Les femmes qui ont éveillé l’état de génialité portent le message d’une nouvelle époque, pleine de sagesse (I)
par Alexandra David
Lorsqu’on regard à travers l’histoire, il semble que le domaine des génies appartient surtout aux hommes. Les grandes inventions et découvertes, les fascinantes œuvres d’art, les grandioses réalisations politiques et religieuses sont toutes marquées par la contribution des noms masculins. Le génie est-il une qualité spécifique au sexe solaire ? Les femmes géniales sont moins nombreuses et lorsque nous en entendons parler, nous nous demandons si elles appartiennent vraiment à cette catégorie. Pourquoi ?
Être un génie veut dire de ne pouvoir vivre qu’en donnant naissance à une œuvre qu’on sent grandir en soi chaque instant. Sans trouver du repos, du répit, le génie montre une créativité sans bornes. Les heures innombrables qu’il passe en travaillant et la patience qui fait partie de son être, montrent que le génie vit unit à sa création : il ne peut pas vivre sans elle. Il trouve en un instant les plus simples et ingénieuses solutions aux problèmes qui préoccupent l’humanité et a tous les talents nécessaires à l’achèvement de son œuvre.
Les initiés disent qu’un être génial a éveillé son corps supramental – VIJNANAMAYA KOSHA – la sphère des idées pures, qui existe en étant latent en chacun de nous.
Un génie met son empreinte sur l’époque où il vit. Par sa contribution, rien de ce qui le suit ne reste comme avant.
Tout individu peut atteindre ces performances, en y mettant les efforts qui s’imposent. Evidemment, être femme ne représente pas un impedimenta. Cependant, pourquoi y a-t-il si peu de femmes génie ?
Une observation à la portée de tous est celle que ce sont les femmes qui donnent de la vie. Cette hypostase pas du tout négligeable de la vie d’une femme la rend moins intéressée à créer un autre œuvre à part son enfant. Elle lui a donné vie, lui a consacré toute son énergie, lui a insufflé tout ce qu’elle avait de mieux. De ce point de vue, toute vraie mère a la vocation de génie.
Bien sûr, les qualités dont l’enfant, que la mère va élever, est doué sont très importantes. Et s’il va prouver à son tour être un homme véritable, l’accomplissement que la mère connaîtra n’a pas d’égale. Et le bien que son enfant va apporter dans le monde sera à sa mesure, bien que sa contribution reste anonyme.
Mais il existe aussi des femmes qui créer des œuvres d’art. Avec la discrétion et la délicatesse spécifique, leur ouvrage marque le monde entier.
Marie Madeleine, l’amoureuse secrète de Jésus ?
« Lorsque j’ai vu Jésus et que nos yeux se sont rencontrés, nous avons compris que nous étions prédestinés. » – dit le manuscrit de Marie Madeleine, un texte transmis par channeling à une femme-médium, qu’on peut lire sur internet. On dirait de la science-fiction, mais il contient certaines idées véhiculées aussi par d’autres qui ont fait des recherches sur ce personnage énigmatique. Dans les évangiles canoniques, Marie Madeleine est mentionnée comme la première femme guérie par Jésus Christ, qu’elle a suivi ensuite. C’est encore elle celle à qui Jésus s’est montré pour la première fois après la Résurrection. La légende est spectaculaire parce qu’on pense d’elle qu’était une prostituée – expression du péché même – et qu’elle a atteint ultérieurement une étape supérieure de sainteté.
Certains experts l’ont nommée apostola apostolorum – l’apôtre des apôtres, parce qu’elle a été à côté de Jésus pendant ses sermons, qu’elle a été témoin à Sa mort et à Sa résurrection et a transmis aux autres son enseignement. Dans cette perspective, on peut dire que Marie Madeleine a apporté une contribution essentielle au fondement du christianisme.
Il existe aussi un évangile apocryphe qui lui est attribuée. Le manuscrit a été trouvé en 1896, près de Nag Hammadi, en Egypte. Ultérieurement, deux copies en grecque de ce document ont été découvertes au nord du même pays. Les chercheurs ont établi que l’Evangile d’après Marie Madeleine a été rédigé vers 160 après J.C.
L’énigmatique femme est revenue à l’attention du public à l’occasion du lancement du livre Le Code de Da Vinci, de Dan Brown. Il a l’audace d’affirmer que le personnage se trouvant à droite de Jésus dans le tableau de La Dernière Cène peint par Leonard de Vinci, dont on pensait jusqu’à maintenant que c’était l’apôtre Jean, n’est autre que Marie Madeleine. On dit aussi qu’elle était mariée avec Jésus et qu’ils ont eu un enfant ensemble, duquel la dynastie Mérovingienne revendique son origine.
A l’occasion de cette Dernière Cène, il paraît que Jésus avait nommé Marie Madeleine le garant du Nouveau Serment de Dieu avec l’humanité. Cette décision n’a pas été agrée par certains apôtres, surtout Pierre, qui aurait ensuite fabriqué l’histoire où est dit qu’elle était une prostituée.
Il est très difficile d’avoir une certitude en ce qui concerne les documents qui nous sont parvenus. Bon nombre d’entre eux sont incomplets et ceux qui sont complets sont en fait des copies. Certains copistes ajoutaient des commentaires personnels que les copistes suivants incluaient dans le texte. Ensuite, il faut compter les synodes de l’église. Les raisons pour lesquelles certains passages ont été éloignés des textes ont souvent portées l’empreinte des intérêts politiques et économiques.
Si on considère le manuscrit transmis récemment par channeling, Marie Madeleine était initiée dans les secrets de l’Egypte, l’Alchimie d’Horus et le Culte de la Magie Sexuelle d’Isis (tout ceci a à la base le principe de la continence sexuelle). Elle portait un bracelet en or, comme toutes les autres femmes appartenant à l’ordre de la Magie Sexuelle. Aux yeux des juifs contemporains, cela signifiait : « prostituée » – et c’est ainsi qu’elle a été présentée dans les Evangiles.
A cette époque, les gens ne comprenaient pas non plus que la sexualité peut être sacrée malgré le fait qu’il y avait des temples consacrés à cette fin. Le manuscrit soutient que les techniques secrètes sexuelles que Marie Madeleine aurait pratiquées avec Jésus l’auraient aidé à accomplir son Œuvre. L’église a voulu priver les femmes de ces enseignements, leur prenant le pouvoir. Le génie de Marie Madeleine est controversé, mais il porte la reconnaissance de Jésus – la seule qui compte d’ailleurs.
Un autre évangile apocryphe, celle de Philippe, dit que Marie Madeleine était le disciple préféré de Jésus. S’Il l’a choisi pour être la première personne à qui il s’est montré après la Résurrection, si elle a compris la grandeur du moment, et si elle nous l’a transmis, on peut se demander si elle n’était pas un être génial, vous ne pensez pas ?
« La Mère » – la disciple d’Aurobindo, mère de tous
De son vrai nom Mirra Alfassa, plus tard surnommée Mère, elle est née à Paris en 1878. Son père était turc, sa mère égyptienne – tous deux juifs. A l’âge de 5 ans, elle a réalisé qu’elle n’appartenait pas à ce monde et elle commence la pratique spirituelle comme elle le considère.
Elle entrait dans des états d’extase pendant qu’elle était à table, au désespoir de sa famille qui ne la comprenait pas. A l’âge de 12 ans, elle voyage déjà hors du corps. A l’âge de 16 ans, elle s’inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts, où elle reçoit le nom de « Sphinx », et c’est ainsi qu’elle a signé ultérieurement ses expositions. A l’âge de 19 ou 20 ans, elle atteint l’union continue et consciente avec DIEU, sans l’aide d’un guide spirituel ou livre.
Peu de temps après, elle découvre RAJA YOGA de Vivekananda, qui l’aide à réaliser des progrès encore plus grands. Ces réalisations spirituelles ne l’empêchent pas de mener une vie sociale normale. A l’âge de 19 ans, elle se marie et a un fils, André.
Elle fait partie du cercle des artistes de l’époque, étant amie avec Rodin et Manet. C’est à cette période qu’elle découvre la Bhagavad-Gîta et tombe irrémédiablement amoureuse de KRISHNA. L’image d’une figure masculine asiatique commence à lui apparaître dans ses rêves. Elle pense que c’est le dieu, mais quelques années plus tard il s’avère que c’était son Guide spirituel, Sri Aurobindo.
En 1908, Alfassa divorce et concentre toute son énergie dans le sens des recherches spirituelles. Avec son frère Matteo, elle fonde un groupe spirituel nommé La nouvelle Idée, qui réunit tous les mardi soir des personnes intéressées par les phénomènes psychiques et le mysticisme. En parallèle, elle fonde un groupe nommé La Pensée féminine unie, auquel participe aussi Alexandre David-Neel, avec qui elle entretient une amitié intime.
En 1912, elle organise encore un groupe d’environ 20 personnes, nommé Cosmique, dont le but est d’acquérir la connaissance de soi et l’autocontrôle. En 1910 elle vit une expérience d’éveil de la conscience où elle réalise que la Volonté Divine se trouve au centre de son être et à partir de ce moment-là, elle n’est plus intéressée par aucun désir personnel, mais seulement de suivre cette Volonté.
C’est à cette époque qu’elle rencontre son deuxième époux, Paul Richard. Il a voyagé en Inde et connaît Sri Aurobindo, avec lequel il correspond. En 1914, Alfassa et Paul font leur premier voyage ensemble en Inde, où ils rencontrent le maître. Alfassa le reconnaît comme étant celui qui apparaissait dans ses visions et duquel elle pensait que c’était KRISHNA. A ce moment, son mental s’est complètement arrêté et, pendant plusieurs jours, elle est restée dans un état de conscience cosmique.
Pendant la Première Guerre Mondiale, elle se réfugie au Japon, où elle rencontre le poète Rabindranath Tagore. Une amie japonaise écrit d’elle : « Elle est venue ici apprendre notre langue et s’intégrer parmi nous. Nous avons eu tant de choses à apprendre de sa façon d’être, charmant et imprévisible. » Enfin, elle retourne à Pondichéry, où se trouve Aurobindo et s’y établit en 1920. Lorsque le maître se retire en novembre 1926, elle fonde un ashram avec quelques disciples proches et devient le leader de cette communauté, position qu’elle gardera jusqu’à sa mort. Sri Aurobindo la considérait comme un avatar de la Suprême SHAKTI et l’honorait en tant que telle.
On dit que Mirra était encouragée par Sri Aurobindo à porter des saris, raison pour laquelle elle en a amassé environ cinq cents. Lorsque quelqu’un lui a offert 100.000 roupies pour un d’eux, elle les a tous vendus, ainsi que les parures, récoltant ainsi de l’argent pour l’ashram qui avait des difficultés financières après la mort du Guide spirituel. Elle a continué l’ouvrage d’Aurobindo, fondant Auroville, une ville où « les gens puissent vivre loin des rivalités nationales, des conventions sociales, de la morale pervertie et des animosités religieuses ».
Les 1500 personnes qui vivent aujourd’hui à Auroville habitent dans des maisons qu’ils se sont construits tous seuls, ils cuisinent à l’aide de l’énergie solaire et commencent à donner un nouveau sens au concept de communauté. Leur ville est un laboratoire et ils sont les pionniers de l’évolution humaine. A Auroville, il n’existe pas un système de lois, ni la police ni un maire. La vie est entièrement écologique et la télévision et les discothèques manquent entièrement. Beaucoup pensent que c’est d’ici que partira la régénération de l’humanité.
La « Mère », comme on l’appelait, est décédée en 1973, laissant derrière elle une œuvre impressionnante qui contient de dizaines de livres avec les témoignages de ses expériences et différents sujets spirituels. Mirra Alfassa n’a-t-elle pas été une femme géniale ? Personne ne peut soutenir le contraire. Elle est le genre d’être avec un haut niveau spirituel et son œuvre en témoigne, continuant à transformer le monde entier.
Lilian Silburn, la mystérieuse connaisseuse des enseignements secrets
Le shivaïsme du Cachemire ne serait pas si facilement arrivé à notre portée sans les traductions de l’inégalable Lilian Silburn, une française dont la présence dans le monde reste d’une discrétion frustrante. On ne sait rien sur la vie personnelle, mais son œuvre prouve qu’elle était un génie. Elle a traduit et commenté les hymnes d’Abhinavagupta, a traduit VIJNANA BHAIRAVA TANTRA et a écrit un ouvrage de référence sur l’énergie KUNDALINI. Sa thèse de doctorat, soutenue en 1948, s’appelle Instant et cause. Le discontinu de la pensée philosophique de l’Inde et est une incursion pleine de bon sens à travers les Védas, les Brâhmanas, les Upanisads et le bouddhisme. Ses ouvrages prouvent qu’elle n’était seulement une érudite elle parle souvent de son expérience.
Il paraît que son Guide spirituel a été un certain Radhamohan Adhauliya, qui n’était pas shivaïte, mais soufi. Elle était hindoue et a cependant reçu l’enseignement de ce guide spirituel très orthodoxe dans sa branche. La façon dont elle a intégré les deux traditions, auxquelles fût ajoutée l’influence shivaïte, continue à présent parmi les aspirants spirituels qu’elle a coordonné jusqu’en 1993, lorsqu’elle a quitté le plan physique.
Pendant plusieurs années elle a dirigé le Centre National de Recherche Scientifique de Paris. Au long du temps, elle a été reconnue en Occident comme la plus grande autorité en matière de shivaïsme cachemirien, domaine dans lequel elle a publié de nombreuses études et articles.
Son livre le plus important, KUNDALINI, l’énergie des profondeurs, peut être trouvé sur Internet. Il n’existe pas des références sur l’auteur, mais beaucoup de passages sont parti de son expérience. C’est un livre capable de transformer les vies. Si on considère le fait que Lilian Silburn est celle qui a fait renaître à la lumière l’une des traditions spirituelles de la planète des plus élevées, le shivaïsme du Cachemire, pour l’Occident, on peut affirmer qu’elle a été une femme géniale.
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yogaesoteric
1 mars 2017