Les maîtres du chaos – Épisode 2 – Le Capitalisme Charognard (1)

par Phil Broq

Lisez la première partie de cet article

Bienvenue dans l’ère du capitalisme charognard.

C’est une époque où le sang est coté en bourse, où chaque larme se traduit en dividende, où la douleur devient un actif monétisable. Une époque où la guerre n’est plus une barbarie marginale mais l’aboutissement logique du capitalisme terminal, sa version la plus pure, quasiment la plus honnête. Un capitalisme cannibale, dont les profits se nourrissent des chairs calcinées, des villes rasées, des enfances anéanties. Un capitalisme qui ne croit plus au progrès, mais à la prédation ; qui n’a plus besoin de croissance, mais de dévastation. Les guerres modernes ne se déclenchent plus au nom d’un Dieu, d’un roi, d’un drapeau ou d’un quelconque intérêt stratégique, car ces fictions sont tout justes bonnes pour les manuels d’histoire et les discours officiels, imposés en boucle sur les chaines de propagande. Aujourd’hui, la guerre est devenue un produit dérivé, une variable d’ajustement dans les portefeuilles d’investissement des grands groupes financiers. Elle ne se déclare plus, elle se fabrique, se calcule, se finance et s’alimente grâce à des fonds de pensions et des groupes internationaux, en laboratoire et à huis clos.

Derrière chaque conflit se cache une architecture froide, méthodique, dans un ordonnancement cynique. Chaque guerre, chaque tension ethnique, chaque révolte écrasée ou chaque dictature soutenue fait partie d’une stratégie plus vaste, plus vicieuse, plus rentable. Dans ce maelström soigneusement orchestré, la vérité est limpide, mais jamais prononcée car ce ne sont pas les peuples que l’on défend, c’est la rente. Ce n’est pas la sécurité qu’on cherche, mais l’instabilité contrôlée qui est cet eldorado du capitalisme spéculatif. Or, tout le monde le sait désormais, mais tout le monde ferme les yeux ! Alors, il faut les nommer et les mettre en lumière, ces maîtres du chaos que sont les industries de l’armement, qui prospèrent à chaque obus largué ; les banques d’investissement, qui prêtent aux gouvernements pour financer leur propre destruction ; les conglomérats de la reconstruction, qui ne construisent jamais rien d’autre que leur fortune. Dans leurs mains aussi avides que cupides, chaque guerre est une opportunité. Chaque massacre, une ligne de bénéfice. Le champ de bataille n’est plus une tragédie mais un bilan trimestriel.

Et pendant que des mères pleurent leurs enfants à Gaza, Mossoul, Taïz ou Gao, les traders à Londres, Genève, Washington ou Tel Aviv débouchent le champagne. La courbe des profits est toujours bonne lorsque la tragédie est comptabilisée, standardisée, puis vendue en actions. Lorsque la volatilité géopolitique est optimale. Les flammes montent haut, et dans leurs bureaux climatisés, ces maîtres du chaos comptent les incendies qu’ils génèrent comme autant d’indicateurs de performance. Mais leur cynisme ne s’arrête pas à l’abattoir, et va plus loin encore. Ainsi va le cycle du capitalisme charognard ne sachant que détruire, promettre et facturer. Rien ne se perd, tout se transforme….… en profit.

Non contents d’organiser les tueries, ils en vendent aussi la solution, ils en commercialisent la rémission. Car les mêmes qui vendent les bombes proposent ensuite la paix ! Mais leur paix….… Une paix privatisée, sous conditions, calibrée au rendement, cotée au Nasdaq. Une paix qui n’apaise rien, qui ne soigne rien, mais anesthésie et endort les peuples. Qui ne reconstruit pas, mais repeint les décombres aux couleurs du capital. Une paix précaire, qui réinitialise le champ de ruines au service d’un ordre encore plus dur, encore plus rentable, sous perfusion de contrats et destinée à durer juste assez pour recharger les stocks d’armes pour relancer l’enfer sous une autre bannière.

Dans les salons feutrés de la haute finance et les think tanks opaques des multinationales, ce n’est pas vraiment la guerre qui importe, mais ce qu’on en fait après, lorsqu’on déclare une paix sous contrôle. Une paix pasteurisée, vendue clé en main. Une paix sur ordonnance, adaptée aux marchés, calibrée pour les profits. Une paix où l’on remplace la liberté par la dette, la dignité par l’austérité, et la solidarité par le silence. Et cette paix n’a rien de réconciliatrice puisque c’est une paix de façade, construite sur les ruines fumantes des souverainetés détruites, sur les décombres d’identités laminées à coups de drones et de sanctions. Une paix où les frontières ne protègent plus les peuples, mais les intérêts privés, où les ressources naturelles ne nourrissent plus les habitants, mais les actionnaires. Mais ce n’est là qu’un des rouages du mécanisme implacable et machiavélique mis en place par les mondialistes afin de remodeler le monde à leurs seuls intérêts.

Et tandis que les orphelins hurlent, que les villes tombent, que les frontières se dissolvent dans l’absurde, ces seigneurs de l’ombre, ces architectes du désastre, entendent déjà la musique de leur victoire. Une symphonie de ruines, un opéra morbide dont chaque note est écrite avec le sang des innocents et chaque silence, rempli de milliards. Le monde n’est plus une mosaïque de peuples et de cultures, mais le tableau de bord d’une entreprise de démolition planétaire. Un projet piloté par ceux qui ne répondent de rien, ne rendent de comptes à personne, et dont la seule idéologie est le rendement. Tout le reste, Droits de l’Homme, paix, démocratie, justice, n’est que décor. Et tant qu’il y aura du sang à verser, des États à briser, des peuples à pressurer, ils continueront. Parce qu’au bout du chaos, il y a la rentabilité et les profits. Et pour les maîtres du chaos, c’est tout ce qui compte.

Voici donc le tour d’horizon d’un monde en flammes, défiguré par neuf conflits, neuf cicatrices béantes, véritables ulcères géopolitiques sur une planète à genoux. Ce ne sont pas des accidents de l’Histoire, ni les dérapages d’une époque en perte de repères. Non, ce sont des choix, des décisions froidement calculées, prises dans les salons feutrés de l’élite mondiale, là où l’humain n’a plus aucune valeur, hormis celle qu’il peut apporter dans les calculs de rentabilité et de domination. Sacrifier des peuples, des générations entières, sur l’autel du pouvoir, du profit, du contrôle des ressources….… Voilà l’offre de ce marché où l’âme humaine se négocie à bas prix. Et ces maîtres du chaos, ne s’arrêtent que lorsqu’ils auront tout pris, tout détruit, tout remodelé à leur image.

Neuf exemples contemporains des conflits actuels, parmi tant d’autres durant l’Histoire, qui illustrent ce monde qui ne se contente plus de perdre sa raison mais la vend désormais aux enchères, comme on écoule des biens de luxe au plus offrant. Le spectacle est digne d’un grand cirque morbide, où les innocents, jetés dans l’arène, ne sont plus que des marchandises. Et au centre de tout cela, se dressent, impunis et arrogants, les maîtres de ce grand théâtre macabre, les forces invisibles qui se nourrissent de la misère et de la destruction. Car les neuf enfers de ce monde – Caucase, Palestine, Soudan, Congo, Cachemire, Myanmar, Yémen, Venezuela, Mer de Chine – ne sont pas des échecs, mais des réussites du point de vue de leurs architectes. Ce sont des modèles reproductibles. Des matrices d’expérimentation pour la gestion par le chaos, comme des zones franches de la finance militarisée, des terrains de jeu du néocolonialisme actionnarial. La guerre est leur outil. Le chaos, leur méthode. Et le contrôle total, leur unique finalité.

Ce fantasme d’un monde rationalisé, compartimenté, « optimisé », n’est pas neuf. Il prolonge l’idéologie froide des planificateurs de Bretton Woods, la brutalité masquée sous les chiffres du FMI dans les années 1980, les restructurations « nécessaires » imposées à l’Afrique, à l’Amérique Latine, à la Grèce. Il reprend le flambeau des accords de Yalta, où l’on découpait les peuples à la règle comme sur un échiquier impérial. Et derrière lui plane l’ombre de Cecil Rhodes, des cartels de l’entre-deux-guerres, du projet technocratique du début du XXe siècle qui rêvait déjà d’un gouvernement des ingénieurs, des banquiers et des « experts », loin des foules, loin des votes, loin des âmes.

Aujourd’hui, ce cauchemar prend corps sous des noms anodins : « gouvernance globale », « transition numérique », « objectifs de durabilité ». Derrière ces mots lisses, l’avènement d’un empire sans visage, dont les lois sont algorithmiques, les sentences économiques, et les armées privées. Un empire qui ne conquiert plus par la guerre, mais par la dette, la data et la doctrine du choc. La souveraineté est devenue un produit obsolète. Le citoyen, un consommateur solvable ou une charge inutile. Et le territoire national est une ressource à extraire, un marché à conquérir, un entrepôt de data, de lithium ou de main-d’œuvre.

Il ne s’agit plus de guerres, mais de marchés dynamiques. Non plus de fronts, mais de plaques tournantes du profit, des plateformes d’extraction de valeur humaine et territoriale. Ces neuf zones de conflits que l’on prétend géopolitiques sont, en vérité, les neuf usines ouvertes de la machine de guerre contemporaine. Là, chaque bombe larguée est un contrat respecté ; chaque vie fauchée, une donnée utile au prochain arbitrage ; chaque ruine, le socle d’un nouvel empire actionnarial.

1. Ukraine – Russie : Le grand théâtre du néo-impérialisme décomplexé

Bienvenue dans le nouveau laboratoire du siècle pour l’OTAN et les industries de l’armement occidentales. Une vitrine à ciel ouvert où se rejoue la guerre froide, maquillée en croisade pour la démocratie. L’Ukraine, dépecée au nom de la liberté, n’est plus qu’un centre de test grandeur nature pour le complexe militaro-industriel occidental. Sur ce sol saignant, missiles américains, drones israéliens, blindés allemands et obus français s’élancent en cadence, sous les applaudissements feutrés des actionnaires de Raytheon et Lockheed Martin. Mais derrière les slogans de « soutien inconditionnel », ce qui se joue est plus ancien, plus sale, plus nu. C’est le rêve pathétique d’un Occident incapable d’accepter la fin de sa suprématie unipolaire. Le vieil impérialisme a troqué ses uniformes pour les costards de Davos et vise désormais à renverser non pas un régime, mais une civilisation. Car au fond, il s’agit moins de vaincre la Russie que d’effacer la dernière grande puissance caucasienne qui ose se tenir debout hors du joug anglo-atlantiste mu par le plan Coudenhove-Kalergi.

Le plan Coudenhove-Kalergi, en apparence une vision utopique de réconciliation européenne, est en réalité un projet insidieux de transformation démographique et culturelle à grande échelle, visant à diluer les identités nationales européennes pour les rendre compatibles avec une gouvernance globale sous domination occidentale. Selon Kalergi, il s’agissait d’encourager la fusion des races, une « européanisation » de la population par l’immigration massive de populations non-européennes, dans le but de créer un « Homme nouveau », un individu dénué de toute appartenance véritable, qu’elle soit sexuelle, ethnique ou culturelle. Un être vidé de ses racines et de ses spécificités, adapté à un monde sans frontières où les identités traditionnelles sont reléguées au passé. On pourrait alors parler de cet Adam Kadmon du Talmud, ce « prototype » cosmique, ce modèle humain originel, conçu pour transcender toutes les distinctions individuelles. Ce concept mystique dans la tradition kabbalistique n’est pas sans rappeler l’idée que l’humanité, dans sa forme ultime, pourrait atteindre une homogénéité parfaite, unifiée sous une forme unique, presque déshumanisée.

Dans ce cadre, cet Homme nouveau n’aurait plus de dimension propre, ni de conscience collective enracinée dans son histoire, sa culture ou son appartenance, mais serait plutôt un produit standardisé, façonné pour être la « matière première » d’un monde globalisé. Un individu atomisé, interchangeable, qui pourrait être manipulé et contrôlé avec une facilité redoutable. Ce processus ne serait donc pas un progrès vers une société égalitaire et harmonieuse, mais une soumission radicale à un modèle centralisé, où toute résistance est écrasée par l’effacement de ce qui fait l’individualité humaine depuis ses origines, sa culture, sa sexualité jusqu’à ses croyances et ses rêves. Le projet est de détruire ce qui différencie l’Homme dans sa pluralité pour mieux le régir, le dominer, et l’absorber dans un système global où il ne serait qu’un rouage parmi d’autres dans une machine géante, sans âme et sans mémoire.

Le plan de Richard Coudenhove-Kalergi, c’est le rêve fou d’une homogénéisation absolue, dans laquelle les peuples d’Europe seraient noyés dans un métissage forcé, effaçant leurs identités, leurs histoires, et leurs cultures. Sous prétexte de progrès et de tolérance, on nous invite à une dilution raciale censée être une « solution » à une prétendue crise démographique. Mais derrière ce masque bienveillant, se cache un plan cynique : celui de ne laisser qu’un seul peuple pur au sommet de la pyramide, un peuple qui, se croyant élu de Dieu, détient les clés de l’économie mondiale, allant des banques aux laboratoires pharmaceutiques, des entreprises d’armement aux groupes financiers, en passant par les géants agro-alimentaires et les médias.

Ce dernier, par son contrôle absolu de l’information et des ressources, parvient à imposer une illusion de légitimité universelle, tissant les fils d’un pouvoir invisible et inaltérable. Il n’est pas question de diversité ni de fraternité, mais bien d’un ordre mondial où seule cette élite « pure » pourrait prétendre à la direction, tandis que les masses, amalgamées dans un océan de métissage, seraient trop faibles, trop divisées, et trop abêties pour résister. Ce n’est pas un avenir d’unité, mais celui de la soumission à une caste de dégénérés ayant une vision totalitaire du monde. Une domination qui prétend légitimer son pouvoir par la multiplication d’une diversité de pratiques sexuelles effaçant la véritable diversité ethnique. Tout en veillant à ce que cette diversité ne soit que la lame de fond d’une mer dans laquelle se noie toute résistance, laissant place à un pouvoir centralisé et sans contestation.

Bien que dissimulé sous des discours humanitaires et progressistes, le fondement du plan repose sur l’idée de rendre les nations européennes, ainsi envahies et submergées, plus malléables et moins enclines à toute forme de résistance nationaliste contre un ordre mondial centré sur les intérêts anglo-saxons. Ce processus s’accompagne d’une déstabilisation systématique des frontières, des identités nationales et des traditions, afin de substituer une homogénéisation forcée aux cultures locales. Ainsi, au lieu d’unité et d’harmonie, ce plan crée une fragilité démographique et sociale, qui profite à ceux qui cherchent à imposer une domination globale, tout en effaçant les dernières résistances, telles que celle de la Russie, qui refuse de se soumettre à ce grand projet de mondialisation sans âme.

C’est la raison pour laquelle cette guerre, sous couvert d’Ukraine, est un génocide culturel camouflé, une opération chirurgicale contre tout ce qui refuse de s’aligner sur ce logiciel occidental. Il ne suffit pas de frapper l’armée russe, il faut effacer son histoire, diaboliser ses penseurs, discréditer sa spiritualité, anéantir jusqu’à l’idée même d’un monde alternatif. La Russie ne doit pas seulement tomber, elle doit être dissoute dans l’acide de la mondialisation capitaliste. Et pendant ce temps, les banques d’investissement engrangent, les fonds de pension jubilent, et les multinationales s’arrachent déjà les contrats de « reconstruction ». La guerre est une introduction en bourse. Les morts sont du capital-risque, tels une spéculation sur la mort à haut rendement.

Ce ne sont plus les généraux qui gagnent les guerres, mais les courtiers. Et derrière les tranchées, ce sont les fonds comme BlackRock et Vanguard qui mènent la danse, orchestrant un ballet morbide dont l’Ukraine n’est que le théâtre sacrificiel. Ce conflit n’est ni une tragédie ni une erreur stratégique. C’est une entreprise. Planifiée. Financée. Monétisée. Ce conflit n’a rien d’un dérapage, c’est une ligne budgétaire rentable. Pour ceux qui l’orchestrent, c’est une mécanique froide, rodée, optimisée. Tout y est prévu, de l’escalade à la narration, en passant par les contrats et les rétro-commissions. Ce n’est pas une guerre, c’est une levée de fonds géante, un racket des peuples pour remplir les poches des gouvernants. Un modèle d’affaires sanglant où les nations saignent, et les actionnaires prospèrent.

2. Israël – Palestine : La guerre algorithmo-messianique éternellement rentable

À Gaza, le mot « enfer » est trop faible. C’est une machine de guerre parfaitement huilée, une industrie qui s’autoalimente du mal et des atrocités qu’elle commet. Une politique sanguinaire, plus qu’un conflit, une négociation génocidaire sans fin, dans le silence complice de l’Occident. Gaza n’est plus qu’un champ de tests, un laboratoire vivant du nettoyage ethnique parfait, où s’affine la guerre du futur. C’est là que l’État illégal d’Israël, fusion de mystique identitaire fantasmée et d’ultra-technologie sécuritaire, perfectionne ses algorithmes de traçage, ses frappes odieuses assistées par IA, ses drones prédateurs, ses bunkers intelligents. On n’y fait plus la guerre, on y code la guerre. On ne vise pas une armée, on supprime une population. Ce n’est plus un conflit territorial mais un modèle économique algorithmique, sacralisé par une Histoire inventée et un mensonge répété, industrialisé par la technologie la plus abjecte, soutenu par le capital en kippa.

C’est un cycle de destruction perpétuelle transformé en « startup nation » militaire. Ici, la guerre n’est pas une malédiction mais bien un actif stratégique. Gaza n’est pas un champ de ruines, c’est une ligne de production d’un mensonge messianique. Et pendant que les populations suffoquent dans les décombres, que les corps s’amoncellent dans les morgues sans réfrigération, les courbes de croissance, elles, restent à température idéale. Chaque rue bombardée devient une ligne de données. C’est un futur plan immobilier de rentabilité. Chaque immeuble effondré est un test grandeur nature pour les capteurs de surveillance urbaine. L’enfant famélique n’est plus une tragédie, mais une métrique utile ; la femme enceinte, un risque à quantifier ; l’hôpital, une cible stratégique quand il héberge « statistiquement » trop d’opposants potentiels. Et dans les tours climatisées de Tel Aviv, on modélise les frappes comme on modélise les marchés.

Pendant ce temps, les entreprises israéliennes cotées au Nasdaq – Rafael, Elbit Systems, NSO Group – battent des records. Leur technologie de contrôle, de profilage et de neutralisation se vend comme du pain béni aux polices du monde entier. Gaza est devenu l’argumentaire marketing le plus meurtrier du XXIe siècle. Mais derrière l’écran technologique, c’est une croisade plus ancienne qui se rejoue d’un État illégal né de la blessure sanguinolente des autochtones, devenus des apôtres de la domination messianique illusoire. L’ennemi n’est pas tant militaire qu’ontologique par la simple existence de « l’Autre ». Car dans cette guerre, on ne cherche pas la paix, on cherche l’effacement de la possibilité même d’un peuple palestinien. Chaque mosquée détruite est un acte liturgique inversé ; chaque coupure d’eau, une punition biblique automatisée.

Et les grandes puissances, corrompues et soumises au chantage du Mossad, applaudissent. Car Israël, c’est l’avant-garde occidentale dans un Orient qui résiste. Le bouclier avancé de l’axe techno-financier anglo-saxon. Et chaque roquette artisanale lancée depuis Rafah devient un argument pour vendre un nouveau système anti-missile à la Lituanie ou à l’Australie. Le conflit est soigneusement entretenu car il est trop rentable pour être résolu, trop structurant pour être abandonné. Ici, on ne cherche surtout pas la paix mais on vend à prix d’or et de sang sa simulation. On ne règle pas la cause palestinienne, on la dérègle à profit.

3. Soudan : Zone de dépeçage humanitaire à grande échelle

Le Soudan, terre de convoitises, est devenu un laboratoire à ciel ouvert pour l’exploitation sans scrupules des ressources naturelles, tout en jouant sur la division interne pour mieux faciliter son pillage. Bien sûr, il y a cette illusion de guerre civile, mais en réalité, tout a été pensé pour que le pays sombre dans un chaos où l’on exploite les richesses du sol pendant que le peuple se noie dans la misère et la violence. Le pétrole, l’or, l’uranium sont autant de trésors sous la terre souillée par des conflits orchestrés à distance, un afflux de capitaux dans les poches de multinationales et d’acteurs géopolitiques avides.

Le Soudan est un terrain de jeu où les puissances étrangères, sous couvert d’aide humanitaire, viennent entretenir un système de dépendance et de dévastation. Derrière les sourires des diplomates et les promesses d’assistance, ce qui se cache, c’est une guerre par procuration, où des milices, soutenues par des États, s’affrontent pour mieux permettre aux géants miniers et énergétiques de s’installer et de collecter leur dû. Les contrats d’extraction, signés dans les coulisses des hôtels de luxe, sont bien plus précieux que la vie d’un civil soudanais, pris dans ce tourbillon infernal.

Loin des caméras de télévision, dans l’ombre des organisations internationales, ce sont les réseaux financiers qui dictent la réalité du terrain. Les pays occidentaux, la Chine, les pays du Golfe, tous ont un intérêt direct à voir se maintenir ce statu quo d’anarchie contrôlée. Simplement parce que le Soudan est un carrefour stratégique pour des ressources primordiales dans un monde qui veut transiter vers une économie plus verte tout en continuant à carburer au pétrole et aux minerais rares. L’exploitation de l’uranium, par exemple, n’est pas un hasard. L’uranium du Soudan est destiné à alimenter les centrales nucléaires du futur tout autant que les programmes militaires des grandes puissances.

Et alors que des « solutions » humanitaires sont déployées pour apaiser les consciences, les malades, les déplacés et les morts sont des coûts marginaux dans un calcul économique froid. Chaque bombe larguée, chaque village dévasté, ne sont que des étapes dans une stratégie de dépeçage géopolitique qui, paradoxalement, enrichit ceux qui prétendent vouloir mettre fin à la guerre. Car le chaos soudanais est un business. Une guerre où la survie des uns permet l’enrichissement des autres. Mais ce n’est pas simplement une guerre pour les ressources. C’est aussi une guerre d’influence, une guerre pour un contrôle absolu de l’Afrique, où l’exploitation des plus vulnérables se transforme en un marché mondial de l’extraction. Les puissances mondiales s’engouffrent dans le vide laissé par un Soudan dévasté, implacablement poussé dans un gouffre qui profite aux plus puissants.

Chaque explosion, chaque rupture de cessez-le-feu est une victoire pour ceux qui orchestrent ce chaos. Les acteurs principaux n’ont pas d’intérêts sur le terrain humain, mais sur les contrats qui se signent derrière, dans des bureaux d’installations sécurisées, loin des souffrances quotidiennes. Parce qu’au final, ce qui se joue, ce n’est pas la paix, c’est la part du gâteau.

4. RDC – Rwanda : La ruée vers les minerais du futur

La République Démocratique du Congo, territoire dont les entrailles regorgent de trésors tant convoités, est devenue le théâtre d’une farce tragique où les peuples indigènes ne récoltent rien d’autre que la misère, pendant que les nouveaux maîtres du monde se régalent de coltan, lithium et cobalt, les minerais qui feront tourner la roue de la révolution technologique. L’histoire de l’exploitation coloniale a simplement changé de costume. Aujourd’hui, les armes ne sont plus un moyen de soumettre des populations, elles sont le gilet pare-balles des multinationales qui piratent, une fois de plus, les ressources naturelles sans jamais faire trembler leur empire d’acier et de verre. Le M23 (mouvement du 23 mars) et le Rwanda sont de simples pions, que l’on déplace à la faveur d’une stratégie géopolitique dictée dans des bureaux feutrés, où l’on parle plus de « gains marginaux » que de vies humaines.

Le cœur du conflit ne réside pas dans des affrontements tribaux ou dans la soif de pouvoir de quelques chefs de guerre locaux. Non. Ce qui se joue ici est bien plus cynique : une guerre pour les minerais stratégiques qui nourrissent l’industrie du futur, là où des multinationales comme Glencore, Tesla, Apple ou même les géants du high-tech chinois surveillent les opérations depuis leurs sièges dorés, cachés sous des milliards de dollars de bénéfices. L’Occident n’est pas seulement intéressé par des gisements d’or ou de diamants, comme beaucoup aime à le répéter, mais dont la véritable valeur réside dans ces minerais qui permettent de fabriquer des smartphones, des batteries électriques et des véhicules autonomes si chères aux « Escrologistes » occidentaux, informés par leurs Iphones en se baladant sur des vélos électriques dégoulinant du sang des enfants sacrifiés sur l’autel de leur ignorance crasse. Ce n’est pas une guerre pour la conquête, c’est une guerre pour le contrôle des circuits imprimés, une guerre pour les éléments qui alimentent l’ère numérique et dont les débiles écologistes n’ont même pas l’idée qu’ils servent d’idiots utiles aux banques d’investissements.

Le Rwanda, en tant que bras armé de cette agression à distance, joue le rôle d’un exécutant fidèle. Derrière les discours sur la stabilité régionale, la « protection des droits humains » et la « réconciliation », c’est comme toujours uniquement un business florissant qui se cache derrière cette guerre. La façade d’un conflit ethnique est là pour dissimuler une réalité bien plus crue où des ressources volées à ciel ouvert, extraites par des enfants sous le couvert d’une guerre de proxy. Le M23, est une simple marionnette dans cette tragédie, mais devient le détonateur d’un système bancaire basé dans des paradis fiscaux permettant à des multinationales d’accumuler des fortunes, à des États étrangers de renforcer leur emprise, tout en ne laissant aux Congolais que des fosses d’exploitation et des camps de réfugiés.

Tout cela n’est que mise en scène. Les massacres sont des chiffres dans un rapport d’audit, les villages brûlés sont des zones de production potentielle pour le cobalt et le lithium. Ce ne sont pas des vies humaines qui comptent ici, mais des tonnes de minerais, des contrats juteux, des pipelines commerciaux qui dévalent du Congo vers les ports. Le Congo est un gisement géostratégique, un terrain de chasse où les grands prédateurs mondiaux, souvent invisibles, ont leurs griffes profondément enfoncées dans la chair du pays. Tout est calculé, tout est orchestré. Et les dirigeants du Rwanda, militaires aussi corrompus que stupides, loin de trembler sous les yeux du monde, savent qu’ils sont des exécutants sanguinaires rémunérés pour sacrifier leurs peuples. En échange de leur fidélité, ils récoltent quelques miettes d’un gâteau monstrueusement trop grand pour eux.

Et pendant ce temps, à Genève, à New York, dans les grandes tours de la Silicon Valley, les investisseurs se frottent les mains. L’avenir appartient à ceux qui contrôlent les ressources, et dans cette guerre sale, l’avenir, c’est le lithium pour les batteries, le cobalt pour les smartphones, le coltan pour les circuits. Que les masses souffrent, que les enfants meurent dans des mines insalubres, que des familles soient exilées dans les pires conditions, tout cela, en réalité, n’a aucune importance à leurs yeux de prédateurs avides et insatiables. Ce ne sont plus que des coûts marginaux, dans un modèle d’affaires mortifères qui fonctionnent à la perfection. Et à ce stade d’inhumanité, l’indignation n’est qu’une distraction. Les grands noms de l’industrie n’ont que faire des droits humains, de la justice ou de l’égalité. Ce qui compte, c’est l’exploitation sans fin des ressources pour alimenter un système global qui ne tient que sur le dos des plus faibles, tandis que les profiteurs siègent tranquilles et supervisent la partie depuis leur loge VIP, à l’ombre des conflits qu’ils entretiennent. Parce que, au fond, ce n’est pas une guerre, c’est une opération parfaitement huilée, optimisée, et surtout rentable.

Lisez l’épisode 2, deuxième partie de cet article

 

yogaesoteric
2 juillet 2025

 

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