Les abeilles quittent les gens

                                                                                                                        de Mihai Vasilescu

Depuis plus de 50 millions d’années, comme le montrent les chercheurs, les abeilles travaillent sans arrêt au bénéfice des gens. Rien ne pourrait remplacer leur travail, car si elles ne réalisaient pas la pollinisation des plantes et des arbres, les gens n’auraient pas du tout de légumes, de céréales ou de fruits. Sans elles, les plantes ne se multiplieraient pas et donc elles ne survivraient pas et, par conséquent, les animaux n’auraient rien à manger. En ajoutant ici le nombre impressionnant de produits apicoles que les gens utilisent, on pourrait dire qu’elles sont indispensables à l’humanité. Cela a fait en sorte qu’Albert Einstein affirmait : „Si un jour les abeilles disparaissaient, l’homme n’aurait plus que quelques années à vivre”. Et voilà qu’à présent des familles entières d’abeilles disparaissent sans aucune trace. Sont-elles fâchées avec l’humanité ?

Des disparitions mystérieuses à des rythmes alarmants

Malformations, désorientation, troubles de comportement, les abeilles présentent de plus en plus de symptômes qui indiquent un état de santé fragile. Certaines d’elles ne réussissent plus à reconnaître leur ruche et errent jusqu’à ce qu’elles meurent de froid. D’autres sont purement et simplement rejetées de façon inexplicables par leur famille étant tuées dès qu’elles veulent entrer dans la ruche. À partir de 2006, quelque chose d’encore plus tragique arrive aux abeilles. Des familles entières disparaissent sans trace. Dans les ruches vides ne reste plus que la Reine, les larves, les œufs et les bourdons qui de toute façon ne peuvent survivre sans les abeilles qui travaillent.

Les apiculteurs disent que les abeilles ne meurent jamais dans la ruche, trouver des abeilles mortes près de la ruche est un signe important qu’il pourrait exister une maladie dans la colonie. Se sentant près de la mort, l’abeille quitte la ruche, éliminant le risque de contaminer les autres membres de la famille. Mais dans ce cas aucune abeille morte n’a été trouvée autour des ruches, même pas dans les zones limitrophes. Les abeilles disparaissent purement et simplement sans aucune trace.

La maladie de la disparition de la colonie (Colony Collapse Disorder) est d’abord apparue en Floride, USA. Le phénomène s’était vite répandu sur tout le territoire des États-Unis, ensuite au Canada, en Europe et en Asie. Seulement aux USA le nombre de ruches habitées a diminué de 2,4 millions à 900.000. À Taiwan il est estimé que 10 millions d’abeilles sont disparues en deux mois, et en Allemagne le nombre d’abeilles a diminué de 25% et, dans des cas isolés, de 80%.

Causes possibles

Les scientifiques ont commencé à étudier le phénomène, pour trouver une explication. Au début on a parlé d’un virus, ensuite il a été découvert que les abeilles ont toutes les raisons pour fuir les gens. En échange de leur travail plein de don de soi, les gens d’aujourd’hui les empoisonnent avec des insecticides et des pesticides et modifient les plantes du point de vue génétique, le pollen de celles-ci étant toxique.

„Il est impossible que les insecticides et les pesticides n’aient aucun impact sur les abeilles. De façon évidente, les insecticides se trouvent dans le pollen et le nectar. Les abeilles ne peuvent pas les éviter et elles les consomment. Pourtant, les pesticides ne sont pas la seule cause.”, montre Bernard Vaissière, scientifique français qui a étudié ce phénomène.

Les nouveaux organismes génétiquement modifiés, de plus en plus fréquents parmi les cultures sous le prétexte de l’obtention d’une super-production agricole, contribuent à la fuite des abeilles. Les scientifiques de l’Université de Jena, Allemagne, ont réalisé en 2004 une série d’études concernant le pollen provenant d’un maïs génétiquement modifié. Ils ont nourri plusieurs familles d’abeilles pendant six semaines avec un tel pollen et ont constaté que les substances (toxiques) introduites dans le maïs pour le rendre plus résistant aux agents nuisibles étaient aussi présentes dans le corps des abeilles dans une quantité 10 fois plus grande qu’au départ dans le maïs. Les recherches ont été ensuite bloquées…

Les radiations émises par les relais de téléphonie mobile, de plus en plus nombreuses, complètent le mal commencé par les agents chimiques et les agents génétiques. Celles-ci interférent avec le système de navigation des abeilles, les empêchent de s’orienter. Selon une étude réalisée à l’Université Landau d’Allemagne, les abeilles ne reviennent plus dans les ruches placées à côté des relais de téléphonie mobile. Le Dr. Jochen Kuhn, le coordinateur de l’étude, a averti que l’humanité ne pourrait pas survivre à la disparition des abeilles.

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