire longue.

Contrer la religion par la religion. L’échec patent de la religion laïque et de « l’islam de France » devrait nous pousser à nous demander si la promotion d’une religion catholique traditionnelle ne serait pas la conception dominante la plus cohérente à adopter pour tout français en quête de spiritualité. En effet, elle est la seule idéologie transcendante historiquement rattachée à la France pouvant enrayer le phénomène wahhabo-takfiriste, en même temps que la crise de sens.

 

En tout cas, ce dernier point doit être obligatoirement couplé avec la promotion d’idéologies constructives et valorisantes d’autodétermination socio-économique (économie solidaire, entrepreneuriat, etc.).

Sur le plan matériel :


Sanctionner les élites politiques issues du bipartisme LR-PS, qui ont soutenu directement et indirectement le terrorisme wahhabo-takfiriste depuis les années 1980, au minimum en ne votant plus pour eux (voir en ne votant plus du tout) et au mieux en votant pour ceux soutenant un maximum d’idées précédemment énoncées.

Interdire la confrérie des Frères musulmans, mère actuelle du terrorisme contemporain.

Pousser nos dirigeants à adopter des sanctions/pressions économiques sur les pays qui continuent à soutenir le terrorisme wahhabo-takfiriste. Qu’ils commencent par arrêter eux-mêmes.

Rétablir des frontières pour contrôler les flux humains, marchands et financiers. Contrôler l’activité bancaire (séparation des activités, shadow banking, effet de levier, etc.) permettrait de contenir les montages financiers complexes, de Wall Street à la City en passant par le Koweït, qui permettent de cacher les sources de financement de diverses organisations criminelles.

Arrêter l’immigration. À quoi sert-elle si c’est pour que des immigrés allogènes rejoignent l’armée de réserve française du Capital ? Cela amène inévitablement à une augmentation de la tension de la majorité perdante, endogène et exogène, précarisée et instrumentalisée pour se frictionner au lieu de sanctionner les élites responsables de la situation. Contenons aussi le phénomène pour éviter de déstructurer et détruire les identités de tout le monde dans une macédoine mondialiste, amenant les conséquences dramatiques que nous connaissons. Rappelons que le Centre international de contre-terrorisme à La Haye indique qu’environ 30% des personnes qui quittent l’Europe pour recevoir une formation au combat en Syrie ou en Irak retournent dans leur pays d’origine.

Arrêter de s’aligner sur les politiques étrangères interventionnistes israélienne, américaine, saoudienne et qatari au Moyen-Orient ; cela évitera les rancœurs logiques qui en découlent. C’est d’ailleurs la seule solution pour traiter la cause du phénomène migratoire. Rappel : 10.000 enfants de migrants sont portés disparus en moins de deux ans selon le service de presse d’Europol. En soutenant les interventions en Irak, en Libye et en Syrie, c’est le dumping social, le crime organisé, l’esclavage, le trafic du sexe et d’êtres humains liés au phénomène migratoire, que nous soutenons.

Orienter la jeunesse et le peuple en colère vers la construction de l’alternative socio-économique à travers l’association, l’entrepreneuriat, la coopérative, etc.

Nous finirons cette étude avec Guy Debord, qui nous expliquait déjà en 1988, dans ses Commentaires sur la Société du Spectacle, que :

« Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État, elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et démocratique. »
 
 



yogaesoteric


12 décembre 2019


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