Les maîtres du chaos – Épisode 2 – Le Capitalisme Charognard (2)
par Phil Broq
Lisez l’épisode 2, première partie de cet article
5. Inde – Pakistan : Le Cachemire, scène de guerre pour écran de fumée
Le Cachemire, poudrière éternelle, est devenu le terrain de jeu idéal pour les dirigeants des deux côtés de la frontière, un lieu où chaque escarmouche sur les collines enneigées sert à flamboyer le nationalisme et détourner l’attention des crises internes. La misère, la corruption, l’effondrement économique ne sont qu’un détail obligatoire pour leur enrichissement personnel. Rien de mieux qu’une guerre simulée, une petite escalade contrôlée, pour raviver la flamme de la ferveur patriotique et faire oublier aux peuples leur pauvreté croissante, alors que ces gouvernants se vautrent dans des palais dorés.
Le Pakistan et l’Inde savent ce qu’ils font et ces affrontements ne sont pas accidentels. Derrière chaque missile, derrière chaque échange de tirs d’artillerie, se cache une négociation beaucoup plus juteuse basée sur le contrôle des fleuves vitaux, des câbles de données, et des routes stratégiques menant vers la Chine. Le Cachemire, c’est la porte d’entrée vers un pouvoir de transit pour les ressources, les routes commerciales et les réseaux numériques de demain. Une guerre locale pour une guerre géopolitique globale. Les deux régimes jouent la comédie pour multiplier les dividendes où on déclare la guerre, on mobilise l’armée, on brandit le spectre de l’ennemi pour justifier la répression interne, la propagande nationaliste et les lois d’urgence. Derrière l’illusion de la guerre, c’est bien un jeu d’influence régional, un marché de pouvoir où chaque côté tente de grignoter un peu plus de terrain avant de revenir à la table des négociations. Les peuples sont comme toujours des pions sacrifiables. Car le vrai terrain de bataille, c’est celui des ressources, de l’influence technologique et des partenariats commerciaux.
Ce n’est pas le fracas des armes qui anime ce conflit, mais le doux cliquetis des dividendes et des cours boursiers. Adani, Reliance, Boeing, Sig Sauer – autant de noms aux sonorités neutres qui, dans leurs tours de verre climatisées, affûtent non des baïonnettes, mais des contrats. Le sang versé n’est qu’un indicateur de croissance, un KPI géopolitique. Et dans cette danse macabre, les banques – Jammu & Kashmir Bank d’un côté, Habib Bank de l’autre – tiennent la chandelle, prêtant à taux préférentiel pour financer la mort en série. Sous couvert de patriotisme et de développement, ces vautours planent au-dessus des ruines de villages brûlés, les serres pleines de chiffres noirs et d’accords secrets. Ils ne voient ni la misère, ni les cercueils. Seulement les fleuves à monnayer, les câbles à poser, les frontières à quadriller comme un marché à conquérir. La guerre n’est plus une tragédie ; elle est un investissement, et le Cachemire, un portefeuille à haute rentabilité.
Alors, pendant que les populations se haïssent, qu’elles s’entretient pour un morceau de terre que personne ne veut vraiment, les multinationales et les pouvoirs étrangers rient sous cape, sachant que cette guerre n’est qu’un accessoire dans un marché beaucoup plus vaste. Guerre et paix, peu importe. L’essentiel, c’est que l’Inde et le Pakistan nourrissent leurs économies de guerre, tout en consolidant leur position dans le grand échiquier géopolitique d’Asie. Et les peuples, eux, continuent de mourir pour des causes qu’ils ne comprennent même pas.
6. Myanmar : Guerre civile lente, mais rentable
Le Myanmar est un bazar de guerre soigneusement entretenu, une sanglante économie de survie pour une junte qui se vend au plus offrant. La violence est la marchandise. La junte, prête à tout pour rester au pouvoir, fait dans le marché de l’âme, se tournant vers la Chine, la Russie, ou la Thaïlande pour chaque petit morceau de soutien militaire ou diplomatique. Pour elle, la guerre civile n’est pas une tragédie, c’est un business model où chaque mètre carré de territoire contrôlé est une mine d’or (littéralement et figurativement) pour les compagnies minières. Le sous-sol du pays, riche en jade, en métaux rares et en ressources énergétiques, est littéralement siphonné, le peuple laissée dans les fosses de l’exploitation, les richesses envoyées dans des coffres-forts internationaux.
L’ONU, en guise de condamnation, distribue des communiqués de presse et des résolutions molles, comme si ça allait faire une différence. Pendant ce temps, les intérêts économiques tournent à plein régime. Qui a besoin de Droits de l’Homme quand on peut extraire des milliards en ressources naturelles pendant que les civils se battent pour survivre sous les balles et les bombes ? Les entreprises minières, souvent occidentales ou chinoises, se frottent les mains, ignorant consciencieusement les violations des droits humains, et exploitent tranquillement la situation. Elles profitent du chaos, se cachant derrière des accords secrets, envoyant des camions de jade et de rubis à travers des routes souterraines vers des marchés mondiaux où personne ne se soucie d’où cela vient.
Pendant ce temps, les grandes puissances ferment les yeux, simplement parce que la stabilité (ou plutôt l’instabilité contrôlée) du Myanmar leur offre un accès privilégié aux ressources. Pas de pression réelle, pas de sanctions sérieuses. Ce que les régimes militaires ne peuvent pas acheter, ils le forcent par la violence. Et pendant que les dirigeants militaires vivent dans leurs palais dorés, le reste du pays est dévasté, réduit à des terres de conflits où la pauvreté et la guerre servent de moteur économique pour les puissances étrangères. Le Myanmar n’est pas une guerre civile, c’est une opération rentable, une exploitation froide et méthodique où chaque soldat, chaque blessé, chaque cadavre est une statistique dans un plan plus vaste. L’humanité à ce stade n’est qu’un détail.
Tandis que le peuple birman s’enlise dans une guerre civile sanglante et interminable, une poignée d’entreprises, sans foi ni morale, s’empiffrent des fruits pourris de ce conflit. Des marchands de mort comme Dynasty Group ou Htoo Trading arrosent la junte de Mi-17 et de drones comme on distribue des bonbons empoisonnés, alimentant une machine de guerre qui écrase les civils sans relâche. Dans les coulisses, les banques complices – Innwa Bank, Myawaddy Bank, mais aussi des institutions bien respectables en façade comme BNP Paribas, Crédit Agricole ou le Fonds de Réserve pour les Retraites – graissent les rouages de cette répression brutale sous couvert de placements financiers. Et pendant que les Nations unies s’indignent à voix basse, des multinationales minières, souvent étrangères, sucent les terres rares et le jade birman jusqu’à l’os, avec la même voracité qu’un vautour sur une carcasse. Ces entreprises n’exploitent pas seulement des ressources, elles exploitent une nation à genoux, et leur prospérité, obscène et cynique, se chiffre en litres de sang et en cris étouffés.
7. Yémen : Le théâtre de guerre par procuration d’une danse macabre des profits
Le Yémen est un théâtre de guerre par procuration où Riyad et Téhéran s’affrontent sans se soucier des milliers de morts et de l’effondrement total d’un pays. Pour l’Arabie Saoudite, c’est un terrain de puissance régionale, pour l’Iran, un moyen de jouer au cheval de Troie dans la région. Mais la réalité est bien plus cynique car ce conflit est avant tout un carrefour stratégique pour le commerce mondial, un axe névralgique qui permet aux intérêts géopolitiques de se nourrir des flux commerciaux tout en entretenant le chaos. Les attaques des Houthies sur la mer Rouge ne sont pas là par hasard. Elles frappent là où ça fait mal aux multinationales en coupant les routes commerciales. Mais ce n’est pas uniquement pour gêner le trafic maritime, non, c’est pour faire danser les marchés du fret, augmenter les primes d’assurance, et faire grimper les prix du pétrole. Une guerre rentable, oui, mais uniquement pour ceux qui la manipulent à distance.
Les Saoudiens, les Iraniens, les multinationales pétrolières et même les grands assureurs maritimes en profitent tous, transformant le Yémen en une zone de guerre lucrative où chaque attaque fait bondir les marges bénéficiaires des acteurs mondiaux. C’est une guerre qui rapporte à tous, sauf aux Yéménites. Ces derniers sont juste des pions sacrifiables, des victimes collatérales dans un grand jeu où leurs vies n’ont aucune valeur. Leur souffrance est encore une fois un coût marginal dans l’équation géostratégique. Le pétrole, les routes commerciales, les intérêts financiers sont bien plus importants que la vie humaine.
Sous les dorures léchées des sièges sociaux et derrière les sourires carnassiers des conseils d’administration, se cachent les vrais architectes de la guerre au Yémen avec une aristocratie d’entreprises voraces, qui comptent leurs dividendes en cadavres et leurs trimestres en frappes aériennes. BAE Systems, Lockheed Martin, Raytheon, Thales, Airbus, Leonardo, MBDA – autant de noms qui ne figurent pas sur les tombes des enfants écrasés sous les gravats, mais qui pourraient pourtant y être gravés en lettres de sang. Ces marchands de mort, drapés dans leur jargon technocratique et leurs bilans flatteurs, ne fabriquent pas des armes, ils fabriquent des orphelins.
Et que dire des banques, ces usuriers de l’enfer moderne comme HSBC, BNP Paribas, Crédit Agricole, Deutsche Bank, UBS ? Elles ne sentent jamais la poudre, elles ne voient jamais les membres arrachés ni les ventres éviscérés, mais elles savent compter les profits avec une précision de bourreau. Elles financent les bombes avec la même placidité qu’un banquier accorde un prêt immobilier, convaincues que la morale est un poste de dépense inutile. Quant aux géants du béton que sont Vinci, Bouygues, LafargeHolcim, ils construisent sur les ruines comme des vautours bâtissant leurs nids sur des charniers encore tièdes. Ils appellent cela « développement », comme on nommait autrefois « pacification » les massacres coloniaux.
Tous ensemble, ils orchestrent une symphonie industrielle de la désolation, où le fracas des missiles répond au tintement des actions en bourse. Et pendant ce temps, à Sanaa ou Hodeïda, les civils crèvent en silence, ignorés par ceux qui, à Londres, Paris, Washington ou Zurich, tirent profit de chaque goutte de sang versé. Ils ne vendent pas des armes, des prêts ou du ciment, ils vendent la guerre elle-même, en franchise et avec option de rachat. Tandis que les grandes puissances tiennent les ficelles à distance, en soutenant leurs alliés par des armes et des financements, le peuple yéménite se trouve pris dans une guerre qui ne le concerne même pas, où les acteurs étrangers se battent pour leur influence géopolitique, les ressources stratégiques et les gains financiers. La guerre est l’outil parfait pour manipuler les prix et les marchés mondiaux tout en déguisant les atrocités en accidents collatéraux. Bref, une guerre rentable, organisée dans l’ombre, entre les mains de ceux qui n’ont jamais mis les pieds au Yémen.
8. Venezuela – Guyana : Le théâtre du chaos énergétique et des profits géopolitiques
Le conflit entre le Venezuela et le Guyana n’est pas un simple différend territorial mais un scénario géopolitique monté de toute pièce où les maîtres du chaos jouent leurs cartes, et où chaque mouvement est orchestré pour satisfaire les appétits des puissances impérialistes et des multinationales pétrolières. Le blocus de l’Essequibo est un prétexte de plus. Ce que Caracas veut, ce n’est pas cette bande de terre, mais un accès direct aux réserves de pétrole du bloc Stabroek, l’une des plus grandes découvertes de pétrole en mer de Caraïbe, contrôlée par ExxonMobil. Ce bloc est l’enjeu majeur de la guerre froide sous-jacente, bien plus que les frontières tracées sur une carte.
Les États-Unis ne sont pas là pour défendre les droits du Venezuela ou les revendications territoriales du Guyana, mais pour garantir à ExxonMobil, Chevron et les autres géants de l’industrie pétrolière l’accès exclusif et sans embûches à ce gisement juteux. Une fois de plus, c’est la guerre pour les ressources déguisée en conflit territorial, où les grandes puissances jouent un double jeu à travers des tribunaux internationaux et des interventions maritimes. En 2016, un contrat secret a été signé avec le gouvernement guyanien, accordant à ExxonMobil 75% des revenus pour le remboursement des coûts, avec une part de 50% pour le Guyana sur le reste, tout en exonérant la société de toute imposition fiscale.
Les navires de guerre des États-Unis, souvent accompagnés par des flottes de mercenaires à la solde des compagnies privées, patrouillent la zone maritime stratégique du Venezuela, soutenant un régime Guyanais prêt à se soumettre aux diktats des puissances occidentales. Derrière chaque résolution de l’ONU, derrière chaque déclaration diplomatique, ce ne sont pas des peuples qui sont protégés, mais des contrats. Les territoires se redessinent à coups de tribunaux, mais aussi de gros sous. Baker Hughes, Halliburton, et les contractants militaires privés comme Blackwater (renommé Academi), sont les véritables maîtres d’œuvre dans cette guerre. Les armes ne servent qu’à protéger les gisements et à assurer la tranquillité des investissements.
Pendant que les populations locales, qu’elles soient vénézuéliennes ou guyanaises, sont entraînées dans des discours nationalistes vides et des scènes de guerre orchestrées, les financiers de Wall Street, les banques d’investissement et les fonds spéculatifs observent, calculent, et attendent. Leurs yeux sont rivés sur les stocks d’hydrocarbures, leurs cerveaux sur les projections de prix du pétrole. Les déclarations politiques et les retournements de situation ne sont que des jeux de façade puisque la vraie bataille se joue à l’intérieur des bureaux d’ExxonMobil, Chevron, et des ministères des Affaires étrangères des États-Unis. Et pendant ce temps, les populations jouent les figurants d’une lutte qui ne les concerne pas vraiment, coincées entre les intérêts des grandes puissances et les ambitions impérialistes des régimes vénézuélien et guyanais. Elles sont l’arrière-plan d’une scène géopolitique où leur souffrance ne pèse pas une once dans les calculs financiers.
Les maîtres du chaos, à l’instar des contractants militaires comme Erik Prince, des financiers comme ceux derrière Goldman Sachs ou JP Morgan, et des puissances politiques comme les États-Unis, l’Angleterre et même la Chine (qui lorgne aussi sur l’or noir), tirent les ficelles, réécrivent les frontières avec des chéquiers et des fusées de guerre, et ne laissent aux peuples de ce petit coin d’Amérique Latine que des puits de pétrole brûlant sous des cieux toujours plus sombres. Bref, la guerre ne concerne pas la souveraineté. Elle concerne les contrats, l’accès aux ressources, et la domination énergétique. Les nations ne sont que des pions, et les valeurs humaines sont absentes du calcul. ExxonMobil et ses acolytes ne cherchent qu’une chose officiellement, qui est de garantir la paix….… pour eux, à travers des flux pétroliers sécurisés et des bénéfices records.
9. Mer de Chine méridionale : L’autoroute de la guerre froide 2.0, et le grand marché des armements
La Mer de Chine méridionale est l’ultime théâtre d’affrontement géopolitique, où la guerre froide 2.0 se joue à un autre niveau, plus insidieux, plus glacé. Ce n’est pas simplement une zone maritime, c’est l’artère principale de l’économie mondiale, un carrefour stratégique où transitent des tonnes de pétrole, des produits électroniques, et des matières premières. En ce lieu, les sous-marins croisent en silence sous les tankers qui transportent les richesses du monde, et les avions de chasse survolent les drone d’observation, échangeant parfois quelques regards furtifs dans le ciel. L’escalade est douce, mais l’armement est lourd, car derrière chaque coup de sonar et chaque radar clignotant, c’est une guerre en préparation, une course à l’armement déguisée en stabilité régionale.
Les îles et les récifs de la mer de Chine sont devenus des bases militaires flottantes maquillées en stations de recherche ou en ports commerciaux. La Chine, les États-Unis, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et autres acteurs régionaux y installent, sous prétexte de sécurité maritime, de véritables forteresses militaires. L’objectif ? Contrôler cette mer vitale pour les voies commerciales tout en s’assurant que l’autre n’ait pas plus d’influence que soi. Chaque mètre carré gagné ou perdu dans cette région n’est pas une victoire militaire, mais un contrat juteux pour les géants de l’armement tels que Lockheed Martin, Raytheon et Northrop Grumman.
Les bases ne sont pas là pour défendre un pays ou un peuple, elles sont là pour garantir que les puissances économiques puissent continuer à se servir sans entrave. Le commerce mondial transite par ces eaux, mais tout le monde veut y avoir sa part du gâteau. Chacun joue sa carte, en armant toujours plus ses bases, en multipliant les frictions pour justifier des investissements militaires massifs, tout en feignant une tension diplomatique qui laisse les parties prenantes s’affronter par proxy.
Pendant ce temps, les acteurs économiques comme ExxonMobil, Chevron, et même des technologies militaires avancées de sociétés comme General Dynamics, suivent de près le mouvement des flottes et les conflits de souveraineté. La mer de Chine n’est pas seulement un terrain de jeu militaire, elle est un laboratoire de profits où chaque exercice militaire, chaque incident de frontière, chaque déclaration de souveraineté fait flamber les marchés des armements. Les contrats de défense passent comme des lettres à la poste, des ventes d’armes à des régimes autoritaires, des contrats de réparation et d’entretien pour les flottes militaires….… Tout est un business, et le vrai gagnant est celui qui réussit à dominer les mers, à contrôler les voies commerciales, et à capitaliser sur l’insécurité régionale.
La guerre froide 2.0 qui se joue ici est donc un jeu géopolitique où les sous-marins, les drones, et les escadrons de destroyers n’ont pour seule vocation que de garantir que les ressources circulent, tout en maintenant le chaos contrôlé pour que chacun puisse se remplir les poches. Ce n’est pas une guerre en soi, mais une manipulation perpétuelle des rapports de force, où les grands acteurs prennent soin de maintenir la tension sans jamais réellement vouloir y mettre fin. Parce qu’au fond, dans cette mer stratégique, la guerre ne rapporte pas à ceux qui la mènent, mais à ceux qui l’alimentent.
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Après avoir parcouru ces neuf zones de conflit, une évidence s’impose : derrière chaque guerre, chaque révolte, chaque mouvement de déstabilisation, ce ne sont pas les peuples qui tirent les ficelles, mais des entreprises, des consortiums, des intérêts privés dont les profits explosent à mesure que les bombes tombent. Ces acteurs économiques ne se cachent même plus. Leurs implications sont connues, analysées, publiées dans des rapports, relayées par des journalistes, des chercheurs, parfois même revendiquées comme stratégies d’influence ou de sécurité. Ce sont des multinationales de l’armement, des fonds d’investissement, des géants de l’extraction minière ou énergétique qui prospèrent sur les cendres des civilisations. Ils n’ont pas besoin de victoires, seulement de conflits durables. Le chaos n’est pas un échec pour eux, c’est un levier. C’est cette économie du carnage qui transforme la guerre en un cycle rentable, entretenu avec soin, sous couvert de défense, de paix, ou de stabilité.
Ces neuf zones de guerre ne sont pas des aberrations géopolitiques nées de malentendus ou de conflits ethniques. Elles sont le centre névralgique d’un système global où la guerre elle-même devient une marchandise, et où les peuples ne sont plus que des chiffres, des métriques dans les rapports trimestriels de Wall Street. Ce n’est pas la liberté, la démocratie, ou même l’humanité qui sont en jeu ici, mais les dividendes, les profits, et les rentabilités sur le sang. Chaque guerre, chaque crise, chaque effusion de sang, chaque vie sacrifiée sur l’autel de l’empire financier, n’est plus un accident, c’est un modèle économique soigneusement pensé. Ces zones de destruction ne sont pas des accidents de l’Histoire, mais des marchés en constante évolution, où les puissants se battent pour la meilleure part du gâteau et où les vies humaines sont tout au plus des comptes sous-jacents dans une bourse mondiale du chaos.
La conquête de territoires ne se fait plus sous le prétexte d’une mission idéologique ou d’une cause noble, mais dans l’unique but d’intégrer des ressources et des zones stratégiques dans des portefeuilles d’actifs. On ne conquiert plus des peuples, on les capitalise. On ne « reconstruit » plus des nations, on restructure leurs dettes pour y imposer des politiques d’austérité qui serviront à remercier les créanciers. On n’apporte plus d’aide humanitaire, on injecte du capital-risque dans des zones en profonde crise, pour ensuite récolter des dividendes sur l’extermination de millions d’individus. Pendant que les peuples se battent pour leur survie, que des enfants se noient dans leurs malheurs, que des hôpitaux sont réduits en cendres, que des femmes sont violées et que des écosystèmes sont anéantis, les grands carnassiers financiers et leurs alliés militaires se frottent les mains. Derrière leurs bureaux climatisés à Washington, New York, Tel Aviv, ou Londres, des spécialistes en stratégie militaire, des banquiers et des investisseurs élaborent la prochaine stratégie de destruction.
BlackRock, Vanguard, Blackstone, Raytheon, Lockheed Martin, ExxonMobil, Total, Boeing, Palantir, et bien d’autres se partagent les marchés de la mort comme des actionnaires dans une multinationale de la guerre, où chaque missile lancé, chaque rupture de cessez-le-feu, chaque violation de droits humains est une opportunité d’investissement. Ces entreprises sont les acteurs principaux dans le récit de la guerre, soutenus par des services secrets tels que la CIA, le Mossad, et le MI6, qui jouent leurs rôles d’intermédiaires discrets, ajustant les scénarios de déstabilisation pour que tout reste sous contrôle, sous financement, et surtout sous génération de profit.
Dans tous ces conflits, rien n’est laissé au hasard. Tout est calculé, indexé sur le chaos, comme une action de spéculation sur le sang. Ce ne sont pas des guerres. Ce sont des modèles économiques sur lesquels les grandes entreprises financent des génocides et des mutilations humaines pour voir les actions grimper, pour voir les profits croître sur la mort et la destruction. Et pendant ce temps, les banquiers, les traders, les hommes de la guerre et les services secrets continuent à marchander les vies humaines comme s’il s’agissait de colis dans un entrepôt, calculant chaque mouvement militaire, chaque bombardement, chaque détresse humaine, pour garantir qu’ils sortiront toujours gagnants.
Car ce monde ne s’effondre pas, il se consume sous le poids de l’avidité des financiers, qui le dévorent morceau par morceau pour engraisser leurs coffres forts et jouir de privilèges immondes. Et vous comprendrez que ce n’est pas une fatalité, mais bien une stratégie où ces foyers de guerre actuels ne sont ni des hasards, ni des erreurs de parcours. Ils sont bien le fruit d’une planification froide, d’une logique de laboratoire où la variable humaine est reléguée au rang de statistique sacrifiable. Chaque conflit est un prototype. Chaque pays en guerre est un banc d’essai grandeur nature pour tester de nouvelles techniques de domination, de manipulations médiatiques, de spéculation sur la dette, d’ingérences humanitaires à géométrie variable, de programmes de « reconstruction » sur appel d’offres….… Ce qui se joue, ce n’est pas une succession de catastrophes, mais une stratégie continue de désintégration des États, pour mieux les recycler en franchises rentables.
Et ce que nous observons aujourd’hui n’est pas un enchaînement accidentel de crises, mais une vision concertée de transformation radicale du monde, pilotée par une élite financière et technocratique. Un monde où la guerre n’est plus un drame humain, mais une composante du processus économique, où la mort et la souffrance servent de carburant à un moteur bien huilé d’avidité sans fin. Ce qui se cache derrière les foyers de conflits actuels, ce sont les contours d’un plan bien plus vaste, celui des « dix royaumes » du Club de Rome. Une cartographie géopolitique qui, sous couvert de gouvernance mondiale, fragmentera la planète en unités de gestion autonomes, toutes intégrées dans un système global contrôlé par des entités financières et technologiques. Là où la souveraineté des nations sera réduite à néant, et où l’humanité elle-même ne sera plus qu’un simple enjeu statistique dans un calcul macroéconomique, régulé par l’ultra-technologie et l’intelligence artificielle. La guerre, loin de disparaître, deviendra un outil sophistiqué, invisible, nécessaire à l’instauration de cette nouvelle architecture mondiale.
Mais ce n’est pas une fatalité. Il est essentiel de comprendre que ce monde ne s’effondre pas sous l’effet du hasard ou de forces incontrôlables, il se consume lentement sous le poids de l’avidité d’une minorité. C’est une stratégie délibérée, une feuille de route tracée depuis des décennies. Dans notre prochain article, nous explorerons en détail cette vision du monde à venir, cette gouvernance mondiale ultra-centralisée, où les « dix royaumes » du Club de Rome ne sont ni un fantasme, ni une illusion, mais bien un projet tangible, en cours de réalisation. Et vous comprendrez que ce qui est en jeu ici n’est pas la survie des peuples, mais le contrôle absolu des ressources et de l’humanité elle-même, réduite à une variable dans une gigantesque matrice d’exploitation. Ce n’est pas un futur lointain, c’est le nôtre.
Lisez l’épisode 3 de cet article
yogaesoteric
9 juillet 2025