Les expériences au seuil de la mort (20)

Par Alain Moreau


Lisez la 19ème partie de cet article

3. Le passage vers une autre dimension :

Il existe des invariants dans les récits de NDE. C’est le cas de la sortie hors du corps, le « décorporé » n’étant alors plus en mesure de communiquer avec le monde des vivants, que ce soit par le toucher ou la voix. Néanmoins, il « voit » son environnement (immédiat ou éloigné), « entend » les conversations (par exemple entre une infirmière et le médecin qui tente de le réanimer), « perçoit » le futur, etc.

 

Si la réanimation médicale a été rapide, l’individu réintègre son corps, sinon c’est le passage à travers ce qui a été comparé à un « tunnel » :

« L’expérienceur se sent aspiré ou attiré avec une force invincible et à une vitesse incroyable dans une ‘spirale obscure’, un ‘cylindre’, un ‘puits de pénombre’, un ‘couloir bordé de pavés sombres et humides’, un ‘endroit tout noir, comme une immense nuit très noire’, ou encore un ‘tourbillon bleu-noir piqueté de scintillements dorés’ (…). Bien que le vocabulaire employé soit variable, il s’agit bien de la même expérience vécue, à savoir, pour simplifier : un passage extrêmement rapide dans un trou obscur. » (J.-J. Charbonier)

De manière générale, une lumière rassurante, vive mais jamais éblouissante, marque la fin de ce « tunnel ». Les « expérienceurs » connaissent alors « l’Amour inconditionnel ». L’un d’eux raconte :

« Je sais maintenant que de l’autre côté tout est Amour. La lumière m’a enveloppée. Elle était très forte, mais n’éblouissait pas. Elle était très chaude, mais ne brûlait pas. Elle m’aimait, me parlait par la pensée, et moi je faisais comme elle. »

D’autres êtres s’avancent à la rencontre du nouveau venu, paraissant vouloir lui venir en aide. Il aperçoit les esprits de parents et d’amis décédés avant lui. Cet instant marque la limite à ne pas franchir, un point de non-retour qui peut être matérialisé par une lourde grille ou un épais brouillard. Les entités indiquent alors à l’« expérienceur » que « ce n’est pas son heure », ou qu’il a encore des choses à vivre et à apprendre.

Le retour est souvent brusque, avec le sentiment d’être « aspiré », la réintégration du corps physique étant vécue comme désagréable et traumatisante.

Il existe des cas d’EMI « négatives ». Dans ces cas-là, les personnes décorporées ont, note Jean-Jacques Charbonier, traversé des lacs de feu entourés de monstres et de démons.

Deux cas :

En janvier 1981, une jeune fille de 17 ans a vécu une EMI pendant son année de préparation au Bac. Elle était tombée inconsciente sur le sol du palier du second étage dans la maison de ses parents. Elle vit le « tunnel » avant la décorporation. Elle s’est retrouvée dans une douce pénombre, un genre de tunnel avec, au fond de celui-ci, une lumière… Elle se retrouva dans sa maison, comme « collée au plafond », depuis lequel elle observait son corps inerte. Elle a alors « vogué » entre un mètre et le plafond, est descendue d’un étage et a vu sa sœur écrire à sa table, puis son père, étendu sur son lit, qui lisait la page 71 d’un livre de science-fiction.

« Je l’ai vu se redresser d’un coup et l’ai suivi du dessus alors qu’il grimpait au second. Il a vu mon corps au sol et est parti chercher sa trousse de médecin. Il m’a frappée brutalement, j’observais tout au-dessus et ai été très surprise de ressentir son inquiétude et de me rendre compte que j’avais peur qu’il se mette en colère contre moi… Il m’a injecté quelque chose (sans doute de l’adrénaline) en me parlant, je n’entendais pas sa voix distinctement. Mais d’un seul coup je me suis retrouvée à l’intérieur de mon corps, avec une douleur forte à crier. J’ai crié, je pense. L’accident cardiaque n’a pas dû durer plus de quelques minutes, quatre ou cinq selon mon père. »

Après avoir subi de nombreux tests cardiaques, la jeune fille précisa à sa sœur, sans se tromper, ce que cette dernière avait écrit au moment de l’« accident », et elle retraça, avec exactitude, les faits et gestes, à ce moment précis, de son père.

Le 1er juillet 1999, Pierre R. fut admis en urgence en réanimation pour une pneumopathie avec syndrome de détresse respiratoire aiguë. Il sombra dans le coma. Quarante-huit heures après, on demanda à son épouse de prévenir la famille que son cas était désespéré et qu’il ne survivrait pas. Lui, par contre, vagabondait sans contrainte, sans appréhension, sans souffrance, et il lui suffisait de penser à une personne pour être en prise directe sur sa conversation ou sur les pensées de celle-ci. Il avait un corps, « mais version light, soft ». Pierre R. décrit son examen médical. Il vit une femme amenant le matériel d’échographie, et il s’adressa à elle en vain pour lui dire qu’elle devrait arrêter de le regarder de cette manière et surtout de penser qu’il n’était qu’un « légume ».

« Pourquoi celle-ci porte-t-elle un logo CHU de Roanne sur sa blouse, alors que nous sommes à Thiers ? ‘Fais voir sa vésicule, c’est de la boue… Fais voir le foie, non mais t’as vu ce foie ? Enorme ! Ce n’est qu’un œdème ce type ! Le cœur ? T’as vu la taille du ventricule ? Enorme, pfuuuu. Ouais, eh bien c’est peut-être pour ça qu’il est encore vivant…’ »

Sorti d’affaire de justesse, l’« expérienceur » a précisé que presque dix ans plus tard, il n’y avait pas un jour où il ne pensait pas à cette aventure…

L’approche « rationnelle » :


 


Les interprétations matérialistes (et réductionnistes) ne manquent pas.

L’hypoxie, c’est-à-dire l’oxygénation insuffisante des tissus de l’organisme, a été mise en cause, celle-ci provoquant une souffrance du cerveau. Mais les études cliniques sur des sujets volontaires ont montré que plus le taux d’oxygène respiré baisse, plus le délabrement de la conscience augmente, précédant des convulsions, puis l’arrêt de la respiration. Une étude chez des alpinistes a montré une irritabilité, des difficultés de concentration, une lenteur du raisonnement, accompagnées de troubles de la mémoire. Tout cela est en opposition avec la clarté et la lucidité de la conscience qui accompagnent une EMI. De nombreux cas d’EMI ont aussi eu lieu en l’absence d’hypoxie ou de souffrance cérébrale.

En 2002, dans un article publié dans la revue « Nature », le neurologue suisse Olaf Blanke et trois de ses confrères ont présenté une théorie jugée « convaincante » par une grande partie du corps médical. La stimulation électrique, chez une épileptique, d’une région cervicale, le gyrus angulaire, a provoqué chez la patiente la sensation de « sortir de con corps ». Même si les mots « voir d’en haut », « voir ses jambes », ou « se situer à environ deux mètres de haut », reviennent souvent chez les « opérés » d’Olaf Blanke, ceux-ci sont conscients et non en situation de mort clinique.

Le neurologue Michael Persinger a inventé un casque doté d’électrodes pour stimuler les lobes temporaux du cerveau. Mais le système n’a jamais recréé les spécificités les plus extraordinaires des « vraies » EMI…

Rêves, paralysie du sommeil, épilepsie, schizophrénie et mythomanie n’expliquent pas davantage le phénomène. Et puis, la personne se trouvant dans le coma peut avoir la perception exacte d’une scène (parfois distante).

4. Jean-Jacques Charbonier :

Le médecin anesthésiste/réanimateur Jean-Jacques Charbonier fait un excellent travail de sensibilisation aux réalités de l’après-vie, notamment à propos des EMI ou NDE. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont les suivants que je recommande particulièrement :

• « Les preuves scientifiques d’une vie après la vie » (éditions Exergue, 2008).
• « La médecine face à l’Au-delà » (éditions Guy Trédaniel, 2010).

Sa notoriété de médecin-anesthésiste lui a permis de sensibiliser un grand nombre de personnes à la réalité de « l’Au-delà », ceci ayant été rendu possible grâce à ses livres, certes, certains étant en outre traduits en plusieurs langues, mais aussi grâce à de nombreuses conférences, notamment en France et au Québec. Il y a aussi, outre son site (www.charbonier.fr), sa page Facebook qui était suivie, en janvier 2017, par plus de 48.000 personnes… Il collabore à plusieurs revues, dont « Parasciences » (disponible seulement par abonnement). Sur la page de couverture du numéro de cette revue paru en juin 2015, numéro dans lequel on trouve un hommage de Jean-Jacques Charbonier à Jean-Claude Carton (prématurément décédé en 2015), on trouve aussi mentionné mon article (publié initialement quelques années auparavant dans la même revue) sur le médium brésilien (observé par l’actrice Shirley McLaine) Mauricio Panisset.

Parmi les autres livres de Jean-Jacques Charbonier, il y a :

* « Les 7 bonnes raisons de croire à l’Au-delà » (éditions Guy Trédaniel, 2012).
* « Les 3 clés pour vaincre les pires épreuves de la vie » (édition Guy Trédaniel, 2013).
* « La mort expliquée aux enfants mais aussi aux adultes » (éditions Guy Trédaniel, 2015).
* « La conscience intuitive extra-neuronale » (éditions Guy Trédaniel, 2017).

Jean-Jacques Charbonier a écrit un livre en collaboration avec Annie Babu : « 4 regards sur la mort et ses tabous » (éditions Guy Trédaniel, 2015). Il est sous-titré : « Soins palliatifs, euthanasie, suicide assisté et expériences de mort imminente ».

Voici ce qu’on lisait à un moment donné sur le site (www.charbonier.fr) de l’auteur/conférencier :

 

« J’ai été victime d’une campagne de calomnie prétendant que mon site Internet était un site commercial exclusivement destiné à m’enrichir !

Ceux qui me connaissent savent bien que le profit n’est en aucun cas mon moteur d’action. Par exemple, je rappelle ici que toutes mes conférences sont faites bénévolement, dans le seul but d’aider les gens à surmonter leurs angoisses face à la mort, et que je donne beaucoup de mon temps et de mon énergie pour accomplir cette ‘mission’.

Certains rationalistes matérialistes m’attaquent sur tous les fronts : après avoir essayé en vain à multiples reprises de dénaturer mes propos pour me discréditer, de tenter par tous les moyens de m’empêcher de parler ou de diffuser mes écrits, de m’envoyer des lettres de menace de mort à mon domicile… ils veulent aujourd’hui me faire passer pour un escroc, vendeur de boniments.

‘Toute grande vérité passe par trois phases : elle est d’abord ridiculisée, puis violemment combattue, avant d’être acceptée comme une évidence.’ Schopenhauer.

Sans aucun doute, nous n’en sommes encore, hélas, qu’à la deuxième phase… »

Ultérieurement, il a été amené à demander une contribution financière pour ses conférences, ce qui est normal.

Dans le numéro 79 (automne 2010) de « Parasciences », Jean-Jacques Charbonier évoque quelques anecdotes :

Il n’est pas rare de constater que les marqueurs du temps (montres, horloges, pendules ou réveils) s’arrêtent de fonctionner au moment d’un décès.

« Mon père est parti pour un monde meilleur le 4 juillet 2006 en faisant sa sieste. Il ne s’est pas réveillé. Bien que très intéressé par mes recherches sur les expériences de mort provisoire, il était beaucoup plus sceptique que moi sur l’existence d’une vie dans l’Au-delà et, de façon plus précise, sur l’opportunité de donner des signes à ses proches lorsque l’on est passé de l’autre côté du voile.

Aussi, nous avions passé un accord. Se sachant très malade du cœur et sentant l’échéance arriver à grand pas, il m’avait dit que s’il y avait bien une vie après la mort il me le ferait savoir par l’intermédiaire de l’horloge comtoise qui trônait dans un coin de sa salle à manger. Or, le 4 juillet, à l’heure précise de son décès, la fameuse horloge s’est mise à carillonner de façon tout à fait inhabituelle et ses aiguilles se sont définitivement arrêtées. » (J.-J. Charbonier)

Jean-Pierre Postel, chef de service en réanimation à l’hôpital de Sarlat en Dordogne, est à l’origine d’une étude portant sur des cibles cachées à percevoir par des comateux profonds, ceci afin de tenter de prouver la réalité, lors des EMI, des sorties hors du corps. Dans un courrier adressé à Jean-Jacques Charbonier, il a raconté une expérience vécue, avec son fils, dans le box de réanimation où son propre père était sur le point de mourir.

« Nous étions avec mon fils près de mon père, lorsque les aiguilles de la pendule accrochée au mur se sont mises à tourner à toute vitesse, et ensuite elles se sont replacées toutes seules en position normale pour indiquer une heure correcte. Je ne sais pas du tout comment ce phénomène a pu se produire, ni pourquoi il s’est produit, mais en tout cas je n’ai pas rêvé puisque nous étions deux à avoir vu la même chose… » (J.-P. Postel)

Dans les témoignages des personnes ayant vécu une EMI, on trouve différentes « visualisations » d’objets symbolisant l’écoulement du temps : bouliers, sabliers, cadrans de montre, de pendule ou d’horloge. Voici le récit de Marc :

« J’étais dans une lumière d’amour, et cette lumière était vivante, elle me parlait. On me montrait toute ma vie, tout ce que j’avais fait de bien ou de mal. Ma vie défilait devant moi dans ses moindres détails, en accéléré, et on me montrait en surimpression les aiguilles d’une montre qui tournaient à l’envers à une vitesse vertigineuse. Personne ne me jugeait. C’était moi qui jugeais tous mes actes. »

Lisez la 21ème partie de cet article
 
 



yogaesoteric


12 décembre 2019



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