Les expériences au seuil de la mort (15)


Par Alain Moreau

Lisez la quatorzième partie de cet article

c) Le phénomène sonore :

La phase 4 est celle de la perception d’un phénomène sonore :

Avant l’entrée dans la « zone obscure », certains sujets de Raymond Moody déclarèrent avoir perçu un bruit tel qu’un « vrombissement » pénible, un « fort timbre de sonnerie », un « bourdonnement aigu », un « grondement », un « tintement de cloches » ou une « musique très belle ». Dans l’échantillon de Kenneth Ring, cependant, ces impressions auditives étaient rares et parfois incertaines.

Afin d’expliquer les quelques cas d’impressions sonores, Brigitte Dutheil mentionne le fait « qu’un sujet placé dans une chambre sourde croit quelquefois entendre du bruit qui lui semble intense ; comme la sensation ne fait pas partie de l’espace-temps habituel, mais de l’espace-temps de la conscience, on pourrait dire qu’analogiquement, sur la conscience séparée du corps, un phénomène semblable peut exister ». L’autre interprétation possible est à mettre en rapport avec la cinquième phase, celle de l’entrée dans la zone obscure, laquelle correspond vraisemblablement, écrit Brigitte Dutheil, au passage du mur de la lumière :

« Pourquoi ne se produirait-il pas à ce moment un phénomène sonore analogue au bang observé dans les avions qui franchissent le mur du son ? »

d) Le tunnel :

La phase 5, celle du tunnel, est celle de l’entrée dans une zone obscure, qui a aussi été comparée à une vallée étroite, à un tonneau, à une caverne…

Ainsi, une femme se trouva plongée dans un tunnel formé de cercles concentriques qui, peu après sa NDE, lui fit penser à une série américaine (des années 1960) qui fut diffusée en France – dans le texte il est écrit : « une émission » –, dans laquelle des explorateurs temporels remontaient le temps à travers un tunnel en spirale. (Si ma mémoire est fidèle, cette série s’intitulait en français : « Au cœur du temps ».)

Le passage du tunnel correspondrait « à la traversée du mur de la lumière, à la sortie définitive de la conscience hors du corps ». (Signalons que Raymond Moody a situé la phase de décorporation avant celle du tunnel.)

Beaucoup de témoins, note Brigitte Dutheil, « sont stupéfaits, partagés entre la tristesse d’avoir quitté leur corps, l’ignorance de l’état dans lequel ils sont, ou parfois ne ressentent que sérénité, détachement ». Très fréquemment, « ils trouvent leur dépouille corporelle laide et froide ».

Régis Dutheil a avancé l’hypothèse que notre Univers ne serait qu’un « trou noir » d’un rayon de quelques dizaines de milliards d’années-lumière, et qu’à l’extérieur de ce trou noir l’espace-temps serait « super-lumineux », cet extérieur étant identifié au monde de la conscience se confondant avec la matière « super-lumineuse ». C’est ici qu’existe une différence fondamentale entre la théorie de Dutheil et la réalité : comme toutes les sources médiumniques valables le signalent, ce « monde de la conscience » (ou « Plan astral ») interpénètre notre Univers matériel et notamment, évidemment, notre planète.

Des témoignages font état d’un nouveau corps très léger, transparent, sans forme précise, constitué d’une sorte d’énergie. Les facultés sensorielles et intellectuelles se trouvent « hyper-développées » : hyperacuité, transmission de pensée, possibilité de déplacement à une vitesse prodigieuse. Les témoins n’ont plus la même notion du temps.

Au cours de cette phase, selon Brigitte Dutheil, « la conscience du sujet, après avoir traversé le mur de la lumière, est imprégnée de particules lumineuses, de photons ». Or, « nous avons dit que l’univers des photons se caractérise par un temps vécu nul, ni spatial ni temporel ». Ce qui correspond à ce qu’un témoin a dit : « Cela devait se passer en dehors du temps et de l’espace. »

La sensation d’être « une forme d’énergie est liée à la nature des photons ».

e) La sixième phase :

Au cours de la sixième phase, les parties « lumineuse et superlumineuse de la conscience (c’est-à-dire le corps électrique et la conscience) se détachent du corps physique, d’où l’impression pour les témoins d’avoir leur conscience habituelle, mais à l’état pur et avec des sensations et des facultés intellectuelles d’une acuité exceptionnelle (l’univers superlumineux étant celui de l’information totale et pure) ».

Brigitte Dutheil mentionne l’excitation électrique de la scissure de Sylvius dans le lobe temporal droit, laquelle provoque, dit-elle, « des phénomènes de décorporation et de vision de lumière » :

« Cela montre que les phénomènes de décorporation et de tunnel sont liés au corps électrique dont nous avons déjà dit qu’il est constitué d’un champ électromagnétique, c’est-à-dire de photons ».

f) Les phases 7 et 8 :

La phase 7 concerne la rencontre avec d’autres êtres venant accueillir le défunt.

Très souvent, note Brigitte Dutheil, la phase 8 se substitue à la phase 7, le sujet percevant alors « une intense lumière, parfois liée à une présence rassurante et chaleureuse ».

La perception de la lumière constitue l’un des stades les plus avancés des NDE. Dans l’échantillon de Kenneth Ring, 16 % des rescapés ont aperçu la lumière et 10 % seulement y ont pénétré.

Une jeune femme parla de « lumière de pur cristal », une lumière blanche irradiante ne faisant pas mal aux yeux et faite « de totale compréhension et de parfait amour ». Un témoin éprouva une sensation de chaleur au contact de cette lumière, et ceux qui y pénètrent découvrent des paysages de lumière merveilleux. Ainsi, une femme interrogée par Kenneth Ring évoqua un vaste champ à l’herbe « haute, dorée, très douce et brillante ». Un homme vit un paysage de lacs d’un bleu clair intense entouré de fleurs magnifiques, d’une couleur inconnue.

Dans un champ de matière « super-lumineuse », observe Brigitte Dutheil, « les photons (particules de lumière) ne sont pas absorbés comme dans l’univers sous-lumineux, et remplissent de manière uniforme l’espace-temps de la conscience, ce qui explique le brillant particulièrement intense de la lumière ». Les paysages magnifiques sont interprétés par Brigitte Dutheil comme étant des hologrammes construits par la conscience des témoins, ces hologrammes étant « la réplique en quelque sorte idéalisée des objets sous-lumineux » :

« Ils peuvent être créés instantanément en un temps nul, mais également annihilés instantanément. Nous retrouvons là l’un des éléments essentiels du “ Livre des morts ” tibétain, d’après lequel la pensée du défunt crée son environnement après la mort. Notons que Pribram admet que la conscience, à l’instar du cerveau, est capable de projeter des hologrammes à partir des schèmes d’interférences ». (B. Dutheil)

g) La vision panoramique :

La phase 9 concerne la vision panoramique de la vie par laquelle le défunt juge ses propres actes.

Le témoin revit les moments importants de sa vie à grande vitesse.

Certains sujets signalent la présence d’un être de lumière les guidant dans cette revue de vie et mettant en valeur à leurs yeux l’importance de l’amour et de la connaissance.

Certains sujets perçoivent ce que sera leur avenir dans ses grandes lignes. Ainsi, une jeune femme vit qu’elle aurait deux garçons, ce qui se vérifia.

L’être de lumière perçu par le sujet est interprété par Brigitte Dutheil comme étant la conscience « super-lumineuse » ou moi supérieur du sujet (ce qui est contestable), cette conscience portant en elle, « instantanément disponibles, toutes les informations sur la vie passée, présente et future du sujet ». La projection des évènements de la vie est aussi constituée d’hologrammes… Un témoin a évalué la durée du panorama de vie de 30 secondes à 5 minutes. Cette rapidité peut s’expliquer par les vitesses « superluminiques » qui impliquent un déroulement instantané des évènements, le temps ne s’écoulant alors plus.

h) Les phases 10 et 11 :

La phase 10, très souvent absente, est celle d’une limite à laquelle les sujets se heurtent, et la phase 11 est relative au retour dans le corps.

Certains témoins perçoivent une clôture, une rivière ou une porte infranchissable.

Le retour est souvent instantané et violent, et il est parfois effectué contre le gré du sujet qui se trouvait bien dans son nouvel état. Ce retour peut aussi avoir lieu après une négociation ou une décision personnelle, certaines personnes étant rappelées par le sentiment du devoir (enfants à élever, travail à accomplir, etc.). La fusion entre la conscience « sous-lumineuse » et la conscience totale ne peut vraisemblablement s’opérer, selon Brigitte Dutheil, « qu’à la suite d’un échange d’informations », et si la quantité de celles-ci, accumulées par la conscience partielle, n’est pas suffisante « pour la faire adhérer au monde superlumineux », elle est ramenée dans le corps. Si la quantité d’informations est suffisante, la conscience reste dans le monde « super-lumineux » et le sujet meurt. Dans les deux cas, il doit exister, selon Brigitte Dutheil, « des lois physiques que nous ne connaissons pas encore, reposant sur des échanges entropie/néguentropie, autrement dit ordre/désordre, entre les deux variétés d’espace ».

On trouve une interview de Régis Dutheil dans un livre de Patrice Van Eersel : « Réapprivoiser la mort ».

2. Les univers qui s’interpénètrent et l’être de lumière :

Si les divers éléments du modèle de conscience « super-lumineux » appliqué aux NDE s’intègrent bien aux données de la littérature ésotérique et médiumnique, il existe cependant quelques points de divergence.

Comme nous l’avons vu, l’univers « super-lumineux » ne se trouve pas à des milliards d’années-lumière, mais il interpénètre notre univers matériel et entre autres, bien sûr, notre planète.

En outre, l’être de lumière perçu par les sujets NDE ne correspond pas au Moi supérieur de ceux-ci, contrairement à ce qu’ont également supposé Kenneth Ring et Jean-Louis Siémons.

L’ésotériste Benjamin Creme déclare que, dans « la très grande majorité des cas, quand la personne n’est pas encore un disciple, elle voit son propre ange gardien sous la forme-pensée astrale dans laquelle elle avait l’habitude de se représenter cette entité ».

« Si la personne est un disciple, et se trouve donc dans l’ashram d’un Maître, alors l’“ être de lumière ” est une émanation sur le plan astral de son propre Maître ». (B. Creme)

Les neuf marches Anne Givaudan et Daniel Meurois ont eu la possibilité de suivre, en état de décorporation, le processus d’incarnation d’une âme, celle de Rebecca. A un moment donné, ils perçurent la présence de « deux grands êtres de Lumière ». Rebecca apporta la précision suivante :

« A l’heure de sa naissance, chaque âme est épaulée par deux êtres de grande paix. L’un a la force du Soleil, l’autre la fluidité de la Lune… Ils viennent de je ne sais où, nul n’a pu me le dire. Moi, je les appelle des anges (…). Mes amis ont seulement évoqué l’existence d’un monde où la lumière est limpide comme le diamant, un monde qui est leur demeure et leur source.

La tâche de ces êtres, voyez-vous, est de cheviller la conscience au corps physique à l’heure précise de la naissance. Ce sont les Sages de la Corde d’Argent. »

Ces êtres évoquent évidemment ceux qui reçoivent le nouveau venu après la transition (ou mort biologique).

Lisez la seizième partie de cet article

yogaesoteric
22 novembre 2019

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